Chemins du Christ

Jésus Christ, spiritualité et Terre:
Les Chemins de Jésus-Christ, ses contributions par rapport à la conscience humaine et aux changements de l’humanité et de la Terre: un site d’informations indépendant, proposant de nouveaux points de vue issus de divers domaines d’expérience et de recherche. Avec indications pratiques pour le développement personnel.

http://www.cheminsduchrist.net

 

  La conscience humaine, la terre et les chemins du Christ

Index de toutes les parties

Partie 1 sur les chemins des Evangiles:
1.  INTRODUCTION concernant le sens et l’utilisation de ce texte; avec des indications méthodologiques pour la méditation etc.;
Ces pages et les divers courants théologiques dans l’histoire de l’Eglise
2.  « Au début était le Verbe Créateur»… « et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu » (et le Verbe Créateur devint Chair…)
3.  Jésus de Nazareth : sa naissance
4.  Trouve-t-on des éléments cruciaux dans les jeunes années de Jésus ?
5.  Une remarque en marge sur la thématique des « deux garçons Jésus »
6.  Le baptême dans le Jourdain par St Jean-Baptiste
7.  Le silence dans le désert
8.  Les tentations
9.  Le mariage de Cana
10.(Points de vue sur la sexualité, la sympathie, l’empathie et l’amour)
11.Le « zèle saint» (et points de vue sur les émotions)
12.Le Sermon sur la Montagne (Matth. 5 ; points de vue sur l’intellect)
13.La transfiguration du Christ sur le Mont Tabor (Matth. 17)
14.La question des « miracles »
15.La résurrection de Lazare
16.«Les brebis »
17.Le lavement les pieds par Jésus de ses disciples ; onction à Béthanie
18.La dernière cène, l’arrestation et la flagellation
19.La couronne d’épines et les derniers adieux
20.La crucifixion et l’ensevelissement
21.La question du tombeau vide, la « descente aux enfers », la « montée au paradis »
22.La Résurrection
23.L’Ascension
24.L’événement de la Pentecôte
25.Une image de Jésus

Partie 2 L'apocalypse
26. La Révélation (L’apocalypse) de Saint Jean
27. Comment utiliser les prophéties
28. Vers les contenus de l’apocalypse de Jean: « Les sept Eglises » (avec page spéciale sur les Eglises actuelles)
--   L’inspiration et les Eglises
29. Les sept sceaux
30. Les sept trompettes
31. Les sept tonnerres et les deux prophètes
32. La femme et le dragon
33. La Bête aux sept têtes venue de la mer
34. La Bête aux deux cornes venue de la Terre
35. Les sept derniers fléaux, la Fin de Babylone et le retour du Christ
36. Le véritable règne de 1000 ans
37. Le « Nouveau Ciel, la Nouvelle Terre et la Nouvelle Jérusalem »

38. Chapitre final: le Chrétien
39. Tableau: une attitude chrétienne: « Dans le monde, mais pas de ce monde »; un « troisième chemin »

Partie 3: autres thèmes
9.  Une prière pour la Paix, la Vie et la Terre
2.  Fondements des valeurs éthiques
5.  Brève rectification de la version moderne des récits « Toute l’histoire de Jésus, dévoilée »
6.  Sciences naturelles et foi en Dieu
--  
La conscience, le cerveau et le libre arbitre de l’être humain.
7.  Jésus et le domaine de la nutrition
8.  Jésus Christ et la guérison – hier et aujourd’hui
9b.La bénédiction chrétienne
9c.Se lamenter...

9d.Un chemin chrétien pour surmonter les événements difficiles dans la vie
10.Points de vue chrétiens sur l’économie et les questions sociales
11.Points de vue chrétiens sur la société et la politique
12.Christianisme et philosophie – commentaire sur la philosophie et le discours de Habermas « Foi et Savoir »
15.Points de vue chrétiens généraux concernant les questions écologiques
16.La début de la vie (la vie embryonnaire

4ème partie: l' Ancien Testament; et des contributions au dialogue avec les autres religions:
1.  L’Ancien Testament, la religion juive (le judaïsme) et Jesus Christ
1b.Zarathoustra
3.  Jésus Christ et l’Islam
4.  Jésus Christ et le Bouddhisme
4b.Jésus Christ et le Hindouisme
... 
Jésus Christ et le taoïsme & le confucianisme.
14."Considérations générales concernant les religions animistes"
---  Anciennes religions amérindiennes, le candrier Maya et le christianisme.  

0.  La Religion en tant que relation de l’homme avec Dieu – sur les Chemins de Jésus Christ
.....Aide

Indications concernant d’autres versions et droits, e-mail

 

Partie 1 sur les chemins des Evangiles:

INTRODUCTION concernant le sens et l’utilisation de ce texte

Depuis deux mille ans – et en comptant les prophéties qui ont précédé, on peut rajouter encore quelques millénaires de plus - de nombreux êtres humains ont témoigné et continuent à témoigner de leurs expériences directes avec Jésus Christ. Indépendamment de la différence de caractères, de tendances religieuses, philosophiques ou scientifiques, et malgré les contextes changeants, on retrouve des éléments de similitude. Ces expériences témoignent de l’actualité et de la réalité de la présence du Christ et également, de la possibilité, pour tous, de se préparer à accéder à des expériences semblables. Car les nouvelles facultés, activées il y a 2000 ans par le Christ, ne sont pas seulement d’ordre culturel-historique externes : ces voies d’éveil de la conscience, loin d’être simplement théoriques, sont pratiques et reproductibles. Elles sont examinées ici individuellement, de façon approfondie. En marchant dans les pas de Jésus lui-même, nous pouvons comprendre la signification de ces pas pour les différents aspects de notre vie.

Au 12ème siècle, l’abbé Joachim de Fiore a prophétisé la venue d’un « Age du Saint Esprit », où des relations individuelles avec Dieu deviendraient l’apanage de tous, indépendamment des institutions. A notre époque, plusieurs courants sont présents, à travers le monde, qui s’efforcent d’incarner le Christ dans la forme humaine et qui perçoivent l’individu comme une cellule en voie de conscientisation dans le « Corps du Christ ».

Les visions qui y sont parfois associées, telles un « Retour du Christ » et une « Apocalypse » actuelle évoquent un phénomène plus ample qu’une simple « réincarnation » humaine du Christ.

Quelles sont les possibilités spécifiques de développement, disponibles actuellement pour l’être humain et pour la Terre, qui n’étaient pas encore données avant la vie terrestre de Jésus? C’est la question que nous allons examiner dans cette contribution qui se veut une impulsion pour stimuler une réflexion plus vaste.

A une époque :
- Où le phénomène de Jésus Christ est revendiqué et utilisé par de nombreuses théologies et dogmes, par des approches historiques critiques, sémantiques, archéologiques, paléo-graphiques, socio-religieuses, psychologiques, scientifiques, politiques…,
- Où, comme dans les temps de la chrétienté ancienne, se sont développées de nouvelles tendances spirituelles pluralistes qui ont dépassé les frontières, aux côtés d’un matérialisme décadent, des tendances qui ont créé des scissions, des éclatements et des cassures, tout comme des passages obligés,
- Où les phénomènes les plus confus sont présents, comme par exemple plusieurs Christ soi-disant incorporés actuellement, et où des choses problématiques, destructives, même, se passent au nom du Christ, au milieu de toute cette confusion et complication,
il est certainement intéressant d’examiner en quoi consiste la contribution inégalée du Christ.

Pour ce faire, nous nous rattachons notamment à des expériences intérieures personnelles, ainsi qu’à d’autres sources et références mystiques. Les points de vue abordés sont pluridisciplinaires et proviennent de nombreux domaines d’expérience, pas seulement ceux de la théologie. Lorsqu’on aborde des points de vue spirituels, aucune pseudo-intériorité ne devrait détourner l’attention de la conscience politique. Les dogmes et la pensée « mécanistique » des sciences naturelles du siècle dernier ne peuvent certainement pas être acceptés, car ils sont l’expression d’un horizon restrictif, tout comme les points de vue des philosophies orientales, qui partent du principe qu’il n’existerait rien qui ne soit pas déjà contenu dans les anciens Vêdas de l’Inde, et qui concèdent que Jésus serait au mieux une sorte de « professeur de troisième catégorie » de ces dernières. Les textes et références fournis comme comparaison ne permettent pas de telles déductions. Pour les comprendre, il n’est donc pas besoin d’avoir lu certains livres spécifiques ni d’avoir des connaissances théologiques (il en va de même pour une liste bibliographique, en cours de constitution, pour ceux qui sont intéressés par la théologie – consultez les Liens).

Ces textes n’énoncent pas de dogme et ne sont pas l’expression d’une quelconque organisation religieuse. Ils ne sont pas non plus dirigés contre une quelconque Eglise ou communauté religieuse, ni contre la profession de foi apostolique, par exemple. Les personnes qui ont une opinion religieuse ou une vision du monde différentes, ou qui sont intéressées par les nouvelles tendances et connaissances de l’horizon chrétien, peuvent également trouver dans ces textes profonds qui ne sont ni dogmatiques, ni « dilués » des trésors d’inspiration. C’est pourquoi on y trouve également des indications sur la corrélation des chemins chrétiens, par rapport aux autres confessions ou tendances, comme par exemple, dans l’Evangile de St Jean, où ce qui est spécifiquement chrétien est mis en exergue dans un langage accessible aux chercheurs spirituels. Aujourd’hui, ce texte offre plusieurs voies d’accès et le style est également libre, car la recherche et l’exploration sont très différentes du prosélytisme. Même les Chrétiens qui préfèrent une foi simple sans réflexion profonde peuvent apprendre, au moyen de ces textes, à mieux entamer le dialogue avec des personnes d’autres horizons, en évitant les malentendus.

Le texte veut s’adresser au lecteur au moyen de ses contenus. 

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas encore les comprendre. Mais lorsque cet esprit viendra, l’Esprit de Vérité, il vous guidera dans la Vérité » (Jean 16:12-13). C’est cet esprit qui inspire ce projet.

 

Indications méthodologiques *** et la méditation chrétienne.

Nos textes ont été rédigés entre autres à l’aide de la méditation et de réflexion sur des textes bibliques. Par conséquent, en addition à leur contenu informatif, ils constituent également des amorces valables pour des considératons méditatives sur les chapitres des Evangiles.

Les 37 chapitres du texte principal sont basés sur les chemins des Evangiles et la Révélation de St Jean. Il est conseillé de garder cette séquence et de travailler également en parallèle avec l’Evangile selon St. Jean et avec l’Apocalypse.
L’étude biblique, c’est-à-dire la lecture des textes et le travail contextuel, n’est qu’une des méthodes à notre disposition. Durant les études, les contenus du texte en lui-même, mais aussi la grâce de Dieu, peuvent inspirer en chacun des connaissances et révélations plus profondes.
La page Web comprend un texte long continu, dont les chapitres sont également accessibles par le biais de l’index. Pour une étude approfondie, il est recommandé d’imprimer le texte.* (Selon les réglages et spécifications du navigateur et de l’imprimante, il s’agit d’environ 120 pages).
Pour ceux et celles qui, au-delà de la lecture, sont intéressés par une méthode d’accès plus holistique aux connaissances, incluant des aspects de l’âme moins souvent abordés, nous suggérons qu’après l’étude concentrée du texte, ils se penchent sur l’Evangile correspondant, p.ex. celui de St. Jean, et qu’ils méditent après la lecture.
(Jean et ses disciples s’intéressaient plus particulièrement aux aspects spirituels plus profonds des événements).

Informations complémentaires sur la pratique de la méditation chrétienne

Il y a plusieurs possibilités dont il faut tenir compte. Tout d’abord, des conditions comme pour toute autre méditation: s’isoler et écarter les distractions, dans la mesure du possible. Laisser derrière soi les problèmes et soucis quotidiens, soit en devenant conscients, ou à travers une conversation qui clarifie les choses, par exemple avec une personne en qui vous avez confiance, et qui vous permet de les cristalliser pour re-créer une ouverture adéquate. Il ne faudrait pas non plus qu’une trop grande fatigue, ni la faim ou la soif soient présentes, ni que vous soyez sous l’influence de d’alcool, du tabac, etc. Evitez de vous faire déranger par le téléphone. L’endroit devrait être agréable et se trouver hors d’un champ créant des ondes électromagnétiques (voir géobiologie). Ceux qui ont une certaine pratique arriveront probablement à se concentrer même au milieu d’une place de marché rassemblant toute une foule, mais au début, il est plus facile de méditer si l’on s’en tient à ces indications.

Autrefois, pour ce genre de méditation des Evangiles, on récitait le texte lentement, les yeux fermés (p.ex. chez les Rose-Croix **). Pour que l’attention ne soit pas fixée sur les mots mais sur le contenu, le texte était appris par cœur , auparavant. Il existait également une variante, dans laquelle le texte était accompagné de mimiques eurythmiques. On peut aussi lire le texte, puis le laisser agir sur soi, les yeux fermés. Ce faisant, on ne pense pas, ou du moins, la contemplation méditative ne vient qu’après la pensée. Si les pensées continuent, on les « regarde» à leur tour, plutôt que de les poursuivre jusqu’au bout. Ceci s’applique également aux pensées qui n’ont rien à voir avec la méditation (s’il s’agit de choses extérieures, on peut les noter et les agender pour un autre moment, afin que l’esprit en soit libéré momentanément). Des expériences importantes durant la méditation sont si possible notées après, soigneusement, de manière à permettre une meilleure appréciation de votre propre développement.

La contemplation peut mener à un plus grand approfondissement de la conscience, mais ça n’est pas obligatoirement le cas (contemplation, méditation).

Il peut également s’avérer utile d’avoir un bloc-notes près de soi au moment du réveil, pour noter des mots-clefs. Cela vous aidera à vous souvenir de vos rêves et à suivre l’évolution de ces derniers. Si les symboles oniriques sont dessinés, cela contribue à renforcer cette ouverture. Vous verrez alors de mieux en mieux que pas tous vos rêves sont en relation avec la vie quotidienne, et la manière dont le psychisme les « traite » la nuit, relève d’un autre phénomène aussi important que celui qui agit le jour, mais à un autre niveau.

Ce ne sont pas des rituels occultes. Il s’agit simplement de donner du temps à votre âme pour qu’elle s’ouvre aux contenus oniriques et à Dieu, plutôt que de seulement regarder le contenu à un niveau intellectuel, qui n’est pas mauvais en soi, mais insuffisant pour la compréhension. Avec le temps, toutes les « couches » de l’être humain, y inclus la volonté et le corps, peuvent être transformés. Lorsque de nouvelles connaissances ou des images symboliques se présentent durant la méditation ou dans les rêves qui s’y rapportent, ou lors des développements dans votre vie, c’est à cela que vous reconnaîtrez que le contenu du texte a été intégré. Vous pouvez alors aller de l’avant, si vous en ressentez le besoin. Il peut être nécessaire de «cohabiter» avec un chapitre durant un mois, par exemple, mais il n’est pas indispensable de l’avoir intégré à 100% car les différentes étapes ne sont pas totalement séparés les unes des autres. Dieu nous permet d’avoir une expérience lorsqu’Il le décide, une expérience du genre « eurêka » peut au mieux avoir été préparée, par la méditation, mais vous ne pouvez pas la forcer. Aucune théologie, à elle seule, ne peut remplacer la pratique qui seule, peut mener à la véritable compréhension, en lieu et place de la pure théorie. Indépendamment des possibilités qu’apporte ce genre de méditation, il y a autant de chemins qu’il existe d’êtres humains.

Autres formes de méditations, dans le contexte chrétien

Le type de méditation, spécifiquement chrétien, comme celle qui vient d’être mentionnée, n’est malheureusement pas souvent proposé dans le milieu ecclésiastique, alors que dans certains centres de conférences et ateliers des Eglises, on en propose d’autres. Les personnes sont à la recherche de ces expériences, et elles ont raison. Sauf que les Eglises elles-mêmes ont négligé leurs propres traditions spirituelles séculaires, et par là, également la tradition méditative, qu’elles doivent tout d’abord se remémorer et réactualiser. C’est pour cette raison qu’elles ont commencé par modifier certaines formes de méditations provenant des traditions bouddhistes (comme p.ex. la méditation zen) et à les relier aux traditions chrétiennes. Ou bien elles proposent de laisser agir sur soi, dans le silence, des tableaux, des peintures, ou encore, des citations bibliques ou mystiques chrétiennes. Une pratique encore vivante est celle du Mont Athos, où les moines grecs orthodoxes pratiquent une méditation basée sur le Kyrie Eleison (« Seigneur, aie pitié de nous »), que nous avons mentionnée dans le texte principal sous le thème « le silence dans le désert ». Les chants peuvent également déployer un caractère méditatif. Le plus efficace serait sans aucun doute que les Eglises donnent le bon exemple en introduisant plus souvent des « espaces de silence » durant l’office, p.ex. avant, durant ou après la prière, après la prédication, etc., des plages de temps durant lesquels on peut tourner son attention vers le ressenti intérieur. L’élément méditatif ne resterait pas isolé du reste, il serait intégré dans le déroulement de l’office et dans le vécu immédiat. Au-delà de ces préparations à l’action de Dieu, la vie toute entière peut prendre une teinte méditative, mais c’est encore assez difficile à notre époque si trépidante. Il serait en tout cas absurde, et ne ferait que refléter une totale méconnaissance des faits, que de dénigrer une méditation particulière comme « non chrétienne », simplement parce qu’elle est pratiquée plus couramment par des groupes d’appartenances non chrétiennes. Planche pour la méditation

Même ceux et celles qui recherchent des expériences intérieures par le biais du chemin impraticable et dangereux de la consommation de drogues, pourraient bénéficier des bienfaits de la méditation et trouver un épanouissement et un meilleur équilibre dans leur vie.

*... L’étude focalisée de textes imprimés contribue à éviter les problèmes de l’overdose d’informations par la surconsommation de l’internet et ce que les chercheurs appellent le „Multitasking" = l’exécution de plusieurs tâches en même temps).

** Notamment dans l’Ecole chrétienne des Rose-Croix "Universitas Esoterica" à Berlin (Wolfgang Wegener), qui exista jusqu’en 1984.

*** Une compréhension (plus approfondie) de ces pages présuppose la considération de leur „évidence" et des méthodes complémentaires utilisées (voir ci-dessus). Cette attitude durant l’étude des textes est également utilisée, p.ex. dans la philosophie, comme fil conducteur pour tout travail de fond („Principe de charité", Donald Davidson, "On the Very Idea of having a Conceptual Scheme", dans "Proceedings and Adresses of the American Philosophical Association", Vol.47, 1973-1974, p. 19.)

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Ces pages et les divers courants théologiques dans l’histoire de l’Eglise.

1. Toute tentative pour retrouver les fondements et la profondeur spirituelle du Christianisme passe forcément par l’étude des enseignements de la vie et de la signification de Jésus Christ lui-même et des premiers chrétiens, y inclus les traits « apocalyptiques ». On ne peut pas faire abstraction de certaines parties pour en privilégier d’autres, à la convenance de la théologie. On s’aperçoit alors qu’il faut tenir compte de la grande diversité des premiers Chrétiens. Cela a été fait par les Evangélistes eux-mêmes ******), qui ont pris au sérieux tous les aspects, et c’est grâce à cette approche qu’on peut voir la signification plus vaste des impulsions données par le Christ. *) 

2. L’ancienne Eglise des siècles qui ont suivi, a été déterminée par l’autorité des « Pères de l’Eglise » et leurs traités et dissertations. Ils ont transmis et fait comprendre plus clairement les traditions et transmissions chrétiennes en Europe, entre autres grâce à la langue et à l’ouverture et au savoir de la culture grecque. Ils avaient encore des connaissances sur de nombreux écrits plus anciens, qui sont aujourd’hui perdus. Comme dans toutes les phases du christianisme, celle-ci n’a pas fait exception : il y eut des querelles et différentes opinions au sujet de ce qui était véritablement Chrétien et ce qui ne l’était pas. Là aussi, certaines connaissances qui ont été écartées ou qui sont tombées en désuétude mériteraient d’être revalorisées à nouveau, en comparant, bien sûr, avec les origines. Parallèlement, il existait des Chrétiens, notamment en Egypte (voir également les trouvailles archéologiques de Nag Hammadi) qui étaient davantage focalisés sur un accès individuel à Dieu par la prière et la méditation, qu’à l’Eglise comme intermédiaire de la salvation. 

3. La scolastique et la canonistique du Moyen-Age ont mené à une systématisation théologique, par des travaux intellectuels qui devraient plutôt être nommés des dissertations religieuses-philosophiques ou des déductions logiques. Les Pères de l’Eglise ont continué à jouer un rôle en tant qu’autorités, mais uniquement dans la mesure où ils correspondaient aux formes-pensée en vigueur. Même si l’on y trouve de la « nourriture pour l’esprit », il est effrayant de voir l’absolutisme, la partialité et l’étroitesse d’esprit de la logique qui menaient à l’exclusion de bien des paramètres. Normalement, il faudrait faire la distinction d’avec une véritable dimension religieuse. Cette attitude eut le mérite de conserver la foi sous forme d’enseignement et de dogmes mais elle mena également à des pratiques inquisitoires. La vision créative d’un chercheur spirituel de l’actualité, ou celle d’un mystique, permet de reconnaître que certaines méthodes intellectuelles auraient également pu mener, ou qu’elles ont mené, à des déductions différentes. La véritable croissance spirituelle présuppose une conscience flexible et inclusive, et non pas une dureté réductrice. La méthode scolastique sévère est encore largement pratiquée aujourd’hui comme point de départ d’une théologie systématique, surtout dans le Catholicisme. On y trouve tout de même une certaine ouverture d’esprit, grâce aux efforts de l’œcuménisme, et d’autres points de vue (p.ex. Yves Congar). Il n’est pas question de critiquer unilatéralement une tendance théologique en particulier. Dans le travail des textes principaux des Chemins du Christ, nous avons également considéré quelles possibilités systématiques existaient, pour subdiviser le contenu selon les thèmes. Nous avons retenu finalement une seule possibilité, à savoir, de nous baser sur la séquence des pas de Jésus, tels qu’ils sont décrits dans les Evangiles eux-mêmes. Ils reflètent de manière pratiquement archétypique le cheminement de l’être humain, les diverses étapes de son développement et de sa conscience, également en relation avec le monde qui l’entoure. Cette méthodologie représente une amorce différente, pluridisciplinaire. 

4. Lorsqu’une masse suffisante de traditions avait fini par s’accumuler par-dessus l’origine, l’époque qui suivit fut marquée par les tentatives des réformateurs, qui voulaient retourner aux bases et se centrer davantage sur les origines bibliques. Ils n’ont que partiellement atteint leur but, car ils étaient les enfants de leur époque, et ils ne connaissaient souvent pas grand-chose aux tendances spirituelles et mystiques du Christianisme. Dans leur zèle, ils ont également fait disparaître des traditions dont le fond reste valable, comme le culte à la Vierge Marie. Ce fut l’apanage de quelques esprits comme le théologien J.V. Andreae, que de faire des expériences « chrétiennes-ésotériques » basées sur des images oniriques. Que le côté Chrétien ne soit pas facilement décelable à première vue était voulu, c’était un choix pour des raisons de sécurité. Le Protestantisme n’a pas non plus toujours été aussi tolérant qu’il pourrait sembler. Les contre-réformateurs, les guerres de religions, etc. ont fait des ravages. Malgré tout cela, les diverses méthodes théologiques se ressemblaient encore beaucoup. Par contre, à notre époque où il existe diverses communautés différentes, telles les Luthériens, les Réformés (calvinistes) et les Uniates, leurs représentants doivent s’entendre dire que cela peut encore être valable, à la rigueur, pour des discussions théologiques, mais qu’ils sont des « survivants » on ne peut plus éloignés du peuple de l’Eglise. **) 

5. L’époque qui suivit, celle de la nouvelle philosophie, le « siècle des Lumières », de l’affranchissement et des sciences naturelles, n’a pas réussi à placer, aux côtés de l’ancienne théologie systématique basée sur l’intellect, la nouvelle théologie fondée sur l’expérience spirituelle. Au contraire : consciemment ou inconsciemment, les théologiens critiques-historiens eux-mêmes ont penché de plus en plus vers une orientation intellectuelle devenue matérialiste et une compréhension du monde de type analytique-scientifique. La théologie devint plutôt une notoriété de recherche linguistique et littéraire – ce qui n’est pas faux, mais trop étroit. 
Rien n’empêche de tenir compte du genre littéraire, mais dans ce cas, aussi précis que possible au lieu de schématique, comme dans notre page sur l’Evangile selon Philippe. Il est également nécessaire de comprendre les propos des Ecritures dans le contexte de leur époque. Il est important de ne pas dévaloriser immédiatement ce qui a été écrit, en prenant le point de vue du „Zeitgeist" actuel. La relation avec la communauté en devenir d’alors peut livrer sans limiter le point de vue à des événements purement externes et purement humains, dans lesquels Dieu n’apparaît plus directement , alors qu’Il était le plus important pour l’humanité. Le fait qu’un message ait été transmis qu’à certaines personnes n’exclut aucunement une signification universelle. Il est important de rechercher la signification dans la tradition; cependant, la portée complète du message ne deviendra accessible que lorsque nous pourrons prendre au sérieux et appliquer le message à l’humanité de notre époque, ou du moins essayer de le prendre au sérieux.
(Pour pallier à cette tendance, des représentants de l’ancienne théologie systématique se sont pris à nouveau pour le noyau de la véritable théologie, autour duquel devraient de grouper d’autres recherches. Reste à savoir si elles seraient capables d’être un noyau intégrateur…). Ce serait une entreprise qui serait certainement justifiée, dans la mesure où il s’agirait de rassembler toutes les recherches et les découvertes et les mettre en relation, les unes avec les autres, et en relation avec les enseignements de la foi. Mais cela devrait déjà se faire maintenant, ce qui malheureusement n’est pas encore, ou insuffisamment, le cas. Une vision intégrante doit tenir compte de la nouvelle image ou paradigme du monde, qui se compose de nouveaux courants scientifiques moins matérialistes, telles que la physique des particules, la biophysique, la géophysique et l’astrophysique et surtout, les sciences d’avant-garde telles que la parapsycholoqie et les autres. Cela n’a pas de sens de baser la théologie actuelle sur la vision du monde du 19ème siècle ! ***).
Même à l'époque des Lumières, au 19ème siècle, il y a eu des résistances et de l'opposition aux nouvelles tendances, par exemple des mouvements d'éveil qui ont mené à l'établissement des églises évangéliques libres. Ces dernières ne voyaient pas la nécessité de s'occuper du sujet des sciences naturelles. Elles ne s'orientaient que sur la foi basée sur la Bible, textuelle. La plupart du temps, on n'utiliserait plus le terme de théologie pour cela, mais il s'agit également d'une façon d'interpréter théologiquement la Bible (exégèse/herméneutique).

6. Au 20ème siècle, de nombreux essais ont eu lieu visant à rajouter des facettes à la théologie, qu’elle n’avait pas suffisamment prises en compte jusque-là, cependant, toujours sans inclure la dimension spirituelle-mystique, qui avait pourtant été reconnue nécessaire par Karl Rahner. Ces tentatives Catholiques et Protestantes ont souvent été favorables pour la société, par le fait de se soucier davantage des problèmes pratiques des êtres humains. Par exemple : Karl Barth, la théologie politique et la théologie de la libération du Tiers Monde et la Théologie de la Création ****), la théologie féministe… Certaines orientations, telles que la « théologie de la démythologisation » de Bultmann a un peu trop forcé, et la foi s’est réduite à nouveau à une image dépassée, matérielle, bien qu’elle ait au moins retenu que la foi n’a pas besoin d’objectivation scientifique. Drewermann a tenté une interprétation des Evangiles par la psychologie des profondeurs. Cette approche pourrait s’avérer une passerelle pour sortir de l’impasse matérialiste et d’une image du monde sans âme. Néanmoins, la psychologie des profondeurs n’est pas la dimension spirituelle complète de la Bible et il ne sert donc à rien de confronter deux domaines totalement différents. 
A ce jour, des problèmes entre fondamentalisme et relativisme ont dominé les discussions.
Il existe d’ailleurs également des soi-disant « révélations de Jésus », en dehors des cercles théologiques, qui jouent un rôle dans la présente discussion et qui n’améliorent pas vraiment ces dernières.

7. On ne distingue pas encore grand-chose d’une théologie post-moderne du 21ème siècle… Un renouveau des possibilités spirituelles du Christianisme, en conservant la profondeur de la foi antérieure, et la sensibilité envers les acquis sociaux, présuppose un changement majeur de la conscience. La précision spirituelle et l’observation différenciée de la société et du monde sont demandées, à présent, au lieu de continuer avec les précédentes tendances de gestion et de recherche dans la théologie et les sciences religieuses - un chemin vers un christianisme " complet ", au lieu de la fragmentation actuelle. 
C’est ici que s’insèrent « Les Chemins du Christ ».

*) ces derniers ne reconnaissaient pas seulement la « Source S », consciemment, qui, plus tard, a été trouvée par les chercheurs (elle ne contenait que des paroles de Jésus avant la Passion, avec cette éthique au-delà de nombreuses conventions sociales qui est souvent reconnue dans le Sermon sur la Montagne. L’Evangile de Thomas, qui lui est très proche et par là, authentique, démontre que selon les prédicateurs ou le public circulaient également d’autres « paroles de Jésus » en parallèle…). Peu der personnes ont pu suivre les derniers pas de la vie de Jésus, en commençant par la résurrection de Lazare etc. Malgré tout, ses paroles ont été rendues accessibles aux croyants et chercheurs spirituels.

**) Il existe en Allemagne des tentatives pour « débroussailler » cet état… Pour les différentes Eglises, voir également notre page « Les 7 Communautés (L’Apocalypse) et les Eglises actuelles ».

***) Voir également notre page « sciences et Foi »; et Update English/ Deutsch. Au sujet du développement du christianisme, consulter Prof. Hans Küng "Le christianisme". Il tend vers une recherche intégrative qui prend au sérieux la teneur des anciennes sources (malgré les doutes émis par l'archéologie et les recherches critiques). Nous ne partageons pas la totalité des conclusions présentées par la recherche critiques historiques. Notamment, certains événements en relation avec Jésus paraissent parfois trop purement subjectifs. Küng, cependant, est ouvert à une réalité autonome de ces événements, encore non découverte par la recherche. Par ailleurs, sa méthodologie, intéressante en soi, qui est d'examiner des étapes de développement du christianisme (paradigmes), n'est pas à même de respecter à sa juste valeur l'importance déterminante de certaines tendances, comme la mystique. Ces tendances ont révélé des directions significatives, pour exploiter pleinement le potentiel du christianisme.

****) voir p.ex. « Théologie Ecologique », aux éditions Kreuz (Allemagne).

*****) L'allusion à un " Nouvel Evangile Eternel ", également, donné par l'Esprit Saint dans la Révélation de Jean 14,6 présuppose une conscience plus aigüe que celle que permet le seul intellect. 

******) Des compléments: Jésus et les théologies...

 Il existe des opinions théologiques diverses dans le Nouveau Testament, mais les auteurs doivent les avoir combinées de manière consciente. Ils ont compris que Jésus avait de nombreuses facettes et qu’il convient d’appliquer divers « éclairages » théologiques pour le comprendre .
D’une part, Jésus enseignait le comportement social des libéraux ou au sein de la théologie de la libération, tout comme les strictes lignes directrices individualistes des théologiens relativement conservateurs (néanmoins ni formalistes, ni orientés vers le pouvoir étatique).
Il possédait l’attitude spirituelle du mystique chrétien ou ésotérique (comparer la Théologie mystique des Eglises Orthodoxes orientales) tout comme celle qui veut que les disciples se doivent de maîtriser leur vie, dans ce monde physique et matériel, point de vue qui est au coeur des théologies actuelles, surtout des évangéliques).
Jésus démontre une relation « supernaturelle » avec Dieu (depuis le baptême jusqu’à la crucifixion et à sa résurrection, ce qui s’ecprime dans l’évangile de Jean et de ses disciples et dans son Evangile), ce qui ne peut pas être expliqué à l’aide de la conscience intellectuelle de théologiens comme Buttmann. Néanmoins, Jésus a dû parcourir les diverses étapes d’une vie humaine, connues des chercheurs des sciences naturelles.
Plusieurs occurrences peuvent être comprises à la lumière de la psychologie des profondeurs, d’autres sont purement spirituelles, dans le sens qu’elles dépassent le cadre des possibilités de compréhension de la psychologie des profondeurs.

De nombreux points de vue ont été perdus, depuis que de vastes pans de la chrétienté ont été libellés « hérétiques » et poursuivis, en même temps que les vrais abus religieux, sans discrimination. Points de vue trop unilatéraux, mais pas plus que ceux des Eglises existantes, à leur manière.
Cette unilatéralité n’est pas automatiquement négative : ces tendances ne sont néfastes que si elles prétendent détenir la seule et unique vérité, à exclusion des autres, qui auraient complètement tort.

Les Evangiles et la théologie

Les Evangiles, notamment la partie de l’Evangile selon Marc dénommée « Source S » représente divers points de vue. Dès lors, ils sont représentatifs pour divers auteurs et divers arrière-fonds culturels. Marc, par exemple, fut important pour l’intellect analytique des Romains et pour la traduction de textes vers les langues romanes. (Le prof. Morton Smith indique une partie « secrète » de cet Evangile, dont la source seraient des documents de Pierre, et qui ne fut utilisé que par des personnes « avancées » et expérimentées, contenant notamment la résurrection de Lazare etc.) Le mystique autrichien Jakob Lorber écrivit que le jeune Marc fut un « coursier» très apprécié, qui faisait le lien entre les apôtres. Il devait savoir très exactement ce qui s’est produit véritablement et il se présente sous les traits du véritable théologien, dont la question est : « Qui est Jésus ? »:
L’Evangile selon Matthieu, à l’origine en Araméen, qui a été perdu (ou pas encore redécouvert), a dû être adressée aux Juifs. Cet Evangile, tout comme celui qui nous a été transmis sous l’appellation « Evangile selon Matthieu », est adressé en somme à tous ceux qui ont besoin de lire de manière détaillée la vie et les œuvres de Jésus.
Il en va de même pour l’Evangile selon Luc, avec en plus, la profondeur des sentiments.
L’Evangile selon Jean était destiné aux chrétiens spirituels (p.ex. écrits avec les biographies des Mystères grecs) ; ce qui est spécifiquement chrétien est écrit et exemplifié dans leur langue.
Jean illustre la vie de Jésus tout particulièrement en prenant appui sur la Pâque ; Matthieu commence plus clairement avec la vie de Jésus. Les deux visions sont correctes, mais la croix et la résurrection sont les événements marquants qui entraînent le plus de conséquences pour les temps qui suivent.
L’Evangile apocryphe de Philippe  n’est pas véritablement un Evangile, mais un texte des premiers chrétiens ou bien une contribution à la discussion entre divers interlocuteurs de diverses autres religions, avec un point de vue défini. Il ne s’agit pas d’un document gnostique, comme certains le supposent. L’Evangile apocryphe selon Thomas n’est pas non plus un Evangile proprement dit, mais plutôt une collection de paroles de Jésus, pour la plupart probablement authentiques, qui incluent certaines citations spirituelles pouvant intéresser les êtres spirituels, sous cette forme.
Les représentants des divers peuples pouvaient choisir de travailler avec l’un ou l’autre de ces aspects.

Méthodes de recherche

Toutes les méthodologies de recherche se ressemblent et sont surtout utiles lorsqu’elles sont appliquées ensemble, de manière inter-disciplinaire. Lorsque l’on essaie de construire une théologie basée sur une branche seulement du savoir (comme par exemple la linguistique ou l’archéologie), les résultats seront faussés. Il est également nécessaire d’inclure des méthodes méditatives, ce qui n’est pratiquement jamais le cas.
En dehors de la théologie chrétienne, il y a également une science religieuse plus ou moins indépendante, et la philosophie. Toutes deux sont partiellement en concurrence avec la théologie, dans la mesure où elles prétendent traiter de questions religieuses, difficiles d’accès lorsque le chercheur ne possède pas sa propre référence religieuse. Pour celui qui les combine avec une recherche sincère de Dieu, elles peuvent devenir des outils d’enrichissement additionnels. Au fil des temps, ces sujets pourraient se cristalliser comme encore plus complémentaires, si la religiosité était reconnue comme une caractéristique fondamentale de la condition humaine (voir „Religion"...).

Remarques sur la question de la trinité de Dieu

 Il faut distinguer, dans la vision des Eglises sur la question trinitaire ou la trinité de Dieu, si celui qui enseigne sur ce sujet est est capable de transmettre un vécu ou une expérience, ou bien s’il s’agit uniquement d’une doctrine ou d’un enseignement intellectuel sur trois personnes divines. „Les Chemins du Christ décrivent, entre autres, Dieu, Jésus et Le Saint Esprit dans leur caractère, dans leurs attributs et dans les relations qu’il est possible d’avoir et d’expérimenter, plutôt que de se disputer sur des concepts tels que la trinité.

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« Au commencement était le Verbe Créateur» (grec : logos…) « et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (et le Verbe Créateur se fit Chair).

De tels propos ne sont pas destinés à minimiser l’exemple de Jésus en tant qu’humain, mais elles démontrent son lien profond avec Dieu et avec le processus de la Création. Ce genre de lien peut être considéré sous d’autres angles, mais de le déclarer incompréhensible et non authentique est inadmissible. On retrouve de telles affirmations dans l’Evangile selon St Jean 1, Jean 5, Jean 6,69, Jean 7... Matthieu 16,16, l’épître aux Colossiens et aux Ephésiens, etc., dans les anciens enseignements de l’Eglise, chez les mystiques tels que Jakob Böhme, Rudolf Steiner (Helsingfors 1912) : elles revivent dans les « enseignements ésotériques » du mage Daskalos tout comme dans les livres du théologien américain Matthew Fox « La Grande Bénédiction » et « Visions du Christ Cosmique » et d’autres œuvres encore.

Dans l’Eglise Catholique et certaines Eglises Evangéliques, on essaya de conserver la proximité de ce lien en le remplaçant par des articles de foi théoriques. D’autres Eglises Evangéliques, qui mettaient plutôt en avant les activités sociales de Jésus, ont cru nécessaire de laisser de côté ce qu’ils considéraient comme une sorte d’«arrogance divine» de Jésus. Dans les enseignements d’origine hindouiste, c’est un « Avatar » auquel on compare Jésus. Les Avatars (dont il existe divers degrés) sont des êtres humains qui ne sont pas sur Terre pour leur propre compte. Ce sont des entités venues de leur plein gré pour contribuer à l’avancement d’un peuple ou de l’humanité, telles des gouttes tombées de « l’océan divin de la Perfection ». Les différences entre une série d’Avatars sont souvent floues, dans ces considérations. La foi Judéo-chrétienne, quant à elle, met en avant les aspects du « Dieu historique » et du développement continu, et plus particulièrement, le rôle du Messie au sein de ce contexte.

Il faut noter que Jésus Christ est mentionné plusieurs fois dans le Coran en tant que prophète envoyé par Dieu, et qu’il est également reconnu comme « Parole » de Dieu, « créé comme Adam ». Jésus compte donc bien davantage dans un Islam bien compris qu’auprès de certains théologiens chrétiens modernes, qui n’ont laissé subsister que son rôle de réformateur social ! Ce n’est que la filiation de Jésus avec Dieu, dans le cadre de l’enseignement ultérieur de la Trinité, qui n’est pas acceptée dans le Coran. Et à cette époque, il n’y avait déjà plus de Chrétiens qui auraient pu expliquer la signification authentique de cette filiation de manière compréhensible à des personnes d’autres sociétés et cultures (consulter également la page spéciale « Jésus et l’Islam).

Il nous reste à retenir que cette strate du mystère du Christ n’est pas liée à la pensée spéculative mais plutôt aux expériences visionnaires en marge, comme on le voit clairement chez Jakob Böhme, qui avait également une capacité innée pour rendre accessibles aux autres des expériences vécues. Toutes les expériences spirituelles nécessitent un passage au crible de l’auto-critique et la critique, mais l’évaluation de leur portée doit néanmoins tenir compte de l’existence d’une telle base d’expérimentation.

*) L’existence de Jésus dans l’histoire est relativement bien documentée. Des historiens du 1er siècle avant J.C. tels que Josephus et Tacite confirment son existence. Dans les Evangiles, également, de nombreux événements, des lieux, plusieurs régents et des personnalités officielles sont cités (p.ex. Luc 3:1, 2, 23) à travers lesquels ont peut identifier l’année dans laquelle Jésus a commencé son ministère. On retrouve ces personnages dans la documentation historique. Les faits cités dans la Bible n’ont donc pas seulement un caractère mythologique. Les textes apocryphes, à savoir, d’autres Evangiles chrétiens et textes datant des premiers siècles, mettent moins l’accent sur le rapport exact des événements que sur l’interprétation individuelle de ces derniers par les auteurs respectifs.

La méditation des Evangiles est une introduction décrite sous « Indications méthodologiques ». C’est surtout ce texte qui a été utilisé pour se « brancher » sur le Christ comme une récepteur très sensible, plutôt que de se mettre en contact avec des forces dont on présume simplement qu’elles sont christiques. Le texte choisi provient d’une ancienne traduction de Luther, après examen de plusieurs autres versions traduites. Le texte original est en Grec. Par la suite, le texte en ancien Grec est reproduit dans sa transcription, pour permettre de mieux capter et ressentir les « vibrations » du langage. Pour cette méditation, on utilise le texte dans la langue maternelle du lecteur. Pour les autres parties des Evangiles et pour la Révélation elle-même, nous renvoyons le lecteur aux différentes traductions disponibles de la Bible.

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Jésus de Nazareth et sa naissance

Plus loin dans les Evangiles, nous arrivons à des événements plus « humains ». La naissance de Jésus est traditionnellement liée à la fête de la nativité, à Noël, même si l’on peine de plus en plus à reconnaître ce lien de nos jours – Luc 1, 26ss ; Matth 1, 18ss. Il serait intéressant de se poser la question, au vu de l’importance capitale des « trois années d’enseignement » de Jésus, pourquoi les théologiens mettent autant d’acharnement à nier la naissance virginale de Jésus. Alors que l’ancien gnosticisme avait besoin de croire que Jésus n’avait eu qu’un corps de chair fictif, les autres croyances sont d’accord sur un point : Jésus a traversé toutes les étapes terrestres dans un corps de chair, incarnant et exprimant ainsi certaines normes et critères, sous forme de modèle, en quelque sorte. Un peu plus d’ouverture serait souhaitable dans cette thématique, pour le chercheur de vérité. A une époque où surgissent de nouveaux points de vue, en relation avec la transformation de la sexualité et de l’amour, provenant en partie de pratiques Orientales ou rappelant d’anciennes cérémonies de temples, il ne devrait pas être difficile de trouver un noyau de vérité dans cette naissance virginale. Les Bouddhistes qui décrivent également les circonstances exceptionnelles de la naissance du Bouddha, n’ont aucun problème avec la notion d’une naissance « virginale » de Jésus, ni avec une virginité au sens spirituel de l’âme, comme le prétend par exemple R. Steiner. Le Coran mentionne Jésus comme ayant été « créé » par Dieu dans la Vierge Marie, à l’instar de l’histoire dans la Bible de l’ange annonciateur de la naissance de Jésus à la Vierge.

Il se pourrait que l’une des caractéristiques les plus marquantes de Jésus soit celle de ne rentrer dans aucun des schémas de pensée établis, dans aucun moule. Nous découvrirons encore d’autres caractéristiques spécifiques, tout au long du parcours de sa vie. Nous rencontrerons également la possibilité de « renaître »*), grâce au Christ, dans cette vie.

Depuis le début, la vie et le ministère de Jésus sont intimement imbriqués avec le contexte historique du monde. Cela devient visible notamment à travers le recensement de la population ordonné par l’Empereur de Rome, qui a mené les parents de Jésus à voyager jusqu’à Bethléem, ville éminemment importante dans les prophéties, où Jésus est né. Ce fait a été pris en considération dans la littérature théologique, lorsqu’il s’agissait de débattre de la signification mondiale de Jésus.

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*) (Les pages allemande et anglaise contiennent des extraits de Jean 1 - 3:)  Il ne s’agit pas d’une parabole, mais d’un passage biblique difficilement compréhensible, et pourtant d’une grande importance et précision pour ceux qui avaient l’expérience et les connaissances requises pour pouvoir le comprendre. Jésus ne disait rien qui était insignifiant ou dont la signification n’aurait pas pu être comprise ou intuitivement saisie par son interlocuteur. Dans le cours des chapitres de notre texte principal, p.ex. « Le silence dans le désert » et « la Transfiguration », entre autres, vous trouverez des détails qui faciliteront la compréhension du thème de « La nouvelle Naissance ».

Même pour ceux qui étaient moins concernés par le concept de la renaissance, la Fête de Noël était en relation avec ce thème, surtout autrefois, lorsqu’il y avait encore plus de calme. Les semaines de l’Avent qui précédaient les Fêtes préparaient la collectivité à une intériorisation de la naissance christique, tout comme le jeûne préparait l’âme à la Fête de la Pâque, autrefois. Il était ainsi possible de vivre (même s’il s’agissait d’une compréhension partielle) quelque chose qui, de nos jours, ne peut être vécu quasiment que dans de périodes de méditation intenses ou de prière prolongée, tellement nous sommes extériorisés, éparpillés et happés par les distractions extérieures.

Noël est une fête de l’amour, au sens vaste, un rappel que Jésus a été donné et s’est offert en cadeau à l’Humanité. Mais ceci n’en change pas le sens profond, à savoir, que nous pouvons également cheminer sur toutes les voies de Jésus. Comparez également le chapitre « Et le Verbe était Dieu » dans le texte principal.

Les Chrétiens nés de nouveau, dans le sens des églises indépendantes et d’autres Eglises d’aujourd’hui
- doivent malgré tout affermir quotidiennement leur foi, afin de se parfaire.
- Il leur appartient à présent de s’approprier tous les domaines de la vie à nouveau et la plupart devront changer fondamentalement bien des aspects
- Comme l’annonce la Révélation 21,5 une nouvelle phase s’annonce, dans laquelle „ Je suis en train de faire toutes choses nouvelles!" (Rév. 21, 5) mais il est temps, dès maintenant, de renouveler nos pensées et nos réfléxions sur tout...

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Trouve-t-on des éléments cruciaux dans les jeunes années de Jésus ?

Dans ce domaine, également, on attribue une importance parfois disproportionnée à cette période, dans certaines écritures spirituelles modernes. La Bible ne mentionne que le cantique de louange du sage Syméon et l’étonnement des érudits vis-à-vis des connaissances du garçon de 12 ans – St. Luc 2, 29-51. L’Evangile non biblique le plus authentique qui existe, sur les années d’enfance de Jésus, est sous forme de fragments et de récits (Editions Jakob Lorber). Il s’agit de « l’Evangile de Jacob ». Il conte des événements et des rencontres, mais on n’y trouve rien qui, selon une thèse moderne, puisse faire croire que Jésus aurait tout appris au sein de la communauté des Esséniens ou de celle de Qûmran, qui leur était proche. D’après d’autres théories, Jésus aurait séjourné dans des temples égyptiens ou grecs, selon d’autres encore, en Inde, etc. Il pourrait être intéressant de poursuivre cette piste en pensée, mais sans dogmatisme. Il s’y dessinerait alors le profil d’un Jésus sans appartenance particulière à une tendance particulière, et qui aurait été en contact étroit avec tous les principaux courants spirituels de son époque. Jésus aurait ainsi développé et exprimé ce qu’il était poussé à exprimer depuis son être intérieur, qui n’est pas forcément identique avec ce que d’autres pensent être important ou nécessaire. Cette expérience centrale, qui peut être vécue individuellement, est bien connue par certains. Elle fait éclater l’imaginaire psychologique par rapport à une « empreinte » et un comportement donnés. Pour des personnes fortement individualisées et pour les mystiques, cette attitude est même typique et peut se manifester dès la plus tendre enfance. Une peinture qui illustre cette tendance est celle de Levi, avec son « Evangile du Verseau » (1908), bien qu’elle soit quelque peu fantasque.

R. Steiner présente une scène, dans son « Cinquième Evangile », où Jésus aurait été très touché en comprenant, lors de son baptême dans le Jourdain, qu’il viendrait un temps où les communautés et les ordres ésotériques tels que celui des Esséniens, qui s’isolaient du monde extérieur, deviendraient contre-productives au but recherché. Leurs règles et leur respect des lois, qui comprenaient de nombreuses indications sur la purification corporelle, éthique et spirituelle, les maintiendraient écartées de la négativité, mais leur environnement en serait affecté. Une autre indication dans le trajet de vie de Jésus, où nous trouvons une impulsion biblique, est celle « d’être dans ce monde, mais pas de ce monde », et l’inclusion du monde dans le développement personnel. Ce qui illustre ce concept, c’est que Jésus enseignait à tous certaines choses qui étaient auparavant soumises au secret. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas d’abord transmis certains de ses enseignements en clair à ses disciples, qui étaient mieux préparés.

En comparaison aux traditions des Mystères, qui étaient tenues au strict secret, il s’agit effectivement d’un changement historique majeur. On remarque d’ailleurs des tendances similaires dans le Bouddhisme Mahajâna, où la compassion pour tous les êtres est soudain fortement mise en avant. Mais c’est finalement visible surtout à notre époque où une spiritualité profonde est véritablement accessible à tous et où plus personne ne peut prétendre ne jamais en avoir entendu parler. Au vu du succès de l’ésotérisme «  de pacotille », encore très superficiel, on peut imaginer que cette tendance n’a pas encore atteint le maximum. Il est évident que la pratique du secret comme par exemple celle de la bibliothèque du Vatican, a un caractère « pré-chrétien ».

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Une remarque en marge sur la thématique « Les deux garçons Jésus »

Il faut mentionner sous cette rubrique l’interprétation de Steiner des différentes filiations de Jésus chez Matthieu et Luc sous forme de « deux garçons Jésus ». Il est incontestable que la nature divine du Christ ne pouvait se manifester que dans un seul être humain, il est dès lors assez amusant de voir comment l’intellect des anthroposophes et celui des théosophes en font un point de « querelle 1 ou 2 ». Il s’agit de bien autre chose, à savoir, de la question de l’accompagnement du développement humain du Christ et de son entourage par les forces de certaines entités de différentes cultures : Adam, Krishna, Bouddha, et Zarathoustra. Etant donné que ces domaines de recherche peuvent être bien plus multiples et profonds que nos consciences terrestres ne peuvent l’imaginer, des indications concrètes dans la littérature ne sont souvent pas plus exactes que ces considérations d’ordre plus général.

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Le baptême dans le Jourdain par Jean Baptiste

La forme habituelle du baptême dans l’eau n’était pas un acte symbolique ni une appartenance à une communauté religieuse. L’immersion dans l’eau par quelqu’un d’expérimenté, Jean Baptiste dans ce cas, menait souvent à une expérience proche de la mort par noyade. Le baptême ressemblait en cela à des « initiations » ou des « épreuves initiatiques » anciennes, sauf qu’ici les expériences vécues n’étaient pas le but en soi, ni une méthode pour surmonter la peur de la mort : c’était le baptême qui en était la conclusion, c’est-à-dire un appel à la repentance, une « conversion » à la volonté du Dieu Créateur, dont le Royaume des Cieux était prédit comme étant proche Matth. 3, Jean 1.

Lorsque Jésus demande le baptême, Jean Baptiste ne se sent pas capable de l’aider, il donne son accord, mais il n’a pas de contrôle sur les événements, il ne peut que contempler les transformations majeures qui s’opèrent en Jésus, supérieures à celles qu’il aurait pu lui transmettre. S’il avait déjà prévu une forme de baptême supérieure au baptême par le feu de l’Esprit, par « Celui qui vient après lui », il devient témoin de l’Esprit de Dieu qui s’abaisse sur Jésus. Les Chrétiens ésotériques y voient la véritable naissance du Christ en Jésus, ce qui n’implique pas nécessairement l’idée que Jésus et le Christ auraient été deux Entités séparées sans aucun lien préalable.

De manière générale, le baptême, et plus particulièrement le « baptême par l’esprit », un terme utilisé de diverses façons par les églises non-institutionnelles, par exemple, peut être perçu comme une entrée dans une « nouvelle naissance » de l’Homme Jean 3. Le terme plus usité de « renaissance » est volontairement écarté ici à cause de la possible confusion avec réincarnation, quoique la question de la réincarnation apparaît également dans la Bible. Matth. 11, 14, par exemple, aborde cet aspect de manière plus apte à l’interprétation.

Au lieu de se focaliser sur des aspects théoriques-théologiques autour du caractère du baptême, nous devrions nous demander plutôt ce que signifie une telle « nouvelle naissance » sur le plan pratique, pour l’être humain : il peut aborder la totalité des aspects de sa vie à partir d’un niveau intérieur plus profond, tourné vers Dieu. Dieu peut « prendre forme » en l’être humain, et ce dernier devenir ainsi plus visiblement « en Son image et similitude ». Les mystiques l’appelaient « l’étincelle christique » dans le cœur, qui naît à la vie et commence à grandir en l’être humain. La personne qui médite peut aussi la voir sous forme d’image d’un enfant, qui se développe réellement, ou bien d’un enfant qui porte en son âme l’image de la Mère. Contrairement à une image intérieure faible et passagère, elle renvoie l’image forte d’un développement intérieur, qui ne peut pas être déclenché de manière volontaire. Cet enfant intérieur deviendra adulte et restera toujours accessible consciemment, même plus tard.

Pour ceux qui ont moins d’imagination, le même phénomène s’exprimera davantage sous forme de ressenti, d’impressions ou de pensées, ou simplement à travers des transformations dans leurs vies. Des œuvres d’art magnifiques telles la « Madone Sixtine » sont probablement nées de visions, et peuvent dès lors nous aider à contacter ces réalités intérieures.

Chez J. Lorber, on distingue 3 étapes différentes sur le « chemin vers la nouvelle naissance spirituelle » (Editions Lorber).

De même, la contemplation méditative, p.ex. de l’Evangile selon St Jean, est une pratique devenue de plus en plus rare, selon laquelle on travaille avec un chapitre jusqu’à ce qu’une partie de son contenu intérieur s’illumine clairement, dans la méditation ou dans le rêve, et révèle son contenu, qui sera transféré et appliqué dans la vie quotidienne. Voir les « indications méthodologiques » dans l’introduction.

Une caractéristique supplémentaire d’un chemin dans le sens de Jésus peut se voir ici : le développement et sa mesure sont transposés dans l’individu, par rapport à chaque être humain. Ce dernier peut développer la totalité de ce qu’il est à partir de lui-même et par l’interaction avec les éléments de la vie, de sa vie, sans avoir besoin forcément d’une institution médiatrice entre lui-même et son salut. Ce qui n’exclut bien sûr pas une entraide fraternelle. Le chemin doit être parcouru, suivi, compris, intériorisé ; il est conçu comme cela.

Malgré cela, l’expérience intérieure n’est pas supposée être un remplacement pour la prière au « Dieu extérieur » : « demeurez en moi, comme moi en vous » - Jean 15

Il n’y avait aucune contrainte à continuer de pratiquer le baptême par l’eau ou même le baptême par le feu (événement de la Pentecôte), après l’enseignement de Jésus. Même chez lui, le baptême n’était qu’une manifestation extérieure d’une nouvelle phase plus mûrie de son développement intérieur. Alors que le Baptiste enseignait encore « convertissez-vous et faites-vous baptiser », les disciples de Jésus enseignaient par la suite « Croyez » (c’est-à-dire, ouvrez-vous à cette force de la Foi) « et faites-vous baptiser ». Cette dernière partie était une concession faite aux fidèles de Jean le Baptiste. Quoi qu’il en soit, de part et d’autre, on baptisait des adultes, qui pouvaient se décider consciemment. Ce qui n’exclut pas qu’une sorte de bénédiction reviendrait de droit aux nouveaux-nés depuis plus de 2000 ans, mais il aurait mieux valu dissocier ces deux sortes de baptêmes, tout comme la question de l’appartenance d’un membre à une Eglise particulière. Les polémiques se tairaient ainsi d’elles-mêmes.

Par allusion à la venue d’un Messie en tant que Roi, prophétisée partout dans l’ancien Israël et connue de tous, le baptême permettait obligatoirement l’entrée dans ce nouveau royaume. Il était inutile de tenter d’expliquer aux gens de cette époque qu’il ne s’agissait pas d’un royaume extérieur, étatique, ni d’une organisation de l’Eglise, mais bien d’une communauté de tous ceux qui acceptent et voient Dieu comme leur Père, et qui, en tant que Fils et Filles nouvellement né/es, acceptent ce Père en leur âme. Cette certitude, doublée d’une attitude de fraternité de ces « Fils et Filles » entre eux et avec l’Homme et Fils de Dieu Jésus comme Frère aîné, forment le noyau des enseignements offerts aux êtres humains comme exemples à suivre. Dans l’ancien Israël, il y avait déjà, à côté de l’image d’un Dieu courroucé et jaloux, celle d’un Dieu le Père, mais il s’agissait plutôt du Père d’Abraham et de ses descendants. C’est à travers le peuple d’Abraham que Dieu était le Père de chacun. Il n’y a certainement que quelques rares individus de cette époque qui sont parvenus à l’expérience « directe » du Père, à se sentir guidés, dans leur âme et sur leur chemin de vie, par l’influence divine, à communiquer en tout instant avec Lui . Des individus qui, à travers ce lien avec un Dieu éternel, pouvaient déjà pressentir la transcendance de leur propre Etre. Dans la suite du chemin de Jésus, cet aspect s’ancre plus fortement, mais on reconnaît déjà ici ces dispositions.

Note : il est possible que les événements, mentionnés dans la Bible par rapport à Jésus dans le désert (y inclus des expériences avec Dieu non transmises par la Bible) aient pu se dérouler en vérité lors du baptême dans le Jourdain, ou bien qu’il y eut plusieurs phases de retraite, qui plus tard, se sont fusionnées en une seule, dans les Ecritures.

Des théologiens libéraux ont interprété le baptême de Jésus comme événement de vocation. Du point de vue de la théologie, par contre, l’insertion calendaire et prophétique dans l’histoire du monde a été thématisée (p.ex. Luc 3:1-4 y compris la référence à Isaïe 40:3-5; ): la prophétie mentionne un acte rédempteur de Dieu.

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Aujourd’hui le baptême se fait par aspersion d’eau ou bien en s’y plongeant.

Les Eglises reconnaissent au moins la validité du baptême entre elles, et par là, le fait que le fidèle est Chrétien. Les Eglises libérales préfèrent en général que le baptême soit un acte conscient, voulu par l’adulte, ou bien qu’un baptême se refasse à l’âge adulte. Une grande importance est également attribuée à l’expérience du baptême par l’esprit. (Au début, seuls les adultes étaient baptisés, sans exclure la bénédiction du baptême pour les enfants, sauf que dans ce cas, le caractère du baptême était quelque peu différent). Lors du baptême au sens ancien, il ne s’agissait pas de devenir membre d’une confession particulière, comme c’est le cas de nos jours dans les grandes Eglises.

Les Eglises reconnaissent également, en règle générale, qu’« en cas d’urgence », si aucun prêtre n’est disponible, chaque Chrétien qui est lui-même baptisé est apte à baptiser  en prononçant les paroles: « Je te baptise au nom du Père, du Fils (Jésus Christ) et du Saint Esprit, Amen ».

Question :
Si je n’en ai pas encore fait l’expérience, puis-je remettre ma vie entre les mains de Dieu?

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Le silence dans le désert

Au début de l’œuvre du Christ* - ou le Messie, en Hébreu : « l’Oint », Jésus est seul. Le baptême est suivi par 40 jours dans le désert et par les tentations (p.ex. Marc 1, 12-13.) Ce n’est qu’après qu’il appelle et trouve ses disciples.

Le désert symbolise la retraite extérieure et intérieure, qui permet d’autant mieux de devenir conscient et de se relier encore davantage avec un Dieu omniprésent. Cette préparation, prélude à tout le reste, est un chemin sérieux, pratiqué dans toutes les Religions, et indispensable pour reprendre contact avec la Source Divine, même si elle n’est pas le chemin complet. Jésus, lui aussi, connaît sur le plan de ses expériences une telle phase, qui offre plus que quelques périodes quotidiennes de contemplation.

Les Eglises, même celles qui parlent souvent d’intériorisation, en opposition par exemple à des démonstrations extérieures de paix, ne se donnent pas la peine de montrer un chemin véritablement praticable vers cette « paix intérieure ». Dans le culte ou l’office divin de plus de 30 Eglises, on découvre nulle part avec une présence adéquate l’élément du silence, de la contemplation du silence intérieur, de l’attente silencieuse après la prière. Chants, prières, culte, prédication, encore des chants, parfois accompagnés par la distraction d’une collecte, le tout s’enchaînant de manière presque ininterrompue, c’est presque une image de notre société stressée dans laquelle les êtres sont distraits, consciemment ou inconsciemment, de leur source intérieure profonde et inexplorée. Plus récemment, à cause de l’incessante recherche d’expériences par de nombreuses personnes, peu importe lesquelles, on distingue quelques légers progrès. Par-ci, par-là, on trouve l’offre de quelques séminaires différents de week-end, adaptés aux personnes intéressées, ou bien une mention de la possibilité d’études bibliques en groupe ou bien à domicile, mais bien souvent, il manque des directives. La plupart peuvent comprendre qu’une proximité avec Dieu nécessite un lieu de silence, et d’autres, que des valeurs sociales telles que l’auto-critique, la tolérance et l’exercice de la paix nécessitent également, à la base, de se déconnecter temporairement du « faire » extérieur. De reconnaître ce besoin et d’en tenir compte, de temps à autre, au sein de l’office serait un bon début, certes insuffisant, mais il aurait au moins l’avantage de rendre conscient et de ressentir ce besoin refoulé.

Le mystique Jakob Lorber mentionnait un conseil du Christ à l’Homme, concernant un « raccourci vers une nouvelle naissance », terme que nous préférons à celui de « renaissance » pour les raisons déjà énoncées dans le chapitre précédent. Voir également « De la Parole intérieure, Parole de Silence » éditions Lorber.

La pratique est la suivante : Celui/celle qui veut renaître dans le Christ doit reconnaître ses péchés (erreurs), c’est-à-dire tout ce qui le sépare de Dieu. Ce n’est pas la même chose que de se laisser convaincre d’être un pécheur. Il doit sentir et reconnaître, au plus profond de soi-même, des remords, et se convertir sincèrement. D’autre part, il doit décider de rompre totalement avec le monde, entendons par là, les attachements et les attitudes égoïstes, et se dévouer entièrement et totalement à Moi et à Mon Amour, avoir une grande attirance pour Moi et Me rechercher avec ferveur. Quotidiennement. Il doit se retirer des affaires mondaines, au moins durant sept quarts d’heures, fenêtres et portes fermées, Il ne priera pas, ne lira pas, mais passera ce temps dans le calme complet, en relation avec son être intérieur et avec Moi. « Rendez vous dans la quiétude et croissez dans votre désir et votre amour vers Moi! Si vous pratiquez de la sorte, après peu de temps, vous verrez des éclairs et vous entendrez des tonnerres ; Ne vous effrayez pas, n’ayez pas peur! Car je viens vers chacun d’entre vous en tant que juge, avec la tempête, les éclairs et le tonnerre, et ensuite seulement avec le souffle d’un Père aimant et bienveillant ! ... Voyez, c’est le chemin le plus court et le plus efficace vers la pure renaissance, dans laquelle vous trouverez la vie éternelle comme récompense. Tous les autres chemins sont plus longs et plus incertains, car de nombreux sentiers sont dangereux et fréquentés par les voleurs. Celui et celle qui ne porte pas de bouclier et qui n’est pas bardé de ses armes atteindra difficilement le but!»  
Il est possible d’implorer le Saint Esprit (de Jésus) de vous accorder une purification et une vision pénétrante ».

Les Yogis, par exemple, savent que les être humains pensent « ne pas avoir le temps ». Par conséquent, ils réduisent leurs discours de plusieurs heures à une demi-heure, voire à 10 minutes, jusqu’à ce que plus personne ne puisse plus prétendre qu’il n’a pas le temps. Même la période de silence, la plus brève, pendant laquelle les pensées, les émotions, les sensations sont entièrement acceptés et simplement observées, sans s’y attacher, développe une action, surtout si elle est doublée d’un « alignement» sur Dieu. Mais il ne remplace pas le silence prolongé. Dans l’Eglise Orientale, par exemple sur le Mont Athos, les moines pratiquent le « Kyrie (inspiration) Eleison (expiration) », qui signifie, Seigneur, aie pitié de moi, et l’utilisent comme outil de concentration. Voir p.ex. Kreichauf : « Les Pèlerins du Mont Athos. »

Un autre de défi de taille est également une Zen-sesshin, une méditation zen assise, qui s’est également parfois instaurée dans certains cloîtres chrétiens. Elle demande un silence constant, même en dehors des sessions de méditation, lors des repas pris en commun. Régulièrement, au bout de 3 jours, certains novices sont prêts à « craquer », pour passer soudain un cap, le quatrième jour, (un effet comparable avec celui du jeûne) et vivre les bienfaits d’une telle retraite difficile à décrire en mots.

Le silence crée l’ouverture, et l’alignement avec Dieu protège cette ouverture. Après une méditation, pour des raisons évidentes, il est conseillé de se préparer à retourner dans les situations et les turbulences du monde.

Il serait important de ramener dans le monde trépidant une parcelle de ce silence, pour apprendre à maintenir de plus en plus stablement une clarté de conscience. Ceci pourrait se traduire, individuellement, en se retirant juste après des événements compliqués ou difficiles, ou bien dès que possible, pour laisser place au calme et au silence qui ramènera l’ordre et la clarté intérieures. C’est-à-dire, on y amènera des contenus vécus, sans les analyser, on laissera le calme s’installer (et plus tard, on notera les impressions qui ont surgi), et on détendra progressivement tout le corps, tout en conservant la conscience globale de l’être, dans le sens d’une détente lucide.

Pour les rencontres, le travail en groupe, les séminaires et ateliers, concrètement, cela signifie qu’il ne faut pas aligner thème après thème de manière lassante et ininterrompue, mais qu’il est souhaitable de faire des courtes pauses, qui ne devraient pas être dissipées par la parole désordonnée et les rencontres. Elles devraient plutôt servir à simplement revoir le contenu et dans la mesure du possible de le « digérer », pour permettre à l’individu de se concentrer à nouveau sur une nouvelle thématique. Tout comme il est bon de savourer consciemment chaque mets, lors d’un bon repas. On trouve d’ailleurs de nombreuses correspondances entre la nourriture du corps et la « nourriture de l’esprit ».

Le processus qu’on pourrait appeler « laisser sédimenter dans le calme ce qui s’est passé », pour y puiser des forces vives pour le présent et l’avenir, n’est donc pas un refoulement, ni une mise à l’écart des problèmes.

C’est le point de départ à partir duquel les événements peuvent être élaborés et qu’ils peuvent fructifier. Ce n’est pas une perte de temps, au contraire : c’est un gain de temps parce que tout « glisse » mieux, dans le flux des énergies. Même des personnes spirituelles ne se rendent pas toujours compte de ce qu’ils perdent, sans cet espace de calme intérieur.

Déjà cette expérience spirituelle simple, celle du silence, contient des trésors secrets d’élévation. Mais tout ce qui est simple n’est pas forcément facile à réaliser. Le Christ parlait souvent de la simplicité de l’homme, qu’il faut d’abord révéler, pour que son chemin s’approche de plus en plus d’horizons plus amples et plus complexes. Au sein de cette complexité, il y verra alors y briller le fond de sa véritable simplicité.

Dans le silence concentré, un contenu intérieur qui vient d’être compris par un travail intérieur ou par la grâce pourra s’ancrer profondément, et il ne pourra plus être « mangé par les mites » (voir Matth. 4). Il viendra s’insérer, telle la pierre d’une mosaïque, dans le reste de l’être. Le silence peut aller si loin que la « vie », la totalité de ce qui en nous grandit vers l’image et la similitude, peut être ressentie. C’est de cette manière que nous parvenons à vivre le mystère de la « renaissance en Dieu ».

Lors de cette retraite dans de calme volontaire, nous avons un aperçu de ses possibilités si nous sentons soudain un relâchement, une détente au niveau de la tête, que nous sentons les énergies de notre cœur, et la détente de nos membres. C’est comme si quelque chose parvenait à nous traverser, une sorte de « mouvement intérieur », qui nous fait prendre conscience que le contenu est assimilé. Sans cela, l’essentiel reste bloqué, ce qui peut poser des problèmes dans les rêves (qui ne peuvent que partiellement travailler sur les contenus) mais aussi se manifester sous forme de maladies ou de troubles divers.

Christ est un titre. Les premiers chrétiens ont utilisé des orthographes différentes de "Christ". Le plus connu est Grec "Christos", en Hébreu "Messie" = "l'oint". Mais il y a aussi Grec "Chrestos" = le bon, le Saint; et, rare, "Chrystos", de Grec "chrysos" = doré / brillant.

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Les tentations et le choix des disciples

Jésus lui-même a dû apprendre, à travers ses facultés humaines, et les dédier de plus en plus à Dieu. Après 40 jours de jeûne dans le désert, apparaît le « tentateur ». P.ex. Matth. 4, 1-11. Même à petite échelle, des forces destructrices peuvent prendre forme, tant sur les chemins intérieurs que dans la vie. Il faut nommer d’abord ici les tendances qui se sont rendues indépendantes dans l’être lui-même et qui ne font pas appel au cœur ni à Dieu. Ce sont des formes-pensées indépendantes ainsi que des volontés indépendantes, c’est à ceci que fait allusion le fait de « manger le fruit de l’arbre de la connaissance ». Ce sont des caractéristiques « durcissantes», solidifiantes, qui nous lient au matériel, ancrées profondément dans l’inconscient ; on peut leur opposer une résistance, et elles peuvent même être reconnues, mais elles ne sont finalement surpassées que dans les profondeurs de l’être. Le renoncement volontaire et conscient, le « pouvoir avoir » plutôt que « devoir avoir » et le travail éthique avec ces aspects, représentent un entraînement pour vaincre ces forces d’opposition.

Les désirs contraires mènent par contre à une fuite et au refoulement des problèmes matériels, et peuvent s’insinuer jusque dans les domaines spirituels. Parfois on oublie que ce n’est que le revers de la même médaille « négative » et que les deux faces sont intimement liées. Ce deuxième domaine est déjà plus accessible, à notre époque, et par conséquent, il est plus facile à « nettoyer ». L’un des outils pour cette conversion est la compassion et le libre don de l’amour.

Une autre caractéristique est en relation avec la soif du pouvoir. Pour transformer cette illusion, il faut le courage de la vérité inconditionnelle et la tolérance qui est basée sur elle, ainsi que la solidarité dans les relations avec les autres.

En règle générale, il manque aux personnes qui sont touchées, dans ces domaines, une individualité forte et en même temps altruiste, qui leur permettrait d’inverser ces penchants glissant vers le négatif et de les remplir avec d’autres contenus.

Dans Matthieu 4, Jésus est soumis à ces impulsions qui tentent de le séduire, appelées « Satan » ou « Diable ». Nous remarquons qu’il ne mentionne pas simplement le « contraire », mais qu’il va au-delà de la polarité et du va-et-vient des forces négatives : « La parole de Dieu », « le Seigneur, Dieu » et « Dieu, le Seigneur, qu’il faut prier et auquel il faut seul se dévouer ». Le Christ se place au-delà de la dualité obscurité et (fausse)-lumière et il les surpasse par son troisième chemin, la voie supérieure, comme on pourra le voir par la suite des enseignements.

Une brève remarque en marge : on lit souvent à tort que le Zoroastrisme et la Chrétienté, respectivement les religions du Proche Orient, seraient dualistes. Ceci n’est pas vrai par rapport à leurs origines (voir page spéciale «Zarathoustra»).

Rudolf Steiner a décrit (avec la vision de l’esprit) les deux principales forces négatives comme des entités séparées. Il est bon de considérer ces deux aspects, mais en dehors de la vision spirituelle, il n’est pas tout à fait justifié que les Anthroposophes dénient la vision d’une entité unique qui contiendrait les deux aspects. Ces tendances apparaissent souvent si mélangées qu’en dernier lieu, des forces anti-divines peuvent être traitées comme un ensemble, qui n’est pas constitué par plusieurs dieux, mais qui font face au Christ Dieu, avec tout ce qui œuvre dans son sens.

Il existe cependant d’autres voies spirituelles qui ferment un œil à ce sujet et qui considèrent que tout ce qui aspire à l’élévation est divin.

Les théologiens évangéliques modernes, pour leur part, ferment même les deux yeux en même temps lorsqu’ils contestent l’existence d’entités destructives, par exemple sous prétexte qu’elles ne sont mentionnées qu’en très peu d’endroits dans la Bible. Ils oublient qu’il ne s’agit pas d’imagination mais d’expériences pratiques et concrètes qui n’ont pas seulement été l’apanage de l’antiquité.
Certains groupuscules chrétiens ont cru, à cause du mot « le chef du monde » (p.ex. Jean 14:30), que le monde lui « appartenait » et que les humains ne pouvaient que se soustraire à lui, alors que le NT ne mentionne que son rôle de séduction et de possessivité. Jean 12:31 « maintenant a lieu un jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors ».

Sans la peur et d’autres sentiments négatifs, les forces destructives n’ont pas d’emprise directe ; il peut donc également s’agir d’un mécanisme de défense pour ne pas « peindre le diable sur la muraille », ce qui est valable aussi par rapport aux peurs attisées par les religions. Aujourd’hui, on pourrait finalement aboutir à la réalisation qu’une « augmentation » de la négativité, représenterait plutôt des potentiels déjà existants, inhérents, et qui auparavant sont restés cachés. Par contre, dans le cas de facultés véritablement constructives, elles peuvent effectivement augmenter, même si elles aussi ne font que se diriger vers un modèle potentiel qui existe déjà.

Des points d’accrochages personnels de ce genre représentent également une surface de résonance pour des forces extérieures apparentées. Nous en trouvons par exemple des traces - de manière quelque peu simplifiée - dans une pratique occidentale(-capitaliste) uniformisante, surtout dans l’ancien schéma qui n’inclut pas de vision sociale, prônant l’égoïsme comme plus haute vertu. On retrouve aussi cette attitude dans les uniformisations des nationalismes et du national-socialisme, qui se targue avec arrogance d’être supérieur au reste du monde, et dans des activités soi-disant religieuses destructrices, tout comme dans le Stalinisme et son nivellement brutal. Mais loin de nous la condamnation en bloc de tous et de chacun dans de telles formes de société !

Jésus n’enseigne pas tellement la lutte directe « contre le mal », il ne prétend pas non plus que le mal soit nécessaire pour maintenir un équilibre (comme certains courants orientaux), ni qu’il soit une nécessité pour reconnaître le Bien, par opposition. Même le travail direct sur le « négatif » n’est plus nécessaire individuellement. Pour certains, un chemin tel qu’il est recommandé en général dans la « Science chrétienne » de Mary Baker-Eddy peut fonctionner. Tout ceci ne prouve pas que les forces d’opposition n’existent pas, mais cela indique qu’elles peuvent être transformées indirectement. Chez le Christ, il n’y a pas non plus de damnation éternelle, car toutes les forces destructrices sont transformables, jusqu’aux temps décrits dans le dernier chapitre de la Révélation de St Jean où dans sa vision, il dit que « l’obscurité cessera d’exister » (voir chapitre correspondant).

A cette période dans le désert suit l’appel et le choix des disciples (Jean 1, Matth. 4, 18-22, Matth. 10).

* La théologie, dans le récit des tentations, fait également le lien symbolique avec l’histoire de l’humanité: le désert avec les animaux sauvages dangereux à l’opposé du paradis d’Adam qui nous a été transmise et par conséquent, une condition que Jésus, le „nouvel Adam", doit surmonter. Dans la 1ère tentation, transformer des pierres en pain, l’objectif est de déterminer si le Matériel ou le Divin doit être déterminant. (Plus tard, lorsqu’il s’est agi de nourrir et d’éveiller beaucoup de personnes, nous n’y voyons plus de tentation). La 2ème tentation, se jeter du haut du toit du Temple, évoque le dépassement de l’arrogance envers le poids de la vie humaine. Jésus a tout traversé, tout ce qui lui a été imposé (jusqu’à ce tout ait été dissous par sa Résurrection). La 3ème tentation évoque le pouvoir des royaumes terrestres et celui du „Royaume céleste". (Par la suite, la prédiction du „Royaume de Paix" pourrait également mener à la transformation des aspirations aux pouvoirs terrestres contre les aspirations du pouvoir donné par Dieu).

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Les noces de Cana

Jean 2, 1-12. Ici nous avons un exemple qui illustre comment les problèmes sont moins basés sur des fausses traductions ou de « corrections » des Evangiles, effectuées à la demande des Eglises, mais plutôt d’une interprétation émotionnelle fortement teintée par le patriarcat. Que Jésus ait dit « Que me veux-tu, femme ? » a été interprété plus tard comme une remarque condescendante. Or, le lecteur qui se plonge dans le texte, remarquera que Jésus accède à toutes les demandes de Marie. Il est aisé de comprendre que cette remarque aurait plutôt une connotation admirative, qui pourrait être exprimée de la sorte: « Femme, tout ce que tu me donnes à faire ! ». L’expression en Araméen, une langue relativement peu complexe, traduite en grec, ne peut avoir donné que « Femme, moi avec toi ». Sans le ressenti du contexte, cette phrase n’était déjà plus interprétable de manière exacte, même du temps de Jésus.

D’ici jusqu’à la croix on trouve une série d’expériences créatives entre Jésus et Marie. Elle agit comme inspiratrice, elle participe et partage les stations principales de la vie de son fils et elle est témoin également de la transformation de son âme.

Si de nos jours, on applique encore le terme « la promise du Christ », c’est surtout aux nonnes qui font leurs vœux, d’une manière extérieure, alors que ce terme s’appliquait autrefois à une expérience réelle.

Comme nous l’avons déjà mentionné dans le chapitre du baptême dans le Jourdain, la « forme » ou figure du Christ fusionne avec l’aspect masculin de l’âme (animus) dans l’être humain. Il peut « épouser » les aspects « féminins » de notre âme et opérer des transformations. jusque dans nos corps physiques et dans les forces de vie, de manière alchimique. De la même manière, la figure de Marie pourrait toucher l’aspect féminin (anima)** de l’âme.

C’est ainsi qu’une voie alternative pour les hommes passait parfois par Marie ou par les Maries (pluriel)*. Mais les deux sexes peuvent accéder à la voie en passant par Jésus, ou par Marie, ou par les deux, car de l’âme aux hormones, il y a un long chemin. Aucun être n’est régi uniquement par les caractéristiques liées à son sexe, le chemin est une question de préférence individuelle. La finalité est toujours une plénitude-complétion intérieure. Dans l’Eglise Catholique, il existait autrefois la pratique, aujourd’hui presque oubliée, de vénérer le Sacré Cœur de Jésus et le « Cœur Pur de Marie ». Ce déploiement intérieur ne cherche pas à exiger que l’auteur de ce chapitre soit ou ne ne soit pas un Catholique, ni à savoir s’il a connu le chemin de Marie et dans quelle mesure, tout en étant conscient que le culte de Marie est empreint de préjugés, chez de nombreux pratiquants.

Ce n’est que celui qui chemine sur cette voie transformatrice qui peut marcher « seul ». Mais pour lui ou elle, ce chemin n’est pas forcément solitaire, la liberté intérieure bien comprise approuverait plutôt une relation avec l’autre genre, le chemin n’en deviendrait que plus parfait.

Dans ce contexte nous sommes sensés intégrer, dans notre personnalité, les aspects de l’âme hérités de notre mère et de notre père.

Des éléments de la psychologie des profondeurs peuvent très bien être mis en relation avec des expériences religieuses, c’es ce qu’essaie de faire notamment Eugen Drewermann. Des expériences de base religieuses se manifestent généralement à un niveau spécifique et ils leur champ d’action s’étend jusque dans la psychologie des profondeurs. De nos jours, il existe des tendances à voir l’aspiration religieuse en tant qu’une impulsion vitale intégrale de la recherche du sens, dépassant les frontières, voir Hubertus Mynarek : « Possibilités ou limites de la liberté », 1977. Il faudrait cependant différencier une impulsion généralisée, non définie, d’une impulsion religieuse dans le sens de re-lier, re-nouer, une nouvelle liaison de l’être humain avec le fond divin, le « Père », ce qui est tout à fait envisageable, pour le croyant convaincu, à travers le lien avec le Christ.

Dieu, le plus grand mystère du monde, ne peut certainement pas être limité par une seule science, par une seule façon d’expérimenter ou par un seul phénomène. Il s’agit plutôt d’essayer de reconnaître plusieurs approches, plusieurs synthèses. Si le processus alchimique et l’utilisation conjointe des deux hémisphères du cerveau (la recherche étudie cette possibilité) était également utilisée par les Chrétiens, à leur manière, avec pour résultat la « reconnaissance créative aimante », les dissensions entre les théologiens appartiendraient bientôt au passé. Une spécialisation par rapport à certains aspects resterait possible, mais on reconnaîtrait les limites de sa validité. La complémentarité des êtres humains entre eux aurait enfin sa véritable place.

Celui qui applique le précepte de Jésus « Aime ton prochain comme toi-même » peut aller très loin, avec le temps. Celui qui s’efforce d’appliquer cet amour à soi-même et de l’étendre aux autres aura remarqué que c’est quelque chose qu’il faut apprendre. La complétion intérieure peut aider dans l’expression de cet amour.

La question des « miracles » qui se pose en relation avec les noces de Cana, sera étudiée dans le chapitre spécial sur les aspects divins féminins de Marie - Sophia, voir sous chapitre « La première Pentecôte ».

La théologie traditionnelle a interprété cet événement comme un remplacement du culte grec de Dyonisos ou comme lien symbolique avec la rencontre d’Israël avec Dieu ("le 3ème jour...", 2.Moïse 19:16), ainsi que l’anticipation du temps de la Passion du Christ, où le vin acquiert une signification plus profonde.

* Tandis que Marie, mère de Jésus, est souvent considérée comme une mère aimante et spirituelle par celles et ceux qui désirent avoir sa guidance, Marie-Madeleine est plutôt rattachée à la vie terrestre, pour ceux qui la vénèrent.
Marie-Madeleine (Marie de Magdala) était une femme disciple de Jésus qui le suivit. Certains pensent qu’elle était une prostituée, dont la vie a changé au contact avec Jésus. Jésus dit  « elle a beaucoup aimé » - ce qui ne signifie pas forcément charnellement mais surtout la faculté d’aimer les êtres humains de manière complète, d’avoir pour eux de la compassion, d’être bonne avec eux. Elle aimait Jésus, elle le vénérait en tant qu’homme et en tant que guide spirituel. Selon la littérature mystique (Jakob Lorber), elle clarifia de plus en plus ses sentiments envers lui vers une plus grande pureté, un amour spirituel. L’Amour fut sa voie, celle qui lui apprit à comprendre Jésus et Dieu de mieux en mieux.
(En cela, elle ressemble peut-être à Clara, la femme qui aima Saint François d’Assise vers 1100 – qui la rejeta d’abord, puis l’accepta et l’accueillit, lorsque son amour fut devenu purement spirituel. (il existe à ce sujet un film allemand et anglais très intéressant).
 Une tradition spéciale se réfère à Marie Madeleine : c’est la légende du Saint Graal. Selon elle, Joseph d’Arimathée, Marie Madeleine ainsi que d’autres proches de Jésus ont transporté le Graal, une coupe dans laquelle ils avaient recueilli le sang de Jésus, jusqu’aux rivages du sud de la France ou de l’Angleterre. Certains miracles sont attribués à cette coupe (le Graal est également un symbole de l’Amour divin).
Il y a encore d’autres spéculations plus récentes sur Marie-Madeleine. Par exemple celle qu’elle aurait eu un enfant avec Jésus, qui serait devenu le point de départ d’une dynastie de rois européens (les Mérovingiens). Personne ne peut confirmer ces spéculations modernes d’auteurs de livres à sensation bestsellers.

**) Les termes mentionnés « anima et animus » ne sont pas des termes apparentés à la foi. Il y a de nombreuses personnes, chrétiennes ou non, qui ont fait l’expérience que l’homme et la femme ont tous deux une part « masculine » et une part « féminine » dans leur psyché, qui provient au moins en partie du père et de la mère et de l’endroit où ils ont vécu. Cette part est plus ou moins intégrée dans la personnalité de la personne. Le concept d’anima et animus peut ne pas être tout à fait identique à cette réalité, mais c’est une tentative des psychologues jungiens de les comprendre sur la base de leur propre background.

Question :
Est-ce que je peux améliorer ma relation avec les personnes de l’autre sexe avec l’aide de Dieu?

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Points de vue sur la sexualité, la sympathie, l’empathie et l’amour

Les déclarations des Eglises par rapport à la sexualité et les points de vue divergents donnent l’impression qu’elles peinent à trouver quelle pourrait être une « attitude chrétienne » sur ces points. Les valeurs morales ont perdu du sens, depuis les années soixante. Les Eglises n’ont pas été capables de trouver un fond éthique, dans les traditions, qui soit véritablement en relation avec la société et qui aille au fond des choses. La « révolution sexuelle » fut une réaction contre la répression de la sexualité et on trouve même à l’autre extrême la contrainte des performances sexuelles, la perte d’énergie vitale, et le non-respect des aspirations profondes de l’âme et de l’esprit, qui sont pourtant à la base de toute véritable relation. On ne voit que ruptures constantes, divorces, menant jusqu’à l’incapacité de travail. 20 ans plus tard, dans les années quatre-vingt, il n’en reste que de la frustration et de la résignation. Au-delà de ses extrêmes, la révolution sexuelle a été incapable de révéler un contenu qui donnerait davantage de sens pour le développement de la société. Peut-être qu’une amorce serait le dépassement de la notion de « propriété » ? En effet, on voit que depuis des siècles, les deux aspects, c’est-à-dire, la responsabilité et la liberté, ne sont pas vraiment compatibles avec le développement personnel intégral de chacun des sexes, à moins d’y inclure un point de vue global et harmonisant. Certains couples démontrent qu’il est possible d’atteindre ce partenariat éclairé.

Le Christ s’adresse aux hommes dans leur for intérieur, il leur parle de la possibilité de devenir complets en eux-mêmes, parfaits, seules bases pour une véritable liberté. Il ne parle pas de la dislocation d’aspects déjà fort compromis et décadents, il ne préconise pas non plus une expérience extatique de tout, mais plutôt une nouvelle intégration, axée sur la sagesse du cœur.

Il ne se fait pas l’apôtre de contraintes extérieures et de la valeur qu’on leur attribue ou du mauvais usage des concepts de la responsabilité, la fidélité, l’honnêteté, pour enjoliver l’envie, la jalousie, l’avidité. Ce qui lui importe, c’est l’état d’esprit dans lequel quelque chose est entreprise. D’ailleurs, pour lui, dans le contexte du mariage, « tout ce qui brille n’est pas (automatiquement) de l’or » non plus ; il y a aussi des aspects vus comme défavorables depuis l’extérieur.

Aimer Dieu et son prochain comme soi-même, donc également soi-même, cette règle du Christ qui va à l’encontre de la logique et qui tranche singulièrement avec l’Ancien Testament décrit tout d’abord une attitude universelle qui traverse et unit tous ces aspects. L’amour pour le prochain est quelque chose de différent que de se faire instinctivement du souci pour ses proches et relations, mais il inclut, bien sûr, ces derniers. A travers ce rôle vivant d’entraide, là où elle est nécessaire, l’amour pour soi-même dépasse une attitude égoïste, pour inclure le corps en tant qu’outil à travers lequel on se dédie à Dieu en se dédiant aux autres.

La plus haute forme d’amour est celle de l’amour inconditionnel. Comparez aussi l’amour qui va jusqu’à inclure « l’ennemi », Matth. 5, 43-48 - ce qui n’implique pas de renoncer à la sagesse.

Certaines thèses qui ont parfois tenté de faire croire à une égalité entre sexualité et amour, ou entre l’amour pour soi-même et l’assouvissement et les phantasmes-fantaisies, sont à l’opposé même du Christ. Ces éléments pris à part représentent plutôt une tentative de s’isoler des autres et du monde, un rejet, une des nombreuses imperfections de l’être humain, dont on peut apprendre, sans jamais arriver au terme de cet apprentissage.

Les occidentaux et plus particulièrement les Européens de notre époque sont plus conscients des changements de mentalités par rapport à la sexualité, surtout lorsque deux êtres sont en contact sur les plans de l’âme et de l’esprit et qu’ils apprennent à travailler avec la sympathie et l’antipathie, qui doivent également être prises en considération dans la recherche de contacts ayant un sens. Ce n’est que plus tard que l’aspect des rapports physiques devrait s’y ajouter, ils ne sont pas automatiquement impliqués à chaque amitié ni à chaque rencontre. Les forces du cœur abritent et peuvent faire surgir des énergies sexuelles. Il n’est pas nécessaire, automatiquement, d’y donner suite pour les faire cesser, comme notre environnement culturel le conditionne trop souvent. Une attitude aimante est nécessaire pour cela.

De nombreuses traditions préconisent une transformation de la sexualité, au lieu de s’y adonner constamment (jusqu’à la luxure) ou bien de la réprimer. Car elle peut être bien davantage que la « sublimation » freudienne. Il n’y a qu’à voir, par exemple, le Tao Yoga ou le Tao de l’art d’aimer (Mantak Chia et autres auteurs), des variantes hindouistes ou bouddhistes du Tantra de l’Amour (Yogis Bhajan, Bhagwan Sri Rajneesh, etc. Ils s’y sont rajoutés la « Karezza », de l’italien, caresses-tendresse, « l’amour sans sexe » de G. Brown et une recherche de formes plus raffinées et féminines de la sexualité, avec quelques éléments du domaine anthroposophique. Les anciennes traditions orientales avaient des lacunes, dans le sens qu’elles commençaient par la sexualité, sans insister sur la rencontre d’êtres complets. On ne peut pas utiliser ce raccourci : il faut commencer par « en haut », parce qu’on ne peut pas faire l’économie de la rencontre sur les plans de l’âme et de l’esprit d’un autre être. Un point de vue oriental reste valable : une cohabitation tranquille, non axée sur une sexualité fixée sur la course à l’orgasme masculin ou féminin, ramène petit à petit une calme harmonie et un rapprochement homme-femme. Il y eut déjà quelques amorces, dans la tradition chrétienne, malheureusement occultées ou perdues, et qui doivent être retravaillées. Souvenons-nous, par exemple, de la tradition des Ménestrels et des Troubadours et à leurs connaissances de « l’amour courtois ».

Comme des complications et implications subconscientes peuvent être attribuées à la sexualité, elle est considérée par les plus diverses religions comme une sorte de marche funambule, qu’il vaut mieux rattacher à un partenariat, plus facile à gérer ensemble. Ceux qui veulent réserver cette expérience au mariage, dans le sens strict, peuvent y arriver s’il est précédé auparavant par une amitié, si les deux partenaires expliquent clairement ce qu’ils désirent et ce qu’ils ne veulent pas, et s’ils se soutiennent mutuellement dans cette quête.

Cette ancienne approche, que Jésus valide, jusqu’à la « critique » par exemple d’un regard plein de convoitise pour la compagne d’un autre, ne devrait pas exclure des rencontres enthousiastes, sous l’impulsion d’une source supérieure, de deux êtres inconnus, une « re-connaissance » qui n’est parfois même pas comprise par les personnes qui sont impliquées, et qui est bien plus fréquente qu’on ne veut l’admettre. « Là où deux ou trois sont rassemblées en mon nom, je serai parmi eux », et dans une autre version, « je serai en eux ». Point n’est besoin d’une congrégation, cela peut se produire partout et n’importe où, sans aucune préparation, là où l’esprit du Christ touche et réunit deux personnes dans un but quelconque. Appliquer ceci lorsqu’il s’agit d’un homme et d’une femme, et au moment où ils se trouvent sympathiques, en maintenant cette clarté de conscience peut sembler difficile mais c’est le point de départ indispensable. Cela ne concerne ni les relations de partenariat, ni la sexualité, nécessairement, c’est aux deux personnes de trouver quel est le but de leur rencontre.

La vie terrestre de Jésus le distingue déjà comme un être non conventionnel, et il se pourrait bien que les conventions ne soient nécessaires qu’aussi longtemps « qu’il ne réside pas en eux ou parmi eux ».

Une meilleure approche, lors des rencontres entre êtres humains, inclurait par exemple l’étude de leur individualité, de leur aura, de leur rayonnement. Même en couple, ils restent des individus, une « fusion » dans le sens d’une homogénéisation n’est pas souhaitable et n’est en tout cas pas prônée par le Christ.

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Le « zèle saint »** (points de vue sur les émotions)

Jean 2, 13-25, nous décrit, après les noces de Cana, la « purification du Temple », dans laquelle Jésus se met en colère et chasse avec un fouet les vendeurs et les changeurs du Temple, dans un zèle saint. Il veut donner clairement un signe contre les faux-semblants et l’hypocrisie dans le monde, qui déclarent d’une part que le Temple est la Maison de Dieu, et qui en fait n’ont rien d’autre en tête que d’en faire un lieu lucratif de commerce. Comme Jésus ne peut rien attendre des prélats et des préposés de la ville ou religieux, il est seul contre tous à se sentir encore responsable de la maison de Son Père, et il passe à l’action. Un acte de courage civique et de résistance sociale, sans blesser personne. « Mettre Dieu à la première place » et Lui obéir davantage qu’aux hommes ne reflète aucunement une attitude de soumission. Dans le passage où Jésus dit « Rendez à César ce qui revient à César et à Dieu ce qui revient à Dieu » on ne distingue aucune soumission, comme on a tenté de le faire croire. C’est plutôt pour éviter à ses disciples des déboires inutiles avec des forces de la société qu’il agit ainsi, car la religion et la politique ont chacune leurs propres lois. « Vouloir servir son prochain et la Ville » n’ont rien de faible ni de soumis non plus.

Il se pose dès lors la question : comment traiter les personnes qui sont sous l’emprise de leurs émotions, car il est rare d’avoir ses émotions sous contrôle avec une telle maîtrise comme celle de Jésus, qui était constamment dans la contemplation positive de Dieu, qui vivait dans la compassion, et dont le zèle que nous venons de décrire était basé sur une bonne intention. Chez l’être humain normal, presque toutes les émotions sont mélangées avec des mécanismes déclencheurs, biographiques, quantitativement et qualitativement différents, mais similaires à la base. D’apprendre à les observer sans se contenter des descriptions d’autrui, d’aller « à la pêche » vers ce genre de mécanismes à partir de nos propres réactions individuelles, pour finalement les maîtriser, ou bien les abandonner à Dieu est un long processus d’apprentissage.

Même lorsque nous avons affaire à la psyché, les thérapies psychologiques ou les psychanalyses habituelles ne sont pas particulièrement indiquées pour le chercheur de vérité et spirituel.
Là où résident encore, dans l’arrière-pensée, des modèles d’interprétation qui réduisent les problématiques psychiques à des traumatismes d’enfance ou sexuels, où, de plus, on se complaît dans une attitude de faiblesse et de victimisation, au lieu de se focaliser, comme l’a fait Erich Fromm, sur le développement et la capacité de dépassement de soi-même, la psychologie peut être un frein sur le chemin spirituel.

Là où la psychologie, la « recherche de la psyché » se penche sur les processus de l’âme, et où l’on voit l’âme comme étant plus qu’une fonction électrique-chimique du cerveau (ce qui est rare !), son étude pourrait devenir un atout. La psychologie se développerait mieux si elle était d’accord de remettre en question ses connaissances ou les prétentions des tendances psychologiques alternatives. Il n’est pas très utile de vouloir attaquer des problèmes complexes directement dans leur totalité, sans d’abord chercher à discerner les blocs qui constituent ces complexes. Et il serait bon alors de savoir distinguer s’il s’agit de « la poutre dans notre propre œil » ou seulement de la poussière dans celui de l’autre... pour clarifier les responsabilités. Certaines écoles chrétiennes mettraient l’accent sur la première partie, parce que c’est plus difficile et qu’il faut d’abord apprendre à voir nos propres actions problématiques ou erronées, parce que ces dernières sont généralement plus faciles à corriger par nous-mêmes ; la confession chrétienne, outre son aspect cathartique et spirituel possède également un aspect thérapeutique. Dans la pratique psychologique, c’est plutôt la perspective de la victime qui primerait . Mais en dernier lieu, on remarquerait que les deux aspects sont entrés en jeu. Par exemple, les enseignements occidentaux mettraient l’accent sur le lien des deux aspects dans la vie, en tant que source de karma (destin).

Lorsqu’il s’agit de dissolution de contenus vécus difficiles, qui se déroulent pendant la journée, on pourrait faire appel à une méthode de R. Steiner, remise à l’honneur : la remémoration du déroulement d’une journée, en commençant par le soir et en remontant vers le matin. Il est plus facile, après, de revenir à la vie courante.

Il est également possible de se procurer un « miroir de l’âme », sorte de journal intime où l’on note les qualités qu’on voudrait acquérir, et de le consulter souvent, une pratique très courante du domaine mystique.

Les progrès dans le domaine de l’âme permettent également une amélioration du dialogue entre les êtres. Les préconçus, les conclusions hâtives et les jugements s’amenuisent, à la mesure même de la transparence croissante de chaque être à soi-même et à la mesure de sa capacité de lâcher-prise pour abandonner du lest. L’importance que Jésus accorde à une attitude de « non-jugement » et à « ce qui sort de la bouche » n’est pas une vaine prétention morale, mais une suggestion pour s’engager dans cet apprentissage. Ce « non-jugement » implique de faire le silence, au lieu de continuer à se disputer, et de dialoguer ensuite ensemble, calmement. Voir également le chapitre « Le Silence dans le désert ».

Il existe des enseignements européens qui intègrent, sous un autre nom, les éléments connus dans le yoga comme centres nerveux ou centres de consciences, nommés chacras ou chakras (anthroposophie, la Vie Universelle, etc.) et ce ne sont pas automatiquement des enseignements non Chrétiens, comme le suspectaient les Eglises. Ces données étaient déjà connues par les Théosophes chrétiens du Moyen-Age (J.G. Gichtel) et sont des structures occultes de l’anatomie, réelles et mesurables, tout comme le sont les réseaux énergétiques et les points d’acupuncture, déjà connus des Chinois mais qui ne sont pas automatiquement « taoïstes ». Ce sont des réalités mesurables par des instruments scientifiques, et plus récemment, elles ont même été révélées par des coupes histologiques, dans les tissus de l’être humain.

Pour en savoir davantage dans ce contexte, voir également la page spéciale « fondements des valeurs éthiques ».

**) Le "zèle" dans ce sens doit être distingué du "Ils ont du zèle... mais non selon la connaissance exacte" (Romains 10,1-3).

Pour en savoir davantage dans ce contexte, voir également la page spéciale « fondements des valeurs éthiques » en part 3.

Question :
Est-ce que Dieu peut m’aider à gérer mes émotions de manière plus consciente ?

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Le Sermon sur la Montagne (points de vue sur l’intellect)

On a beaucoup écrit sur le Sermon sur la Montagne et sur le renversement des valeurs de la société d’autrefois, et cela s’applique aussi à nos sociétés actuelles (voir Matth. 5-7,29). Les uns les mettent en relation avec les activités sociales, les autres minimisent le tout et favorisent une éthique appelé par eux « de la responsabilité », assortie de menaces de châtiments dans le style de l’Ancien Testament, militaires, etc. D’autres encore essaient simplement de vivre ces préceptes. Même au-delà du Christianisme, les représentants d’autres religions estiment beaucoup le Sermon sur la Montagne (p.ex. Gandhi).

On peut aussi reconnaître que le Sermon sur la Montagne se dirige aux individus pour lesquels la conscience est davantage que la compréhension intellectuelle et l’analyse, pour qui la vie ne finit pas là où s’arrête leur vie privée. Les « pauvres d’esprit » ceux qui savent qu’ils ne savent rien (ou peu de chose), sont toujours ouverts pour la relativisation et pour la compréhension que Dieu sait plus qu’eux et qu’il leur reste encore beaucoup à apprendre, ceux-là seront « bienheureux» et « le Royaume des Cieux leur appartiendra ». Cette attitude peut s’avérer un levier puissant dans le développement, plus que certaines attitudes libellées « intelligentes ».

« Ceux qui sont affligés » ne doivent pas porter en permanence le fardeau de leur destin, mais ils doivent travailler avec la part qui leur correspond. Il y en a d’autres qui portent en plus des charges qui concernent tout un cortège de personnes de leur entourage, et parfois même, le destin des peuples, voire, de l’humanité toute entière. Malheureusement, au lieu que ce soient des hommes d’état, il s’agit dans la plupart des cas de mouvements communautaires, « de la base». Qui donc prie pour eux, au lieu de prier pour les puissants, pour les fameux, pour les grands de ce monde et pour l’économie ?

Les « doux » sont clairement ceux qui le sont par choix (et non pas par faiblesse ni simplement les peureux), car ils « hériteront de la Terre » et sous leurs mains, elle se maintiendra, se développera et portera ses pourra fruits.

« Ceux qui ont faim et soif de justice » : la recherche de la justice équitable, pour soi et pour les autres créé une ouverture vers « en haut », qui tôt ou tard, recevra une réponse, même si elle ne vient pas toujours comme on se l’imagine. « Les miséricordieux » portent très clairement leurs frères et sœurs, les créatures et la création vers les hauteurs, et sont à leur tour portés par Dieu.

« Ceux qui ont un cœur pur », qui ont reconnu leurs préjugés et la myopie spirituelle, et qui s’en détournent, « verront Dieu ». C’est la signification plus ample de la parole « ne jugez point ».

« Les pacifiques », ceux qui promeuvent la paix, pensons par exemple à la magnifique prière de Saint François d’Assise, permettent à d’autre de reconnaître qu’une force transcendante est à l’œuvre que celle qui régit habituellement la vie, ceux-là « seront appelés fils et filles de Dieu ».

« Ceux qui seront poursuivis à cause de leur désir de justice » et qui seront persécutés « en mon nom » (Jésus), seront sanctifiés. C’était souvent l’état de grâce intérieur des martyres, pendant qu’on torturait leur corps. Mais la douleur n’est pas un but en soi.

Les personnes ainsi adressées doivent tenir leur rôle en tant que « Sel de la Terre » et « Lumière de la Terre ». Dans ce chapitre, Jésus se réfère aux « lois » et aux prophètes de l’ancienne alliance. Il reprend ainsi ce qui était important avant sa venue mais il le fait fructifier pour les nouveaux temps, où les lois ne seront plus en première ligne mais plutôt intériorisées, où elles deviendront sources, lorsque que chaque être humain pourra créer de nouveaux fondements de nouvelles lois intérieures.

« Ceux qui aspirent au royaume de Dieu », à ceux-là, tout le reste leur sera donné de surcroît. Ici également on constate que le plan du mental n’est pas détruit, mais qu’il doit s’ouvrir, pour pouvoir recevoir ce qui dépasse la logique normale et qui provient d’une source transcendante. Il n’est pas question de s’éloigner des contraintes de la vie et de passer son temps dans des états spirituels à part. Les expériences spirituelles élevées devraient au contraire être intégrées à la conscience terrestre et confrontées avec la vie, jusqu’à la transformation complète du monde. La clarté reste maintenue, elle vient lorsque l’être humain pose un certain nombre de questions en relation avec la connaissance, en passant les spéculations, les suppositions, les théories, les certitudes jusqu’à la connaissance, au savoir, et c’est une phase importante du développement. C’est la différence, par exemple, entre la recherche de béatitude pure, telle qu’on la trouve dans certains anciens enseignements spirituels.

Cette forme de pensée supérieure dans le Sermon sur la Montagne (voir prochain chapitre) s’adresse déjà, de par son contenu, aux êtres qui ne vont pas seulement l’appliquer pour le renouveau de leur activité mentale. Le chemin s’adresse en premier lieu à la vie individuelle, pour ensuite inclure la recherche d’un partenaire, d’un « prochain », comme le chapitre « le baptême » et « le silence dans le désert » mais aussi « les noces de Cana » et « … l’amour » l’ont déjà décrit. On table sur les relations homme-femme pour à nouveau étendre la sensibilité en direction d’interactions complémentaires entre plusieurs êtres humains. Dans le Sermon sur la Montagne, on construit à nouveau sur cette base éthique et de l’âme, pour les étendre à nouveau à une spiritualité plus globale, qui pourrait être constituée par des relations entre les êtres d’une communauté. Pour prendre une comparaison, il s’agirait de la relation du son à l’intervalle, au triple accord, à la gamme musicale – c’est à dire à la totalité.

Dans la théologie, la connexion avec l’Ancien Testament a été établie, p.ex. Psaume 1 et Jér. 17:7ss. Selon 4. Moïse 12:3 en lien avec Mt. 11:20, Jésus est vu comme le nouveau Moïse. La prophétie de Ze. 9:9ss „... sa domination s’étendra de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre" fait allusion à la signification mondiale du Royaume de Dieu annoncé. Il était impossible de ne pas remarquer, dans le Sermon de la Montagne, que Jésus transformait les lois de l’Ancien Testament en quelque chose de nouveau: „Mais moi, je vous dis...", c’est à dire qu’il ne parle pas ici en tant que Rabbin, mais empli de la conscience d’une bénédiction divine. C’est cette caractéristique messianique qui a soulevé des polémiques chez ceux qui ne croyaient qu’à l’Ancien Testament.

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La transfiguration du Christ sur le Mont Tabor (Matth.17)

De nombreux actes de Jésus, depuis l’entretien avec Nicodème (Jean 3), en passant par le Sermon sur la Montagne jusqu’à la guérison de l’aveugle-né et la multiplication des pains sont, dans leur symbolique, la trame externe qui est l’expression de la transfiguration intérieure. Cette transfiguration est apparentée au terme connu en Orient sous « illumination ». L’esprit reçoit l’illumination. Chez Jésus, et aussi chez l’être humain qui suit les chemins du Christ, il s’agit d’une relation plus étroite avec Dieu, pas dans le sens de l’absolu général mais compris comme une entité.

La « pensée positive », si elle est pratiquée sans buts purement égoïstes ou même mégalomanes, et sans manipulations techniques, peut immerger la pensée dans un état de plus d’ouverture par rapport à ce qui provient de Dieu. Les ouvrages et les textes dans ce sens laissent cependant à désirer et peuvent souvent finir dans une auto-désillusion.

La « transfiguration » n’est en tout cas pas cela. Il ne s’agit pas de faire une contribution de programmation positive et de l’introduire au sein du chaos et de la multiplicité des programmes mentaux déjà existants dans être humain, pour que le pôle positif soit prévalent. Dans la transfiguration, tout est délié, dénoué, débroussaillé, au moyen d’une vision d’équanimité par rapport aux origines mentales, et un ordre divin se révèle dans tout. La maturation d’un être humain peut aussi aller dans cette direction et représenter un approfondissement des processus de maturation psychiques, tels qu’ils sont traités dans le chapitre « le zèle saint ». A partir de cet horizon plus profond tout s’éclaircit depuis l’intérieur. Ces « savoirs» ne sont pas identiques à la pensée, ils peuvent se manifester avec ou sans pensées accompagnatrices, et on ne peut pas les forcer.

La pensée est libérée de schèmes instinctuels de réaction et la pensée contrôlable analytique et synthétique devient un meilleur outil du mental-conscience auquel elle est subordonnée. La différentiation dans la pensée progresse, mais sans devenir pour autant « fade » ou indifférente. On comprend exactement ce qui est requis dans des circonstances précises.

Chez le Christ, on peut partir du principe qu’il n’a pas eu besoin de purifier toutes ces « boues » qui séparent l’être humain des sphères transcendantes. Mais il a certainement progressé dans la clarté. Plus tard, il a demandé dans la prière à recevoir cette clarté qu’il avait auprès de Dieu avant la création.

Certains théologiens interprètent la transfiguration et la profession de foi dans le Christ par Pierre sur la base du jour de la réconciliation juif ou de la fête des Tabernacles qui vient après. (Le jour de la Réconciliation était la seule fois par an où le prêtre prononcait le nom de Dieu dans le Saint des Saints du Temple). D’autres y voient une référence à l’ascension de Moïse sur le Mont Sinaï (2 Moïse 24:16).

Question :
Est-ce que Dieu peut m’aider à réordonner mes pensées, dans le sens de la raison?

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La question des « miracles »

Jésus n’agissait pas pour attiser ou satisfaire la curiosité ou le besoin de sensationalisme des êtres humains, ni pour forcer quiconque à croire, par des actes extérieurs. Tout son parcours est empreint de clarté intérieure par rapport à ce qu’il avait à faire. Les « miracles » étaient souvent des signes, des actes en petit pour démontrer des contextes et des enchaînements plus grands. Dans la guérison de l’infirme de naissance, le jour du sabbat, Jésus répliqua que ce n’étaient pas des péchés qui en étaient la cause, mais que « mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent et j’œuvre moi aussi ». C’était pour que la gloire de Dieu se manifeste dans son travail. Jean 5, 6-9,, Jean 6, Jean 9, 3 etc.

Il est incontestable qu’en même temps, les « effets secondaires », les retombées de ces miracles, étaient un ébranlement de la raison, une remise en question, une réflexion, une recherche d’un sens plus profond de tels actes. Il existe des êtres humains qui ont besoin de l’observation extérieure, de la mesure, du poids, comme dans le cas de Thomas, qu’on pourrait qualifier « d’esprit scientifique » parmi les disciples. Après avoir eu l’opportunité de vérifier par lui-même la véracité du corps ressuscité du Maître, Jésus l’exhorta à croire : « ne sois plus incrédule mais croyant » (Jean 20, 19-29). L’expérience que le disciple venait de faire devait lui servir à une réflexion profonde et honnête et à l’éradication de ses doutes. Que Jésus ait rajouté ces propos après que Thomas ait pu le toucher signifie que ce dernier n’était pas un sceptique qui aurait été forcé à croire par peur de cette réalité extérieure. Il avait conservé la faculté de changer radicalement son mode de croyance depuis l’intérieur, et il devait apprendre qu’il existe d’autres manières d’être convaincu et de « savoir » que celle de croire après avoir vu.

Jésus savait ce qui était approprié pour Thomas. Il ne voulait forcer personne à croire et on ne trouve aucune intention de défier quiconque qui n’était pas prêt pour une telle décision.

l’Evangile de Thomas vaut la peine d’être lu, il s’agit d’une collection apocryphe de paroles de Jésus, peu importe que Thomas ou quelqu’un d’autre les aient écrits. Ce texte est également reconnu et apprécié par les Chrétiens spirituels, en Egypte et partout ailleurs.

Les miracles de Jésus ne sont donc pas au centre de son ministère. Souvent, il faisait des miracles dans le but d’aider, après qu’on lui ait demandé de l’aide, sans qu’il y ait des foules rassemblées. Il demandait et même parfois « menaçait » les personnes de ne pas divulguer pas ce qui s’était passé.

De nos jours, lorsque des théologiens, hommes ou femmes, notamment ceux de la lignée « démythologisante » de Bultmann, déclarent qu’ils peuvent faire abstraction de ces miracles ou les voir comme descriptions symboliques, il faut qu’ils se rendent compte qu’ils adoptent un point de vue mécanistique du 19ème siècle concernant l’homme et la vie et qu’ils n’ont tout simplement pas tenu compte des nouvelles découvertes scientifiques. Car ces nouvelles sciences, celles de la physique quantique, de la biologie moléculaire, de la biophysique, de la recherche naturopathique et parapsychologique, de l’astrophysique etc., ont fait de tels progrès qu’on peut y découvrir à présent des amorces d’explications pour ces actes bibliques miraculeux. Cela ne doit pas représenter la recherche d’une « preuve » de Dieu pour laquelle d’autres seraient compétents, en dehors des sciences naturelles.

La seule chose qui reste néanmoins valable dans cette version théologique, c’est qu’elle estime qu’une faisabilité scientifique n’est pas obligatoirement une condition pour croire.

Nous ne vivons plus à l’époque du siècle des lumières. Même des esprits scientifiques peuvent avoir la foi, sans devenir schizophrènes. De nos jours, alors que l’on constate que certains êtres ont des facultés extra-ordinaires, par exemple de plier des fourchettes à distance, et malgré certaines fraudes, il serait absurde de nier tout en bloc, et surtout, de nier que Jésus, le Christ, ait eu de telles facultés. Jésus agissait avec d’autres motifs que celui « d’amuser la galerie » et à partir de nombreuses expériences les plus diverses, il est clair que Jésus pouvait pénétrer et avoir à sa disposition toutes les forces de la nature et qu’il est important de pouvoir considérer sereinement ce phénomène, pour une vision holistique et globale de l’image de l’être humain et aussi, pour une guérison chrétienne. Une telle vision spirituelle de Jésus n’est pas en opposition au « fils de l’Homme » qu’il était, qui donnait l’exemple à l’individu, à la communauté et à la société. C’est parfois justement une telle opposition entre l’Homme et le Divin qui nous mène à nier les miracles, dans l’idée qu’on s’écarterait d’un christianisme humain et socio-critique. Loin de là ! Au contraire, les deux aspects réunis peuvent justement donner une juste mesure du radicalisme de Jésus et de son union avec la Volonté, et par là, avec les Forces du Créateur.

Dans le cas des guérisons effectuées par Jésus, nous pouvons étudier encore un autre point de vue. Il ne mentionne pas, comme certains guérisseurs de l’actualité, les « énergies cosmiques » qu’ils sentent circuler à travers eux. Jésus mentionne la foi en la possibilité de guérir à travers Dieu et son représentant visible sur Terre, lui, Jésus. L’énergie n’est pas une force sans visage : elle est en même temps un agissement de la force christique. Dans le yoga, par exemple, l’énergie est souvent traitée à part. Aujourd’hui encore, il y a des guérisons qui se font, comme autrefois, grâce à la prière, au moyen de la relation de l’être intérieur aligné avec le Christ, qui désire la perfection et la guérison de l’être humain, et qui, pour le citer, « fera de plus grandes choses encore ».

Mais la guérison spirituelle en elle-même, et les progrès qui y sont associés, sont une grâce que l’on ne saurait forcer ou obliger, quelle que soit la préparation de l’être humain.

Par rapport aux « dons du Saint Esprit » tels que la faculté de guérir, de « parler en langues » et d’avoir des dons prophétiques, voir Cor. 12, 7-11 ; Les Actes des Apôtres 2, 17-20, et le chapitre « Pentecôte » de ce texte.

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La résurrection de Lazare

Jusqu’ici, toute les imperfections « humaines » contre lesquelles se battaient les Ecoles des Mystères durant des millénaires ont été remodelées par le Christ. De cette manière, le supra conscient, le Soi Intérieur de l’être humain, peut prendre possession de lui et se manifester au niveau physique, psychique et mental. Ce faisant, la faculté de clarifier les couches inconscientes à des niveaux de plus en plus profonds, de les intégrer et de les élargir consciemment, se développe. Un chemin partant du plan spirituel et de l’âme se projetait jusque dans les plans des forces de la vie, par exemple dans les voies du Mystère de l’ancienne Egypte.

En ce qui concerne la résurrection de Lazare (Jean 11*), une autre profondeur s’annonce déjà. A première vue, certains aspects ressemblent à ceux des mystères égyptiens ; ces derniers savaient que l’être humain passe 3 jours dans un état que les parapsychologues modernes nomment « out-of-body experience », une expérience extra-corporelle où le sujet est conscient. Le corps était en position couchée, apparemment sans vie. Après cette expérience, l’initié avait acquis la certitude intérieure qu’il existait, et qu’il continuerait à exister après sa mort, sur les plans de l’âme et de l’esprit. Le « hiérophante» devait surveiller que le candidat à l’initiation retourne à sa conscience corporelle après 3 jours, car passé ce délai, le réveil n’était plus possible et les substances corporelles auraient commencé à se décomposer. C’est ainsi que nous est décrit l’état de Lazare, après quatre jours, « son corps sentait déjà ». La force qui l’a ramené à la vie doit par conséquent avoir agi encore plus profondément, s’insinuant jusque dans la substance physique. Cet événement biblique démontre qu’une attitude d’esprit chrétienne peut être discernée aussi, et même particulièrement, dans ce qui est matériel, dans l’acte extérieur, une tendance qui est caractéristique à notre époque, après que la mystique des siècles précédents ait tout d’abord contribué à clarifier les couches de l’âme et de l’esprit.

C’est probablement à la base de telles expériences extra-corporelles que toutes les religions étaient et sont toujours d’accord qu’il y a une vie après la mort, plutôt que sur des spéculations philosophiques, qui ne correspondaient pas tellement à la conscience des êtres humains de l’antiquité et le l’histoire ancienne. Une description appropriée se retrouve chez Jean Gebser « Ursprung und Gegenwart » (Passé et Présent), qui distingue trois étapes de conscience : archaïque, magique et mythique, par rapport à celle de la pensée abstraite et celle d’une conscience intégrale. Quant à savoir si de telles coupures existaient réellement entre les différentes étapes de conscience, c’est une autre question, mais quoi qu’il en soit, on peut y travailler et les unifier à notre époque. R. Steiner mentionne également les formes de conscience incomparables, plus anciennes, dont on ne retrouve que des réminiscences dans les différentes étapes de vie de chaque individu.

La comparaison avec des anciens rites d’initiation ne veut pas dire que la résurrection de Lazare ait été une action rituelle à laquelle participaient tous les présents, comme dans l’ancienne Egypte. Jésus agissait souvent au sein du cadre des prescriptions de culte, p.ex. le jour du Sabbat, ou bien en des lieux particuliers comme des temples, ou des circonstances liées à ces derniers, qu’il utilisait avec liberté et de manière positive. En cela, il a été un précurseur et un exemple à suivre pour savoir comment intégrer certaines nouvelles tendances : par exemple l’astrologie, les « points d’énergie », les Fêtes du Vésac, les fêtes des solstices, et divers lieux de culte. (voir également les livres de Marko Pogacnik : « Chemins de guérison de la Terre », « Systèmes terrestres et Force Christique »…)

Dans le contexte de la résurrection de Lazare, Jésus et son entourage deviennent plus fortement visibles depuis l’extérieur. Il s’y exprime par là une conscience de Jésus agrandie, qui englobe également les disciples et qui est au service d’une plus grande réalité sociale. Une parallèle s’en dégage par rapport aux êtres humains qui, en émulation du Christ, s’adonnent à des activités de groupe qui « s’étendent » vers l’extérieur.

Par la suite, nous avons le chemin de la Passion. Dans ses propos, le Grand Prêtre fait une corrélation entre ce qui doit se passer avec Jésus et entre le destin du peuple (Jean 11). Dans sa vision prophétique, il se rend compte, avec justesse, que le Christ mourra pour tous, mais il interprète incorrectement que Jésus ferait du mal au peuple, s’il restait en vie. Ceci aurait demandé une conscience allant au-delà du mental, capable d’interpréter les processus et les correspondances en même temps, une faculté qui doit la plupart des temps d’abord être apprise et qui n’est pas identique avec des images se présentant instinctivement. Les causes les plus profondes peuvent être dévoilées, dissoutes, les pensées destructives ou autres pensées semi-conscientes ne sont plus stockées, elles ne peuvent plus se lier et se compacter en amas-structures à problèmes devenant actives à des niveaux corporels. Même rétrospectivement, cette problématique se dissout lentement, lorsque l’être humain examine et étudie ces lois. Un chemin vers un futur créatif se dessine alors pour cet être.

Le Père de l’Eglise Clément d’Alexandrie était en possession d’une version « secrète » de l’Evangile selon Sain Marc. Dans ses mots, elle était « un Evangile spirituel pour l’usage de ceux, qui recherchent la perfection » et leur servait dans la progression. Cet Evangile contenait des remarques sur la résurrection de Lazare, que ceux de Marc et de Pierre (à usage général) avaient écartées. Ce n’est que Jean et ses disciples qui ont inclus ces événements ouvertement dans un Evangile. Clément décrit Marc en termes de « mystagogue » ou « hiérophante », celui qui, contrairement aux autres cultes des mystères, introduit aux Nouveaux Mystères (aux secrets de la Foi ) Voir également Prof. Morton Smith, « L’Evangile Secret » / The Secret Gospel, - qui, d’ailleurs, en a également tiré des conséquences douteuses..

Question :
Est-ce que je peux deviner par intuition que Dieu est Celui qui aide à combler le fossé entre la vie et la mort, comme entre la conscience du jour et le sommeil?

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« Les brebis »

Quelque temps avant le lavement des pieds par Jésus, ceux qui lui sont proches sont nommés ses « brebis » - Jean 10, 11-18, tout comme Jésus lui-même est appelé l’agneau. On fait allusion à l’ouverture des disciples pour tout ce qui provient et émane du Christ, tout comme la relation entre l’Homme et Dieu. Même s’il est à présent plus mature, l’Homme peut se sentir à nouveau comme une page blanche, comme un enfant. Le développement véritable mène toujours à la modestie, car l’Homme comprend que les êtres humains ont un rôle modeste vis-à-vis de Dieu, mais que ce rôle va en croissant. On doit mentionner ici la modestie, une qualité qu’il faut interpréter dans le sens de liberté et spirituel, et non pas comme un comportement de soumission par rapport aux autorités terrestres, comme cela a souvent été confondu. Ce n’est pas par hasard que le Christ déclare dans le même chapitre « Je suis la Voie ». Pour celui qui ouvre son cœur et son esprit au Christ, il est comme une porte qui s’ouvre et qui mène à Dieu comme condition préalable à tout le reste.

« Les brebis », terme utilisé en opposition avec les béliers (p.ex. Mt. 25 :32-33).

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Le Christ et le lavement des pieds ; l’onction par Marie de Béthanie

Le reste des textes des Evangiles rapporte d’autres événements symboliques, où il manque des directives ou explications accompagnantes plus claires. Nous pouvons laisser de côté les théories du type « Tout savoir sur Jésus », au bout desquelles nous ne savons rien de plus… Des connaissances extérieures peuvent se révéler précieuses, mais il n’y a guère que la contemplation méditative qui puisse nous rapprocher de l’essentiel. Aucun prêtre, aucun historien ne peut remplacer nos propres aspirations et efforts de connaissance.

Le lavement des pieds est transformé dans le texte biblique en « purification » (Jean 13, 1-20). Etant donné que de tels propos « ésotériques » ne pouvaient que difficilement être compris, ce passage est resté tel quel et n’a pas été soumis à la censure. La personne devient « pure », il ne s’agit donc pas d’une histoire de pieds, mais de leur valeur symbolique dans la vie de l’être humain. Dans les cultures les plus diverses, la pensée d’une symbolique de ce genre est répandue. Les mêmes fonctions se retrouvent dans l’organisme, dans le microcosme, ou le mésocosme, et la nature extérieure, le macrocosme. Les pieds sont en contact avec la terre, tournés vers l’élément terrestre, leur mouvement est soumis à la volonté. Que l’homme chemine sur une voie plutôt qu’une autre demande une décision de la volonté. La vraie signification du lavage des pieds consiste en la « purification » de cette volonté et de ses « sautes » contradictoires. Comparez aussi Matthieu 25, 31 ss, où Jésus attribue une plus grande vertu à la bonne action qu’aux paroles creuses qui ne sont pas suivies d’actes.

Cette action de Jésus, tout comme les événements qui vont suivre, n’est pas une simple répétition des impulsions de purification des divers domaines de l’être humain, qui avaient précédé. Tout est placé sous un signe nouveau : Jésus savait intérieurement que « son temps était venu » et que ses disciples devaient se préparer à transmettre ce « quelque chose » de manière autonome, dans des cercles plus vastes. Il ne s’agit plus seulement de leurs qualités personnelles, ni de leur bonne volonté, sous la guidance de leur moi intérieur. C’est de leur Moi Supérieur dont il est question, unifié avec la personne, qui peut de plus en plus s’exprimer et devenir Un avec le Christ qui prend forme, comme un « Soi des Sois ».

Cette expérience peut être vue de la manière suivante : lors de la répétition du lavement des pieds, une telle « transparence » et « pureté» peuvent s’établir que tout peut alors être dirigé à partir de la Source Intérieure dans le Soi, qui traverse toutes les couches de l’être. Mais au début, il y a la volonté. Le ressenti et le savoir ne se complètent que par la suite, ce qui permettra à l’Homme d’expliquer directement le pourquoi de ses actes. Dieu suit nos progrès, comme on suit la croissance d’un enfant à l’école maternelle. Le développement humain par rapport au sentiment de l’éthique et de la claire reconnaissance ont déjà été stimulés préalablement et il ne s’agit que d’un perfectionnement de ces qualités dans le sens du Christ qui reste à accomplir.

Une autre manière de vivre ces phases difficiles à décrire serait d’aborder la vie en y intégrant la relation avec notre propre conscience, ou le dialogue avec l’Ange, ou avec le Soi Supérieur. Le Super-Soi (angélique) peut maintenant se manifester davantage, en relation avec le Christ, et se transformer également. Les expériences avec les anges sont devenues courantes dans les nouveaux mouvements spirituels, pendant que de nombreux Chrétiens se demandent encore si les anges existent, doutent qu’un « Ange Gardien » veille sur chacun ou se posent des questions à quoi pourrait ressembler le lien entretenu avec l’ange. Le Christ est « pour » le maintien de l’individualité et de l’intégrité de l’être humain, et « pour » le maintien des expériences personnelles au moment de l’ouverture vers les mondes angéliques impersonnels. Un être humain qui fait une telle expérience est loin d’être parfait, pour le Christ. Il a déjà laissé entrevoir son point de vue à ses disciples dans Jean 1. De nombreuses personnes orientées vers la spiritualité pensent que c’est ce genre d’expérience qu’il s’agit d’atteindre, et qu’après un/des contact/s avec les anges, ils peuvent se retirer du monde. Une recherche dans ces domaines demande une grande maturité et stabilité, pour ne pas se perdre dans le dédale des illusions. Cette affirmation annonce cependant le début d’une inter-pénétration des mondes terrestres par ceux de l’esprit. Nous pouvons mentionner dans ce contexte par exemple R. Steiner (et il n’est pas le seul), qui, en tant que chercheur spirituel, voit l’évolution de l’être humain sur Terre comme un long processus traversant les Temps. Il y a à présent de nombreux témoignages, à prendre au sérieux, d’êtres humains en contact avec les mondes angéliques, dans leur vie quotidienne. Inutile de préciser que certaines autres pratiques, telles que par exemple le spiritisme ou le « contact avec l’esprit des morts », n’ont rien à voir avec l’expérience de contact avec les anges.

Dans la scène du lavement des pieds, il faut encore mentionner la parallèle avec l’onction symbolique de Jésus par Marie de Béthanie, qui essuie les pieds de Jésus avec ses cheveux (Jean 12). S’agit-il d’un acte symbolique personnel, ou bien personifie-t-elle un aspect féminin de Dieu, comme on peut l’attribuer par exemple à Marie, la mère de Jésus, ou à Marie Madeleine (qui n’est probablement pas identique à Marie de Béthanie) ? Pourquoi précède-t-elle le lavement des pieds des disciples ? Pour la théologie du développement féminin, qui se trouve dans ses balbutiements, il reste des trésors de significations à découvrir. « L’extreme-onction » chez les Catholiques peut également être considérée comme une reconnaissance symbolique de cet acte.

Il est remarquable de voir aussi que le lavement des pieds n’est pas un acte sensé rester unique, puisque Jésus exhorte ses disciples à en faire autant entre eux, un peu comme dans la légation symbolique de la dernière cène (le pain et le vin), signalant par là une « prêtrise » qui appartient à tous. On retrouve dans le lavement des pieds une « extension au-delà du soi » vers l’entourage, qui prend d’abord en compte l’autre, puis les autres et les disciples dans leur ensemble. Le lavement des pieds peut être compris comme un acte d’entraide au prochain. C’est ainsi que l’on « partage avec lui », selon Jésus, et cela ne fait qu’en souligner la portée. C’est le domaine des relations qui est directement visé. Les jeunes disent d’abord qu’ils « sortent ensemble ». Mais il ne s’agit plus « d’avoir » une relation mais « d’être en relation » (vivante), et le lavement des pieds peut être interprété comme un pas dans ce sens. Dans le sens alchimique, on peut faire correspondre l’acte extérieur, qui acquiert alors tout son sens et qui devient un exemple, avec les processus intérieurs dans l’être humain. C’est surtout cette attitude intérieure qui est importante, plus que la forme extérieure. Pour celui qui exécute et pour celui qui reçoit, il s’agit avant tout de développer l’attitude correcte concernant le lavement, et cela vaut aussi pour la dernière cène, autour de laquelle les théologiens ne sont pas d’accord entre eux. Hélas, ni l’Eglise Catholique ni les Eglises Protestantes ont suffisamment reconnu l’importance de la transformation consciente du receveur, qui est en fait l’aspect le plus important, vu sous cet angle d’interprétation.

Au début, lorsque les enseignements de Jésus étaient relativement faciles, il y avait encore une foule de 5000 personnes, plus tard elle a fondu à 500 ou 70 qui arrivaient encore à suivre, et lors du lavement des pieds, ils ne sont plus que onze disciples, qui avaient beaucoup appris de Jésus et qui étaient prêts à saisir cette occasion (Judas ne pouvait peut-être pas encore le faire). On constate que Jésus n’enseigne plus de la même manière à tous, il procède pas à pas, en quelque sorte par paliers. Il est possible de progresser individuellement si l’on contemple profondément la portée de cette séquence d’événements qui précèdent la crucifixion. C’est ce que tentaient de faire les Rosicruciens chrétiens : le lavement des pieds, la flagellation, la couronne d’épines, la crucifixion, la mise au tombeau, l’ascension étaient nommés « initiations chrétiennes ». Ces initiations, transposées dans des temps plus actuels, ont donné les images rêvées des sept jours du « Mariage chymique de Christian Rosenkreutz », publiées en cachette en 1616 par le théologien luthérien J.V. Andreae en tant que satire.

Un tel pas n’est s’accomplit probablement pas lors de la première expérience, dans la réalité, dans la méditation ou dans le rêve. L’Etre peut se déployer dans les directions les plus diverses et variées, d’autres étapes peuvent suivre, se chevaucher et venir enrichir les expériences antérieures. Les nouvelles qualités ne sont réellement consolidées que lorsque les précédentes, sur lesquelles elles sont bâties, ont été totalement intégrées.

Après l’onction à Béthanie nous avons, chez Jean 12, l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem. Après le lavement des pieds, p.ex. chez Jean 13-17, sont transmises l’annonce de la trahison par Judas Iscariote, les discours d’adieux et la prière (pontificale) de Jésus.

Les théologiens ont souvent vu dans le lavement des pieds un acte symbolique qui pointe vers la crucifixion proche de Jésus, ou comme un exemple de service dans et avec l’amour de Dieu purificateur. Mais il s’agissait aussi d’une action directe dont l’impact a été très profond.

Question :
Est-ce que je veux prier Dieu* – si ce n’est déjà fait – afin que ma bonne volonté envers les autres devienne ma deuxième nature, même si c’est fatigant?
*Plus tard: au lieu de prier, croire, c’est-à-dire, être certain. Encore plus tard: faire l’expérience de l’action de Dieu (la grâce).

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La dernière cène ; l’entrée messianique à Jérusalem ; l’arrestation de Jésus; la flagellation.

Jésus était entré à Jérusalem en gloire, fêté comme le Messie tant attendu, Jean 12, 12-19. Les castes endurcies des prêtres savaient fort bien comment « presser les boutons » pour manipuler les masses et les faire basculer dans un camp ou dans un autre. Les individus qui contiennent déjà de la négativité et de l’indifférence doivent d’abord acquérir un lien suffisamment fort avec Dieu pour ne pas être manipulables par des forces extérieures négatives, qui n’ont d’ailleurs rien perdu de leur virulence à manipuler la réalité également au 20ème siècle.

Dans la scène de l’arrestation, Jésus fait reculer et tomber à terre les soldats venus l’appréhender, qui n’en croient pas leurs yeux. (Jean 18) Il montre ainsi clairement qu’il n’est pas sous leur emprise, et pourtant il les laisse faire.

La flagellation - Jean 19, 1 – touche le dos, la partie médiane du corps de Jésus. Son ressenti, sa force à surpasser la douleur physique et émotionnelle sont des qualités qui peuvent devenir présentes lorsqu’on médite sur la séquence de la Passion, qui n’est pas souffrance passive, bien que tous les mystiques chrétiens et ceux qui ont revécu volontairement ou involontairement la Passion du Christ à l’intérieur d’eux-mêmes, s’accordent à décrire sa douleur. Jésus accepte et accueille la douleur, il ne la fuit pas, comme cela lui aurait certainement été possible (un Maître peut utiliser la technique du Pratjahara, c’est-à-dire, le retrait des sens). On peut donc plutôt voir dans son attitude une extension de sa conscience à ressentir la douleur des autres.

Comme indiqué auparavant, ce n’est pas toute la vérité que la flagellation de Jésus devient une « étape d’initiation » de l’être sur le chemin d’une plus grande perfection. Ce pas-là avait déjà été mis au monde lors de la dernière cène (Matthieu 26, 26-29). Ce dernier repas en commun*) est un meilleur symbole pour ce que Jésus offre à l’humanité souffrante. Le pain représente la substance (resp. l’âme) de Jésus-Christ, de la « Parole ». Le vin symbolise l’esprit divin du Christ, qui rend vivante cette parole par son action altruiste. L’Eglise Catholique a surtout mis en avant la transformation de la substance du pain en Chair du Christ, et du vin en Sang du Christ, alors que les Eglises Evangéliques mettent en avant le Souvenir du Christ, « Faites-ceci en mémoire de Moi ». Les deux ont raison, puisque l’examen scientifique d’eau bénite a révélé une transformation de l’angle des molécules d’eau. Le facteur le plus important reste la transformation du receveur, du participant, qui accepte de s’ouvrir à ce que lui apporte la vibration de la « Chair et du Sang du Christ ». Le pain et le vin sont des vecteurs externes. Certaines personnes tentent de se syntoniser purement à l’aspect spirituel, sans la matière du pain et du vin, et y réussissent, bien que ce soit plus difficile. Et si quelqu’un voulait pratiquer une sainte cène, sans sacrement de l’Eglise, on appellerait ce repas une « Agape », un repas d’amour.

La flagellation peut également être vue comme une réponse caricaturale de certaines forces extérieures ignorantes de ce qui était réellement en jeu, et ne doit pas nécessairement avoir une place aussi centrale. Il en va de même pour la couronne d’épines. Parfois, la représentation dans l’ancien ésotérisme chrétien, trop axée sur la douleur, se comporte comme, par exemple, l’ancienne manière d’enseigner de Jean Baptiste par rapport à la nouvelle façon d’enseigner de Jésus et de ses disciples. L’être humain est libre de choisir lequel de ces chemins il désire suivre.

Les théologiens ont également débattu entre eux pour savoir si la dernière cène représentait une forme à part du repas de la fête de la Pâque juive, (Passah) ou si Jésus lui-même, en tant qu’agneau de Dieu sacrificiel, avait remplacé l’ancienne fête. La nouvelle alliance de Dieu avec les hommes (le Nouveau Testament) à travers Jésus (Luc 22:20) a été reliée à 2. Moïse 24:8; Jér. 31:31-33; Es. 53:12. Le pain était vu plutôt comme la personne de Jésus, et le sang comme la dévotion totale qui guérit. D’autres ont douté de la transmission originale (soi-disant des paroles d’institution), ce qui n’est pas très plausible lorsqu’on sait qu’elles font partie de certaines des premières Ecritures.

*) Les pages allemande et anglaise contiennent une page complémentaire.

Question :
Est-ce que je voudrais demander* à Dieu de m’aider à faire l’expérience d’une collaboration bienveillante et aimante avec les autres, même si rela requiert un changement de mon attitude ?

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Le couronnement d’épines et les discours d’adieu

Etant donné que la flagellation était l’une des peines habituelles appliquées chez les Romains, l’interprétation de sa symbolique dans le sens des cultes des Mystères pré-chrétiens devient secondaire. Par contre, la couronne d’épines – Jean 19, 2-3 – une autre symbolique de ces Mystères, ne fait pas partie du « répertoire » des peines habituellement infligées par les Romains. L’ironie est clairement visible : des épines à la place de l’or… Reste à savoir pourquoi les soldats romains se relient aussi fortement à la tradition des Mystères, même s’ils n’en étaient pas conscients eux-mêmes. Même s’ils avaient été conscients de la signification extérieure, et en sachant que de nombreux soldats étaient des adeptes de cultes, ils n’auraient pas pu réduire le Christ à leur vécu intérieur habituel. La couronne en or représente clairement un symbole extérieur de puissance et de royauté, et la couronne d’épines caricaturale est un symbole qui démontre la maîtrise (royauté) du Christ dans un monde qui n’est pas de ce monde et qui ici-bas, ne valait rien. Et les pointes acérées des épines pénétraient dans le cuir chevelu et la tête. Ici également, au-delà de la douleur, nous voyons se profiler une force qui avait surpassé toutes les hésitations de la pensée. Les doutes s’étaient manifestés avant le moment de la décision irrévocable de Jésus de « boire la coupe jusqu’à la lie ». La flagellation et la couronne d’épines viennent à la suite du lavement des pieds. et le ressenti et le savoir qui en découlent sont « sanctifiés ».

La tendance du dépassement de soi quelles que soient les circonstances, qui est illustré ici, tisse des correspondances avec les nouveaux mouvements tels que les mouvements en faveur de la paix et de l’écologie, et les efforts spirituels visant à guérir la Terre*.

De même que la flagellation, le couronnement d’épines représente une réaction caricaturale des forces d’opposition. Le pôle positif, en direction d’une ouverture spirituelle, et le fait de se dépasser, sont exemplifiés dans les discours d’adieu, p.ex. Jean 13, 31-17, et dans la rencontre avec Pilate, p.ex. Jean 19, 5.* (*  qui dit « Voici l’homme » ;  L’approche méditative, procure comme une prémisse de Jésus, le Christ, en tant qu’image - archétype de l’être délivré). Les paroles de Jésus avaient force d’actes.

A la lumière de ces interprétations, il pourrait être utile de tenir compte de ces bases constructives, lorsqu’il est question d’« initiations chrétiennes ou étapes de développement ».Retour à l’index de cette page.

**) Dans l’histoire des religions nous voyons l’existence d’une figure de dérision ou d’un roi dont on se moquait et sur lequel se projetait l’ire du peuple. Dans l’Ancien Testament, il y avait le bouc émissaire, qui devait prendre sur lui tous les péchés du peuble (3. Moïse 16:15). Dans les deux cas, il s’agissait d’un rituel avant tout symbolique. C’est pourquoi la théologie traditionnelle s’est efforcée de démontrer que seul Jésus pouvait être le sacrifice pour la rédemption de Tous. Bon nombre de théologiens critiques ont pensé qu’en vue de ce fond sacrificiel culturel ancien, ils pouvaient remettre en question l’idée de base de la victime. Cela peut paraître désinvolte, mais comme expliqué ci-dessus, les événements contiennent un noyau encore plus secret que le point de vue de l’auto-sacrifice. Son objectif également est important.

Question :
Est-ce que je veux demander* à Dieu, si je n’en suis pas déjà conscient, de me guider dans mes relations avec les groupes auxquels j’appartiens, même si cela requiert la dissolution de mes anciennes formes-pensées?

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Crucifixion et sépulture

Les points de vue par rapport à la crucifixion et à la mort de Jésus sont encore plus divergents que les autres étapes de sa vie, d’une part, à cause de la valeur qui leur est accordée par l’Eglise, d’autre part, parce que les « interprètes » voulaient tout incorporer dans leur vision du monde respective. P.ex. Jean 19, 12-37.

Les mouvements gnosticiques en marge du pré-christianisme étaient d’accord de traiter le sujet de Jésus, mais sur la base de leur ancien fond grec ils ne pouvaient pas admettre ni imaginer qu’un tel Etre de Lumière puisse avoir été mis au monde par une femme ni qu’il ait pu mourir. Par conséquent, un peu comme les anges ou comme on l’a attribué plus tard à de nombreux maîtres orientaux, il devait être devenu visible ou s’être matérialisé dans un corps de chair fictif, qui n’était pas mortel mais qui fut simplement dissolu. Etant donné que dans leur enseignement, le monde matériel était considéré comme mauvais à tout jamais, il leur était incompréhensible qu’un tel Etre puisse traverser toutes les étapes d’une vie terrestre ou les illuminer de Sa présence. Le terme « gnosticique » est utilisé en opposition à la gnose apostolique, une différence reconnue même par le critique des sectes F.W. Haack. Il existe diverses variantes au sein de ces diverses écoles d’enseignements : « l’Evangile de la Vérité », par exemple, un évangile gnostique, reconnaît que Jésus fut crucifié.

Des personnes avec des penchants plus matériels ou plus incroyants ont diffusé des légendes, du style : Jésus aurait été un fils illégitime d’un soldat romain, ce qui, pour l’époque, était le summum de la disqualification. On spéculait également que Jésus n’était peut-être pas mort sur la croix, mais qu’il aurait été soigné et qu’il aurait guéri. Jusqu’à nos jours, il y a eu des tentatives pour situer le tombeau d’un homme nommé Jésus au Cachemire, où il serait mort à un âge avancé, et on essaie de relier au Jésus historique. D’après la littérature moderne, au moins une autre tombe de Jésus se trouverait en un lieu d’Europe encore non dévoilé. Il faut tenir compte du fait que le nom de Jésus, aussi appelé Jehoshua, Jeschua, Jesat, n’était pas unique. Dans les écrits apocryphes (qui n’ont pas été repris dans les textes bibliques) plusieurs Jésus sont mentionnés: Jésus Sirach, Jésus ben Pandira, sans compter que selon l’interprétation de R. Steiner, comme nous l’avons déjà mentionné, il était question de deux garçons Jésus distincts mais en relation entre eux.

Il y a également des résultats scientifiques contradictoires en ce qui concerne la datation et l’authenticité du Saint Suaire qui se trouve à Turin. On apprend par exemple que l’on y aurait détecté des pollens qui sont attribués à l’époque et à la patrie de Jésus, puis on lit qu’une autre analyse du Suaire en aurait déterminé l’époque comme étant le Moyen-Age ; on dit que l’image du corps Jésus dans le suaire n’aurait pu être imprimée que par une radiation hautement énergétique, puis d’autre disent que des traces de sang indiqueraient que Jésus vivait encore lorsqu’on l’a descendu de la croix… Les analyses plus récentes plaident en faveur de l’authenticité du suaire et de la création mystérieuse de l’empreinte du corps de Jésus. Notre logique humaine peine à approcher la grandeur et la réalité de la manifestation du Christ (voir également le chapitre sur les miracles et le chemin du disciple Thomas). Chez Lorber, ce n’est que l’habit de Triène qui est traité de faux, mais dans le but avoué de chercher la foi à l’intérieur et de ne pas la laisser dépendre de théories ou d’artefacts externes.

Ces recherches ont le mérite de stimuler les méditations individuelles. Il s’y amorce une réflexion qui n’entre dans aucun schéma (voir aussi Grönbold « Jésus en Inde – la Fin d’une légende » et les écrits de Margarete Eckel, Bahnhofstrasse 16, A-6300 Wörgl, « Mort sur la Croix » - en alemand).

Il a déjà été constaté que les témoignages des mystiques sont souvent une aide plus efficace pour résoudre la question de la signification des événements d’autrefois, par rapport au développement actuel de l’humanité et pour se rapprocher de leur symbolisme. Plus une personne vit d’expériences spirituelles, mieux elle comprend. Prenons par exemple les mystiques chrétiens et les stigmatisés : on découvre un lien de parenté entre les récits et les circonstances entourant la vie de Jésus, qui ne sont pas mentionnées dans la Bible, mais qui se ressemblent entre eux : depuis St François d’Assise, jusqu’au Padre Pio et Thérèse de Konnersreuth. Ils sont tous d’accord que la crucifixion du Christ a été réelle et sa mort aussi, et qu’elle est imprimée « au fer rouge » dans notre monde ; mais qu’au-delà de l’insoutenable souffrance, une glorieuse force rédemptrice peut également être ressentie. Vu le caractère exceptionnel et existentiel de la crucifixion, le point de vue de ces Saints est certainement plus valable et parlant qu’une approche purement intellectuelle. La thématique de la vie et de la mort concerne tous les plans de l’être, y inclus le plan « causal », celui qui génère les principes et le destin. Même des personnes qui ne sont pas aussi liées à Dieu par un lien mystique peuvent utiliser les événements de manière méditative comme un pont vers la réalité, aussi imparfaite soit-elle. Par ses paroles au brigand qui était crucifié en même temps que lui, Jésus dit à ce dernier qu’il se retrouvera bientôt « au Paradis avec lui », faisant allusion à la possibilité d’un chemin rapide.

La pénétration consciente des plus profonds processus de l’existence humaine, liés à la souffrance, à l’accablement et la dégénération, peut prendre place, comme une opportunité réelle et actuelle, peu importe dans quelle mesure.

Même si ce potentiel n’est pas lié à une saison ni à un lieu géographique, Pâques semble en faciliter la compréhension. C’est un peu comme si une nouvelle octave s’était imprimée au-dessus d’un ancien rythme traditionnel de mort et de renouveau, à travers le Christ.

Déjà dans le cas de Lazare, il est clair que Jésus ne reconnaît plus les barrières tacitement valables jusque-là : celles du « mur » entre la matière et l’esprit. Quelles que soient la résistance, l’inertie ou la négativité : rien, à part Dieu, n’est immuable à ses yeux, tout est transformable. Et nous savons par expérience que, plus ce qui doit être transformé est inconscient, plus les forces qui l’influencent doivent être puissantes.

Lors de la crucifixion, il y a également mention, aux côtés de cette immense force de dépassement, d’une conscience universelle, par exemple par les paroles sur la croix, qui culminent dans la phrase « Tout est accompli ! » L’amour universel qui se dégage et se manifeste ici, le sacrifice d’amour, n’est pas suffisamment honoré par la vieille théologie et sa formule quasi-juridique d’un « rachat de nos péchés » par le sacrifice de Jésus. Cette notion (de rachat de l’homme par Jésus), appliquée à notre temps, peut représenter une tentative pour la rendre plus compréhensible pour l’intellect rationnel, mais à l’origine, il aurait pu s’agir d’une adaptation au monde et au temps des Israélites, où il s’agissait de faire des offrandes pour que Dieu leur soit propice. C’est un concept que Jésus n’a jamais enseigné.

D’autres théologies mettent l’accent sur le fait que Jésus est resté fidèle à ses préceptes jusque dans la mort et que cette attitude serait une explication suffisante pour les expériences mystiques et des expressions physiques annexes telles que les stigmates, ou le fait de ne plus avoir besoin de se nourrir, etc., p.ex. Thurston, « Les expressions corporelles accompagnantes de la mystique » et Höchst, « De St François au Padre Pio et à Thérèse Neumann », ainsi que le prochain chapitre.

Rupert Sheldrake, un biologiste très connu par son approche holistique, au sein des nouveaux mouvements spirituels, a développé la théorie des champs morphogénétiques. Lorsque des singes sur une île développèrent une certaine nouvelle faculté, les singes de la même espèce développèrent également la même faculté, partout ailleurs, sans contact direct entre eux. Il devait donc forcément y avoir l’influence d’un champ invisible qui relie les animaux d’une même espère. Lorsque l’éditeur posa la question à Rupert Sheldrake, s’il pouvait imaginer qu’un tel champ pût avoir été à l’œuvre durant la vie de Jésus, jusque sur la Croix et après sa mort, et que ce champ aurait pu influencer l’humanité tout entière, après brève réflexion, il convint que « Oui, mais alors il ne s’agirait plus d’un champ morphogénétique mais d’un champ spirituel ».

Cela non plus ne constitue pas une «preuve » de Dieu, mais de nouvelles théories et expériences scientifiques laissent déjà apparaître des « déchirures dans le tissu cosmique », fissures qui pourraient mener à de nouvelles approches qui valent mieux que les anciennes théologies ou les dogmes, ou l’attitude de déni, qui consiste à nier en bloc tout ce qui n’est pas compréhensible.

Dans la crucifixion, on trouve aussi des réminiscences d’anciens rites initiatiques, sans qu’ils soient pour autant identiques : la croix = l’arbre, sur lequel l’homme fut suspendu, figure dans les mythes Nordiques, dans le mythe d’Odin, qui fut suspendu durant 9 jours à l’arbre, durant lesquels il vécut des expériences d’ordre transcendant. Le tombeau comme lieu initiatique fut très répandu dans les temps mégalithiques et la période de Celtes, et encore plus, dans la culture des Pyramides en Egypte. Les Pyramides, peu importe qu’elles aient servi de sépulture (ce qui n’est d’ailleurs pas prouvé, parce qu’une cartouche gravée n’est pas une preuve irréfutable) ou pas, étaient utilisées comme lieux de culte tout comme les cercles de pierre Celtes. Il faudrait déjà une bonne dose de mauvaise foi pour nier les nombreux faits, mais nous n’entrerons pas dans ce débat. R. Steiner a remarqué que les deux courants de développement, celui de la croix et celui du sépulcre, se retrouvent à nouveau réunis chez le Christ.

Le fait de revivre la crucifixion ou « le minuit de l’âme », la « mort mystique », le passage à travers le lâcher-prise de tout ce à quoi un être humain peut être attaché, que tous les mystiques chrétiens ont ressenti sous une forme ou une autre, possède également certaines ressemblances avec la culmination de l’expérience du Yoga appelée le Nirvikalpa Samadhi, c’est-à-dire l’expérience du Vide, de la béatitude du « Nirvâna ». La mystique chrétienne nous dit que derrière ce vide, il y a pourtant « quelque chose », notamment le Christ ou Dieu. Il est possible, en partant du chemin de l’Inde, d’arriver à ce qui est au-delà du Nirvana. Cela a été démontré par Sri Aurobindo. Sur le chemin chrétien, la plénitude qui sous-tend le « vide » peut être manifeste dès les premiers pas, parce que l’Etre du Christ, qui en a perméé la Terre, représente une passerelle.

Pour quelqu’un comme Aurobindo, confronté à des forces qui sont en relation avec le développement du Christ, dont il n’avait pas le background, c’était un chemin de funambule, mais il l’a parcouru. Un autre exemple est celui du jeune hindou Sadhu Sundar Singh, qui ne savait absolument rien du Christianisme, et qui à travers sa recherche intérieure intense de Dieu eut une expérience christique, qu’il mit par écrit dans son livre, plus tard. Après des exercices hindouistes tantriques, certaines personnes, qui comptaient plutôt voir apparaître des déités indiennes, eurent une vision du Christ ! Le souffle de esprit se dirige où il veut…

Chez R. Steiner, nous trouvons une autre approche intéressante, difficilement compatible pour la théologie conventionnelle, intéressée par la communauté religieuse. Il voit en Christ une Entité Solaire, qui était fort bien connue dans les temps pré-chrétiens (voir le chapitre « Au début était le Verbe Créateur » et la page spéciale sur « L’Ancien Testament et les religions pré-chrétiennes »).

D’après d’autres sources comme Lorber, l’expérience de Jéhova se serait produite lors de la descente à travers les dimensions. Cette expérience fut probablement ensuite corrompue par les humains, mais cela ne veut pas dire que cet événement lié à l’Ancien Testament puisse être évalué à partir de notre logique actuelle. Dieu sait mieux que nous pourquoi Il fait certaines choses.

Il y a 2000 ans, lorsque l’incarnation du Christ sur Terre devint la plaque tournante du développement de la Terre et de l’humanité, Jésus porta cette humanité et l’incorpora dans sa vie.

Les anciens cultes ont parfois dégénéré, comme cela a été le cas pour le Christianisme, devenu plus superficiel qu’à ses débuts, mais une recherche dans ce sens devrait tout de même être sensée. Le Christ se révélerait comme une Entité don le rôle n’a rien à voir avec celui de « garant » du pouvoir d’une religion particulière. Il est le « Nouvel Adam » du Golgotha, qui vient de renouveler ce qui est commun à toute l’humanité.

La théologie parle du pardon de nos péchés, mais ce qui peut réellement être vécu, c’est que « la délivrance » est un germe dont il faut prendre soin pour qu’il croisse et s’exprime sous forme de réalité dans nos vies. Lorsque nous nous abandonnons à la guidance de la Vie, à ce Dieu dont Christ est le représentant, nos vies se déroulent de manière plus harmonieuse et plus « organique » que si elle était régie par les lois de cause à effet, du destin ou du karma. Le Christ parle aussi du travail « au centime près », mais il ne parle pas d’ « œil pour œil, dent pour dent ». La nouvelle tâche de l’Homme est à l’avant-plan, ce qui est bon pour lui et pour son environnement doit être transposé dans la réalité. Le travail pour dépasser le passé n’est plus nécessaire en soi, ni en tant que motif de développement. On observe de plus en plus souvent une aide venant « d’en haut », dans les enjeux et défis actuels de l’humanité et dans les différentes opportunités données.

L’étude de R. Steiner, par rapport à ce thème, pourrait susciter l’impression que le Christ ne se préoccupe que du destin de l’humanité, et qu’il appartient à chacun de dépasser son propre destin, alors que de nombreux Chrétiens ont fait l’expérience que le Christ peut aider chacun de manière très individuelle dans son destin. Au lieu de devoir vivre à 100% tout ce qui est prévu, en respectant par ailleurs l’entourage, le Christ peut transformer notre destin.

La force du pardon entre humains est également une expérience très réelle, qui fait partie de ce qui est véritablement Chrétien. Les éternels cercles vicieux, par exemple celui de la violence combattue par la violence, sont désamorcés. Mais ce n’est pas seulement un enseignement pour la libération des choses de ce monde ou la non-identification avec ces dernières, où l’on retrouve d’ailleurs des similarités avec les enseignements du Bouddha. Pour l’être humain, il s’agit de s’aligner sur une force profonde qui permet de dissoudre les impuretés depuis l’intérieur sans avoir à se retirer du monde. Une force qui alimente le quotidien et qui nous permet de rester dans ce monde et d’être des « ouvriers dans la vigne du Père ».

Même à ce niveau très élevé, l’être humain ne se dissout pas comme une goutte d’eau dans l’océan. L’expérience de laisser derrière soi sa personne et de se disperser soudainement en milliers de fragments ne décrit pas suffisamment cet état (y inclus des parties mentales et psychiques, comme « la crucifixion » qui est décrite dans les milieux théosophiques, et comme Castaneda l’a rapporté pour les expériences chamaniques, sans utiliser le terme de crucifixion, mais qui sont également des expériences réelles).

« Une cellule, dans un grand Tout, qui assume la responsabilité pour tout ce qui constitue son organisme et son être », voici une description bien plus adéquate d’un être humain qui « porte sa croix » et dont les efforts portent leurs fruits en se manifestant de plus en plus profondément dans son existence.

Si nous nous efforçons de comprendre la crucifixion dans un but spirituel, ne perdons pas de vue qu’il y a différentes conditions qui sont réunies:

Jésus doit traverser toutes les étapes de la vie humaine, depuis la naissance jusqu’à la mort, les transformant par une nouvelle attitude ;
La crucifixion de Jésus, indépendamment du châtiment usuel pour l’époque, est survenue à la suite de trahisons, d’interventions hypocrites, frauduleuses et par imposture de ses détracteurs ; C’était comme cela, et pas autrement. Un fétichisme de la croix n’est donc pas indiqué. Il s’agissait des derniers soubresauts des forces inconscientes caricaturales figées et négatives de cette époque, s’opposant à la transformation de la conscience effectuée par Jésus ;
(La portée finale rédemptrice de la crucifixion n’était pas dépendante de l’acte violent contre Jésus. Il faut le voir dans le contexte de la Résurrection. C’est l’œuvre de Dieu.).
La croix en tant que symbole tient compte du contexte historique, même si par la suite, elle est devenue un symbole du sacrifice d’amour et qu’elle peut être utilisée encore de nos jours de la même manière, comme un contrepoids à la haine ou à l’indifférence, etc.
Au-delà du contexte historique, une image plus neutre des processus internes en Jésus apparaît dans ses dernières paroles sur la Croix « …en Tes mains je remets mon Esprit » et aussi dans le sépulcre, qui ne représente pas une étape, mais qui est liée à la crucifixion. Le sens de la mort de Jésus ne se trouve pas dans sa mort, mais dans le surpassement du programme de mort dans l’être humain.

Que les derniers faits de Jésus aient été si longuement discutés dans ce texte tient au fait que ces événements ont été moins éclairés, spirituellement parlant, et qu’ils sont plus difficiles à comprendre que ceux qui précèdent. Il existe une multitude de théories à leur sujet, qui demandent plus d’explications, avant de tenter de les démêler et d’accéder à une expérience directe. Retenons que la mort de Jésus et la croix ne devraient pas, par méconnaissance, être considérées comme centrales à sa vie, ni se trouver au centre de la plupart des théologies.

La théologie traditionnelle a compris, à l’instar des premiers disciples de Jésus après la crucifixion et la Résurrection, que plusieurs textes de l’Ancien Testament font allusion à l’histoire de la passion de Jésus et à la transformation qui s’ensuit (Luc 24:27; Psaume 22; Psaume 40:7ss; Psaume 69:22; Isaïe 52:13-14 et 53; Ze.12:10 et 13:1; Proverbes 2:10-20, etc.). Dans les Evangiles qui décrivent les années du ministère de Jésus, on trouve plusieurs allusions à la future crucifixion et à la Résurrection, parfois difficiles à discerner et qui, pour cette raison, ne peuvent pas avoir prétendûment été insérées par la suite. Par ailleurs, le philosophe pré-chrétien Platon avait déjà eu l’intuition que l’image accomplie et idéale du Juste parfait dans ce monde finirait par sa crucifixion (dans Politeia II). Il est important de noter que chez les Romains, cet événement a laissé une empreinte durable (p.ex. Marc 15:38). Malgré l’indéniable importance de ce sacrifice dans le contexte biblique général, les théologiens critiques ne sont pas particulièrement impressionnés. Depuis les débuts du Christianisme, divers groupes ont suivi dans les traces de ceux qui les ont précédés dans leurs rangs, ou se sont limités aux enseignements qui étaient compréhensible pour eux.

Question :
Est-ce que je veux demander* à Dieu de m’aider dans la recherche du dépassement des anciens programmes spirituels concernant l’âge, la maladie et la mort?

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La question du tombeau vide, la « descente aux enfers », la « montée au Paradis »

En relation avec la crucifixion, il serait possible d’examiner de nombreuses autres questions encore. Notamment, celle du sépulcre vide de Jésus – Jean 19, 38, et 20, 10. Il est clair que la préparation du corps avec des aromates et des parfums n’était pas destinée à guérir un vivant. Nicodème avait utilisé un mélange de myrrhe et d’aloès, des herbes spécifiquement appliquées pour un embaumement. Même pour un esprit matérialiste à la portée limitée, le vol de la dépouille de Jésus, en vue de l’ensevelir ailleurs apparaît comme non plausible, si l’on tient compte de la résurrection, discutée dans le chapitre prochain.

Il serait important d’étudier ce qui se passe vraiment chez l’être humain après sa mort. Les réponses sont souvent basées sur des révélations religieuses, des spéculations philosophiques, mais aussi sur de recherches parapsychologiques effectuées par la psychologie humaniste et transpersonnelle, et des expériences cliniques et individuelles reconnues (p.ex. Elisabeth Kübler-Ross).

Pratiquement toutes les Religions partent du principe que l’être humain ne vit pas seulement à travers sa descendance ou ses legs culturels, mais qu’il continue à exister individuellement sur le plan de l’esprit. Le culte des anciens, chez les peuples indigènes très proches de la nature, est axé sur la croyance de la vie après la mort et parfois même, la présence des ancêtres qu’on honore à travers des rituels du culte et qui peuvent influencer la vie quotidienne de leurs descendants. Là où existent des croyances qu’il est possible à l’être humain de transmigrer vers d’autres formes de vie (p.ex. des pierres), cela n’exclut généralement pas sa continuité en tant qu’être spirituel. Les nouvelles Religions parlent également de la continuité de l’existence sur des plans plus élevés que le plan physique, ils mentionnent même de possibilités de contacts entre les différents plans et leur problématique. L’ascension consciente dans les sphères supérieures a été élaborée au cours de cérémonies complexes. Nous vous proposons de lire à ce sujet Le Livre Tibétain de la Mort », auquel lequel C.G. Jung s’est également intéressé de près. En ce qui concerne la réincarnation, des expériences très diverses ont été décrites. Les Chrétiens sont en accord avec d’autres religions sur le fait que la vie continue après la mort. Cependant, dans le Christianisme des débuts, il existait déjà différentes opinions, notamment sur la question de la pré-existence de l’âme avant la conception, respectivement sur la réincarnation. Aujourd’hui, certains théologiens ne croient plus en une vie après la mort ou à une vie éternelle par le Christ. Ils se sont adaptés aux croyances des sciences naturelles et à la vision scientifique, dont les origines remontent surtout au 19ème siècle, un point de vue qui est depuis longtemps déjà dépassé.
C’est plutôt la question permanente de l’Homme « qu’est-ce qui se cache derrière le monde visible » qui mène aux expériences pratiques.
*La vie éternelle au sens Chrétien, en tant qu’annonciation de récompense pour les justes (Mt. 25 :46) ou ceux qui suivent Jésus (Luc 18 :29-30) n’a pas nécessairement une connotation d’un « au-delà ». Ce qui nous rapproche de Jésus, qui est proche du Ciel, change notre vie dans le sens de la « vie future », ce qui est d’ailleurs mentionné dans ces versets de la Bible.

Examinons le domaine médical : il existe des rapports sur des patients anesthésiés ou en état de mort apparente, qui sont « revenus » et qui ont raconté les expériences qu’ils ont vécues dans les autres plans de la conscience. Certains examens scientifiques ont mesuré qu’au moment de la mort, il y a une légère réduction de poids de l’ordre d’environ 21 grammes, une perte de substance inexpliquée. Dans l’Anthroposophie et la Théosophie on décrivait le processus du détachement du Moi ou de « l’être spirituel » et du « corps astral ou émotionnel », entraînant l’énergie éthérique ou corps énergétique, suivi du retrait vers le niveau mental puis le monde causal, toujours en liaison avec le Soi Supérieur.

C’est surtout concernant les cas de suicidés que les sciences « borderline » et les transmissions médiumniques rapportent que ces âmes restent emprisonnés sur le plan physique pendant longtemps. Et il semblerait que leurs souvenirs désagréables n’en sont pas pour autant effacés, comme ils l’auraient souhaité à travers leur geste.

Les connaissances actuelles pourraient et devraient contribuer largement à se consacrer davantage au développement de valeurs intérieures permanentes, ce que préconisait déjà la Bible. Un être qui vit surtout égoïstement, avec avarice, cupidité et destructivité, aura des problèmes de « surcharge » et il s’énervera par rapport à des choses qu’il aura manquées. Alors que celui qui a appris à vivre en respectant la création comme une extension de lui-même, qui s’est rendu utile, qui a respecté son prochain, fera de bonnes expériences, et c’est lié à son bon caractère.

On devrait examiner ce qui se passe par rapport aux divers plans d’existence de l’être au moment de la mort, y inclus ce qui se passe dans son corps physique, ses substances, quelles sont ses expériences et ses facultés acquises et quelles différences existent dans ce contexte. Il y a certains textes sur ce sujet, p.ex. ceux du Père Roesermüller, qui indiquent que « l’essentiel » est emporté, par l’entité qui meurt, en se retirant depuis les extrémités physiques, c’est ce processus qui lui fait préférer la sépulture en terre, au lieu la crémation. Il a même été question de l’observation, d’une dissolution soudaine de substance, dans une tombe.

De nombreux rapports existent également, documentés par l’Eglise, qui rapportent l’histoire des cadavres imputrescibles depuis des siècles et exhalant des odeurs de fleurs, celui de Bernadette Soubirous à Lourdes pour n’en nommer qu’un seul, et des descriptions de tombes mystérieusement « vides », dont on savait que les occupants avaient mené des vies particulièrement dévouées à Dieu.

Visiblement on n’a pas pensé à faire une parallèle avec le sépulcre vide de Jésus, cette pensée a surgi par la suite dans le foisonnement ésotérique. D’autres événements étranges peuvent encore être cités, qui ne doivent pas être pris à la légère. Ce qui est certain, c’est que la matière physique nous réserve encore bien des surprises et qu’elle recèle encore beaucoup de secrets. Des recherches plus récentes scientifiques de la physique et de la chimie ont contribué à ébranler l’image des atomes comme étant des constituants élémentaires immuables dans le corps, et ce thème pourrait faire l’objet de tout un chapitre à part.

Il faudrait également se souvenir des Ecritures apocryphes de l’ancienne chrétienté, traitées par les Eglises comme pas 100% « conformes » et qui n’ont pas été intégrées dans la Bible à cause de cela. Une partie de l’Evangile de Nicodème raconte la « descente aux Enfers » de Jésus après sa mort, et son influence sur les êtres, probablement en phase de purification, qui s’y trouvaient. On y lit encore une description de sa rencontre avec les entités vivant dans le « Paradis », un endroit transcendant et spirituel, déjà selon l’ancien Testament. De telles considérations peuvent être basées sur des visions réelles qui auraient pu s’exprimer sous forme symbolique.

Le sépulcre représente comme une station, sur le chemin du Christ, et une transformation finale du corps et la conscience, déjà totalement spiritualisés de Jésus, séparés de la corporalité. Il annonce la naissance d’un « Nouvel Adam », entier, complet. Il est significatif dans ce contexte que d’après certaines traditions, Adam et Eve seraient enterrés dans cette région du Golgotha (« la montagne aux crânes »).

D’après Jean 20, 11-18, Marie de Magdala, appelée aussi Marie Madeleine, fut la première à découvrir le sépulcre vide, et elle reconnut le Christ dans un état intermédiaire*. Spirituellement parlant, elle semble tenir symboliquement le rôle d’Eve – et Jésus lui dit alors « *ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ». Ce n’est pas comme plus tard, lorsqu’il se montra après sa résurrection et qu’il permit explicitement à Thomas de le toucher. Ici, le corps de Jésus semblait renouvelé par l’esprit, d’une manière inédite. Son apparence était très différente et les réactions de Marie Madeleine ne permettent aucun doute qu’il ne s’agissait pas de blessures suite à sa crucifixion, qui auraient été apparentes et visibles, mais qui auraient permis sa reconnaissance, ce qui coupe l’herbe sous les pieds d’éventuelles spéculations sur la guérison d’un homme blessé. D’ailleurs, les deux substances décrites (myrrhe et aloès) que Nicodème avait utilisées, sont également spécifiques à l’embaumement des morts. Ce qui s’est passé avec Jésus ne rentre dans aucun schéma de la mort et de la vie dans le sens classique, ni dans aucun autre schéma borderline, est c’est également significatif pour le futur . voir aussi « La Révélation selon Saint Jean ».

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La résurrection

Le sépulcre vide et la résurrection du Christ ont ébranlé la conscience de nombreux être humains, p.ex. Jean 20, 11, Jean 21. Leur expérience était que les êtres humains doivent mourir et il y a une forte tendance en l’être humain à refouler des événements qui défient sa compréhension - les formes-pensées réductionnistes et dépassées sont quelques-une des raisons majeures qui font barrière.

Cependant il y a, parmi les rangs des penseurs critiques historiques plutôt matérialistes, des voix qui s’élèvent pour constater que les récits de résurrection constituent les meilleurs témoignages, mieux documentés même que le reste des événements de la vie de Jésus. Il y a les récits qui rapportent que le Christ est apparu en divers endroits, sous une nouvelle forme et avec des caractéristiques nouvelles, et qu’il n’était pas reconnaissable de suite pour ceux qui l’avaient connu, même s’il était visible à leurs yeux physiques.

Nous pouvons en déduire que les transformations du corps de Jésus, spiritualisé par sa vie consciente, ont été réelles et qu’elles ne s’apparentent pas à l’apparition d’un esprit (même les esprits sont normalement invisibles). Dans la continuation du développement humain, les états de conscience déchus pourraient donc perdre leur séparation. La signification du mot « péché » est « séparation », et la séparation, qui est aussi la séparation de l’être humain de Dieu et de sa nature Divine. Par l’entremise du Christ, les éléments « inférieurs », soit le corps physique, pouvaient accéder à une élévation dans les autres domaines christiques. (Comparez le chapitre précédent sur le sépulcre vide).

« Dans trois jours, je reconstruirai ce Temple ». Jésus parlait du temple de son corps, en apparence mort. L’élévation de son être vers des plans intérieurs, auxquels obéissent tous les autres plans qui leur sont subordonnés, pourrait avoir orchestré une re-création des couches de la personne, y inclus la matérialisation d’un corps physique, sans les ombres des zones inconscientes.

D’après la vision anthroposophique (R. Steiner) également, le corps ressuscité du Christ en tant que « Nouvel Adam » (1 Cor. 15:45, Le premier homme Adam) a été créé à nouveau et représente une possibilité de développement chez tous les êtres humains, depuis lors (- le soi-disant „corps fantôme" physique spirituel qui a le pouvoir d’affecter le corps au niveau physique. Il y a ici une relation avec l’expérience du Christ intérieur des mystiques qui nous connecte à l’évolution de l’être humain.) Dans les cercles Théosophiques (A.Bailey), la résurrection est également considérée comme une nouvelle création. Les théologiens chrétiens doivent en tous les cas se demander pourquoi ils n’ont pas eux-mêmes développé de tels concepts, qui tiendraient au moins compte d’une meilleure culture généralisée. L’hésitation de certains théologiens à prendre au sérieux la résurrection ne suffit même plus aux intellects actuels qui possèdent une plus vaste culture générale.

Soit dit en passant, le corps « ressuscité » ne peut pas être comparé au corps fictif (Mayavirupa) mentionné par la littérature ésotérique, un corps qui rend certains Maîtres visibles comme s’ils portaient un habit. Mais ces enseignements ont en commun de présenter une maîtrise de l’esprit au-dessus de la matière et on pourrait peut-être y inclure les enseignements sur un « Corps de Lumière ». Il s’agit de l’effet qui se produit lorsque les plans de l’Homme font effet miroir sur le plan physique. Cela crée une passerelle, à travers lequel l’être humain peut traverser et atteindre d’autres réalités, sans perdre son corps ni son identité physique, et s’immerger. En Hébreu, cela s’appelle « Merkabah ». Des enseignements ont été donnés dans ces domaines au Prof. J.J. Hurtak, USA, qui a écrit « Les Clefs d’Enoch » et aussi dans les « Evangiles synoptiques » ; Centre de l’Unité, Schweibenalp, CH – 3855 Brienz. Il s’est développé un mouvement de « travail de Lumière » en ces temps forts de la transformation humaine, qui travaille des façons les plus diverses avec les forces spirituelles. Pourtant, la tentation est grande, de penser que l’un ou l’autre des exercices puisse seul mener au but désiré : « l’Ascension ». En réalité, pour faire des progrès spirituels il faut toujours viser un développement harmonieux intégral et donc aussi une maturation du caractère . (Voir également le prochain chapitre).

Une autre croyance que l’on retrouve dans les plus diverses religions, sous une forme ou une autre, concerne la réincarnation, ou ré-incorporation de l’âme dans un nouveau corps. Cette croyance reflète, à une octave plus basse et incomplète, un autre processus d’ascension. Les enseignements sur une existence préalable de l’âme avant la fécondation et les enseignements d’une réincarnation étaient courantes, d’après Ruffinus, elles étaient même très répandues dans le Christianisme d’autrefois. Il est intéressant de noter que leur importance a décru progressivement. Il faut se garder de mettre tout cela sur le fait que les humains étaient supposés s’occuper davantage de leur vie terrestre, comme l’écrit R. Steiner, ou sur le dos des manipulations de Papes avides de pouvoir, dans le but de rendre les êtres plus dépendants d’une seule vie, comme le suspectent d’autres auteurs. Quoi qu’il en soit, le plus important était l’ancrage du nouveau schéma, celui de la résurrection, dans l’être humain, même s’il s’agit d’une musique d’avenir. La réincarnation au sens habituel aurait alors l’allure d’un processus qui a été déjà dépassé par le Christ.

Notons que le Christ ressuscité n’avait pas besoin de se réincarner pour apparaître aux Hommes. On voit par là que l’imagination de mécanismes ou de lois rigides concernant le destin, la mort et la réincarnation, est dépassée par ce que le Christ nous a démontré comme exemple vécu. Cela ne veut pas dire que la réincarnation n’aurait jamais existé ou qu’elle n’existerait pas. Certaines expériences de réincarnation ne sont pas à remettre en cause, même si elles ne sont peut-être pas toutes authentiques et qu’elles peuvent se baser sur d’autres fondements. Dans les domaines chrétiens ces cas se présentent de manière isolée, comme par exemple chez Jean Baptiste, qui a repris la fonction d’Elie. Jésus a simplement dit de Jean-Baptiste « Il l’est ». Il s’agirait d’un être envoyé en mission spéciale dont le rôle est d’aider les humains, et non pas d’une réincarnation d’un être, finalement prisonnier du cercle des naissances et de la mort. La Mystique chrétienne, même là où elle accorde un rôle particulier à la réincarnation (p.ex. chez Lorber), attribue une importance plus grande à d’autres chemins de développement. On peut apprendre énormément de choses durant une vie humaine. La réincarnation, en vue d’une éventuelle purification ou développement, ne devrait en tout cas plus présenter l’ancienne caractéristique d’un « automatisme ». Ces anciennes croyances sont peut-être devenues particulièrement suspectes aux yeux des Chrétiens, et aussi le fait que ni Dieu ni le Christ et son enseignement différent, étaient pris en compte dans la réincarnation. Mais il ne s’agit pas de réfuter la réincarnation en bloc, sans lui accorder aucune valeur, même si elle est surtout une croyance qui a cours dans d’autres religions. La nature physique-spirituelle de l’Homme étant la même partout, ce sont les comparaisons qui nous permettent d’apprendre.

Nous avons déjà mentionné le karma et la réincarnation dans le chapitre « la crucifixion ». De nos jours, chez des personnalités fortes, il est troublant de constater que des jeunes, dès qu’ils sont devenus adultes, ne ressemblent pas vraiment à leurs parents. Parfois, on dirait même que leurs traits ressemblent à des êtres d’autres cultures précédentes. Il pourrait y avoir une corrélation qui pourrait révéler une plus grande importance de l’être spirituel et de l’âme, plutôt qu’aux traits héréditaires et à l’héritage des ancêtres, par rapport à l’Antiquité, et R. Steiner pensait à un lien avec l’œuvre du Christ. Malgré ce phénomène, il est surtout important d’être conscient l’impulsion à long terme, donnée par le Christ, d’un plus grand raffinement et d’un ré-équilibrage des domaines de esprit et de l’âme. L’esprit, l’âme et le corps doivent bien s’accorder. Le chemin de la résurrection ne doit pas seulement être compris au niveau d’un travail et d’une démarche « non physique », mais ce qui est physique doit également devenir spirituel, et ce qui est spirituel doit aussi devenir physique. Il commence d’abord au-delà de toutes les interprétations intellectuelles. Lire p.ex. Luc, 24:36-43.
Une idéologie de la diminution de la diversité des peuples est étrangère à cette impulsion christique, ni une quelconque homogénéisation de l’humanité ou pire encore, les discriminations d’une « race maîtresse » qui se croirait supérieure. Même si cela nous paraît évident, tout ceci doit être consciemment clarifié, à notre époque.

Le Christ dit « Vois, je fais toutes les choses nouvelles ». Même s’il se dirige au noyau de l’individualité, là ou l’homme n’est « ni Juif, ni Grec » mais simplement humain, il n’est pas question d’un Supraconscient uniformisé, mais plutôt du concept que Dieu pense et agit à travers chaque être humain. L’être humain peut créer à partir de son individualité de nouvelles communautés, qui ne sont pas soumises aux anciens liens familiaux, du clan, de la tribu, etc. De nouvelles formes de relations peuvent être issues de l’esprit, mais vécues dans la liberté et la conscience du choix.

En corrélation avec les remarques sur la portée des champs de force, il faut savoir qu’après que le Christ ait traversé toutes les étapes, elles sont toutes présentes, ici et maintenant. Même s’il y a eu une séquence particulière, revivre la crucifixion est différent après que l’impulsion de la résurrection s’y reflète déjà. Il ne va pas de soi que la mort ne doive pas se manifester avant que la force de résurrection puisse agir. Des expériences mystiques consolident ce point, dans le sens que la force de résurrection peut être ressentie comme une force de traction qui entraîne tout derrière elle, même les gestes les plus simples, de la vie présente en sont imprégnées. Sur une autre base de recherches, R. Steiner trouva que la Pâque agit de nos jours comme une unité ; d’autres recherches s’y sont rajoutées qui rapportent une « éthérisation du sang ».
Aujourd’hui, ce que les « héritiers de Jésus-Christ » ont développé avec Lui joue un rôle important.

Actuellement, des nouvelles tendances assument, comme le Christ, que le corps physique ne doit plus obligatoirement mourir.

Le grand philosophe Indien, le Yogi Sri Auribondo, après son expérience du Nirvana, oeuvrait dans une direction similaire, il recherchait des forces « supra-mentales », c’est-à-dire au-delà du mental, et tentait de les transposer dans la vie physique. Sa compagne spirituelle, « Mère » Mira Alfassa pouvait, au moyen de ces forces, traverser les mémoires et les couches cellulaires qui étaient liées aux anciens programmes de la mort. En même temps,elle vivait cette expérience en comme un « Travail sur le Corps de l’Humanité ».

Pour sa part, Rudolf Steiner parlait de « membres supérieurs en émergence » ou « corps » dans les plans au-delà de l’intellect/mental, qui rendaient possible le dépassement des forces émotionnelles et éthériques et les domaines physiques, les uns après les autres. Il appelle les membres supérieurs « Esprit-Soi, Esprit de Vie, Homme-Esprit ». On pouvait avoir l’impression que cette prophétie serait destinée à un futur distant, mais une comparaison de l’actualité démontre que cette vision s’applique déjà, du moins en partie, à notre époque.

Les « corps supérieurs » étaient également mentionnés dans le Bouddhisme ésotérique, tout au moins comme une possibilité pour des êtres-Bouddha. –« Dharmakaya, Sambhogyakaya, Nirmanakaya ». Dans ces différentes philosophies, on ne trouve pas de but particulier, ni de méthodes ou résultats homogènes. Mais ce qui en ressort, c’est que différentes personnes, indépendamment, peuvent se tourner vers divers champs d‘application, et qu’il faut donc les considérer comme réels.

A cet endroit, nous pouvons inscrire une autre expérience de notre siècle, celle de: Carl Welkisch « Dans le feu de l’Esprit de Dieu ». En tant que mystique au corps particulièrement sensible il « sentait » sa mission, confirmée par des visions, en tant qu’instrument de Dieu venu pour transformer la matière physique. Il se produit souvent que des êtres doués de facultés particulières soient investis d’une tâche « venant d’en haut », et ils pensent parfois être les seuls dans ce cas. Pourtant, la distribution des tâches par Dieu est bien plus compliquée, il est trop facile de les décrier comme étant des « fous ». Pour ceux qui sont familiarisés avec des expériences mystiques, ils peuvent reconnaître que, malgré leur immanquable subjectivité, elles sont d’une réelle signification et d’une grande portée. C’est également valable pour Welkisch.

L’« immortalité » est préconisée par certains nouveaux groupes spirituels-thérapeutiques, surtout aux USA. Les engrammes sur la mort sont travaillés par rapport à des techniques comme le « rebirthing », dans le but de dépasser le traumatisme de la naissance, et grâce à la nourriture saine, on prolonge la vie physique de manière tangible, tout en irradiant une image positive de la vie. Même si le Christ n’est pas central dans ce type d’enseignements et ces groupes, des Chrétiens comme la femme Mormone Annalee Skarin y sont connues. Elle a écrit sur la dématérialisation et la rematérialisation du corps, sur le fondement de sa relation avec Dieu.

Dans les domaines médicaux, on fait des recherches sur des méthodes de jouvence ou réjuvénation, un développement dont les motifs sont sensés. Il ne s’agit pas de rejeter en bloc, ni de taxer ce genre de recherches de mégalomanie. Souvenons-nous que lors de la venue du Christ, il s’agissait du genre humain tout entier, et non pas du corps physique, ni d’un culte du corps en tant que valeur maximale de la vie terrestre, ni d’une revivification des cellules. Il s’agissait d’une sanctification du corps, y inclus ses organes, ses cellules et tous ses constituants, ainsi que les domaines spirituels. Ce qui est également important, pour le Christ, c’est de vivre en Liberté et avec liberté, et non pas sous une quelconque contrainte. Ces remarques sont simplement un avertissement par rapport à une possible zone de dérive dangereuse lors de cette difficile « escalade sur la paroi montagneuse ».

La force de résurrection, vécue avec le Christ, qui l’a mise en pratique et qui l’a démontrée aux yeux de tous, semble être le « ferment » d’un développement harmonieux allant dans le sens d’un renouveau. Bien des éléments qu’il a fournis sont encore trop peu explorés et il tombe sous le sens qu’il est souhaitable de s’en référer consciemment à Jésus Christ en chemin.

« La Résurrection » n’est pas seulement une expérience spirituelle : elle peut tout transformer dans la vie. Un groupe de Néo-Révélationniste appelé « Centre de Lumière de Béthanie en Suisse à Sigriswil, utilise dans son journal « Messager de Lumière » le terme de « vie ressuscitée ». Après le passage étroit du chemin de la croix vient le temps de la plénitude. Jésus insistait que son chemin ne se clarifiait qu’à travers les actes..

Seuls des progrès sur le chemin personnel, comme héritiers du Christ, peuvent rendre compréhensible cette étape. Comme nous l’avons vu, ce parcours n’est pas uniforme, ni un chemin qui culmine en un seul point. Il se bâtit comme un grand édifice, où chaque nouvelle pierre se pose sur la précédente. Les pierres symbolisent les facultés de l’être, et perdurent au-delà de la forme extérieure du bâtiment. Tout comme l’Homme a été fait parfait, d’après les anciennes Ecritures Saintes, de même il peut lentement traverser les jeux et les drames du monde de l’imperfection pour redevenir « parfait comme son Père dans les cieux », prédit le Christ. Ceci est valable aussi pour l’étape de la résurrection, il n’y a pas de limites, surtout pas celles de l’imagination humaine. L’homme lui-même pose de nouveaux jalons, de nouvelles lignes directrices. Relisez les paroles des Evangiles : …Je suis le Pain de la Vie ; Je suis la Lumière du Monde ; Je suis la Porte ; Je suis le bon Berger ; Je suis la Vie et la Résurrection ; celui qui croira en Moi vivra éternellement, même s’il mourait tout de suite; (et non pas lors du Jugement Dernier…) Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; Je suis le cep, Mon Père est le vigneron, et vous êtes la vigne ; Je suis un Roi, je suis venu dans le monde pour témoigner la Vérité.

Le Christ est le véritable JE SUIS dans l’être humain, à distinguer du petit « je » égoïste de tous les jours.

Dans la foi juive, il y avait une Résurrection, mais uniquement à la fin des temps. Dans les théologies chrétiennes traditionnelles, la Résurrection est vue comme une nouvelle opportunité, à travers la foi en Christ, mais sans avoir travaillé à son accession au-delà de la dernière cène. Au sein des considérations modernes théologiques, on peut déjà le considérer comme un progrès, par rapport à une théologie de type matérialiste qui préfère enlever tout ce qui est difficile à expliquer par la raison et qui voit dans la Résurrection une métaphore, reprise dans un sens figuré, une allégorie. (Hans Kessler, anthologie "La Résurrections des morts"). Certains peuvent avoir besoin d’une approche de ce genre à ce qui est difficile à croire mais pas nécessairement ceux qui sont en mesure de croire en la Résurrection comme un événement intérieur et extérieur réel. Cette croyance des Chrétiens simples correspond davantage au niveau actuel des recherches dans de nombreux domaines, tels qu’ils sont exprimés dans nos recherches. Chez celui qui ne considère que le point de vue de la „métaphore", les effets de guérison se feront sentir davantage au niveau de l’édification spirituelle plutôt qu’au niveau de la guérison jusque dans le corps physique, qui pourra ainsi être retardée ou diminuée.

Question :
Est-ce que j’aspire à connaître, grâce à Dieu, comment la force de la Résurrection peut être à l’oeuvre aujourd’hui ?

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L’Ascension

En anglais, les deux termes « montée aux cieux » et « ascension » sont identiques. Le mot Ascension, tel qu’il est interprété et utilisé par les chercheurs spirituels ou les « travailleurs de Lumière », possède d’étroites connexions avec le chapitre qui traite de la résurrection.

Jésus Christ précède son œuvre d’enseignement par une retraite de 40 jours dans le désert, et son œuvre terrestre visible s’achève 40 jours après Pâques, durant lesquels il apparaît à diverses personnes en divers lieux éloignés les uns des autres.

Après le dernier repas et ses paroles en cette occasion, « …Il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait, qu’il se sépara d’eux et fut emporté au ciel » Luc 24, Marc 16. Et deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : ce Jésus, qui, auprès de vous, a été enlevé au ciel viendra comme cela, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Actes des Apôtres 1, 9-11). Les disciples distinguent clairement entre la présence de Jésus durant les 40 jours après sa résurrection, où il apparaissait parmi eux et disparaissait à nouveau, et le temps après son départ, où ils étaient réunis en son Esprit mais sans sa présence.

Le Christ avait annoncé qu’il allait vers son Père. Ce n’est qu’après son Ascension qu’on dit de lui « qu’il s’assit à Sa droite », donc qu’il était au même niveau que Dieu, plus loin que l’au-delà atteignable par les humains. Ici on touche à un point où le Christ agit conjointement avec Dieu. Dieu EST. « Je Suis celui qui Suis » ; Il est tout-puissant et cependant, il laisse libre ; Source vivante de toutes les forces et de tous les êtres, mais aussi Sa propre source ; Il est en dehors du temps et de l’espace et omniprésent ; Il est éternel et au plus profond de la réalité secrète au sein du temps. Cela ne veut pas dire que le Christ s’est dissous dans le rien, mais après l’Ascension, il est à présent partout. Ce « pontage » entre l’Humain et Dieu à travers la syntonisation avec le Christ est réalisable dans la vie (« priez le Père en Mon nom »), indépendamment des événements d’il y a plus de 2000 ans et de leur propre réalité.

Les disciples deviennent conscients de leur mission comme apôtres, qui sont sur Terre pour le Christ. Le Christ se manifeste plus pleinement en eux et à travers eux. Il serait erroné de qualifier leur état comme extérieur, comme si leur Maître n’avait plus été là et qu’ils devaient continuer sans lui. Si l’on y adjoint la scène de l’Ascension et son rôle, on décrit le ministère universel du Christ. Une image qui illustrerait ceci serait celle d’un hologramme, où chacune des parties contient intrinsèquement l’image complète.

Nota bene : Ne pas confondre cette comparaison avec cette autre attitude holographique, qui consiste à dire que l’être humain serait de toutes manières identique à Dieu, et qu’il n’aurait donc pas besoin de faire des efforts pour devenir comme Lui. Ce point de vue est en quelque sorte comparable aux théories de délivrance qui oublient que la délivrance doit être assortie d’une décision et suivie individuellement, comme un germe qui grandirait.

On rajoute aux relations entre humains la relation avec le Christ. Dans le fond, l’impulsion du Christ, donnée aux disciples et offerte à toute l’humanité, comme possibilité potentielle du vivant de Jésus, aurait été scellée par l’Ascension. Dans le chapitre du baptême dans le Jourdain, nous avons évoqué la possibilité du Christ se manifestant dans l’homme. Ce que le Christ a amené, ce sur quoi il a travaillé, est agrandi, les frontières en sont repoussées et il agit de manière plus vaste par rapport à l’humanité. C’est scellé en Dieu, pas seulement dans un champ morphogénétique (voir chap. « la crucifixion »). Une autre manière d’exprimer ce concept serait de dire qu’« à travers ceci, Dieu attire tout à Lui ».

L’apôtre Paul est assez connu pour être quelque peu « carré ». Mis à part que quelques-unes de ses remarques ont été exagérées dans leur interprétation, ses expériences visionnaires étaient réelles. A sa manière, il a reconnu ce qui est exprimé dans l’Evangile selon Jean et les autres : que le rôle du Christ dépasse son rôle pour le judaïsme, et que le Judaïsme était destiné à devenir un point de départ pour la contribution universelle du Christ. Il est compréhensible que ce concept devint un premier point de dispute entre les disciples.

Les Eglises tendent à mettre au même niveau « L’Eglise » et le « Corps du Christ », même si elles comptent l’humanité comme en faisant partie. Les déclarations anthroposophiques décrivent plus clairement l’Humanité comme « Corps du Christ ». Les tendances théosophiques, qui ne sont pas uniquement nées sur une base chrétienne, distinguent la signification du Christ pour toute l’humanité, même si elles attribuent à ce dernier principalement le rôle d’un enseignant.

Les nouveaux groupements chrétiens Evangéliques, tout particulièrement « La Vie Universelle », de nos jours, attribuent aussi un rôle au Christ au niveau des êtres non humains, jusqu’à la conséquence ultime que le destin de la Terre pourrait échapper aux humains. Tous ceux qui ne font pas partie du problème, et qui s’efforcent de faire plutôt partie des solutions, auront leur rôle à jouer, comme il l’a été mentionné dans le Sermon sur la Montagne.

Là où quelqu’un agit véritablement « au nom du Christ », il le fait également pour le Christ et pour le Monde.

Ceux qui sont véritablement capables de se relier au Christ et à son œuvre inébranlable par les changements d’avis permanents des humains, ceux-là ne seraient pas capables des agissements qui ont été perpétrés et à l’ordre du jour, durant des siècles, de la part des Eglises. Selon les témoignages de la Mystique, le Christ ne peut pas être « utilisé », dans le sens d’un abus, ni consciemment et surtout pas inconsciemment, par des forces qui lui sont opposées.

On peut par contre se demander d’où les Eglises prennent la force pour persécuter, haïr, détruire et faire la guerre – en sachant que ces mêmes Eglises sont souvent au service des pouvoirs laïcs des gouvernements. A cette question, nous devons répondre par nos propres réflexions. Bien sûr que la Lumière peut faire apparaître les ténèbres, mais de là à se faire les instruments de l’obscurité et de l’obscurantisme au lieu de contribuer à répandre la lumière, en travaillant sur soi et sur les autres…revient à se moquer des exigences et des préceptes chrétiens.

Heureusement qu’il existe au moins certains témoignages encourageants, plus récents, comme le document du Premier Rassemblement Œcuménique « Paix et Justice et Sauvegarde de la Création », 1989, une tentative louable pour établir de nouvelles impulsions (traduction chez EKD, Hannover).

L’Ascension peut également prendre une signification réelle, dans la lignée de l’héritage du Christ. Les Rosicruciens, par exemple, vivaient la descente de ce nuage venu du Ciel en images et en rêve. Une expérience unique ou répétée de cet ordre n’est pas encore une preuve en soi que l’être humain aie lui-même accompli cette étape, mais elle indique que la qualité de l’ascension s’exprime et agit déjà plus fortement en lui.

Se plonger dans l’ Ascension est une étape spirituelle qui demande déjà un certain développement, et qui ne doit pas être confondue avec un « départ » en OVNI (objet volant non identifié). Même en ce qui concerne les témoignages plus anciens de « départs » des prophètes s’élevant vers le ciel, cette possibilité d’OVNIS est infime, au vu d’autres possibilités spirituelles (voir chapitre « Résurrection »). Nous ne voulons pas nier l’Ufologie ni tout le matériel compilé à ce sujet, qui implique l’existence d’intelligences extra-terrestres et d’astronautes venus d’ailleurs, et auxquels certains anciens mythes (positifs ou négatifs) pourraient également faire allusion, et que ces entités venues d’ailleurs* puissent jouer un rôle, à l’avenir. Mais la tentative d’identifier n’importe quel pétroglyphe en forme de cercle, gravé ou dessiné sur un rocher, comme un OVNI,est exagérée et provient de la pensée et de la vision technique-matérialiste de notre civilisation. Même si l’humanité a besoin d’aide divine des diverses manières, elle doit avant tout s’aider et se sauver elle-même. A travers les progrès dans l’Etre, le Faire et la Conscience, les humains peuvent survivre et au-delà de cela, trouver leur but et remplir leur mission. Aucune acquisition extérieure ne remplacera jamais la croissance intérieure de la conscience. Les circonstances qui ont mené au tragique accident de la navette spatiale Challenger ressemblent à un avertissement par rapport aux véritables besoins de l’humanité…
* Note: l’Eglise catholique, p.ex. le théologien Monseigneur Corrado Balducci (Vatican) s’est exprimé à plusieurs reprises à ce sujet. Sinon, les autorités officielles des Eglises n’y ont supposé qu’un phénomène psychique ou sociologique. Cependant, dans le journal officiel du Vatican „Osservatore Romano", en mai 2008, on lisait: „l’univers est constitué par des milliards de galaxies, dont chacune se compose de centaines de milliards d’étoiles. Comment pourrait-on exclure que la vie ne se soit pas développée ailleurs? Nous ne pouvons pas limiter la créativité de Dieu. Si, comme François d’Assise, nous voyons en l’autre notre frère et notre soeur, pourquoi n’envisagerions-nous pas de parler d’un frère extra-terrestre? Il est possible que d’autres entités intelligentes vivent encore en totale harmonie avec leur créateur".

Il ne faut pas oublier qu’il faut également développer des nouveaux savoirs techniques pour dépasser par exemple l’énergie de la fission nucléaire, d’autres sortes de rayonnements électromagnétiques nocifs, la technologie des manipulations génétiques, etc. Dans ces domaines, plus que tout, il faut un état d’esprit éclairé. Si la progression des sciences et savoirs s’accompagnait d’une véritable croissance de la conscience, dans le sens du Christ, on devrait alors observer une croissance de type plutôt « organique » au lieu d’une croissance de type manipulatif et technique. Dites-vous bien qu’aucune « technoloqie » spirituelle ne peut forcer le salut. Les exercices de tout type sont des outils qu’il s’agit de déposer lorsqu’ils ont rempli leur rôle, car seul compte ce qui a été acquis. Il est totalement exclu également qu’on puisse « consommer » Dieu passivement et même inconsciemment, en utilisant par exemple des machines électroniques, au demeurant problématiques, appelées « brain-machines », rien de plus en somme que des appareils à manipuler le cerveau.

Le Christ est en premier lieu lié à la Terre par le rôle qu’il y a joué, et il est aussi lié à d’autres manifestations en d’autres dimensions et régions cosmiques (Comparez "La cosmologie d’Urantia", USA, un livre qui semblerait quelque peu fantastique, mentionné uniquement pour stimuler l’imagination.) Son rôle dans notre dimension matérielle n’est pas remis en question. Voir également les livres « Analekta 1 et Analekta 2 », derniers exemplaires d’éditions chez Mag. Alois Thurner, Staudach 103, A-8230 Hartberg, Autriche.

Des théologiens ont mis en relation la „nuée" sur laquelle Jésus s’est élevé avec des passages de l’Ancien Testament (2.Moïse 13:21 et 40:34). Ils ont ensuite mis la joie des disciples sur le compte d’une nouvelle forme de présence du Christ, pour certains extrêmement réelle, pour d’autres, quelque chose de subjectif.

Question :
Est-ce qu’une ascension actuelle ou future vers les cieux est une question qui affecte ma vie et ma relation avec Dieu?

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La Pentecôte

Avant la crucifixion, Jésus avait annoncé qu’après son départ, le Saint Esprit, le « consolateur » et « esprit de vérité » serait donné, par son Père. Jean 14, 15, 16.

Environ 10 jours après l’Ascension, la première communauté chrétienne est réunie à Jérusalem pour la prière. Et il nous est dit que « Tout à coup vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; elles se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer (actes de Apôtres 2) ». Clairement, cet événement n’a rien en commun avec la paix qui vient après la prière ! On y trouve plus de ressemblance avec la pratique des communautés Pentecôtistes et les Quakers. La première Pentecôte se présente comme un phénomène extérieurement visible et se rattache à ce qui a été décrit dans l’Ascension : l’extension de l’œuvre du Christ sur ses disciples et son entourage. Sur le chemin de la « descente » de l’Esprit de Vérité se manifeste à nouveau un élément de l’œuvre commune du Christ et de Dieu. La Pentecôte peut aussi être comprise comme le premier signe d’un « retour du Christ », ou du moins, d’un rapprochement. On pressent déjà que la prophétie du Retour du Christ a toutes les chances de se produire différemment que sous la forme d’une deuxième incarnation en tant qu’humain.

Note : « Le Consolateur » et « l’Esprit de Vérité » n’est pas à identifier sans autre avec « Le Saint Esprit » ou au féminin « Sophia » (voir sous Sophia).

- « L’esprit de Vérité » est une partie du Christ lui-même, qui rappelle à la congrégation Ses paroles et qui permet à présent aux disciples de continuer son travail sur Terre. Depuis cet évenement, il n’est plus adéquat de traiter les questions religieuses et philosophiques simplement sous l’angle d’une histoire. Il y a d’autres facteurs à l’œuvre dans l’être humain, et c’est ceux-là que nous examinons dans ce texte en premier lieu.

L’héritage du Dieu Créateur, du Père en l’Homme, dans la mesure où « … il est né de Dieu », Jean 1, est donné en offrande pour l’intériorisation consciente, dans la vie de Jésus. Et dans l’événement de la Pentecôte, l’héritage du Christ est donné en offrande à ceux qui sont restés sur Terre et fortifie ceux qui l’acceptent.

- L’Esprit Saint comme attribut d’intelligence spirituelle de Dieu, l’aspect « féminin – maternel », se trouvait déjà présent à divers niveaux et formes d’apparition, avant la venue sur Terre de Jésus, tant à l’extérieur que dans sa force d’inspiration intérieure de l’être humain.

Il existe même des corrélations avec la « Manne céleste »   (Exode, Deutéronome, Nombres, Psaumes, Néhémie, Josué, Jean, Lettre aux Hébreux, Révélation).

Mais ce n’est pas totalement faux lorsque les termes « Esprit de Vérité » et « Esprit Saint » sont mis au même niveau par rapport à des expériences concrètes, comme c’est souvent le cas. Il se produit certainement de plus en plus souvent une conjonction unifiée des forces de Dieu, tout comme l’être humain à l’origine a été créé en l’image et similitude de Dieu, et qu’il peut faire l’expérience de sa différenciation et de l’originalité de sa conscience individuelle, suivie de son intégration au sein du Tout.

La vie communautaire des humains sur Terre peut s’épanouir, d’une manière que nous verrons par la suite en relation avec la Révélation de Jean, même si le futur n’est pas nécessairement en correspondance avec l’imagination actuelle.

L’Esprit Saint n’est pas seulement Esprit ou Souffle de Vie, Force de Vie. Procédons par étapes dans la manifestation du chemin du Christ. L’esprit est déjà mentionné en relation avec la conception de Marie, ou du moins en collaboration avec cet événement unique.

On retrouve aussi la mention de l’Esprit lorsque le Christ, dans son corps glorieux, « souffle » sur ses disciples et dit « Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20, 22) qui agit à travers lui. Une purification de leur capacité de compréhension a certainement eu lieu, par rapport à la tâche qui leur était confiée ou dont ils sont devenus conscients à ce moment. « Pardonnez les péchés ou ne faites rien ». Cette conscience est également perçue par des mystiques comme J. Lorber sous forme d’un agissement de l’Esprit Saint. Ce n’est pas du tout la même chose qu’un méli-mélo de peurs, confondues souvent avec la conscience (petit c) derrière laquelle peut parfois se profiler la vraie Conscience. La conscience dont il est question ici fait allusion à une guidance intérieure consciente de chaque être.

Lors de la première Pentecôte, l’Esprit Saint se manifeste déjà impersonnellement, « cosmiquement », à divers niveaux. Ceux qui le reçoivent, en accord avec leurs possibilités d’action et leur capacité à contempler, accepter et dissoudre des points précis douloureux, et à reconnaître chaque fois plus clairement des vérités expriment les caractéristiques d’une Conscience qui a été touchée par l’Esprit Saint. Là où il s’agit moins de démêler des aspects confus, l’Esprit Saint se manifeste davantage sous un aspect d’Esprit créateur, formateur, communautaire, menant à Dieu.

Le 19ème siècle, avec ses différents mouvements et groupements Néo-Révélationnistes, tout comme le 20ème siècle, laissent transparaître les agissements et le souffle de l’Esprit Saint et ses effets. D’ailleurs, on trouve de plus en plus de correspondances entre les impulsions chrétiennes et l’Esprit Saint, par rapport aux points traités dans la Révélation de Jean, qui se tourne résolument vers un développement de grande envergure.

Dans ces passages des Actes des Apôtres, on trouve toujours Marie et d’autres femmes avec les apôtres, respectivement des « disciples » au féminin, rassemblées dans la prière et la supplication. Le rôle des femmes, qu’elles s’expriment ou qu’elles ne disent rien, comme chez Paul, a certainement dû être irremplaçable, pour diverses raisons. Les femmes étaient plus aptes à recevoir des influences impalpables, et pouvaient certainement les capter et les amener dans le cercle des apôtres, que ce soit verbalement ou non verbalement. De nos jours encore, on peut clairement percevoir des différences spirituelles lorsque des femmes sont présentes parmi les hommes. Lorsqu’il ne s’agit pas seulement « d’impressionner la galerie » comme c’est le cas pour l’esprit masculin, la manifestation peut se dérouler de manière plus inspirée et inspiratrice, avec une plus grande participation intérieure. Dans les mouvements anthroposophiques et rosicruciens, Marie, la mère de Jésus, est même vue comme la Source à travers laquelle l’Esprit Saint a pu agir sur les disciples.

Nous touchons ici au mystère de la « Sophia », la « Sagesse » de l’Ancien Testament, une expression féminine du Pouvoir de Dieu. Dans l’Eglise Orthodoxe, Marie est souvent identifiée avec Sophia. Le Sophiologue et visionnaire Solowjoff l’a vécue comme une entité qui se rapproche maintenant, à notre époque, venant de sa dimension cosmique (tout comme d’ailleurs cela est supposé être le cas pour le Christ, p.ex. Steiner, « Le Retour éthérique du Christ », 1909, ou d’autres). Comme Jésus et Marie à petite échelle, le Christ Cosmique et Sophia peuvent être vécus mystiquement comme Mère Divine (voir Hildegunde Wöller« Un rêve du Christ »). On peut aussi exprimer le contexte comme suit : l’aspect « maternel/maternant » de Dieu participe au rapprochement de la Création vers Dieu, tout comme Dieu se rapproche d’elle également.

Les théologiennes féministes ont fait remarquer que l’Esprit Saint, dans la langue d’autrefois, était au féminin. Marie ou Sophia pourraient, par conséquent, être des expressions dans lesquelles l’Esprit Saint se déverse et prend forme, comme dans le symbole de la colombe.

Dans d’autres féminismes ou mouvements féministes en Orient et en Occident, on peut trouver des éléments « Sophianiques », voir Dr. Susanne Schaup dans le Protocolle de l’Académie évangélique, 3ème séminaire, Bad Boll, « New Age 3 : Sophia ». De même, des éléments « Christiques » se retrouvent dans d’autres tendances chrétiennes avec des projets comme « la Vie Universelle » ou dans les mouvements de renouveau des Eglises ou d’autres mouvements laïcs. Commentaire : « L’Esprit souffle où il veut ; tu entends son bruissement, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en va ainsi de chacun qui est né de l’Esprit »…

Ce qui est certain, c’est que ce qui vient possède un caractère « ambi-valent », masculin-féminin, et n’est plus patriarcal, mais n’est pas non plus matriarcal.

Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, une parcelle du Christ est à l’œuvre dans chaque être humain, et elle peut être renforcée par le Christ et l’Esprit Saint à travers ses paroles, mais pas seulement.

La chevalerie du Graal partait d’un autre principe : elle disait que l’œuvre du Christ d’il y a 2000 ans avait laissé quelque chose sur Terre qui était recherchée par l’Homme et pouvait être trouvée  et qui était le Graal. Cette légende raconte qu’un peu du sang de Jésus, qui tombait sur la terre, avait été recueilli dans une coupe et que Joseph d’Arimathie et ses compagnons l’auraient plus tard amené en France ou en Angleterre et qu’ils se seraient toujours rassemblés autour de ce « Graal miraculeux » pour prier et se laisser inspirer. Voir de Boron : « L’histoire du Saint Graal », écrit autour de 1200. Même si une réalité pouvait être à la base de cette légende, il est évident que la coupe dorée du Graal, avec son ouverture vers le haut, son étranglement au milieu, et son ouverture vers le bas dans le pied, symbolise *) l’être humain qui est ouvert depuis son cœur vers le haut, le Saint Esprit, et vers le bas, pour la rédemption de la Terre, donc l’Homme délivré, celui qu’attend la créature (épître aux Romains 8, 18,28). A une plus ample échelle on peut comprendre le Graal comme un symbole d’une Terre ouverte vers Dieu. Autour de cette notion se sont regroupés p.ex. des Cathares et des Albigeois (poursuivis comme hérétiques), des ménestrels, des troubadours, des bardes... Des centaines de milliers de ces chrétiens ésotériques ont été torturés et brutalement exterminés, comme que soi-disant hérétiques, par la Papauté. La signification plus profonde du Graal n’est pas encore exhaustive car on peut y rajouter encore la légende par laquelle le Graal aurait été, en réalité, constitué par les descendants physiques de Jésus dans certaines lignées royales

Jean 4, 21 : « …Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… L’heure vient - et c’est maintenant – où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Cette attitude libre et confiante ne pourrait être acceptée par les institutions qu’à condition d’avoir le courage de se renouveler en se reposant sur des Chrétiens libres. Etant donné que les velléités de liberté ont été découragées et décimées à tel point que même leurs contenus ne sont que difficilement reconstructibles, l’Eglise s’est coupée elle-même de la Substance de sa tradition spirituelle, et doit lentement reconnaître aujourd’hui une sorte de « vide ». Puisque des nouvelles propositions, parfois douteuses, et provenant d’autres cultures, sont disponibles, qui tentent de combler ce vide, les Eglises sont é présent également à la recherche des sources perdues de leurs pratiques spirituelles.

Le fameux Abbé Joachim di Fiore (vers 1100) a parlé du Temps du Père et de la religion « législative » de l’Ancien Testament, et du Temps du Fils, avec pour intermédiaire, les Eglises. Il a prophétisé aussi la venue d’un Troisième Age, « L’Age du Saint Esprit », (titre de son livre, aux éditions Turm), où les êtres humains établiraient eux-mêmes leur relation individuelle avec Dieu. Ces prophéties, dont nous pouvons reconnaître de plus en plus le bien-fondé et la signification, ont été utilisées par les plus divers horizons, depuis Luther, en passant par Marx, - jusqu’à Hitler, où elles ont été exploitées à mauvais escient. Il reste cependant que l' image fondamentale de cette prophétie a un sens.

Cet endroit dans le texte est également indiqué pour différencier les pratiques d’une spiritualité « de l’Esprit » de celle des pratiques spiritistes. « Etre investi du Saint Esprit », ce qui, dans le cas idéal, est une ouverture consciente, passe par l’être intérieur. L’hypnose ou les états de transe extatiques, la possession par les esprits (de morts ou d’autres) n’est pas pareille, ni l’exorcisme d’esprits. Ces expériences peuvent s’avérer exténuantes pour les participants ou les personnes qui en sont affectées. Dans le cas de la grâce de l’Esprit, la conscience est mise à contribution, elle est étendue, expansée, agrandie, et des perceptions extraordinaires peuvent se produire, mais consciemment et sans perte de mémoire.

L’œuvre de l’Esprit Saint serait donc en même temps compatible avec le silence méditatif, qui manque presque toujours dans les Eglises occidentales, et aussi avec les tentatives d’une communication améliorée, comme celles qui ont été par exemple développées en Occident, notamment en Amérique.

Si le silence et la communication, ou leurs contenus, étaient reliés ensemble, il serait particulièrement facile de reconnaître la volonté du Christ, respectivement de l’Esprit Saint. Il représente souvent un troisième chemin alternatif, au-delà de l’Orient ou de l’Occident et de leurs extrêmes, mais seulement si la recherche n’est pas égoïste ou dépourvue d’éthique. On ne peut imaginer le Christ qu’en conjonction avec une modestie, une étique et le sens plus étendu de l’Histoire du Salut qu’il a léguée à l’Humanité.

Le Saint Esprit ne peut pas non plus être complètement détaché du Christ et de son œuvre. Le Christ lui attribuait la capacité de faire en sorte que ses disciples « se souviennent de tout ce que j’ai dit ». Il leur a également dit « j’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas encore les comprendre. Mais lorsque cet esprit viendra, l’Esprit de Vérité, il vous guidera dans la Vérité ».

Quelle que soit la direction que prenne la vérité, elle pourrait s’allier avec l’Esprit Saint et toutes les forces qui tentent de sauver la Terre.

Dans les enseignements du Christ, il y a l’Homme avec sa subjectivité, mais pas avec une relativisation telle qu’elle ne laisserait plus de place aux considérations philosophiques contemporaines, ni aux vérités objectives.

*) Symbol du Graal

Question :
Qu’est-ce qui s’est déjà développé en moi avec l’aide de Dieu et qu’est-ce qui me vient de Dieu aujourd’hui?

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Une image de Jésus

Pour ceux qui voudraient avoir une idée à quoi ressemblait Jésus, nous aimerions les référer, à la fin de ces chapitres sur les Evangiles, à l’image qui pourrait être considérée comme la plus véridique, bien qu’il n’existe aucune image reconnue. Il s’agit de « La seule image véridique de Notre Sauveur » que vous pouvez obtenir à travers l’éditeur Lorber. Selon la tradition, l’image a été gravée, sur ordre de l’empereur Tibère, sur une émeraude, plus tard en possession du trésor de Constantinople, qui fut remise par le Sultan des Turcs au Pape Innocent VIII comme rançon pour son frère. En relation avec cette image, voici une description par Publius Lentulus, en cette époque gouverneur en Judée, pour le sénat et le peuple romain :

« Il apparut, en ces temps, un homme très vertueux du nom de Jésus Christ, qui vit encore parmi nous et qui est considéré par les païens comme un prophète de la Vérité, et qui est appelé par ses disciples Fils de Dieu. Il ressuscite des morts et guérit toutes sortes de maladies. De stature moyenne et très noble, de manière à ce que ceux qui le voient l’aiment et le craignent. La couleur de ses cheveux est comme celle d’une noisette très mûre, séparés par une raie au milieu, selon l’usage des Nazaréens, lisses jusqu’aux oreilles, et depuis là, de type plus oriental, sa chevelure, légèrement ondulée, atteint ses épaules. Son front est haut et lisse, son visage sans taches ni rides, beau et agréablement rose. Le nez et la bouche sont bien formés, la barbe peu fournie et pas très longue, de la même couleur que les cheveux. Ses yeux sont bleu foncé, clairs et vifs. Son corps est bien proportionné et ferme, tout comme ses mains et ses bras. Dans la réprimande, il instille la crainte, dans les exhortations il est agréable et avenant, ses propos sont mesurés, sages et modestes, mais beaucoup l’ont vu pleurer. Un homme qui surpasse en beauté les enfants des hommes ».

Image dans le texte allemand – avec la permission de l’édition de 1992.

Concernant l’empreinte du corps de Jésus sur le linceul de Turin, voir sous chapitre « Crucifixion et mise au tombeau ». Depuis 1979, le « voile » de Manoppello a été examiné scientifiquement par le Prof. Dr. Heinrich Pfeiffer et Sœur Blandina Paschalis Schlömer. Contrairement au linceul de Turin, on n’y voit que l’empreinte du visage, à la différence que les yeux sont ouverts. http://voltosanto.com.
La réalisation de cette empreinte du visage n’est pas explicable scientifiquement. Il est par exemple impossible de peindre sur cette soie spéciale tissée à partir de coquillages. Autre fait étrange : les deux visages sont parfaitement superposables (voir Jn 20 :5-7. Ces images ont une valeur artistique et ont contribué à forger l’image de Jésus à travers les premiers siècles. Sur le voile, qui était roulé, on voit le visage ovale du gisant, depuis l’avant, avec ses cheveux. Il existe des ressemblances avec l’image mentionnée auparavant, qui montre Jésus sur le côté.

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Partie 2 L'apocalypse

La Révélation de Saint Jean

Lorsqu’on médite sur l’Evangile de Saint Jean, on peut reconnaître qu’il s’agit pour l’essentiel d’une méditation rétrospective de l’Evangéliste lui-même, par rapport à son vécu.

Il en va autrement dans la Révélation, basée sur des visions, où il est évident qu’elle n’est pas du même ordre. Il ne s’agit pas non plus de séquences intellectuelles par rapport à un vécu extérieur projeté dans l’avenir. La trame de ces visions démontre qu’elles proviennent d’un plan supérieur, différent de ceux qui peuvent former des images personnelles imaginatives. Un mélange du personnel et du transpersonnel n’est pas reconnaissable. Par ailleurs, la source des visions est citée clairement, dès le début : « Révélation de Jésus Christ. Dieu la lui donna pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt ; Il envoya son Ange pour la faire connaître à Jean, son serviteur… »

Les Théologies évangéliques modernes ne sont généralement pas particulièrement intéressées par cette œuvre apocalyptique. Elles ne peuvent pas la déchiffrer au moyen de leurs approches « externes », ou seulement de manière fragmentaire, car elles ne peuvent pas déduire, à partir de leurs propres expériences, la méthodologie de son origine et la symbolique qu’il représente. Dans l’Eglise Catholique, il existe quelques idées sur l’apocalypse, mais là aussi, les personnes la lisent très peu. Elle est trop éloignée des préoccupations des personnes et des Eglises actuelles. Les Eglises libérales et les sectes, par contre, se réfèrent directement à l’Apocalypse*. Mais elles la lisent en utilisant une approche intellectuelle-mentale, une méthode insuffisante également, ils extraient par-ci, par-là, une catastrophe majeure, et se considèrent en général comme les Elus ou du moins faisant partie de ces derniers (*Apocalypse vient du mot Grec qui veut dire révéler ce qui est occulte, et non pas catastrophe).

Dans le chapitre sur la Pentecôte, nous avons déjà abordé le sujet de l’œuvre de Jésus dans son entourage, en faveur du développement de l’humanité dans son ensemble.

Si, après les Evangiles, on travaille de la même manière intégrale et inclusive, avec la Révélation de St Jean, on y découvre des surprises qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans les écrits.

La Révélation possède ainsi une séquence intérieure, qui ressemble au parcours de vie de Jésus, mais il est clairement question, ici du développement de l’humanité, de la Terre et du Cosmos. Même un travail mystique intériorisé ne fait que confirmer qu’il ne s’agit pas d’images de soutien ni d’initiation de l’individu, même si elles peuvent aider l’individu, au vu des parallèles aux Evangiles. La véritable portée de l’apocalypse est l’expansion de la conscience « archaïque » de l’humanité, par rapport aux événements ayant eu lieu il y a 2000 ans en relation avec Jésus Christ, et de les transposer aux événements actuels, au développement de l’humanité et de la Terre, sur fond cosmique. C’est l’aspect universel du Christ qui ressort avant tout, en cette nouvelle ère, plutôt que son aspect « Fils de l’Homme ». Vu sous cet angle, on pourrait faire quelques déductions, par rapport aux événements d’il y a 2000 ans.

Mais la Révélation possède une complexité infiniment plus grande que les descriptions dans les Evangiles. Elle n’est pas une simple projection de ce que Jean a vécu durant la vie de Jésus et son application aux événements du monde.

La Révélation décrit dans sa trame « élémentaire » des événements qui se produisent en diverses dimensions ou domaines de l’être. Il n’est donc pas possible de lui appliquer des raisonnements à linéarité temporelle. Déjà par là, des éventuelles parallèles à des événements historiques doivent particulièrement induire en erreur.

Un autre point de vue que nous mentionnerons est celui de R. Steiner, qui voit les futurs états de conscience de l’humanité, tels qu’ils ont été vus par Jean, comme en partie une anticipation, applicable à certains élèves spirituels du présent. R. Steiner, lire « L’apocalypse de Jean », cycle de conférences 1908.

Dans le sens de Otto Hanisch, fondateur du mouvement Mazdanéen orienté sur Zarathoustra/Zoroastre, Oberdörffer a trouvé des correspondances quant au développement de l’être humain, entre autres, le développement neurologique. « L’apocalypse », Mouvement Mazdanéen, Gablonzer Strasse 7, D – 76185 Karslruhe.

Artur Schult a tenté de faire une interprétation ésotérique, chapitre par chapitre dans ses ouvrages : « La Révélation de Jean en tant que révélation du Christ Cosmique » et « Devenir des Mondes et Apocalypse de Jean ». Ce sont quelques approches, par rapport auxquelles on pourrait encore faire de nombreux commentaires et annotations.

Ici encore une remarque aux prophéties plus vieilles: mélanger l'apocalypse de Johannes avec la prophetie de l`Ancien Testament, c'est d'une maigre utilité. Il y a plusieurs images semblables.Mais les déclarations des vieux prophètes dussent être comparées tout d'abord avec des tables chronologiques des événements historiques avant Jésus Christ. Il se manifeste, que ces prophètes ont parlé presque toujours des époques anciennes: par exemple la captivité babylonienne et le retour des juifs, les guerres consécutives dans le pays, et une victoire des juifs; aussi de la venue du Messie (ou le Christ: consultez le chapitre sur l' Ancien Testament). Peu de places attire l'attention sur notre temps ou sur la Révélation, par exemple Jesaja 24; 25; 27; 66:15; Daniel 7:9-28.

Dans la Rév. de Jean 5:6 une vision théologique (chrétienne) fondamentale est élaborée: l’agneau qui a été tué se tient debout malgré tout, devant le trône de Dieu. Dans une vision religieuse, l’Eglise a été considérée comme le premier lieu où s’applique ce qui est Nouveau. Sinon, les théologiens voient la Révélation de Jean dans le contexte de la fin des temps (eschatologique) et de la confiance en un „Royaume de Dieu" qui vient, surtout en lien avec les paroles de Jésus durant son ministère. Ce que Dieu a commencé avec Jésus est encore inaccompli et doit se déployer jusqu’à son aboutissement; voir Philippiens 1:6. La promesse de l’avènement d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre (Jean 21) était déjà présente avec la crucifixion et la Résurrection de Jésus – et on y voyait un développement continuel. La Révélation de Jean évoque une mutation d’une portée incroyable, malgré toute sa symbolique. La prétendue contradiction entre quelque chose qui existe déjà et une réalisation ultérieure ne se résoudra que lorsque la conscience comprendra, à travers la méditation, ne serait-ce qu’à un certain degré, ce que Jésus veut dire en répétant plusieurs fois (Rév. 4 et 5) „Le temps vient et il est déjà là...". Cela signifie qu’au niveau plus spirituel quelque chose de réel existe déjà, qui se matérialisera plus tard sur le plan visible, à une époque ultérieure.

Complémentaire en anglais ou allemand: L'Apocalypse
 de Matth. 24-25

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Usage des prophéties

Nous aimerions insérer en cet endroit quelques pensées sur l’usage des prophéties, pas seulement par rapport à la Révélation de Saint Jean, mais aussi pour d’autres textes « apocalyptiques » de la littérature apocryphe des premiers siècles, jusqu’aux visions apocalyptiques plus récentes d’autres clairvoyants, généralement à caractère « mixte », ou d’autres prédictions individuelles diverses. Les chemins originaux de la Révélation en tant que telle doivent obligatoirement faire partie de l’étude, de la même manière que l’embryon traverse certains stades avant de devenir un être humain, ou certains mystiques traverses certaines étapes durant leur développement. La manière dont sont censées se dérouler ces progressions ne sont pas fixées pour autant, d’autant plus en étant conscient que les plus petits événements contiennent des enseignements, et que si l’on garde cela à l’esprit, on peut éviter les grosses semonces, ou bien si des catastrophes majeures doivent se produire, c’est entre les mains de l’humanité. Celui qui examine les événements extérieurs du monde, indépendamment des prophètes, pourra reconnaître certaines lois à une échelle plus vaste, peu importe que ce soit au niveau de l’individu ou en rapport avec l’humanité entière.

Les détails moins fondamentaux ne faisant pas partie des visions originales, sont des programmes spirituels qui ont grandi sur la base du passé, de telle manière qu’on peut y déduire le déroulement probable de certains événements, qui laissent des choix de plus en plus limités et étroits dans le temps et dans l’espace, pour finalement « se condenser», si rien ne s’y oppose. Mais si les efforts des Hommes modifient les programmes spirituels, soit dans l’individuel ou dans les groupes, alors les détails changeront également dans le futur, dans la mesure où ils dépassent les représentations des images originales présentées dans de la Révélation. C’est pour cela que les visions changent au fur et à mesure de notre histoire. C’est valable particulièrement pour les visions de ceux qui n’ont pas la portée de quelqu’un comme Saint Jean : leurs visions peuvent être dépassées en très peu de temps. Mais l’humanité possédant une grande inertie et étant ce qu’elle est, la « marge » et la « tolérance » sont limitées.

Les clairvoyants peuvent reconnaître de vagues impulsions, qui sont parfois les plus correctes, ou bien ils distinguent des possibilités sous forme symbolique, ou encore, ils voient des scènes « physiques » exactes, aux détails desquelles leur subconscient contribue parfois, parce que ces détails ne sont pas figés. Cela peut aussi prendre l’allure de projections du passé dirigées vers le futur ou d’autres expériences trompeuses de cet ordre, sans compter les fausses interprétations.

D’autres contradictions dans ce genre de « visions du futur » reflètent en apparence des scénarios d’avenir figés et en partie contradictoires (*voir la fin du chapitre sur les derniers sept fléaux). La Révélation nous présente des possibilités réelles, qui s’expriment par la psyché, qui peuvent se réaliser dans la trame de la réalité matérielle sur Terre, mais qui ne sont pas encore décidées et auxquelles ont contribué diverses imaginations de l’Homme. Chaque individu prend part et contribue à ce processus décisionnel en tissant la toile du destin de l’humanité par rapport à l’avenir, consciemment ou inconsciemment.

D’une part, la Terre est un organisme « sentient » (qui ressent) et libre, et personne ne peut dire comment Dieu exprimera cette partie de Son être et de Sa création. D’autre part, l’Homme est également libre en ce qui concerne sa part du programme. Libre de se décider pour des solutions toujours plus performantes, tout comme ses cellules sont libres à l’intérieur d’un schéma donné, qui n’est pas régi ni dicté par la conscience humaine directement, mais qu’il peut influencer par ses pensées et sa vision de la vie.

Pour résumer : les pensées, les prières, l’amour et la confiance en Dieu, les actes rédempteurs et la grâce ont contribué, et continuent à contribuer, bien davantage au devenir que des attitudes fanatiques ou fatalistes.

Les visions de certains mystiques, d’après lesquels, sur les plans les plus élevés, au-delà du temps et de l’espace, toutes les possibilités sont déjà présentes, et la perception plus terrestre, selon laquelle il s’agit de tendre vers, et de rechercher, les décisions justes, sont toutes deux correctes, indépendamment l’une de l’autre. De les opposer ne correspond pas aux dimensions si différentes de chacune d’elles et rend les conclusions erronées.

Ici encore une remarque aux prophéties plus vieilles: mélanger l'apocalypse de Johannes avec la prophetie de l`Ancien Testament, c'est d'une maigre utilité. Il y a plusieurs images semblables.Mais les déclarations des vieux prophètes dussent être comparées tout d'abord avec des tables chronologiques des événements historiques avant Jésus Christ. Il se manifeste, que ces prophètes ont parlé presque toujours des époques anciennes: par exemple la captivité babylonienne et le retour des juifs, les guerres consécutives dans le pays, et une victoire des juifs; aussi de la venue du Messie (ou le Christ: consultez le chapitre sur l' Ancien Testament). Peu de places attire l'attention sur notre temps ou sur la Révélation, par exemple Jesaja 24; 25; 27; 66:15; Daniel 7:9-28.

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Vers les contenus de l’apocalypse de Jean: « Les sept Eglises »

Dans la Révélation, 1er chapitre, Jean décrit la première vision christique après l’Ascension. « Je me retournai pour regarder la voix qui me parlait », ou plus clairement dans le chapitre 4 : « …Monte ici, que je te montre ce qui doit arriver par la suite. A l’instant, je tombai en extase ». Nous voyons que ce n’est pas le Christ qui descend vers Jean, mais que c’est ce dernier qui « accède » temporairement à ce niveau de conscience, à partir duquel le Christ lui parle. Ce point est important et il n’est pas symbolique. « Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant ; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant la clef de la Mort et de l’Hadès », voici comment le Christ, uni à Dieu, s’adresse à Jean. Il cite ainsi le thème à variations, qui parcourt l’apocalypse comme un fil d’Ariane : la pénétration des diverses dimensions de la vie restées obscures, pas à travers n’importe quelle lumière, mais à travers la « véritable Lumière », donc celle du Christ, dans le sens de l’Evangile de Saint Jean. Tout est répété, au début, dans le contexte des prophéties renouvelées d’un « Retour du Christ dans les Nuages ».

Le Christ se présente sous forme d’image, dans sa qualité de centre des « sept Eglises en Asie », qui apporte la lumière et le discernement. « Vêtus d’un vêtement qui allait jusqu’aux pieds », c’est-à-dire que son esprit pénètre tout, y inclus la volonté, qui s’exprime dans les pieds. « Sa poitrine était ceinte d’un ceinturon en or » ; l’amour du cœur est lié à la sagesse. « Sa tête et ses cheveux étaient blancs… » : à travers la connexion à l’amour, la tête rayonne ; « et ses yeux étaient tels des flammes de feu » : ses yeux éclairent le monde ; « ses jambes brillaient comme du minerai d’or » : ses pas ont également une action purifiante à l’extérieur ; « et sa voix était comme le mugissement des flots » : dans sa voix, l’esprit vibre également. « Dans sa droite, il tenait sept étoiles » : il rassemble toutes les forces, tous les caractères avec la Droite, qui symbolise le futur, et ils le suivirent ; « et de sa bouche sortait une épée très aiguisée, dont la lame avait deux tranchants » : il apporte le véritable discernement et la différenciation.
Cette vision apparaît en analogie à la vision de Jean Baptiste au début de l’Evangile de Jean, avec la colombe du véritable Esprit. Les sept collectivités correspondent à la vocation des disciples. P.ex. Jean 1, Matth 4, 18-22.

Les « sept Eglises » existent réellement (Rév. 2-3) et elles personnifient divers problèmes culturels, des qualités et des possibilités, que le Christ décrit à travers la lettre écrite par ses Anges. Les « anges » semblent faire allusion aux dirigeants de ces communautés, les lettres ne concernent rien de surnaturel, et on part certainement aussi du principe qu’un Ange veillait sur chacune de ces Eglises. Le terme d’ange peut en outre se référer au fait que les communautés chrétiennes dans les sept villes sont également suppléantes pour les forces qu’elles représentent.

Comme le suggèrent les courants rosicruciens, théosophiques et anthroposophiques, on peut partir du principe que les sept Eglises représentent sept cultures. On les décrit successivement. Les transformations de la culture occidentale vers une culture émergente plus bienveillante est identifié avec un changement de la 5ème vers la 6ème ou bien de la 6ème vers la 7ème communauté. Parfois, on tente de faire une parallèle avec l’Age du Verseau, qui devrait commencer vers 1961, ou 2000 ou 2242, selon diverses versions du New Age ou astrologiques, mais qui, selon R. Steiner, déploierait sa vraie activité vers 3500 seulement. On y inclut parfois des sous-cycles de 300 à 400 ans, et même si des réalités sous-tendent les cycles cosmiques, on oublie certains éléments.

L’apocalypse, de par son caractère, n’est pas axée sur l’éternel retour des mêmes 12 cycles astrologiques. L’image d’une spirale, où tout tend vers un développement à des niveaux toujours plus élevés, serait déjà plus appropriée. Dans l’Apocalypse, les « sauts quantiques » de l’humanité et de la Terre ne peuvent pas se concevoir uniquement sur la base de la rotation de la terre et des précessions de l’axe terrestre et de circonstances spirituelles les accompagnant. Si l’on observe le fil de l’histoire, on remarque une accélération des développements, comme si on y discernait l’intervention d’une manifestation supérieure. Fixés à des cycles, les changements apocalyptiques présupposeraient un cycle plus vaste qui les englobe.

Si on y inclut des recherches concernant des changements au niveau cosmique dans l’histoire ancienne, telles que des calendriers, des artefacts archéologiques, des écrits, des mythes, selon H.J. Andersen et autres, des recherches qui n’ont pas reçu l’attention qu’elles méritent, on s’aperçoit alors que les « mécaniques célestes » et les rythmes temporels ne sont pas constants. Ils peuvent apparemment être invalidés ou changés lors de revirements majeurs. Il resterait alors encore une signification plus réduite que celle de nos cinq collectivités : les théosophes etc. y ont vu la culture de l’Inde, de la Perse, de l’Egypte et de la Chaldée, de la Grèce et de Rome, etc., ainsi que la culture occidentale.

Complément: « La compréhension de l’Apocalypse » (tiré des œuvres intitulées « les écrits de l’archange Raphaël », d’Hélène Möller, 1884-1969, éditeur Radona, Am Buchstein 14-15, D-61250 Usingen - en allemand/ anglais) relationne les 7 Eglises avec des périodes de développement de l’Eglise, plutôt indépendantes des cycles cosmiques :
33-333 a.C : disputes concernant l’observation des instructions de Jésus…
333-633 a.C : problèmes et fidélité de l’Eglise des premiers temps
633-933 a.C : illumination par l’Ecriture…
933-1233 a.C : dangers par « la vanité, le faste et la somptuosité, la cupidité, la volupté» dans l’Eglise (note : c’est dans cette période que s’insèrent les implications guerrières et inquisitrices de l’Eglise).
1233-1533 a.C : « impureté et égoïsme dans l’Eglise », suivi du « détournement en masse de l’Eglise » (note : les Eglises catholiques et Evangéliques sont reconnues comme étant les « deux témoins » mentionnés dans l’Apocalypse 11, respectivement des partenaires en concordance)
1533-1833 a.C : Chrétienté extériorisée (note : c’est à cette époque que surgirent le rationalisme et les sciences mécanistiques plus anciennes)
1833-2000 a.C : l’indifférence des masses concernant l’Eglise et Dieu (par la suite, le livre mentionné se dirige vers le grand changement avec le proche retour du Christ, comme il est décrit dans la suite de la Révélation de Jean. Ceci a été interprété comme un événement cosmique, dans lequel prévaut le vieux scénario avec de grandes guerres des non croyants. « La prière des Peuples à Dieu » pourrait en changer le cours et tout particulièrement, que les véritables croyants s’inspirent de Dieu et aspirent à être élevés en Sa présence.

Par rapport aux prochaines étapes de la Révélation, les Communautés-Eglises  représentent des conjonctures qui peuvent encore être comprises et saisies purement par les forces de la conscience extérieure.

 

Les 7 Communautés et les Eglises actuelles
(les pages allemande et anglaise contiennent d’autres extraits de la Révélation de Saint Jean 1 - 3)

a.) Les sept Eglises en Asie Mineure

Tableau

Eglise ancienne
Christ parle en tant que:
Reconnaissance
Admonestation
Récompense pour ceux qui se dépassent :
Ephèse « Celui qui tient les 7 étoiles en sa droite et qui marche au milieu des 7 candélabres d’or » Labeurs, constance, patience, ne peut pas souffrir **** les méchants, (probablement la doctrine des Nicolaïtes) a reconnu les faux apôtres,as souffert au nom du Christ, sans se lasser.  A perdu l’amour d’antan, doit se repentir et reprendre sa conduite première, sans cela le candélabre de son rang sera changé « ..au vainqueur je ferai manger de l’arbre de vie placé dans le Paradis de Dieu ».
Smyrne «Le Premier et le Dernier, celui qui fut mort et qui a repris vie » Pauvreté alors qu’elle est riche ; diffamée par ceux qui usurpent le titre de Juifs qui sont plutôt une synagogue de Satan « Ne crains pas les souffrances qui t’attendent ! le Diable va jeter les vôtres en prison pour vous tenter et vous aurez dix jours d’épreuve » « Reste fidèle jusqu’à la mort, et te donnerai la couronne de vie. Le vainqueur n’a rien craindre de la seconde mort ».
Pergame «Celui qui possède l’épée acérée à double tranchant » « Tu tiens ferme à mon nom, tu n’as pas renié ma foi même aux jours d’Antipas, témoin fidèle qui fut mis à mort chez vous, là où demeure Satan» « tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam » ; idolâtrie, prostitution, quelques Nicolaïtes. « Repens-toi sinon je viendrai à toi pour combattre ces gens avec l’épée de ma bouche » « Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, et lui donnerai aussi un caillou blanc, un caillou portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit ».
Thyatire «Fils de Dieu dont les yeux sont comme une flamme ardente et les pieds pareils à de l’airain précieux » «  Je connais ta conduite : ton amour, ta foi, ton dévouement, ta constance, qui vont sans cesse en se multipliant» …tolère Jézabel, prophétesse qui égare mes serviteurs ; idolâtrie et prostitution dans le Temple ; « je vais la jeter sur un lit de douleurs et ses compagnons de prostitution dans une épreuve terrible, s’ils ne se repentent de leur conduite, Et ses enfants, je vais les frapper de mort ; je vous paierai chacun selon vos œuvres. Tenez-ferme jusqu’à mon retour» « Le vainqueur, celui qui restera fidèle à mon service jusqu’à la fin, je lui donnerai pouvoir sur les nations : c’est avec un sceptre de fer qu’il les mènera comme on fracasse des vases d’argile. Je lui donnerai l’Etoile du matin ».
Sardes « Celui qui possède les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles» « Je connais ta conduite. Quelques-uns des tiens n’ont pas souillé leurs vêtements, ils m’ accompagneront en blanc, car ils en sont dignes» «  Tu passes pour vivant mais tu es mort. Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante ». Se repentir et se rappeler comment on a accueilli la parole. « Je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure… » « Le vainqueur sera donc revêtu de blanc, et son nom, je ne l’effacerai pas du livre de vie, mais j’en témoignerai devant mon Père et devant ses Anges».
Philadelphie « Le Saint, le Vrai, celui qui détient la clef de David : s’il ouvre, nul ne fermera, et s’il ferme, nul n’ouvrira» « Tu as gardé ma parole sans renier mon nom. Je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre ». « je forcerai ceux de la synagogue de Satan – ils usurpent la qualité de Juifs, les menteurs, à venir se prosterner devant tes pieds, à reconnaître que je t’ai aimé . Puisque tu as gardé ma consigne de constance, je te garderai de l’heure de l’épreuve» « Tiens ferme ce que tu as, pour que nul ne ravisse ta couronne » « Le vainqueur, je le ferai colonne dans le temple de mon Dieu ; il n’en sortira plus jamais et je graverai sur lui le nom de mon Dieu et de la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel, et le nom nouveau que je porte ».
Laodicée « L’Amen, le Témoin fidèle et vrai, le Principe de la création de Dieu » « (Je connais ta conduite)»

sans remarques de confirmation positive.

«  Tu n’es ni froid ni chaud ; te voilà tiède…***** Je vais te vomir de ma bouche.» « c’est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! Aussi, suis mon conseil : achète chez moi de l’or purifié au feu pour t’enrichir, des habits blancs pour t’en revêtir et cacher la honte de ta nudité ; un collyre pour t’en oindre les yeux et recouvrer la vue » « Ceux que j’aime, je les semonce et les corrige ». « Un peu d’ardeur et repens-toi ! Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper. Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône, comme moi-même, après ma victoire, j’ai siégé avec mon Père sur son trône. ».

**** traduction plus courante « haïssais » et « haïr ». (Le Christ ne hait personne !) voir épître aux Ephésiens de Paul, 4-6. ***** Tiède ne signifie pas une position autre, mais l’absence d’une prise de position claire.

Déjà le fait que le Christ s’adresse à chacune des Eglises différemment signifie qu’elles avaient chacune d’autres choses à apprendre, même dans le positif.
 

b.) Eglises actuelles

Les sept Communautés / Eglises anciennes existaient réellement. Dans le texte principal des CheminsduChrist.net, nous attirons l’attention sur une signification plus généralisée, par rapport aux différentes cultures et groupes d’êtres humains. Il est également intéressant d’examiner si on retrouve, au sein de nos Eglises actuelles, des tendances intérieures et des organisations chrétiennes, des différences ressemblant à celles des 7 Eglises citées. Afin de ne pas participer à une schématisation qui mènerait à des conclusions sommaires et trop rapides, de telles parallèles ne sont pas nommées ici. Les pages sur les différentes Eglises sont décrites à part, de manière à arriver à ses propres conclusions sur la base d’une réflexion personnelle. Qu’il soit clairement dit qu’aucune Eglise n’est jugée ou condamnée. Mais il pourrait se dégager de ces comparaisons de manière plus claire l’éventuel sens caché d’un œcuménisme, d’une « unité au sein de la pluralité », en y retrouvant des correspondances fondamentales comme celles des « sept sons », etc.

Tableau

Tendances actuelles des Eglises *
Points forts
Qu’est-ce qui attend les futurs intéressés ?
Eglises Syrienne-orthodoxe et certains disciples du Christianisme ancien Celte, arménien ; Eglises arménienne ; Eglise égyptienne, copte et éthiopienne;

Eglise orthodoxe grecque, russe et serbe

(&branches chrétiennes d’Arius, exterminées)

"Eglise de Thomas" en Inde ; Eglise népalaise;...

Foi profonde – souvent un zèle spirituel prononcé chez les moines, nonnes, etc. Constance; tenir bon.

Une relent d’origine, parfois crypte sous l’église, vestige d’anciennes traditions ésotériques. Enseignement de sagesse (Marie, Sophia).

Souvent de beaux rites, mais sévères et traditionnels, p.ex durée de 3 heures, debout (sauf Eglise de Thomas). Peu d’adaptation à la recherche pluraliste de la jeunesse moderne, peu d’attrait pour ceux qui sont immergés dans un entourage athéiste au penser résolument laïc, et qui restent souvent en marge de l’Eglise.

Chez certaines de ces Eglises, le communisme et ses excès ont créé des limitations ; les préférences nationales ont fomenté des dissentions envers d’autres Eglises et peuples ou ont créé des inimitiés.

Eglises libérales (indépendantes), Evangéliques, Pentecôtistes, Quakers

Autres collectivités, taxées parfois de « sectes » sous des prétextes douteux: adventistes, nouvelle Eglise apostolique, Mormons, etc.

Simplicité, sans compromis par rapport à leur propre croyance et à leur morale. Cette relation non compliquée avec Jésus Christ permet aux intéressés d’accéder directement à Sa force : nombreuses expériences de foi, prières exaucées, guérisons spirituelles, etc.

Etude biblique intense sans explications du chemin par rapport à des passages peu compréhensibles. Soutien mutuel des membres de la communauté. Ce n’est pas une chrétienté « du dimanche » ou pire encore, seulement « de Noël ».

 

A part l’affermissement de la foi, pas de méthodes directes de préparation spirituelle ou aux expériences de la foi. Généralement, pas assez de silence ou des méthodes basées sur le silence, telle la méditation (cela manque également dans d’autres Eglises…).

La morale stricte qui entoure les relations entre les êtres, malgré ses bonnes intentions, est souvent constituée de prohibitions sans être assortie de guidance, p.ex. concernant les amitiés et relations et comment les traiter de nos jours.

Volonté partiellement limitée, dans le sens de ne pas s’écarter et aller au-delà du spectre de ses propres conventions.

Souvent l’attitude que ce qui est bon pour nous l’est aussi pour les autres, d’où tendance au missionnariat.

Tendance trop marquée à se considérer parmi les Elus (surtout la Nouvelle Eglise Apostolique etc.) Parfois captée au profit de la Politique, contre sa propre volonté.

Majorité des Eglises Protestantes et Evangéliques
 
 

& Eglises progressives et Ouvertes, etc.

P.ex. La Bible en tant que source de la Foi, dans l’esprit où Martin Luther l’a utilisée

Nombreux services sociaux. Ouverture de la foi et prise en compte dans les décisions politiques, réflexion personnelle, également à l’extérieur de thèmes moraux. Ouverture pour une relation œcuménique entre Eglises.

L’étude théologique historique critique prend souvent l’apparence de la croyance en la pluralité, et pourtant, dans les séminaires sur la prédication, on enseigne à prêcher au peuple de l’Eglise. Des voies pour l’approfondissement de la foi sont recherchées par certains, mais rarement proposées.

Superficialité et adaptation à la société sont très répandues, jusque dans les manifestations ecclésiastiques. Parfois les Eglises ont même elles-mêmes contribué à des développements problématiques dans la société, (p.ex. le « salut par le travail » le « faire », dans le Calvinisme, et la compétitivité.

Catholicisme de gauche, théologie féministe, théories de libération des pays en voie de développement Très proche de la vie, orientation chrétienne motivant un engagement vers le droit de l’Homme et la protection sociale, etc. Efforts intérieurs aux Eglises pour trouver un rôle adéquat spirituel et humain, pour les Femmes.

Depuis quelque temps, ouverture minimale pour les chemins d’expériences mystiques.

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Chez certains, foi superficielle. Parfois limitation à des „poids et mesures" psychologiques ou sociales (valable pour tous, y inclus les humanistes).

A l’intérieur de la théologie féministe, parfois une foi inspirée d’anciens cultes dont on n’a pas toujours vérifié dans quelle mesure ils sont compatibles avec le Christianisme.

Tradition Catholique

& aspirations catholiques plus sévères p.ex. concernant les prophéties mariales et la mystique

Maintien de ce qui avait été transmis en foi et en rite. Au sein de la vénération de Marie et autres traditions, éléments qui manquent à d’autres Eglises. Beaucoup de travail caritatif et responsabilité sociale, mondialement.

En partie, frein contre la décadence éthique généralisée de la société. Certaines amorces pour la transmission de méthodes (exercices, formes simples de méditations) pour une partie des membres de l’Eglise.

Chez les mystiques, qui apparaissent plus nombreux dans cette Eglise, revécu de mystères en relation avec la crucifixion de Jésus

(le fameux théologien Rahner a reconnu que l’Eglise du Futur devrait „soigner" dans le sens d’incorporer la mystique)

Grande importance vis-à-vis de dogmes et de la forme de gestion de l’Eglise, au lieu de la sensibilité et la compréhension des enseignements et leur application à la société et aux Hommes plus indépendants d’aujourd’hui. Moralement, surtout des commandements et des interdictions. Peu de recherche pour adapter le langage de l’Eglise aux temps modernes pour maintenir et transmettre la Foi de manière vivante.

La fonction « frein » morale n’atteint pas une réelle transformation ni un renouveau. Le travail commencé, par rapport à l’Inquisition et aux pratiques guerrières envahissantes et à la collaboration de certains régimes est difficile.

Enseignement de la seule validité totale de la propre Eglise.

Même les mystiques étaient tout juste tolérés, au lieu de reconnaître pleinement leur valeur d’éclaireurs dans le meilleur sens du terme.

Communautés du Christ et Christologie de Rudolf Steiner, Rosicruciens chrétiens;

Communautés particulières telles que les mouvements Néo- Révélationnistes****;

Autre tendances, notamment basées sur les enseignements du Prof. J. J. Hurtak

De telles approches au Christ sont apparentées avec des tendances d’une chrétienté de l’expérience, parfois éradiquée par la persécution*** p.ex. basés sur l’Evangile de Jean, non identique avec le « gnosticisme » (leur absence au sein des Eglises actuelles a mené à de nombreuses manifestation, sujettes à amélioration...)

Divers chemins d’étude pour l’ouverture vers Dieu.

Dans le cas de J.J. Hurtak, entre autres, le travail avec les « Noms Divins de Dieu ».

Dans l’Anthroposophie, p.ex., souvent seulement un « Travail dans l’esprit du Christ » au lieu de l’inclure également directement dans la prière. (la communauté chrétienne inspirée par R. Steiner n’est pas comptée directement comme faisant partie de l’Anthroposophie).

La relation avec le Christ n’est pas aussi clairement reconnaissable dans tous les groupes modernes rosicruciens.

Les groupes Néo-Révélationnistes comme ceux qui bâtissent sur des Ecrits du mystique Jakob Lorber incluent, à part la Bible, surtout des formes de prophétie. Ceux qui voudraient se faire une opinion sur leur sens et leurs problèmes devraient acquérir auparavant des critères de comparaisons valables.****

Certains groupes dont l’organisation est difficile à discerner, en marge du Christianisme, plus proches des mouvements du « New Age ». Certains efforts d’adaptation aux temps nouveaux, au-delà de l’imperfection des sociétés matérialistes, dans un sens apparenté aux prophéties de la Révélation.

Faire ses propres expériences et devenir responsable au lieu de rejeter la faute sur autrui. Tentatives pour un dialogue fructueux entre de multiples tendances diverses.

Distinction parfois floue entre le Christ et d’autres « Christs » et la conscience christique de certaines tendances.

Etant donné qu’il n’existe de vastes concordances entre religions qu’au niveau des questions éthiques, et moins au niveau de la foi elle-même, des différences de cet ordre sont parfois balayées sous le tapis avec un tour de main...

Qu’il y ait besoin, sur Terre, de décisions éthiques entre les forces constructives et destructives est parfois mal compris, parce que Dieu est au-dessus de tout. D’où une tolérance vis-à-vis de manifestations problématiques et un manque de constance éthique en face de difficultés, qui a caractérisé la Chrétienté organisée. Au niveau des mouvements, peu d’engagement en faveur de la société.

*Il serait également possible d’examiner la parenté initiale des Eglises correspondantes avec l’apôtre correspondant. Les différentes personnes reçoivent dans chaque Eglise ce qui les aide à progresser un bout sur le chemin.

**Lorsque vous êtes intéressés par un groupe et que ce dernier :
a) vous laisse la liberté personnelle envers votre famille, vos amis et vos contacts,
b) ne vous mène pas à accomplir des actes ou activités contraires à votre éthique,
c) ne s’efforce pas de vous enlever ce qui vous appartient (à part une contribution ecclésiastique ou un impôt de l’Eglise ou des prestations librement consenties,
d) se réfère à la Bible, au Nouveau Testament, à Jésus Christ dans ce sens,
e) reconnaît qu’elle n’est pas l’unique, la vraie et la seule voie chrétienne,

le terme péjoratif de « secte » n’est pas applicable, peu importe comment se présentent leurs interprétations théologiques, et peu importe quelle valeur est donnée à leurs traditions supplémentaires, qu’on retrouve dans pratiquement toutes les Eglises, sauf éventuellement les Eglises libérales.

*** p.ex. Jean lui-même, Clément d’Alexandrie, Origène, les Pauliniens, Joachim de Fiore, Maître Eckhart, Tauler, Seuse, Nicolas de Kues (Cusanus), Jakob Boehme, Angelus Silesius, Paracelse, Novalis, etc. Ces cercles auront eu leurs propres limitations, comme toutes les Eglises, mais ils font également part du Christianisme dans son ensemble. Les Bogomiles et les Cathares leur étaient en partie apparentées, mais un peu distants du monde.

**** consulter également le chapitre « l’usage des prophéties », qui s’applique aussi aux paroles prophétiques ou semblables, dans le texte principal de CheminsduChrist.net. Tous les groupes Néo-Révélationnistes ne se considèrent pas concurrents aux Eglises, c’est pourquoi ils de demandent pas une sortie de l’Eglise (p.ex. Lorber). D’autres groupes, par contre, sont très critiques des Eglises, parce qu’ils considèrent les grandes Eglises comme leurs persécuteurs d’autrefois.
 
 

c) Œcuménisme : débuts de solutions aux conflits entre Eglises

La totalité des possibilités du Christianisme ne devient visible que lorsqu’on regarde la pluralité œcuménique des Eglises. Ceux dont le plus petit dénominateur commun est la doctrine des grandes Eglises, et qui ne considèrent Chrétiennes qu’elles, privent l’Eglise et les Hommes exactement des stimulations dont elle aurait besoin pour avancer vers le renouveau d’un Christianisme superficiel et « tiède », dans le sens des anciennes Eglises. Il est nécessaire d’apprendre les uns des autres, entre Chrétiens, en conservant chacun nos identités. Une plus grande conscience de l’appartenance, à l’intérieur de la diversité des Eglises, ne veut pas dire qu’il faut tendre vers un Christianisme unique. Le Christ lui-même n’en a pas parlé, dans son adresse aux 7 Eglises en Asie Mineure. Il sait qu’il existe toutes sortes d’Hommes différents. En d’autres endroits, on parle d’un temps où il y aura un berger et un troupeau, mais cela ne veut pas dire qu’au sein du troupeau il ne puisse pas y avoir d’individualités. Le « berger » suprême est le Christ. Il est également le seul qui puisse réussir à opérer correctement une union directe des Eglises. Qui d’autre écouterait-on ? Cela n’empêche pas d’entreprendre des pas dans ce sens. Par la suite, nous examinerons dans notre discussion des points qui sont vus par les dirigeants des grandes Eglises eux-mêmes comme étant les plus difficiles (la plupart des personnes, dans les Eglises ne sont pas très intéressés par le « maintien » d’obstacles).

0. Lors du 2ème Concile du Vatican, en 1962, une certaine ouverture se produisit en faveur de l’œcuménisme, et l’Eglise Catholique reconnut que certains éléments, tels la parole de Dieu, la grâce vivante, l’espoir, l’amour et les dons du Saint Esprit – des éléments visibles et invisibles – existent également en dehors de l’Eglise Catholique et qu’une Salvation et une Sainteté sont également possibles ailleurs. L’Eglise Catholique, néanmoins, continua à se considérer la seule et véritable Eglise à part entière.

1. La séquence ininterrompue nommée « succession apostolique » (héritage/descendance) effectuée par l’imposition des mains depuis les premiers apôtres, et les ordinations des prêtres et des évêques qui vont de pair, est déniée aux Eglises Protestantes par l’Eglise Catholique. C’est l’argument qu’elles utilisent pour prétendre qu’elles ne seraient pas de véritables Eglises sœurs. On oublie trop souvent que certaines Eglises Evangéliques se sont constituées, avec des pressions ou des aides correspondantes de la part des Seigneurs des terres sur lesquelles elles se trouvaient, par des conversions totales ou partielles, d’où il en ressort que parmi les convertis, ont dû figurer en bonne place des prêtres autrefois Catholiques. Ces derniers ont également dû ordonner autrefois d’autres prêtres par des ordinations correspondantes au sein des cultes. L’imposition des mains pour divers actes (guérison, bénédiction…) est bibliquement fondée. Même si on l’interprétait dans le sens Catholique de la manière dont le fait l’Eglise Catholique, à savoir qu’il y doit y avoir une chaîne ininterrompue jusqu’à nos jours, il y aurait toujours la possibilité que l’Eglise Evangélique puisse réintroduire cette imposition des mains, ce qui ne leur ferait pas de mal. Et elles pourraient trouver dans leurs propres rangs ou même à l’extérieur de ceux-ci quelqu’un faisant partie de cette « chaîne ininterrompue », ce qui serait déjà plus difficile à « digérer » pour l’estime de soi des Eglises Evangéliques.

Il y aurait aussi la possibilité de concéder, de part et d’autre, que la relation à l’Esprit Saint du Christ, qui est habituellement transmis par imposition des mains, puisse être reçu par la demande, sans intermédiaire. (Chaque croyant peut le faire, et il existe des personnes qui semblent particulièrement douées pour l’imposition des mains, sans jamais avoir reçu aucune sorte d’ordination, qui plus est, elles sont même plus douées que la plupart des personnes qui ont reçu une ordination). Ensuite, un pasteur pourrait transmettre le Saint Esprit par imposition des mains classique. Cette variante serait probablement difficilement acceptable pour l’estime de soi de l’Eglise Catholique Mais les Eglises Evangéliques ne l’ont pas pratiquée. L’Eglise Catholique pourrait au moins reconnaître cette possibilité et déclarer, de manière plus restrictive qu’il serait impossible de contrôler, par des moyens normaux, que l’Esprit Saint ait vraiment été transmis et qu’il œuvre dans le sens voulu. Et pourtant, cette même Eglise aurait eu en tous temps des êtres exceptionnels sous la main, à qui demander jusqu’à quel point le résultat est valable ou pas, des personnes comme par exemple le Padre Pio, et d’autres. A ceci se rajoute que, pour l’ordination Catholique, il existe une restriction probable. Que se passe-t-il avec une personne initiée et ordonnée de manière conforme, mais qui a perpétré des méfaits en tout genre et qui probablement détruit le travail du Saint Esprit en lui ? Est-elle encore apte à transmettre le Saint Esprit ? Ce sont à nouveau des question auxquelles il est difficile de répondre avec certitude, à moins d’interroger des personnes comme par exemple le Padre Pio.

2. La question sur le rôle de Saint Pierre, donc celui du Pape pour les autres Eglises, est en relation avec le concept d’une unité visible des Eglises Catholiques sous son autorité. Jésus avait demandé à Pierre de mener paître ses brebis et ses agneaux (Jean 21 : Pais mes agneaux ; Pais mes brebis). Jésus n’a ni subordonné, ni attribué ses autres disciples et leurs cercles de disciples à Pierre, il parlait des Chrétiens au sens le plus ample. Nous remarquons que les « 7 Eglises en Asie Mineure », par exemple, étaient sous la guidance de Jean et non pas de Pierre ; d’autres communautés étaient attribuées à la guidance de Paul, etc. La question est donc de savoir que signifie « faire paître », par rapport à un successeur de l’apôtre Pierre, dans les circonstances actuelles. Les représentants des Eglises Orthodoxes ont signalé il y a quelques années qu’ils seraient d’accord pour une papauté « honoraire » du Pape, sans fonction d’autorité directe, telle qu’elle était usuelle dans l’Eglise, où l’Evêque de Rome était le Premier entre ses pairs et reconnu par ces derniers. Même certains théologiens Protestants ont réfléchi à la question. Le Vatican n’a donné aucune réplique. Mais le Pape a déclaré plus tard que les autres Eglises devraient se poser la question du rôle de la papauté à leurs yeux, en vue de l’unité des Eglises, et que de telles réflexions ne feraient de mal à personne. Si les Eglises étaient unies, elles choisiraient également un leader commun, sans doute.

3. La légalisation de l’ordination des femmes pasteurs est un point que les Eglises Protestantes regrettent de ne pas trouver chez l’Eglise Catholique. Il faut cependant noter que les Eglises Orthodoxes et en partie aussi les Anglicanes et certaines Protestantes de plusieurs pays ont des difficultés à aborder cette question. D’autre part, il existe au sein de l’Eglise Catholique la « demande du peuple : nous sommes l’Eglise », qui fait entre autres également cette demande. L’importance de cette question est majeure, mais il n’est pas absolument nécessaire de la mettre en lien avec l’Unité des Eglises. En principe, cette question d’ordination des femmes est une exigence que chaque Eglise devrait résoudre individuellement, en son âme et conscience. Le Vatican devrait au moins ne pas interdire aux Eglises Evangéliques de continuer avec l’ordination des femmes comme par le passé, même si les pôles se rapprochent. Parfois, des pratiques « déviantes ». Bibliquement parlant et en se référant à Paul on ne trouve qu’une fonction traditionnelle différente, entre hommes et femmes d’une communauté. Connaissant l’importance des femmes du temps des disciples, notamment de Marie et des autres femmes, qui participaient à l’événement de la Pentecôte, que les femmes puissent avoir moins de droits n’était même pas un thème. « Que la femme se taise dans la communauté » avait certainement une autre signification que celle qui lui a été attribuée par la suite, et elle a peu de rapport avec les questions actuelles. Il est douteux que la question soit comprise de manière uniforme et il ne subsiste que l’inappropriété de la question épineuse ainsi que certaines tentatives visant à se diriger vers l’unité. Ceux qui pensent qu’ils peuvent greffer la question de l’unité des Eglises sur celle de l’ordination des femmes seront probablement tout aussi déçus. Lorsque l’unité des Eglises sera en vue, on verra lors quelle Eglise a progressé, et de combien.

4. Le culte à la Vierge Marie dans l’Eglise Catholique et Orthodoxes n’existe pas sous cette forme dans les Eglises reformées, mais apparemment ceci n’est pas un point d’achoppement majeur sur le chemin d’une plus grande unité. Le 2ème Concile du Vatican a également avoué qu’il pourrait y avoir des différences, dans la liturgie, correspondant à la manière de croire et à l’esprit des croyants, des différences qui pourraient même s’avérer mutuellement enrichissantes. Nous avons connaissance de certaines tentatives faites dans les années 50 et 60, de réintroduction du culte Marial sous des formes appropriées, dans les cercles d’Eglises Evangéliques.

5. Il est compréhensible que le Droit des Eglises (CIC), dont les formes antérieures ont donné lieu à toutes sortes d’abus, soit une question épineuse. Les rôles bibliques non contraignants du droit traditionnel des Eglises, dans l’Eglise Catholique, ne devraient pas être un point qui bloque le rapprochement des Eglises et une meilleure unification, comme le pense la EKD. Cela touche essentiellement une Eglise particulière. Chaque Eglise peut avoir son droit d’Eglise, quelque en soit la teneur, elle doit même l’avoir, du moment qu’elle existe en tant qu’unité ou sous-unité propre. Les modifications de ces normes inter-Eglises sont également des questions internes, du moment que personne n’exige que ses règles soient suivies par tous sans discussion. Et si quelqu’un désirait une discussion sur la question, il serait clair également pour l’Eglise Catholique, qu’il y aurait la nécessité d’un Concile commun, pour créér un nouveau Droit d’Eglise consensuel, comme cela avait été le cas lors de la réadaptation en 1983 la nouvelle théologie du Peuple de Dieu lors du 2ème Concile du Vatican de 1962. Il est donc déplacé de considérer ce thème comme détrimentaire à l’unité des Eglises.

6. Un autre point litigieux qui porte sur la question de la justification de l’être humain devant Dieu par ses actes ou par l’action rédemptrice du Christ peut maintenant être considéré comme suffisamment clarifié par une prise de position conjointe des Eglises Evangéliques et Catholique.

Il serait donc tout à fait possible que les Eglises se rapprochent à nouveau, dans le sens de l’œcuménisme, plutôt que de se meurtrir mutuellement en se privant du Christ par des compartimentalisations.*) Indépendamment de cela, on peut déjà expérimenter cette « Eglise commune », dans l’esprit de Jésus Christ, qui est constituée par tous ceux qui suivent le Christ à leur manière et s’efforcent de « Faire la Volonté du Père », peu importe leur appartenance à une Eglise particulière ou à une communauté religieuse, voire ne faisant partie d’aucune communauté du tout, ou qui n’affichent pas constamment leur Christianisme. C’est là-dessus que s’appuie le texte principal sur Internet des « Chemins du Christ », en relation avec le thème des Eglises. Malgré ces expériences encourageantes, bien des efforts restent à faire en vue d’une unité visible. Ce n’est pas une contradiction. Il faut une volonté mue par l’intérieur de l’être, une signature externe ne fera pas l’affaire.

*) (Consultez "Le baptême dans le Jourdain par St Jean-Baptiste": l' ànnotation).
Les Eglises pourraient se laisser inspirer, comme l’Eglises Catholique, par les messages de la chrétienne Orthodoxe Vassula Ryden : « La Véritable Vie en Dieu », tome 1. L’Eglise Catholique appelle ce genre de publications « révélations privées »  (l’inspiration). Souvent, le contenu dépasse le cadre d’inspirations qui ne seraient destinées qu’à la vie personnelle de la réceptrice des messages (des références bibliographiques sont fournies par cette page Web à titre indicatif et nos expériences sont indépendantes de ces dernières.

 

L’inspiration et les Eglises

Le Nouveau Testament relate l’inspiration directe de certains croyants et les dons additionnels du Saint Esprit, comme étant des éléments très importants qui appartiennent au fait d’être Chrétien (comparer p.ex. 1 Cor. 14,26 ; Marc 16,17.) Il semblerait cependant que les chemins qui y mènent ont été rendus difficiles. 

Les Eglises Pentecôtistes, et également l’Eglise Catholique, reconnaissent la possible validité des messages transmis de cette manière. Mais l’Eglise Catholique distingue entre une « révélation générale » valable pour tous, à travers la Bible, la tradition et une voie d’enseignement ecclésiastique, d’une part, et une « révélation privée »*, d’autre part. Dans certaines circonstances, des révélations privées peuvent figurer parmi les révélations du Saint Esprit, pour autant qu’elles contiennent des éléments importants pour la vie de la personne ou son entourage, mais il faut reconnaître qu’elles ne sont pas particulièrement encouragées. Des critiques ont surtout été émises par l’Eglise Catholique lorsque les messages dépassaient le privé et s’adressaient au-delà de l’Eglise à toute l’humanité, comme par exemple, pour certains messages de Marie et du Christ. Officiellement, ce genre de transmissions ne sont pas censurées ni interdites de publications par des éditeurs proches des Eglises, depuis le Pape Paul VI. Et pourtant, certains témoignages de cet ordre ont bel et bien été gardés secrets durant des décennies, par exemple, le troisième message de Fatima pour ne citer que lui. L’Eglise se réserve un jugement définitif pour plus tard… Lors d’un examen plus approfondi, tous, y inclus les congrégations, sont tenus de respecter le droit d’être entendus et le droit d’être traités de manière respectueuse et loyale (Can. 844 §3 ). Le Can. 220 interdit en outre les atteintes à la renommée de quelqu’un, comme cela pourrait se produire dans le cas d’une « condamnation » officielle publique. 

Dans de nombreuses autres Eglises, ce domaine ne joue pas un grand rôle ou bien elles n’ont pas développé de méthodologie particulière pour traiter cette thématique des dons du Saint Esprit. Il existe également de nombreuses manifestations en dehors des cercles religieux. Dans l’ensemble, on a l’impression que, par ce biais, Dieu est intéressé à stimuler, à instruire également, et aussi, à avertir de nombreux êtres humains, encore et encore. Il s’agit d’un processus d’apprentissage difficile qui dure toute la vie. Divulguer de tels messages présuppose une vocation spéciale, ainsi qu’une relation étroite et particulière avec Dieu et une préparation adéquate.

Les premiers apôtres – des êtres qui représentaient Jésus Christ à travers les dons qu’il leur avait légués - enseignaient d’après 1. Cor. 14,26 les révélations directes, et leur interprétation figurait parmi les thèmes de leurs rencontres. 1. Cor 12,4-7 : « Il y a certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit ; même Seigneur ; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. A chacun, la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun ». D’après le verset 28, ceux que Dieu a établis dans l’Eglise sont premièrement les apôtres *), deuxièmement les prophètes, et en troisième lieu, viennent les enseignants (les « docteurs »). Dans 1. Cor. 14, Paul distingue entre les enseignements à portée générale, pour bâtir la communauté, et ceux que chacun peut avoir : un cantique, un enseignements, un discours en langue, une interprétation… (à portée individuelle). Les êtres qui possédaient les dons prophétiques étaient particulièrement estimés, étant donné que ce n’était pas automatiquement donné à tous les disciples (p.ex. Matth. 10,41). 

Discernement:
- Ce n’est pas tant la question de savoir s’il existe véritablement des inspirations qui ne sont pas attribuables à l’auto-suggestion, à la suggestion (influence) sur les masses, à la schizophrénie ou d’autres phénomènes psychiques**. Celui qui étudie sans idées préconçues ces phénomènes s’apercevra rapidement que les tentatives purement psychologiques limitatives ne suffisent pas, dans la plupart des cas. Ce n’est qu’à la suite de cela que les vraies questions commencent à se poser vraiment.

- Il va sans dire que dans la recherche spirituelle, il faut distinguer ce qui provient de l’esprit de vérité et ce qui ne provient pas de lui ; lisez 1. Jean 4,1. Mais cela doit se faire avec les précautions d’usage. Rien qu’en se basant sur la Bible, il est clair que ce ne sont pas automatiquement les prêtres qui peuvent statuer sur les révélations qui viennent de l’esprit, par leurs connaissances et savoirs théologiques. Il n’est pas évident de discerner de quel esprit provient un message, mais il nous est dit dans Matthieu 7,15-20 que « c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ». Là où ces « fruits-expériences » mènent vers le Christ, par exemple dans le cas de certaines conversions, avec un changement positif dans le mode de vie ou encore, dans le cas de guérisons spirituelles ou physiques, il serait contestable de les voir comme faux ou pire, comme provenant d’une source diabolique, car ces expériences arrivent par la grâce. Jean 15,5 : «  … car hors de Moi vous ne pouvez rien faire ». Lorsque le résultat est un plus grand amour pour le Christ et pour notre prochain, là aussi, c’est un signe positif. Comparez également l’avertissement contre le jugement dans Matth. 7,1, Matth. 12,24-30 et les Actes des Apôtres 5,38-39. Du point de vue de la morale théologique, et aussi d’après les préceptes de la loi, il serait erroné, en cas de doute, d’agir en se basant sur le jugement. 

Un autre signe distinctif est peut-être également la modestie de ces êtres humains. Ce n’est que dans le silence qu’on peut entendre l’esprit divin… Les éventuelles connaissances théologiques ne sont pas un critère ; souvent, ce sont des êtres simples qui sont choisis (des laïcs). Les lettrés, les « docteurs », ne peuvent être choisis que lorsqu’ils sont humbles et ouverts d’esprit et qu’ils comptent parmi ces « pauvres d’esprit » selon Matthieu 5,3 (Les Sadducéens, rationalistes et matérialistes, et les Phariséens, « figés » dans leurs connaissances religieuses et spirituelles ne figuraient pas parmi les « pauvres d’esprit » de leur époque). 

- « Honorez votre vie, vivez-la comme des êtres humains, remplissez vos obligations quotidiennes ; mais réservez aussi la place qui revient à Dieu le Père Tout-Puissant, dans vos vies » (messages de Marie aux prophétesses de Garabandal et d’ailleurs).

- Un comportement affectueux, au sens de l’éthique de Jésus (v. p.ex. Matth. 7 :12) est également une de ces caractéristiques. L’être humain augmente, à travers son Soi uni au Christ, son contact avec l’Esprit, qui est au-dessus du mental. Cela se produira d’autant plus clairement, à mesure qu’il entre en contact plus étroitement avec des propriétés divines telles que l’amour. L’éthique ne représente pas automatiquement l’adaptation aux concepts habituels sur les personnes pieuses, notamment concernant leur habillement, leur fréquentation de l’église, etc.

Par exemple, lorsque quelqu’un médirait et répandrait des calomnies et des jugements sur d’autres chrétiens, se référant agressivement sur des inspirations du Christ, créant ainsi des discordes, dans ce cas, la probabilité est grande qu’il ne s’agit ni d’une activité justifiée, ni d’un véritable message christique ou du Saint Esprit.

Une autre caractéristique annexe est celle de la liberté par rapport à des pressions spirituelles venant de l’extérieur. L’Esprit Saint ne peut pas être contraint par des attributions de catégories par les êtres humains. Il a besoin de liberté pour s’épanouir. Actes des Apôtres 5,29 : « Il faut obéir à Dieu, plutôt qu’aux hommes ». Loin de nous cependant l’idée d’amenuiser la valeur de l’accompagnement spirituel ; après tout, point n’est besoin que chaque génération recommence à zéro ! 

- Des critères comme ceux du surnaturel ont été souvent examinés : p.ex. certains effets accompagnant la « béatitude » tels que p.ex. un regard qui ne cille pas, une fréquence cardiaque altérée, le ralentissement du pouls, l’augmentation de la pression sanguine, - tout ceci sans aucune indication de manipulations ou de consommation de drogues. Ou que la personne ne pouvait connaître le contenu de ce qui lui a été transmis, etc. Mais ceci n’est pas déterminant, car l’Esprit peut également se servir des caractéristiques « naturelles » de l’être humain.

Il existe de nombreuses manières à travers lesquelles un message de l’esprit peut se manifester et s’exprimer. Par exemple, par la « parole intérieure » (clairaudience) en pleine conscience, à ne pas confondre avec les voix des schizophrènes**, ou des inductions hypnotiques. Aussi, mais plus rarement, par un état proche de la transe, où l’homme se retire à l’arrière-plan, mais il faut alors distinguer, selon les circonstances, s’il s’agit d’une sorte d’alignement ou de connexion avec Dieu, ou plutôt d’une trance « normale » avec réduction ou perte de la conscience. Les inspirations problématiques, de type spiritisme, peuvent souvent avoir un effet très affaiblissant sur le sujet. Il arrive aussi que quelqu’un ait une vision intérieure, qu’il voie la lumière ou qu’il visualise une idée qu’il peut ensuite mettre sur papier et implémenter. L’écriture sous dictée directe de l’esprit est une autre manifestation, mais encore une fois, pleinement consciente ; il ne s’agit pas de l’écriture automatique du spiritisme qui a lieu durant une transe. L’esprit Saint peut aussi s’exprimer à travers un message, mais cela reste valable dans le cadre d’une expression directe : une pensée, une conversation entre personnes, une rédaction, un livre, une chanson… ; ces messages peuvent également provenir de cette même source d’inspiration spirituelle qui peut stimuler la créativité humaine, comme elle le veut. 

En règle générale, pour ce qui est du Saint Esprit, lire Jean 3,8, et 14,26 et le texte principal des CheminsduChrist.net, 1ère partie, chapitre « le premier événement de la Pentecôte ». 

En ce qui concerne les prophéties au sens plus restrictif des scénarios de l’avenir, voir dans le texte principal, 2ème partie, par exemple le chapitre « comment utiliser les prophéties/usage des prophéties ». 

Nous aimerions encore attirer l’attention sur quelques passages concernant le caractère des prophéties – en sachant que les données ont changé, depuis alors (les anciennes formes de prophétie étaient pratiquement en veilleuse, jusqu’au temps de Jésus, et ont été éveillées à nouveau. Joël 3, 1-2, Amos 3,7-8).

**) Parfois, des personnes ayant de réelles facultés d’inspiration peuvent atteindre des états altérés, qui ressemblent à ceux que l’on trouve dans certaines affections psychiques connues. Il peut s’agir, par exemple un flux ininterrompu et compulsif de dialogues intérieurs et d’une incapacité durable à faire face aux réalités terrestres habituelles. Afin d’éviter, dans la mesure du possible, de tels excès, il faut veiller à la qualité et la quantité du sommeil, à une nourriture avec suffisamment de vitamines, notamment du groupe B, il faut rester prudent en cas de cure de jeûne, etc. Dans ce contexte, il faut également rester focalisé clairement sur la source désirée, c’est-à-dire, sur le Christ, ne pas faire de séances trop longues qui pourraient donner lieu à des divagations ou à un « survoltage », et ne pas perdre de vue la réalité terrestre...; de „digérer" avec notre propre conscience ce qui a été entendu. Des aides, des guides spirituels, des thérapeutes et autres ne peuvent s’avérer utiles dans ces cas que s’ils possèdent les connaissances / expériences spécifiques requises, ce qui implique qu’ils prennent au sérieux l’état momentanément altéré de la personne et le phénomène de base.

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Pourquoi ai-je besoin d’une Eglise ou d’une communauté ?

Il est possible de trouver une connexion intérieure individuelle et personnelle à Jésus Christ et à Dieu. C’est le noyau, la base. Une personne peut même être guidée par Dieu directement, au moyen des connexions externes, si elle est attentive aux coïncidences et aux événements.

Il existe cependant une autre dimension dans cette relation avec le Christ, une dimension qui se déploie seulement au sein d’une communauté. « Là où deux ou trois sont réunis en Mon nom, je serai parmi eux » (Matthieu 18, 19-20). Au début, c’est juste cela. Une autre possibilité, bien que plus difficile à vivre, serait une connexion de ce genre à distance, p.ex. à un moment que les personnes ont préalablement convenu. Un mystique peut expérimenter ce lien à n’importe quel moment donné, mais ce serait une exigence trop difficile pour la plupart des êtres humains, qui ne sont pas nés pour l’ascèse ou pour devenir ermites

Cette forme de prière communautaire peut aussi aboutir à des rencontres régulières à domicile, ou au sein d’un groupe de l’Eglise. En outre, il y a des personnes qui choisissent de vivre dans d’autres collectivités individuellement appropriées. Même si l’une ou l’autre des Eglises aimerait bien surévaluer son rôle par rapport aux croyants à partir de sa tradition, cela ne change rien au sens de la chose.

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Les sept sceaux

La vision suivante de Jean décrit les « 24 Vieillards » (ou anciens), les « sept Esprits de Dieu » et les « quatre Vivants », qui offrent gloire, honneur et action de grâces et se prosternent devant Dieu. Ils expriment différentes qualités fondamentales ainsi que la Création. Ensuite, il nous est dit que seul « L’agneau », avec les attributs du Christ, peut briser les sept sceaux – Apoc. 4-8, 1. Cette vision se déroule dans le « Ciel »- donc dans les sphères supérieures divines. Les contenus des sceaux sont d’abord mentionnés à un niveau qui décrit leurs forces symboliquement – les quatre chevaux de différentes couleurs et leurs cavaliers. A ce niveau, comparable à une vision onirique, des changements n’agissent qu’indirectement sur les événements terrestres.

Malgré la particularité de ces descriptions, axées surtout sur le développement du niveau psychique, il est dit au début « …Je te montre ce qui doit arriver par la suite », donc après les lettres aux 7 Eglises. Par conséquent, Rudolf Steiner et Arthur Schult ont tenté de localiser sept « cultures sceaux » sur Terre, qui pourraient être en relation avec la purification des niveaux de conscience correspondants. Un autre ouvrage intitulé « Le Livre de la Vraie Vie », né au Mexique à la suite d’inspirations Christiques, raconte en 7 sceaux l’histoire entière de l’humanité, depuis les temps de Caïn et d’Abel jusqu’aux temps de l’accomplissement de la prophétie.

Quoi qu’il en soit, ce texte ne permet pas une identification au-delà du doute avec la Terre de l’actualité. Si l’on se penchait sur les réflexions faites par certaines Eglises indépendantes, on y trouverait au plus quelques correspondances au niveau des quatre premiers sceaux, correspondant aux deux grandes Guerres Mondiales, à la Guerre Froide entre Est et Ouest, et à la famine et aux épidémies. On pourrait éventuellement y adjoindre des persécutions religieuses et des catastrophes d’origine cosmique telles que météorites, tremblements de terre, changements de pôle… (voir chapitre « les derniers sept fléaux »).

Déjà la scène dans l’Evangile de Jean 2, les noces à Cana. et Jésus chassant les vendeurs du Temple (voir chapitre correspondant), rappellent par leur caractère social, et même combatif, ces passages apocalyptiques.

Alors que Jésus prophétisait, selon le chapitre 5 de l’Evangile de Saint Jean, la séparation entre les esprits qui ont fait le bien et ceux qui ont fait le mal, les 6ème et 7ème sceaux passent à la description des « Elus des 12 tribus des fils d’Israël » et au « triomphe des Elus au Ciel ».

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Les sept trompettes

La vision des anges avec les sept différentes trompettes se déroule également dans les « Cieux » (Apoc. 8, 2-11, 19). Les prières des Saints et les « Feux de l’autel » envoyés sur Terre, tout comme les trompettes elles-mêmes (des instruments utilisés au niveau de la tête) représentent un niveau plutôt psychique-mental, tout comme cela serait le cas pour des rêves qui présenteraient ce genre de symboles. C’est le point de départ de formidables changements, qui s’étendent jusqu’au domaine terrestre et font tourbillonner toutes sortes d’ombres.

Malgré le caractère psychique qui prime, des tentatives ont été faites pour attribuer linéairement dans le temps des cultures qui correspondraient à ces trompettes. Il est pourtant difficile de trouver des correspondances historiques. Il ne serait pas exclus de voir une relation entre la mort des forêts et les poisons et les trompettes 1 et 2 de l’Apocalypse. Quant à la 3ème, celle qui est tombée sur les eaux et qui les a rendues amères, on sait que le terme « Absinthe » se traduit en russe par « Tchernobyl ». La 4ème trompette pourrait se référer à une conjonction planétaire telle qu’elle a eu lieu p.ex. au milieu du mois d’août 1987, une triangulation cosmique de toutes les planètes. De nombreux groupes du New Age ont médité à ce moment (appelé Convergence Harmonique, n.d.t.) sans se référer à l’Apocalypse, mais au chiffre des 144'000 – pour les Indiens, les « guerriers de l’arc-en-ciel » -- par rapport à un nouveau début et à la venue d’un Nouvel Age. La 5ème trompette, qui touche le puits de l’abîme, d’où il en monte une fumée, des sauterelles et cinq mois de tourments, pourrait rappeler la Guerre du Golfe (1991), du moins par son reflet extérieur de la force de cette trompette et de la 6ème, qui la suit. La septième nous mène au « Temple de Dieu », accompagnée d’éclairs, de tonnerres et de clameurs, ce qui pourrait aussi avoir une signification mystique.

D’après certains, en qui concerne la 7ème trompette, il y aurait des signes annonciateurs selon lesquels les « Royaumes du Monde de notre Seigneur et de son Christ » seraient déjà là. Certaines décisions auraient déjà été prises, du moins aux niveaux spirituels, qui ne se sont pas encore totalement manifestées sur Terre. La puissance des trompettes est comparable à celle de la « Transfiguration » (Matth. 17 et chapitres correspondants), également le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5-7) etc.

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Les « sept tonnerres » et les deux prophètes (ou témoins)

Après la sixième trompette « parlèrent sept tonnerres », qui ont enjoint à Jean de « tenir secrètes les paroles des sept tonnerres et de ne pas les écrire ». Ensuite, il doit mesurer le « Temple de Dieu ». Deux prophètes sont tués et Dieu les ressuscite (Apoc. 10 et 11, 14). On peut voir une correspondance avec la résurrection de Lazare dans les Evangiles, voir chapitre correspondant et Jean 11.

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La Femme et le Dragon

Dans toutes ces phases, les forces spirituelles et les diverses forces opposées sont participantes. Le texte présente une fois les unes, une fois les autres plus en détail. Le signe au ciel, « Une femme, le Soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds, et 12 étoiles couronnent sa tête » (Apoc. 12) montre sans équivoque « Sophia », la Mère des Cieux, la Mère Divine, la Mère du Monde, mais moins sous l’aspect de la Mère terrestre (voir aussi chap. « La Pentecôte). Nous avons déjà évoqué sa relation avec Marie. Marie, à un âge avancé, habitait dans une caverne dans laquelle on rendait hommage autrefois à Cybèle (déésse phrygienne de la fécondité, n.d.t.), comme pour amener en ce lieu ce qui est Nouveau. Son « enfant », dans la Révélation, est d’abord une entité céleste, qui régit plus tard les humains avec un sceptre de fer, à savoir, avec un rappel constant qui doit les ramener à leur véritable centre, à leur noyau individuel, et qui se réfère probablement à une particularité de l’action du Christ Cosmique. Cela peut aussi se traduire par « bâton de fer », un symbole non seulement royal mais aussi initiatique, qui pourrait avoir une relation avec les « légions célestes » que nous retrouverons dans le chapitre « les 7 derniers fléaux ».

On peut reconnaître partiellement une ressemblance au symbolisme du lavement des pieds et de l’onction à Béthanie par Marie, voir chap. « Le lavement des pieds «  et Jean 12, 13. La reprise du motif de la nouvelle naissance à des niveaux de plus en plus élevés s’y retrouve également intégrée.

Le dragon et ses anges destructeurs sont le revers de la médaille. Grâce à « Mikaël et ses anges » ils sont vaincus dans le cosmos et jetés sur Terre. Le Ciel et la Terre protègent la Femme de ces entités déchues.

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La Bête aux sept têtes venue de la Mer

Deux autres forces destructrices sont également présentes dans cette vision. D’abord celle qui est dirigée plus sur les désirs et la frivolité -Apoc. 13, 1-10, consulter le chapitre « Les tentations », Jean 13, 1-10, Matth. 4, 5-11. Les sept têtes de la Bête sont interprétées plus tard dans la vision comme « sept montagnes, sur lesquelles est assise la prostituée, Babylone » et les montagnes comme « sept rois ». Les dix cornes deviennent « 10 rois », qui donnent leur pouvoir à la Bête.

Etant donné que la ville de Rome est celle des sept collines, elle rappelle les sept montagnes citées auparavant. Certaines Eglises libérales ont vu dans la papauté « la prostituée de Babylone », ce qui paraît quelque peu tiré par les cheveux, et qui, malgré la problématique historique de l’Eglise Catholique, n’est pas en correspondance avec le reste de la symbolique. Révélation 18 :11-23 mentionne sans équivoque la relation avec l’économie globale (voir chap. « Les dernières sept plaies et la fin de Babylone…). L’image de la « Bête » dans le chap. 14 de la Révélation pourrait avoir quelque chose à voir avec les fausses images (idées) sur Jésus. Il pourrait y avoir une corrélation avec la dépendance desmultimédias, qui est parfois addictive ou presque cultuelle.

Les forces de séduction de cette « Bête » peuvent être transformées tout particulièrement pas la force décrite dans le chapitre « La flagellation », Jean 19, 1.

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La Bête aux deux cornes venue de la terre

Ici nous avons cette force négative, qui est dirigée sur les contraintes matérialistes – Apoc. 13, 11-18, voir chap. « Les tentations » et Matth. 4, 1-4.

Le marquage sur la main droite ou sur le front des êtres humains, ainsi que le chiffre 666 dans ces chapitre, où « nul ne pourra rien acheter ni vendre s’il n’est marqué au nom de la Bête ou au chiffre de son nom » nous paraît déjà clairement illustré dans l’avènement du Mondialisme. Si l’on observe le développement du réseau des ordinateurs, des cartes bancaires codées, des codes-barre sur les articles vendus incluant le 666 dans le code, des essais à grande échelle, effectués au Canada et en Malaisie avec des instruments de marquage pour l’identification de personnes sur le front ou dans la main, le super-ordinateur-calculateur de l’UE à Bruxelles, dénommé « La Bête », ainsi qu’un code international bancaire à chiffre 666 et d’autres signes encore, on y voit apparaître une tendance. Peu importe l’origine de la « blague » de certains plaisantins ayant affublé l’ordinateur de ce sobriquet, consciemment ou inconsciemment. La Bête venue de la terre est aussi identique avec le « Dieu Mammon » (argent).

Une autre tendance qui va en croissant est celle des problèmes de plus en plus dramatiques de l’environnement. Ces derniers sont camouflés par une correction « cosmétique » et technique de plus en plus inefficace, et ensuite, au lieu d’une véritable correction de cours démocratique, seule capable d’un véritable revirement, on essaie de les résoudre en mettant en place une éco-dictature technocrate. Ces mécanismes de manipulation peuvent être dissous par une claire vision de leur caractère et ce processus est en relation avec la force mentionnée dans le chapitre « le couronnement d’épines » et Jean 2-3.

Dans les chapitre sur le Dragon et les deux Bêtes, on peut éventuellement y voir des manifestations actuelles encore pas pleinement développées, car le tout se déroule à divers niveaux, pas seulement terrestres. Dans la vision répétée des 144'000 (Apoc. 14) diverses entités ou anges sont à nouveau mentionnés, qui « moissonnent » deux groupes d’humains sur Terre. Ceux qui se sont liés avec la Bête sont jetés dans la « cuve de la colère de Dieu », puis ils sont foulés hors de la ville. Rappelons ici que la Révélation n’est pas un jugement éternel, et qu’il reste toujours la possibilité pour chacun d’un retour vers Dieu, et qu’en dernier lieu, tout est entouré par Dieu et contenu en Lui. Voir Apoc. 22 et le chapitre sur « la Nouvelle Terre ».

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Les « sept derniers fléaux » et le châtiment de Babylone et le retour du Christ

Dans la prochaine vision, ceux qui sont restés fermes face à la Bête et « qui ont triomphé de la Bête et de son image et du chiffre de son nom », apparaissent debout au milieu «  d’une mer de cristal mêlée au feu ». Après quoi 7 Anges aux sept fléaux viennent déverser les 7 coupes en or, remplies de la colère de Dieu sur la Terre, la Mer, les Fleuves et les sources, le Soleil, le trône de la Bête, sur le grand fleuve Euphrate et dans l’air (Apoc. 15,5 et 21).

Nous voyons ici une conscience encore plus supérieure à l’œuvre, qui provoque une effervescence existentielle par rapport à tous les éléments de la Terre et la partie visible du cosmos. Elle amène fléaux : des ulcères, des poisons, des souffrances, du feu, de l’obscurité, des « esprits destructeurs » et une catastrophe mondiale avec des dérives continentales, des inondations, des chutes de météorites, y inclus une division par trois ou une destruction de la civilisation matérialiste de « Babylone » (Apoc. 17, 18-24). Une possibilité pour une ouverture temporelle de cet ordre est déjà démontrée dans le sixième sceau.

Ici, également, il est possible de se projeter dans un avenir basé sur une longue distance temporelle, mais les discours d’adieux de Jésus (Marc 13) et d’autres prophéties qui sont apparues à la suite de l’Apocalypse de St Jean, semblent indiquer des bouleversements possiblement autour des années 2000, qui remettent tous les compteurs à zéro. Des résultats scientifiques dont la portée n’est pas encore pleinement reconnue semblent également pointer dans cette même direction. Prenons la diminution massive du champ magnétique terrestre et une série tremblements de terre et d’activité volcanique mondiale de plus en plus fréquente et rapprochée, le soleil de plus en plus blanc, indépendamment des cycles solaires classiques, le maximum des éruptions et des vents solaires 2000..., tout ces signes montrent à ceux qui sont attentifs qu’il y a quelque chose d’inhabituel en cours et en approche.

Si les pôles magnétiques devaient soudain se déplacer fortement, ou le champ magnétique terrestre pratiquement s’affaisser, pour se reconstruire dans la direction opposée, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire de la Terre à plusieurs reprises, cela produirait des bouleversements majeurs. Non seulement pour les êtres humains, face à une situation nouvelle, mais ce serait l’avènement d’une ère nouvelle pour la planète. Si la « ceinture de Van Allen » autour de la Terre perdait temporairement sa fonction protectrice contre les particules et poussières cosmiques, la chute de météorites sur Terre pourrait également devenir une réalité.

Un certain nombre d’autres voix s’élèvent et disent que l’Apocalypse et la destruction massive, crainte par de nombreux auteurs n’a pas ou n’a plus besoin de se produire forcément, ni sous la forme d’une troisième guerre mondiale (nucléaire), ni par un désastre écologique de grande envergure, ni dans le sens d’un déplacement des pôles magnétiques de la Terre ou de son axe de rotation, sur fond de toile cosmique. Bien des choses ont changé autour de ce genre de visions.

Des processus apocalyptiques sont réellement en marche : dans le sens divin, d’une part, et d’autre part, au moyen de manipulations et d’ingérences dans les processus naturels, par des être humains myopes et fondamentalement égoïstes, et leurs « élites ». Par conséquent, des changements terrestres partiels, qui pourraient atteindre les réalités astronomiques, seront peut-être inévitables pour un nouvel ajustement, parallèlement à des changements de l’humanité et de sa conscience.

Souvent prédites également par ceux qui veulent garder le pouvoir à tout prix sont des dictatures de type « Antéchrist », ou bien la fin de ces temps apocalyptiques après 3 jours d’obscurité. On aurait tort de simplement laisser de côté ces prédictions sans leur accorder aucune valeur.  

Dans ce contexte, la Vierge, à Garabandal, prophétise un « grand avertissement » qui montrera à tous les hommes au monde, sans ambages, leur intérieur, ce qu’ils doivent dépasser ou laisser derrière eux, - comparez Jean 16:8; Apoc. 14:6-20 -, s’ils veulent réussir leur passage vers la Lumière (lire Jean 16:13). Il y aurait également une apparition, visible au ciel. La prophétie dit qu’en l’espace d’une année après cette vision, un grand miracle (de guérison) aura lieu et un signe restera à Garabandal. Après cela, ce n’est que si les êtres humains ne se convertissent pas que le fameux « dernier jugement » (les coupes de la colère) souvent annoncé aura lieu, par « le feu venant du ciel » (voir également Matth. 24 :28). (Franz Speckbacher, « Garabandal », p. 120… Les commentaires qui figurent dans la littérature sur les apparitions et les prophéties Mariales, du point de vue strictement catholique, ne doivent pas nous faire oublier qu’ils concernent l’humanité toute entière ). Après, il faudrait reconsidérer et revoir tout.
Outre la « mise en ordre » de notre vie, une préparation possible consisterait à prier pour que L’Esprit Saint exerce une plus forte influence (purificatrice et illuminatrice).

Dans des « transmissions » plus récentes, on mentionne une « zone électromagnétique nulle », d’après laquelle ceux qui en ont la maturité peuvent s’immerger dans un champ spirituel-cosmique, parfois appelé à tort « ceinture photonique », et mener une vie dans leur corps de Lumière, avec des facultés supérieures dans le physique (voir chapitres « la résurrection » et le royaume de paix »).

Parfois on mentionne également des actions de sauvetage ou le fait d’être « transporté » par le Christ ou par des Anges, on parle d’évacuations temporaires et d’autres aides, de la part d’extraterrestres positifs. Chacun doit clarifier cette question pour lui-même, pour savoir d’où il pense que l’aide devrait venir, selon ses croyances religieuses ou sa vision du monde. Dans le cosmos aussi existe la Lumière et l’Obscurité, il n’est certainement pas déplacé de demander le soutien et la guidance du Christ, et d’appliquer ses propres facultés de discernement, une force spécifiquement terrienne, tendant vers l’unité, en collaboration avec les nouvelles forces nous parvenant des plans supérieurs.

Ici, il s’agit des dernières chances, pour tout être humain individuellement, de décider dans son âme et conscience s’il veut continuer à participer au grand plan, jusqu’au règne de paix, tel que Dieu l’a prévu pour la Terre. A la fin de tout cela aura lieu le retour du Christ (Rév. 12 et 19; Matt. 24 :30; Actes des Apôtres 1:6-8). Le Christ ne revient pas simplement comme un être humain, fils de la Terre, mais en tant que message central d’un événement majeur, d’un rapprochement du « Ciel » et de la Terre, de l’esprit (et de l’âme) et du corps. Malgré cela, le retour du Christ le décrit comme un être réel, et non pas seulement sous forme de changements qu’il entraînera au sein de l’humanité, comme le supposent certains groupes modernes. Cet événement a une signification pour tous les êtres humains, directement ou indirectement, pas seulement pour les chrétiens. Un retour de Jésus en tant que témoin des Siens, lors du Jugement divin est également accepté dans le Coran. Les prophéties d’autres religions permettent également de déduire que leurs prophètes auront également un rôle important à jouer pour aider leurs adeptes.

Pour cette partie de la Révélation, on ne peut pas non plus appliquer une pensée punitive. Il s’agit plutôt d’une évolution logique de la vie sur Terre. Le défi, c’est de vivre ensemble le passage vers la/les nouvelle/s dimension/s, en trouvant chacun la place qui lui est destinée de par son niveau de développement.

La personne qui accepte de bonne volonté les forces du renouveau, qui les incorpore et les « traduit » en elle, peut expérimenter les aspects positifs, tout en partageant les douleurs de l’humanité. Ceux qui, par contre, ne veulent pas laisser entrer en eux ce qui est Nouveau, vivront ces bouleversements comme quelque chose qui vient les heurter depuis l’extérieur. C’est le sens du « jugement » et du « dernier jour » de l’Apocalypse.

L’Homme possède une grande liberté de choix, dans la vie comme pour tout, il doit se décider irrévocablement à un certain moment, au risque de verser dans le camp des « tièdes » qui ne sont pas très bien considérés, dans le contexte de l’Apocalypse (voir chap. « les 7 Eglises »). Cette séparation des esprits fait partie du parcours vers l’unité et elle se situe au cœur des enseignements de l’Apocalypse.

Les sept fléaux, le septième se terminant par une clameur venant du Ciel « c’est accompli », trouvent leur correspondance dans la crucifixion et les paroles du Christ « tout est accompli » voir Jean 19 et notre chapitre sur ce thème.

Par une approche mystique et par l’empathie, chacun peut déjà vivre et sentir la souffrance de la Terre qui crie à l’aide, qui se prépare dans des contractions à cette « difficile naissance ». La crucifixion ou « le tombeau » en tant que passage obligé vers la résurrection concernent la Terre toute entière et dépassent ses frontières. On pressent déjà, comme il est écrit dans les Evangiles, que le passage de la crucifixion à la mort puis à la résurrection agit trinitairement en unité, ce qui pourrait se traduire par le fait que les derniers fléaux pourraient se produire dans une catastrophe « fin-de-mondiste ».

Comme la Révélation n’est pas un film purement mécanique qui se déroule, mais qu’elle nous rend attentifs à un développement multi-structurel (voir chap. d’introduction « La Révélation de Jean »), il se peut que les événements extérieurs soient déjà bien plus avancés que ce que nous entrevoyons, pendant que certains attendent encore des événements qui ne se sont pas (encore) produits. A d’autres niveaux, un certain nombre de « plaies » sont déjà présentes qui n’étaient même pas mentionnées dans la Révélation.

Remarque complémentaire : les livres de Vladimir Megre, sur « Anastasia » la femme sage en Sibérie,  (allemand: Editions Wega, Neufelderstrasse 1, D – 67468 Frankeneck; 1er ouvrage en français: http://www.alternature.com) contiennent la connaissance intérieure, sur la possibilité de modifier les anciens programmes de la catastrophe finale, le tout avec l’aide des Hommes et avec l’alignement optimal sur Dieu, qui est le but. Modifier ces programmes ne veut évidemment pas dire que tout puisse continuer comme avant. (Nous rappelons que CheminsduChrist.net n’a pas la prétention d’être responsable pour d’autres livres ou sites Web et ne soutient pas automatiquement leurs contenus changeants).

Question :
Est-ce que je veux que Jésus Christ apparaisse à nouveau clairement, comme nous le dit la prophétie, et transforme la vie humaine et le monde?

*Scénarios (seulement allemand ou anglais)

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Le véritable règne de 1000 années

A la suite du temps des « sept fléaux » vient la vision cosmique du retour du Christ descendant du ciel ouvert, monté sur un cheval blanc ; il s’appelle « Fidèle » et « Vrai », et il vient avec les armées du ciel vêtues de lin d’une blancheur parfaite (il n’est pas question ici de pseudo-Christs humains). La Bête et le faux prophète (avec des idées fausses ou trop étroites sur Jésus...). sont capturés et sont jetés dans l’étang de feu. Le règne de 1000 années (Apoc. 20, 1-6) n’est pas un empire ; les « grandes machinations » des forces destructrices extérieures et leurs agissements sont bannis.

Ici nous trouvons également le jugement de l’esprit. Il faut en effet corriger une traduction très répandue, qui peut nous induire en erreur.
Rév. 20 :4 : « …Et je vis les âmes de ceux qui ont été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils rendaient à Jésus et parce qu’ils parlaient de Dieu, et ceux qui n’avaient adoré ni la bête sauvage, ni son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Et ils ont pris vie et ont régné avec le Christ pendant mille ans. »
En réalité, textuellement, il est question de « ont vécu » et non pas « ils ont pris vie » (voir les notes de pied de page de la Bible Elberfelder). Dans le cas des « âmes », cela peut désigner un retour à la vie, mais aussi, chez ceux qui « n’ont pas accepté/adoré la bête » une continuation de la vie sur Terre, ce qui veut dire que parmi ceux qui restent, tous ne doivent pas nécessairement mourir d’abord.

Ce stade ressemble à la résurrection du Christ (Jean 20-21 et le chapitre correspondant). Dans le texte des Evangiles, on parle de « la première résurrection ».

Mais les forces négatives ne sont pas entièrement dissoutes ; les imperfections humaines individuelles nécessitent une continuation du travail, mais cela devient plus facile.

1000 ans plus tard, les restes des forces destructrices se manifestent à nouveau sous forme concentrée et virulente, pour être cette fois totalement dissoutes (Apoc. 20, 7-10). Voir prochain chapitre.

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Le Nouveau Ciel, la Nouvelle Terre et la « Nouvelle Jérusalem »

Après le Règne de 1000 ans vient le dernier « Jugement du Monde », qui inclut les morts. « Des livres furent ouverts » - contenant des inscriptions surnaturelles de tout ce qui se passa dans une vie – et « un autre livre…celui de la Vie », qui fait foi, qui détaille la vie et détermine le degré d’évolution atteint. Ce n’est qu’après le feu dévorant qui engloutit les armées et qu’après que le Malin fut jeté dans la fosse remplie de feu (Apoc. 19:19 - 20:3, Apoc. 20 :11-15) que le nouveau Ciel et la Nouvelle Terre se rapprochent, dans un temps indéterminé (Apoc. 21-22).

Le Christ affirme alors « Voici, je fais l’univers nouveau » - sans exception. (Apoc. 21, 5). Cette « nouvelle création » possède également des ressemblances avec tout ce qui a déjà favorisé des valeurs impérissables auparavant. C’est pourquoi cette affirmation reste valable pour ceux qui s’attendent à une prochaine Apocalypse.

Dans le nouveau ciel, nommé avant la terre et avant la nouvelle Jérusalem, on y discerne quelque chose comme une ascension cosmique (comparez l’ascension des Evangiles, Luc 24, Marc 16 et nos chapitres sur ce sujet). Auparavant, la description mentionnait surtout la Terre, alors que maintenant nous trouvons à l’avant-plan le ciel visible et invisible. Ce n’est pas le ciel éternel et immuable de Dieu, au-delà du temps et de l’espace, mais plutôt celui des mondes créés. Il pourrait s’avérer que la petite planète Terre est également impliquée dans des processus au-delà d’une planète « en voie de développement » et qu’elle ait en fait une tâche spécifique d’une grande portée. La problématique liée à une grande liberté de choix et aux imbroglios matériels (dans le sens de Lorber et d’autres témoignages) ne se retrouveraient nullement dans d’autres systèmes ou planètes « habitées », ni d’ailleurs des forces négatives qui, selon les visions de Saint Jean, avaient été jetées sur Terre, pour terminer leur existence dans un puits de feu et de soufre. Tout comme Jésus a exercé une influence incroyable sur l’humanité, on peut imaginer l’influence que pourrait exercer au niveau cosmique une « traversée » de toute l’Humanité et de la planète Terre, en compagnie du Christ, vers cette Nouvelle Terre et ces Nouveaux Cieux.

La Terre ainsi renouvelée et les manifestations de la « Jérusalem Céleste » sur Terre sont comparables à l’événement de la Pentecôte (actes des apôtres) sur l’échelle cosmique. Il ne s’agit pas de la Jérusalem géographique, puisque la Terre est changée et se trouve en relation avec le cosmos qui l’entoure, à divers niveaux.

"Il n'y aura plus d' anathème. Le trône de Dieu et de l' agneau sera dans la ville..." (Ap. 22:3)
Nous voyons dans la nouvelle Jérusalem les forces de mort qui sont également délivrées, et la dualité du monde surpassée. Le monde apparaît alors comme un ensemble conscient, un état (où la proximité de Dieu devient palpable), vers lequel on peut tendre dans les visions, mais qui est indescriptible. Une faible image de cet état serait une description selon laquelle à partir de n’importe quel point de la vie intérieure, on pourrait insuffler la vie à tous les autres points, une expérience qui peut se produire sur le chemin spirituel. ' Tout est contenu dans tout.' Dieu contient déjà l’unité supérieure de tout.

La trame divine de la création – l’Alpha, et la nouvelle création avec tous les êtres consciemment unis en Dieu – l’Omega, se chevauchent et s’interpénètrent, et malgré tout, le A et le O restent. La « fin » est plus grande que le « début », même si le début contient le tout en germe. Même dans ce domaine, on discerne déjà la tendance de cette interpénétration totale à petite échelle, p.ex. de l’Homme.

Nous aimerions encore attirer l’attention du lecteur sur la vision de R. Steiner, par exemple, dans laquelle les manifestations de la « Nouvelle Terre » se rapportent à une incarnation terrestre sur trois incarnations successives, étendues sur des périodes de temps très longues. Sans vouloir défendre un point de vue particulier, nous voudrions mentionner encore celui de la « nouvelle Terre » issue d’un autre processus que celui d’un rythme temporel, tel que le calcule la cosmologie hindoue et qui s’applique également aux planètes. Si l’on en présuppose la véracité, alors il dépasse largement le cadre des étapes de création-destruction, pour révéler une spirale ascendante ou « octave » supérieure.

Les opinions de certains théologiens ne tiennent pas compte que l’Apocalypse va largement au-delà de paraboles d’exhortation qui n’auraient aucun fondement réaliste, ne serait-ce que par rapport aux expériences qui sont actuellement devenues possibles.

Les paraboles de Jésus citées dans les Evangiles étaient extraites de la vie quotidienne des gens, pour exemplifier certains points de vue. Plus tard, encore durant sa vie, Jésus a dit à ses disciples qu’il ne leur parlait plus en paraboles mais en clair. La Révélation ne parle pas de la vie humaine. Partout où le texte lui-même donne des indications explicatives, il s’agit de « correspondances » directes, c’est-à-dire sur les niveaux de conscience correspondants. Ce qui est dans la vision existe réellement, comme dans la recherche spirituelle, p.ex. chez Rudolf Steiner. L’Apocalypse nous rappelle à l’ordre. Elle nous convie notamment à passer d’une théo-logie à une « théo-pratique » ; à « renifler » l’air de l’ère nouvelle, et à permettre à Dieu de se « manifester dans l’actualité de nos jours ». Dieu agit également à travers les êtres humains, mais ceci n’a rien à voir avec les actions volontaires des humains: l’Homme ne doit pas jouer à Dieu ou à l’Apocalypse. Le développement humain peut se rapprocher toujours davantage, dans les grandes lignes du plan divin - du plan de création.

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Chapitre final: qu’est-ce qui est chrétien?

Ce qui est véritablement chrétien est Jésus Christ lui-même, et la recherche indépendante à l’intérieur de chacun d’une relation avec le Christ actuel (« cherchez, et vous trouverez »), et de prendre au sérieux le dialogue avec lui, de transposer et traduire des impulsions venant de Lui. C’est ce qui constitue le chemin le plus direct pour montrer que nous l’avons compris. Nous souhaitons que ces textes puissent y contribuer.

Un autre parcours, compatible avec ledit chemin « le plus direct », c’est de tendre vers les qualités spécifiques du Christ et de les inclure de plus en plus dans notre propre vie. Les passages en gras peuvent aider à les repérer plus facilement.

Les diverses caractéristiques, sur lesquelles nous pourrions encore nous étendre, ont en commun que le Christ est au-delà des dichotomies (des contraires) de ce monde. Il ne mélange pas non plus simplement les deux côtés. Ses enseignements présentent un « troisième chemin » provenant d’une autre dimension, où tout ce qui est non déchu est pris en compte, c’est un chemin capable de transformer tout ce qui est solidifié et durci, par sa fécondité et sa pluralité inclusive. (voir tableau final)

A partir des caractéristiques observées, on pourrait déduire encore d’autres conséquences pour la société entre les anciennes et les nouvelles tendances. De nombreux groupes explorent au moins des thèmes essentiels que les anciens groupes, polarisés par les contradictions dépassées Droite-Gauche, ne prennent pas en compte. Les querelles entre « ancien » et « nouveau » ne disparaîtraient pas entièrement, mais au lieu de deux fronts endurcis et des apparentes oppositions, on aurait le dialogue et l’ouverture; p.ex. quelqu’un peut choisir de servir Dieu ou bien d’adorer l’argent (en faire son „dieu"). Il serait plus facile pour les êtres humains d’en rencontrer d’autres, pour bâtir ensemble des projets communs et nouveaux, qui ne finissent pas dans une voie sans issue. Ce qui ne correspond pas se grouperait différemment.

Au-delà de l’étude, et selon l’intensité et le développement individuels, toutes les autres considérations dans ces chapitres peuvent acquérir un caractère pratique, même si certains points de vue sont éparpillés et ne sont pas répétés dans chaque chapitre.

Cette forme de recherche dépasse le cadre des tendances théologiques et des autres factions, qui tentent d’utiliser Jésus « de bonne foi », pour justifier leurs points de vues limités, et elles mettent l’accent sur les points qui leur conviennent, tout en discréditant, déniant ou ignorant d’autres, plus « délicats ». Déjà les auteurs des Evangiles des premiers siècles ont reconnu qu’il était plus facile de décrire Jésus, s’ils utilisaient pour cela plusieurs sources. Ils n’étaient pas assez naïfs pour ne pas reconnaître les différences des acceptions. Certains théologiens modernes ont soudain « découvert » qu’ils pouvaient utiliser plusieurs sources de référence et points de vue par rapport aux Evangiles, p.ex.une source X, tout de suite assortie de la question lequel des différents auteurs pouvait avoir « raison ». On s’aperçoit actuellement qu’à leur façon, ils ont pratiquement tous raison, si l’on fait abstraction de certaines particularités. Ceci pourrait donner une nouvelle impulsion à l’œcuménisme.

Les personnes qui se réclament d’une autre vision du monde ou d’un autre horizon religieux, et qui sont intéressées par une voie et une approche chrétiennes sans que cette dernière soit, ni rigide, ni superficielle, peuvent certainement reconnaître un sens et apprendre quelque chose, tout comme cela a été la cas pour l’auteur de ces chapitres, qui a appris à connaître et à apprécier les plus diverses tendances. De nombreux représentants d’autres religions reconnaissent déjà davantage de facettes de Jésus Christ (moins aisées à expliquer « matériellement ») que bien des théologiens chrétiens critiques de l’histoire, et cela devrait leur donner à réfléchir.

De toutes manières, le Christ ne peut pas être asservi aux buts d’une quelconque collectivité religieuse chrétienne. Son approche peut donner aux hommes la force de l’unité dans la diversité. Elle peut leur apporter amour, compréhension profonde et une force harmonisante qui ne nivèle pas toutes les différences mais qui, au contraire, tient compte des contrastes et les laisse cohabiter, en mettant en lumière ce qui n’est pas compatible. Cette force, qui contribue à une convergence des divers courants, les Chrétiens en ont souvent indûment privé le monde. Dans l’intérêt de la sauvegarde de la planète, il est grand temps, pour tout Chrétien, de se re-souvenir des tâches essentielles – pour autant qu’on veuille se considérer véritablement Chrétien.

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Tableau : une attitude chrétienne : « dans le monde, mais pas de ce monde* », un « troisième chemin »

Celui/celle qui recherche, à travers Jésus comme référence, de l’aide pour surpasser ses imperfections et progresser vers des qualités plus nobles (consulter les pages « … guérison » et « … éthique » en partie 3, devra, tout d’abord :

- Etre plus honnête et sincère avec soi-même, - et, sur cette base, penser aux autres (au lieu de tout projeter sur les autres), consulter Mt. 5,3;
- Ecouter ce que nous intime la voix de notre conscience, et malgré tout, „sortir de notre coquille", (au lieu de tout refouler), consulter Mt. 5,5 et 5,9;
- Se rendre compte que nous sommes là aussi pour les autres, dans le sens de l’âme, même si notre bien-être physique peut être une condition préalable pour pouvoir aider les autres, consulter Mt. 5,7;
- Rechercher activement l’esprit de Dieu, même si les apparences externes peuvent s’avérer utiles (au lieu de se rigidifier dans les formes extérieures,) consulter Mt. 6,5-8 et Jean 4,21-24;
- S’efforcer davantage d’être religieux et se comporter de manière correspondante, (au lieu de paraître), consulter Mt. 5,8;
- Oser vivre avec et selon sa nouvelle compréhension- et avoir aussi de la considération pour les autres (même s’ils ne comptent pas toujours beaucoup dans le monde), consulter Mt. 5,15;
- Rester humble et se contenter d’un rôle de service aux autres, (au lieu de se sentir supérieur ou imbu de soi-même), consulter Mt. 5,19 et Luc 9,48).

Tableau

Ni s’épanouissant à l’extérieur,

Actif à l’extérieur

- ni « décollant » intérieurement

- et ancré à l’intérieur

Au lieu de la pensée seule

Considérer les contenus et les problèmes

- ou du vide méditatif

- en silence méditatif conscient

Rechercher le Dieu « extérieur » - et Le laisser prendre forme à l’intérieur
Contempler les traces du Créateur immuable - dans la vie (librement) changeante
Etudier les lois qui régissent le monde extérieur - et avoir l’intuition de l’ordre sous-jacent de la création
Ni céder complètement aux pulsions 

    Plutôt intégrer

- ni les réprimer

- et transformer

Faire usage du temps, de l’espace et des circonstances - malgré que nous en sommes libres
Travailler extérieurement - et prier intérieurement
Comprendre la contribution positive des autres (tolérance active) - et se développer à partir de sa propre base de croyance
Rationnel-analytique - et « mythique »-synthétique; utiliser les deux hémisphères du cerveau et le pont entre les deux
Connaître l’approche subjective - et rechercher, malgré cela, la vérité derrière la manière de voir subjective
Apprendre d’autres traditions (constructives) et s’éveiller ou se laisser éveiller à sa propre vie spirituelle
Faire des exercices préparatoires - et espérant la grâce
Se diriger à Dieu personnellement - et être dans Sa force
Aimer notre prochain - tout comme nous-mêmes
Conserver l’intellect - et voir plus loin que l’intellect
Ni se fondre dans le cosmos

Plutôt être dans le Tout

- ni durcissement de l’ego

- comme une cellule consciente

Respecter le corps comme instrument - et croître spirituellement
Accepter la plénitude et les responsabilités - après le « passage étroit »
Lutter pour des décisions justes dans la conscience terrestre - et pressentir le plan de Dieu à d’autres dimensions
Transmettre des réalisations et connaissances - et s’adapter à ce qui est approprié
Transformer socialement - ce qui s’est amélioré à l’intérieur
Empathie et compassion par rapport aux souffrances du monde - et se réjouir de la guidance divine
Etre dans des communautés spirituelles - et tendre principalement vers Dieu en tant qu’individu
Respecter la pluralité des peuples - et laisser vivre et s’exprimer le noyau humain commun à tous

... c’est ainsi que le chemin du Christ se présente comme un 'troisième chemin', au-delà des apparentes oppositions du monde, une voie, qui mène à la pleine vie et vers la liberté spirituelle véritable en Dieu.. Voyez également les passages en gras du texte principal, ainsi que, par exemple Jean 17, et les Evangiles apocryphes de Nag Hammadi": L’Evangile de Thomas, verset 22. Ce n’est pas de l’indécision, qui maintiendrait en place les contradictions apparentes sous forme de problème. De même, cela ne signifie pas que l’on confond les deux („ergoter à n’en plus finir"). (Rester en dehors d’un sujet complètement, ou décider ceci plutôt que cela, sachant que quelqu’un d’autre pourrait tout aussi bien choisir l’opposé, serait parfois plus sage que l’indécision.) Le troisième chemin de pensée implique la recherche d’un dénominateur commun, au-delà des contradictions et arriver ainsi à de nouvelles constatations (postulats, affirmations, thèses, décisions) permettant de résoudre le problème donné.
Celui qui réussit cette marche de funambule de la vie ne peut que cheminer avec encore plus de détermination sur les traces des Evangiles, du chemin de la passion, des Actes des apôtres, de la Pentecôte. Cette capacité humaine à se rapprocher de plus en plus de la véritable lumière de Dieu (Jn. 1:9) qui sous-tend l’apparition de ce monde.  Elle reste le point de départ du chemin, tout comme la finalité de cette ascension (voir texte principal, partie 1).

Il y a une correspondance entre ce qui est en germe, dans les Evangiles, et ce qui est exprimé, sur une échelle plus vaste, dans la Révélation de Jean. Voir notre texte principal, partie 2.
 
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3e`me partie: autres thèmes

Une prière pour la Paix, la Vie et la Terre

Elle est conçue de telle manière que la première section donne tout son sens à une prière efficace, sans beaucoup d’explications. Elle peut être modifiée par rapport à vos convictions et besoins personnels. A la place de la troisième section, vous pouvez également remettre à Dieu d’autres aspects. Le mieux, c’est de prier lentement, en utilisant la visualisation comme outil :

Dieu, ma Source, mon aide et mon espoir !
Uni à Jésus Christ, je Te remercie pour tout ce qui vient de Toi ;
Pardonne-moi pour tout ce qui m’éloigne de Toi ;
Permets-moi de devenir créatif dans ce silence, à travers Ton Esprit.

Guide-moi de façon à ce que je ne nuise à personne sur leur chemin vers Toi ;
Guide-moi à aider les autres, dans Ton sens et Ton esprit ;
Protège-moi sur mon chemin.*

Inspire tous les êtres à remettre entre Tes mains les décisions de leur vie et de leur mort** ;
Soutiens et aide ceux qui travaillent en faveur de Ta Création*** ;
Guide notre monde et dirige-le vers l’accomplissement des Temps Nouveaux que Tu as annoncés.****

*) ici, on peut inclure les autres
**) Ici, on peut introduire des particularités comme, par exemple la prière pour : « faire cesser l’escalade de la violence dans les camps adverses » ou « cultiver une attitude de non-violence propice à la résolution des problèmes », « prendre seulement des mesures qui permettent de respecter les droits de l’Homme », « permettre un dialogue fructueux et pacifique entre les gens de bonne volonté de toutes religions… » etc. Voir Matthieu 5:9; 26:52. "Churches' declarations" in english.
***) La nature maltraitée crie au secours. Il serait temps de prier Dieu et le Christ de nous protéger des calamités dues au déchaînement des forces de la nature lésée. Mais cela ne remplace en aucun cas le changement nécessaire de l’attitude de l’homme envers la création.
****) Luc 11 :2, 21 :31. Apocalypse 11 :16 ; Voir également le Notre Père, Matthieu 6, 7-15.
Les Ecritures sacrées des Religions mentionnaient le combat de l’être humain contre son propre côté obscur, son côté d’ombre : dans la Bible, dans le Coran, le Zend Avesta ou la Bhagavad Gîta. Il ne s’agit pas et de guerres extérieures, comme cela a souvent été mal interprété. A notre époque, il existe à présent des tentatives pour créer un contrepoids à la civilisation matérialiste et égoïste, et à la décadence des valeurs.

Marc 12:30 et Deut. 6, 4.5 " ... tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force (vitale)"). La prière s’accompagne d’une foi profonde en la réalisation de la volonté de Dieu et de la gratitude correspondante. Jean 16:23, „Si vous demandez quelque chose au Père, Il vous le donnera...", incluait autrefois „laissez la réponse vous entourer" (Ref. Neil Douglas-Klotz: Prayers of the Cosmos. Meditations on the Aramaic Words of Jesus.) La prière, et une vie d’action dans ce sens, vont de pair et se soutiennent mutuellement. (Les suggestions, parfois nouvelles, présentées ici ne sont pas contraires aux diverses pratiques de la prière par les Eglises.) Dieu peut déverser son amour, qui lui est donné, quelle que soit l’Eglise.

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Fondements des valeurs éthiques

Jésus Christ faisait ressortir l’importance des valeurs intérieures, éthiques et morales et d’un comportement individuel conforme à ces valeurs, plutôt que de se plier à des normes externes ou à des contraintes légales imposées par des autorités extérieures. Cette intériorisation des valeurs ne vient pas à force de « martèlement extérieur », mais se développe par une vie dans laquelle se déploie l’amour pour Dieu, pour le prochain et pour soi-même. « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34) est la force qui nous permet d’agir en conformité avec notre véritable conscience. L’amour pour Dieu nous laisse présager ses desseins plus élevés. Là où des individus, des couples, des groupes, incluent cet amour universel, la différence devient visible. Plus cette force vit en chacun de nous, moins les prescriptions détaillées extérieures prennent d’importance.

Les valeurs plus anciennes, tels qu’ellels ont été énoncées par exemple dans les « Dix Commandements », n’ont rien perdu de leur pertinence, au contraire, elles ont été confirmées. Les bases de ces modèles sont immuables, seuls les détails sont sujets à modifications culturelles. D’ailleurs, Moïse lui-même en a fait l’expérience, lui qui avait d’abord reçu une éthique sous une forme supérieure, que le peuple immature avait eu de la peine à comprendre, ce qui a eu pour conséquence de l’obliger à transmettre une deuxième version, simplifiée. Ces fondements éthiques sont les mêmes pour le Christianisme, le Judaïsme et l’Islam, et on retrouve des ressemblances dans pratiquement toutes les autres religions, comme on le voit même dans la « Déclaration du Parlement des Religions Mondiales sur l’Ethique Mondiale». Même une éthique „non religieuse" ou humaniste en soi révèle des liens avec les valeurs culturelles religieuses.  Le noyau de l’éthique, c’est de traiter les autres de la manière la plus humaine qui soit, de la manière dont on voudrait soi-même être traité, d’aider autrui, et de ne nuire à personne. Ceci est primordial pour soi, car « qui sème le vent récolte la tempête », on récolte ce qu’on sème; (ceci est essentiel pour notre destin, puisque selon le principe biblique des semailles et de la moisson Gal. 6:7; 2 Cor. 9:6), c’est le minimum requis pour survivre dans une société qui continue à évoluer. En dernier lieu, il s’agit aussi du critère central pour la participation à cette nouvelle époque à laquelle nous convie la prière du « Notre Père » qui dit : « Que Ton Règne vienne ! » (Matthieu 6), et dans le Sermon sur la Montagne « les doux hériteront de la Terre ». Il en résulte, dans le sens le plus vaste, des critères vitaux pour les domaines les plus divers de l’existence humaine. Hélas, l’éthique du Sermon sur la Montagne est encore trop souvent incomprise, même par certains cercles chrétiens, comme s’il s’agissait d’un discours sans rapport à son application à la vie. Les attitudes qui y sont décrites n’aboutissent pas automatiquement à une action, si l’on examine par exemple les difficiles problèmes politiques, mais elles représentent tout de même une « règle d’or» à laquelle on peut mesurer le niveau de responsabilité éthique, par rapport à une société. Même si des décisions humaines atteignent l’effet opposé des buts visés et qu’elles sont contraires à l’éthique de base des individus dans leur vie privée, il ne faut pas en déduire que Jésus aurait décidé exactement pareil.

L’individu est responsable de sa participation à l’action, il ne peut pas nier ni rejeter cette part de responsabilité sur les autres. Ce genre d’attribution unilatérale d’erreurs n’est pas juste, comme on le voit souvent dans les litiges juridiques et légaux. Des groupements ont également leur part de co-responsabilité, par le biais des contraintes qu’ils exercent ou par les enseignements constructifs ou destructeurs qu’ils représentent et diffusent. Ils auraient tous besoin d’un code éthique ou d’une charte comme elle existe déjà pour certaines professions. Au-delà d’une éthique individuelle, notre société aurait besoin de bénéficier d’une « éthique structurelle ». Les lois humaines ne peuvent pas pallier à ce manque.

Tableau

Lois de Moïse (Moïse 2 =Exode 20)

Ethique du Coran

"Ethique du Monde"

1.  Je suis le Seigneur Yahvé, Ton Dieu. Tu n’auras pas d’autres Dieux devant moi. (Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble...)

2.  Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu à faux (car Yahvé ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux)

N'assigne point à Allah d'autre divinité; sinon tu te trouveras méprisé et abandonné... (Sourate 17,22*)

(La compréhension d’une éthique du monde ne concernait pas le concept de Dieu des différentes religions. A cause des Bouddhistes, par exemple, il était commun à tous qu’ils reconnaissent son „ultime réalité", à savoir, quelque chose au-delà de la réalité matérielle).

3.  Tu te souviendras du jour du Sabbat pour le sanctifier.

... Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l'invocation d'Allah et laissez tout négoce. ... (Sourate 62,9*)

 

4. Honore ton père et ta mère, afin que se prolongent tes jours sur la terre que te donne Yahvé ton Dieu

23... n'adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère: si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; ... adresse-leur des paroles respectueuses.
26. Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu'au pauvre et au voyageur (en détresse). ... (Sourates 17,23-26*).

 

5. Tu ne tueras pas (tu ne commettras pas de meurtre)

Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. ... Que celui-ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). Sourates 17,33* (et 5,32*).

Engagement pour une culture de non-violence et de respect devant toute forme de vie…

6.  Tu ne commettras pas d’adultère **

Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin! (Sourate 17,32*)

Engagement pour une culture de l’égalité et de partenariat entre homme et femme… (contre l’utilisation destructive de la sexualité)

7.  Tu ne voleras pas.

9. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain.

10. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain.

Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, ...
Mais quiconque se repent après son tort et se réforme, Allah accepte son repentir. Car, Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux... (Sourate 5,38-41*)

Engagement pour une culture de solidarité et une justice économique…

8. Tu ne porteras pas de faux témoignage conte ton prochain / tu ne mentiras pas

... Soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne, fût-ce contre vous mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. ... Sourate 4,135* (conc. L’imposture voir Sourate 2,188*)

Engagement pour une culture de tolérance et une vie dans la vérité...

*) Les religions ont rattaché à ce commandement de nombreux détails, ce qui pourrait faire croire à tort que cette règle ne serait pas entièrement valable pour tous. On ne distingue pas non plus assez clairement entre principes religieux et lois laïques ou civiles, mais cela n’implique pas qu’il serait souhaitable que la foi et les lois présentent toujours de grandes discrépances dans leurs contenus.

Déjà après le déluge, donc avant les 10 Commandements cités, il y avait, selon ce qui nous est transmis par la Bible, certaines demandes éthiques fondamentales qui étaient faites à la totalité de la nouvelle humanité pour sa conservation, donc au-delà des Israélites à venir :
- respecter la vie et ne pas commettre de meurtre / ne pas tuer (« car Dieu a fait l’homme à son image », Gen. 9 :6), ne pas consommer la viande d’animaux vivants. Plus tard, dans le judaïsme rabbinique, « 7 lois de Moïse » en ont été dérivées qui valaient pour les non juifs, avec plusieurs lectures possibles:
- Ne pas tuer;
- Ne pas être cruel envers les animaux ;
- Ne pas voler;
- Ne pas commettre d’adultère, ne pas s’adonner à la promiscuité;
- Ne pas adorer des idoles (c’est-à-dire que les non-juifs devaient, selon cette idée, ne pas adorer Dieu comme les juifs, mais pas non plus adorer de déités concurrentes);
- Ne pas blasphémer;
- Il y avait une loi pour le droit, et des tribunaux

Il peut être utile de noter pour nous-même, sous forme de tableau, nos imperfections et nos qualités positives, pour suivre de manière consciente l’évolution de nos progrès. Il existe plusieurs possibilités d’y travailler :

1. Travail direct sur les défauts posant problème, en utilisant les événements de la vie. Prise de bonnes résolutions, etc. C’est également important pour Jésus : « voir d’abord la poutre dans notre œil avant de voir la brindille dans l’œil des autres ». L´ Islam également encourage à travailler sur soi-même et nomme ceci le « Grand Jihad », la Grande Guerre Sainte, comme étant quelque chose qui est plus constructif que toutes les altercations et querelles.

2. La réparation directe

3. Le pardon direct de soi et des autres, dans la mesure où cela est possible. Sinon, on peut transmettre à Dieu les problèmes pour leur résolution dans les prières, et pardonner intérieurement. Ceci également est important pour Jésus – lui aussi parle du travail « jusqu’au dernier sou» (Luc 12, 59 mais voir 5).

4. Là où ce n’est pas possible autrement, il reste la possibilité d’effectuer des bonnes actions pour d’autres que ceux qui ont subi des dommages. Dieu aide aussi indirectement, lorsque quelqu’un effectue des tâches d’utilité collective (ici il y a aussi un glissement interactif, à partir du travail pur de transformation du passé, vers un travail d’utilité publique, et il devient alors aléatoire « qui sème et qui cueille » (comparez p.ex. Jean 4, 37) car ce qui devient valable est « ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ce n’est pas en disant Seigneur, Seigneur qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7, 20-21).

5. « Priez Dieu en mon nom » : la demande pour le pardon et la grâce dans le développement continu de la vie. Il s’agit pour l’essentiel de l’aide que l’éthique humaniste ne peut pas fournir. Le destin ne doit plus se présenter de manière mécanique, car l’homme se reconnaît en tant qu’être guidé par Dieu. Tout est travaillé, amélioré, développé de la meilleure manière possible pour chaque individu et son entourage, depuis la source de sa sagesse supérieure. 

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Complément : brève rectification de la version moderne des récits « Toute l’histoire de Jésus dévoilée »

Dans le texte de la page Web, nous avons déjà commenté et corrigé les aspects théologiques unilatéraux les plus dissonants, directement ou indirectement, à la lumière de nouvelles expériences et méthodes. Nous aimerions revenir maintenant sur une floraison moderne d’auteurs « à sensation », sans vouloir apporter une contribution publicitaire à ces « best-sellers ». Ce texte apporte une contribution à ceux qui connaissent déjà cette littérature, et qui en sont irrités.

Prenons d’abord les manuscrits de Qumrân : ces écrivains ont prétendu que la plupart des descriptions de Jésus, dans le Nouveau Testament, seraient incorrectes ; D’après eux, Jésus et ses disciples auraient été, en réalité des leaders et des militants contre l’Empire Romain. *

Pour une plus grande crédibilité, cette interprétation est enrobée par une sorte de théorie de complot : les manuscrits découverts en 1947-1956 dans la communauté de Qumrân auraient été maintenus secrets à 75% ; ce seraient avant tout les savants de l’Eglise Catholique qui en auraient le contrôle. Ceci est totalement faux, même si ce site Web n’a besoin de justifier personne ni aucune Eglise, et n’accepterait surtout pas que des écrits chrétiens soient maintenus secrets. En réalité, l’équipe de savants était constituée par des Catholiques, Protestants, Anglicans, Juifs et même des athées. La tâche était complexe : dû à la diversité des opinions sur la multitude de morceaux de parchemin endommagés, cela dura effectivement très longtemps jusqu’à ce que tout soit répertorié et examiné. Lorsque l’œuvre des parchemins de Qumrân fut publiée, elle contenait 80% des textes, soit une année avant la publication du livre de poche à sensation, qui prétendait sur sa couverture que 75% des textes n’étaient pas publiés… Au moment de la publication du bestseller, en 1992, les textes manquants avaient été publiés.**

En ce qui concerne l’interprétation des contenus, les auteurs à sensation ont dû monter tout un échafaudage de théories saugrenues pour arriver au résultat désiré. On y prétend par exemple que les écrits ne seraient pas pré-chrétiens mais du temps de Jésus, alors que les parchemins ne sont pas uniformes et ne datent pas tous de la même époque. D’ailleurs, la communauté de Qumrân s’étendit sur une longue période de temps. Elle n’est pas égale aux Esséniens, ni aux Zélotes militants, qui ont occupé la forteresse de Massada à une certaine distance de là. Qumrân pourrait être comparée à une sorte de village écologique de notre époque. Ses habitants ont certainement entretenu de nombreux contacts et ils avaient certainement adopté certaines coutumes des Esséniens, quoique légèrement modifiées. Les lettrés du Temple de Jérusalem leur avaient confié des parchemins sur le trésor du Temple, ce qui indique que la communauté n’était pas aux prises directes avec les Romains, et qu’elle était considérée comme un lieu sûr pour ces écrits, même s’il n’est pas exclus que certains membres aient entretenu quelques contacts avec certains Zélotes.

Les auteurs prétendent en outre que les Esséniens n’étaient pas des moines ascétiques, mais des résistants. Or, tout ce qui a été transmis sur les Esséniens nous parle d’une communauté pacifique, végétarienne et juive strictement croyante– avec une tendance ésotérique presque zoroastrienne et des rites de purification, qui manifestait une volonté farouche de se maintenir à l’écart du monde, bien plus que les moines, actuellement. Dans la description faite par ces auteurs, les Esséniens ont été transformés en militants, au même titre que les Zélotes, sans la moindre preuve et sans justification.

Saint Jean Baptiste, Jésus et Jacques, le (demi-)frère de Jésus, auraient eu les mêmes motivations militantes « que les Esséniens ». Cette affirmation, tout comme les précédentes, présentée comme un fait, n’est pas corroborée par les Ecrits de Qumrân. Jésus, Jacques et Jean n’y sont pas identifiables, nulle part. Il faudrait par exemple identifier « l’enseignant de la Justice », une personnalité leader de la communauté, avec Jacques, une théorie qui n’est ni plausible, ni prouvable. Il n’y aucune preuve que cet « enseignant de la justice » ait été un zélote radical et au-delà de cela, c’est peu probable, mais il est possible que la communauté voyait en lui une autorité supérieure et reconnue oeuvrant contre la décadence des prêtres des Temples. Ce qui est transmis sur Jacques lui-même, le frère de Jésus, ne cadre pas non plus avec cette image de militant. Jacques a dirigé à Jérusalem la communauté chrétienne de ses débuts, après la crucifixion de Jésus, et on lui attribue un caractère pondéré et tolérant. Il doit même servir de médiateur entre les disciples qui se querellent, entre Pierre et Paul, pour maintenir la communauté unie.

Pour prétendre en outre que Paul aurait été un agent des Romains, qui aurait tout falsifié, il faut recourir encore à un autre échafaudage, de nouveau impossible à prouver, qui prétend que Romains auraient fait semblant d’arrêter Paul. (Dans notre texte Les Chemins du Christ, nous parlons de Paul, qui, malgré ses points de vue « carrés » et sa conception particulière du rôle des femmes, a eu d’authentiques visions et expériences, si l’on se donne la peine de faire les recherches pratiques et mystiques, ce que ces auteurs à sensation n’ont visiblement pas fait). Les manuscrits de Qumrân sont des petites gemmes d’une mosaïque plus vaste et rejoignent en cela d’autres textes, qui renseignent sur les us et coutumes de cette époque. Certaines autres écritures de ces siècles sont connues depuis longtemps comme apocryphes, et certaines autres ont été retrouvées plus récemment (p.ex. les manuscrits de Nag Hammadi, qui évoquent la foi des Chrétiens en Egypte). Ce qui est sûr, c’est que les habitants de Qumrân étaient croyants et que leurs enseignements et leurs coutumes étaient apparentés à ceux de Jésus, ceux qui ont été transmis par la Bible et non pas les soi-disant enseignements militants du Jésus des auteurs à best-sellers. Il est possible que Jean le Baptiste soit un descendant de ces communautés strictes d’Esséniens ou de Qumrân, ou bien qu’il ait été un visiteur bienvenu parmi elles. Il est également envisageable que Jésus rencontra ces personnes de son vivant (dans notre page Web « Les Chemins du Christ » nous décrivons aussi que Jésus rencontra des personnes de divers cercles, mais qu’il ne provenait pas automatiquement de cette ou de ces écoles, dont il rencontrait les adeptes).

2. D’autres auteurs se sont ralliés aux spéculations sur Jésus mentionnées, avec de nombreux détails sur l’histoire juive, mais sans que les contradictions ne soient résolues. Une partie de cette littérature a réduit la résurrection de Jésus à un rituel de historique de résurrection, pratiqué par les anciens Egyptiens et éventuellement les Esséniens et les traditions qui sont fondées sur eux, mais de cette manière, on soustrait au lecteur justement ce qui est rénovateur, ce que Jésus a apporté dans ce contexte. D’ailleurs, ce ne serait pas une perte si, dans ce contexte, les groupements historiques comme les Esséniens ou les Templiers, renonçaient à ce dogme de la non-résurrection et à réduire ce que Jésus a accompli à un mythe. Déjà dans les temps pré-chrétiens, la compréhension qu’avaient certains juifs christianisés et communautés gnostiques était réduite, et il est donc inutile de tenter de vouloir prouver, avec leur compréhension, que ce qu’ils ont compris et tout ce qui a eu lieu. D’autres avaient compris d’autres parties de la vérité, ce qui est démontré par les nombreux Chrétiens des premiers temps qui croyaient à la résurrection et à sa signification étendue, ou par ceux, qui dans ce sens, utilisaient les Ecritures de l’Evangile de Philippe. Paul, qui se prêtait bien aux critiques, ne constituait de loin pas la seule source des traditions qui croyaient à la transformation spirituelle et matérielle de la résurrection. Ceux qui croient à l’histoire de l’Eglise et qui ont encore un certain respect pour cette tradition de transmission ont plus de chance d’approcher de la vérité que ceux qui nient à la légère tout ce qui ne cadre pas dans leur concept.

Lorsque de telles activités aboutissent à une constante minimisation de Jésus Christ, cela peut avoir des conséquences spirituelles qui dépassent l’entendement purement humain.

3. Il y a eu des spéculations sur plusieurs soi-disant « tombeaux » en Israël et ailleurs, qui contiendraient les ossements de Jésus. Dans une région du Proche-Orient où les pilleurs de tombes étaient actifs et partie prenante, des milliers d’ossuaires ont été trouvés et stockés dans divers musées et certains ossements ont parfois été retirés pour être enterrés ailleurs, il est pratiquement impossible de retrouver des renseignements sur les personnes. Même un nom d’usage courant, gravé sur un ossuaire, ne prouve rien. Les probabilités ne peuvent pas exclure une certaine ressemblance entre les noms de diverses familles. Une recherche historique holistique ne partirait pas de la prémisse que la résurrection n’aurait pas pu avoir lieu telle qu’elle a été rapportée. Cela correspondrait davantage à l’état des connaissances actuelles possibles. La prophétie, appliquée à Jésus, n’est pas seulement une source d’espoir subjective qui date de plus de 2000 ans, mais elle représente quelque chose de très réel, qui attend en partie encore, d’être éclaircie et comprise.
Informations complémentaires (en anglais):
http://dukereligion.blogspot.com/2008/01/talpiot-tomb-controversy-revisited.html

*) 4. Il existe encore d’autres spéculations de cette sorte sur Jésus, qui ont donné lieu à d’autres théories encore. Par exemple une théorie qui prétend que Jésus serait un disciple de l’Ecole de philosophie Cynique, qui avait ses origines en Grèce... Certains prétendaient même faire équivaloir Jésus à Moïse ou à un Pharaon égyptien ou à Jules César, ou à un empereur militant byzantin.

**) nous remarquons aussi que les livres spéculatifs de cette sorte ne mentionnent pas le fait qu’à Qumrân, on a également retrouvé des textes des Evangiles datant du 1er siècle, qui permettent la comparaison avec les textes actuels et qui démontrent que ces derniers ont été conservés et transmis relativement intacts.

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Science et Foi

Validation de la contribution scientifique

Il existe des êtres humains qui ont besoin, en matière de foi, du soutien par l’observation extérieure : compter, mesurer, peser. Jésus reconnaît ce fait en Thomas, qui est l’un de ces hommes : un « esprit scientifique » parmi les disciples, et par là, un prototype de bien de nos contemporains. Lorsque Thomas eut la possibilité de vérifier réellement si Jésus Christ était devant lui, Jésus lui dit : « Ne sois pas incrédule, mais croyant », c’est-à-dire que l’expérience que Thomas faisait devait le mener à une profonde réflexion quant à la racine de ses doutes, pour les extraire, pour qu’il soit intimement convaincu. Que Jésus ait eu besoin de lui rappeler de devenir croyant démontre que Thomas n’était pas un sceptique contraint de croire, par la force de la réalité extérieure, ou peut-être même par peur de la punition. Thomas pouvait accéder et conserver son potentiel intérieur et en faire usage, et croire depuis son être intérieur, reconnaîre qu’il existait d’autres méthodes de se convaincre de quelque chose de nouveau. Jésus savait ce qui était approprié pour quelqu’un comme Thomas. Il ne voulait imposer à personne de croire (cela aurait eu le caractère d’un jugement), il n’avait aucune intention de forcer quiconque n’était pas prêt pour une décision, ni provoquer une attitude de déni.

Une science empirique = des connaissances accumulées qui exclut à chaque fois ce qui n’entre pas dans le cadre de ses croyances n’est pas digne d’être appelée une science. Les vrais génies comme Einstein ne faisaient pas de « gestion du savoir », ils faisaient des recherches dans tous les domaines où il y restait des points mystérieux et inexpliqués. Cette recherche-là peut également être égalée à une recherche de Dieu, du moment que les motivations sont honnêtes et que la science n’est pas corrompue par des intérêts dévoyés, par exemple économiques ou politiques.

Les observations scientifiques extérieures (qui consistent en : observation, mise en place d’hypothèses, puis de théories, suivies de la vérification des théories) ne suffisent généralement pas à elles seules, lorsqu’il s’agit de questions spirituelles et de foi. Il n’y a pas toujours à disposition un être qui reflète de manière impeccable et au-delà du doute une réalité supérieure, devant nos yeux (comme devant les disciples de Jésus), ou qui libère notre compréhension (comme dans Jean 1, 51). Malgré tout, certains signes démontrent qu’il y a des « strates » dans l’être humain et au-delà de lui, qui ne proviennent pas du domaine des forces et des matériaux de base physiques, et qui ne font qu’en démontrer les conséquences : nous voulons parler des forces vitales, des forces spirituelles, de la pensée, de la conscience… (certains exemples se retrouvent en plusieurs endroits du texte principal Les CheminsduChrist.net). Parfois, des traditions pré-scientifiques de diverses cultures se dévoilent comme conséquences de formes plus anciennes expérimentales et scientifiques. Aujourd’hui, il est possible d’élaborer des méthodes adaptées pour mesurer ces paramètres, comme le démontre l’approche de Goethe et les travaux sur les observations scientifiques de Goethe ou de Rudolf Steiner. Les nouvelles découvertes, allant du domaine de la physique quantique jusqu’à la nouvelle biologie, géologie, géobiologie, astrophysique etc. sont en train de faire surgir un nouveau paradigme (ou vision) du monde. Cependant, la plupart de ces recherches ne proposent pas de méthodologie qui irait de pair avec les nouveaux contenus, comme l’a fait R. Steiner.

On peut en déduire que les connaissances scientifiques rassemblées à ce jour :

a) ne décrivent qu’une infime partie de la réalité,

b) que les fondements de la science naturelle démontrent une matière de plus en plus éphémère, sous forme d’énergie compactée ou même, d’esprit compacté ; des formes d’énergie qui, à leur tour, peuvent atteindre des vitesses supra-luminales jusqu’à l’infini (tachyons…) et peuvent « rajeunir » durant le trajet ; le temps devient encore plus relatif que dans la théorie de la relativité. il pourrait totalement disparaître de notre espace et ressortir dans une sorte d’au-delà transcendant ; l’espace est donc moins absolu qu’il ne paraît l’être par la courbure de l’espace. Ce qui reste, ce sont des informations de la cybernétique, immatérielles et non énergétiques et par là, indescriptibles par les méthodes conventionnelles. On pourrait parler ici de « conscience ».

c) que l’effondrement de l’ancien paradigme du monde ne serait pas encore en soi une « preuve de Dieu », mais tout au plus, une préparation. De nombreuses personnes s’en contentent, qui étaient bloquées par l’ancienne vision du monde matérialiste et qui peuvent à présent se diriger directement vers Dieu, pas à pas. Mais ce n’est pas encore la fin du questionnement : Qu’est-ce que cette « information » et les autres processus dans l’univers ? Qui (quoi) crée constamment de la nouvelle matière et énergie et les dissout à nouveau ? Qui (quoi) règle les paramètres de la vie et de la mort, de la veille et du sommeil ? Qui (quoi) agit au-delà du temps et de l’espace dans l’univers ? Est-ce que l’homme, qui reconnaît dans sa conscience le monde, l’énergie, le temps et l’espace, comme depuis l’extérieur, est véritablement fait à « l’image et similitude » de Celui qui fait ceci à grande échelle (Genèse 1, 26) ?

d) Les réponses qui désignent le chaos et le hasard sont plus ou moins exclues, car ce monde et ses créatures, ce monde et ses particules et les divers déroulements de la vie montrent un tel degré supérieur de cohérence, d’ordre et de sens, à l’intérieur d’un ensemble, que l’on pourrait dire qu’il s’agit d’une œuvre d’art. Les chaînons manquants qui seraient nécessaires à confirmer une évolution due au hasard, continuent à briller par leur absence. Tout cela démontre qu’il est devenu plus difficile de ne pas croire, que de croire à une intelligence centrale « Source », à l’œuvre depuis le début du programme de la Création, qui génère en même temps le chemin et ses lois changeantes. Il est devenu possible d’arriver aux mêmes conclusions que celles que la conscience mythique des anciens peuples, d’il y a environ 800 A.C., qui, grâce à leur hémisphère cérébral droit « mythique », voyaient Dieu à l’œuvre. (Les dieux des autres peuples désignaient autrefois certaines caractéristiques du Dieu unique ; ce n’est que lorsque cette sagesse disparut que les « dieux » pluriels acquirent leur indépendance et furent pratiquement confondus avec des êtres humains plus hautement développés). Des scientifiques athéistes comme Max Thürkauf, Georg Todoroff et bien d’autres arrivèrent à la foi par ces chemins.

e) La foi, dans le sens d’une conviction profonde, est plus qu’une simple tendance-à-prendre-pour-vrai quelque chose.

f) Il ne faut pas oublier non plus ces mystiques, ces profanes ou ces simples croyants, qui témoignent de leurs expériences avec Dieu et le Christ et qui ont accédé, à travers ce contact, à l’esprit créateur divin en eux-mêmes. Tôt ou tard, ces voies peuvent mener à une élaboration personnelle sur la nature de ces expériences. C’est ici que le texte principal de CheminsduChrist.net vient s’insérer.

Dans l’Eglise catholique, il y a l’Encyclique « Fides et Ratio », (La Foi et la Raison) de 1998 et le Pape Benoît XVI a repris ce thème lors de son discours à Regensburg, en 2006. La foi sans la raison et la raison sans la foi n’auraient pas de valeur l’une sans l’autre, parce qu’elles ne tiennent pas compte de l’Homme dans sa totalité. A l’opposé, Michael Springer argumente dans « Spectre de la Science » en janvier 2007, qu’il n’est pas nécessaire que chaque lacune de connaissance pointe automatiquement vers quelque chose de non explicable rationnellement, respectivement sur Dieu. Il s’agit surtout de déductions très concrètes. Il avoue néanmoins que la croyance que la science pourrait un jour expliquer toutes les grandes questions ouvertes n’est qu’une croyance de plus. Le fait est que de nos jours, les chercheurs scientifiques individuels ont plutôt de la peine à maintenir la possibilité de ne pas (encore) croire en Dieu. (Ce qui ne doit pas nécessairement être de l’athéisme, mais peut être de l’agnosticisme, c’est-à-dire le manque de foi, à défaut de prouver l’existence de Dieu, sans fermer définitivement la possibilité à son existence). Une autre interprétation, nouvelle, qui rconnaissait la foi en Dieu uniquement en tant que performance pour s’assurer éthiquement de la culture matérielle, ne suffit pas à elle seule pour les points de vue susmentionnés.

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La conscience, le cerveau et le libre arbitre de l’être humain.

Bien avant l’existence de la science moderne, les personnes éveillées de toutes cultures et en tout temps *) se sont efforcées de comprendre le processus de la prise de décisions et ont recensé diverses impulsions qui pouvaient mener à la prise de décisions. Les voies spirituelles et/ou religieuses témoignent du fait qu’il est possible de se développer pour arriver à des décisions éthiques, au lieu de tout considérer comme prédéterminé. Certains, néanmoins, tendaient à croire en la fatalité du destin, plus ou moins marquée.

La capacité à penser n’est que partiellement consciente, au mieux. Si quelqu’un veut devenir conscient des sentiments qui influencent sa pensée, il (ou elle) devra être attentif très longtemps et développer une sensibilité correspondante. Les impulsions de la volonté sont encore plus inconscientes et de gros efforts sont nécessaires pour les réaliser pleinement ou pour « générer » la volonté à faire quelque chose librement. Rudolf Steiner, par exemple, savait déjà avant la recherche moderne sur le cerveau, que la volonté est inconscience. Il savait également que le contrôle de notre volonté est quelque chose que l’on peut améliorer par l’entraînement, ce que la science n’a pas encore compris. De nombreux Chrétiens font l’expérience qu’il est possible de plus en plus de « soumettre notre volonté à celle de Dieu », dans le sens de la Lui subordonner. Ceci est possible pour chacun, à toute étape du développement, même sans grande expérience de notre monde intérieur. Il y a définitivement une « instance » à l’œuvre, qui nous accompagne et nous aide sur ce chemin. Tôt ou tard, cette voie mène à une vie plus consciente (quoique cette pratique n’a rien en commun avec les exigences d’obédience de la part des autorités ecclésiastiques !).

Dans ce contexte, les recherches de certains neurologues modernes permettent d’arriver à des conclusions différentes de celles des publications scientifiques. Lors d’expériments au sujet des mouvements volontaires de la main, ils ont mesuré le potentiel de mobilité du système nerveux, ils ont pu démontrer que le potentiel du système nerveux était déjà présent au moment de l’intention, mais avant la volonté consciente d’exécuter un mouvement. La personne testée croyait que l’action avait déjà commencé, alors qu’elle commençait en fait 1/100 de milliseconde plus tard. **)

C’est la confirmation que la pensée consciente de l’homme n’est normalement pas l’unique facteur qui influence ses actions mais que la complexité toute entière de son être entre en jeu dans ses décisions. Il serait inadmissible de sauter à cette conslusion. Le « libre arbitre » (ou volonté propre) n’est donc pas réfuté, comme certains scientifiques l’auraient bien voulu. Néanmoins, en se basant sur les expériences qui ont été faites au cours des siècles, il serait correct d’en déduire que l’intellect à lui seul ne suffit pas à contrôler le libre arbitre. Les pensées et les bonnes intentions ne peuvent être qu’un premier pas vers une responsabilité accrue quant à notre propre rôle. Nous devrions également nous pencher sur nos sentiments inconscients et les impulsions habituelles de notre volonté. Le « service de piquet neuronal » devient alors conscient plus rapidement. Il est donc tout à fait possible d’aspirer à vivre une vie plus responsable.

Même si le potentiel électrique des nerfs peut être mesuré, il ne faut pas oublier que seule la science classique ****) parle de « causes ». Du point de vue des sciences de l’esprit, il est tout à fait possible possible d’y voir un « effet », tel un piano qui est joué par une personne, corps et âme, comme on dit, c’est à dire avec l’esprit, l’intellect et la volonté. A un niveau purement scientifique, on ne peut pas en décider. La biologie ne peut pas non plus décider si, et de quelle manière, on pourrait constater l’action de Dieu dans l’organisme humain complexe***). On peut cependant trouver des approches scientifiques à ces questions. La science pourrait par exemple tenter de mesurer ce qui se passe lorsque quelqu’un prie pour contrecarrer une impulsion de la volonté indésirable ****). Mais elle ne peut pas décider ce que « signifie » la prière, pour le croyant.

*) Notez les différences des divers niveaux de développement de la conscience humaine (archaïque, magique, mythique et intellectuels), présentées dans nos pages « Points de vue généraux concernant les religions naturelles » et « Religion en tant que reconnexion de l’être humain avec Dieu… ». A certaines époques, les sources des émotions humaines ont été plus observées à l’extérieur de la personne, et à d’autres époques, plus à l’intérieur. Les possibilités actuelles dans le domaine du développement de la conscience sont indiquées dans la partie 1 du texte principal, basées sur la vie de Jésus. Aujourd’hui, par exemple, une personne peut apprendre consciemment, contrairement à autrefois où ce processus était plus instinctif. Elle peut reconnaître plus facilement les interactions avec son environnement et avec laTerre. Au-delà des opinions socio-économiques, il faut donc inclure également les aspects éthiques, religieux et philosophiques pour la société.

**) par exemple dans « Spektrum der Wissenschaft » Scientific American, avril 2005.

***) consultez notre page « Science et la croyance en Dieu »

****)consultez notr page concernant la « Digestion de la vie quotidienne »

*****) Il y a un film intitulé « Que sait-on vraiment de la réalité ? »

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Informations sur Jésus Christ et les questions relatives à la nutrition

L’histoire dans le premier livre de Moïse (Genèse 1, 29) nous conte que Dieu parla et dit: « Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence ; ce sera votre nourriture ». Ceci correspondrait à des conclusions que l’être humain est avant tout un frugivore et en possède l’appareil digestif et la dentition (et non pas un omnivore comme on pourrait le croire, si l’on prend en considération les 3 grandes catégories : carnassiers, omnivores et herbivores). Après le grand déluge, dont les fouilles archéologiques en Asie Mineure révèlent la réalité, Dieu dit à Noé  (Genèse 9, 3) : « Tout ce qui se meut et possède la vie vous servira de nourriture, je vous donne tout cela au même titre que la verdure des plantes. Seulement, vous ne mangerez pas la chair avec son âme, c’est-à-dire le sang ». C’est sur ces versets que repose tout, c’est-à-dire sur un temps antérieur à la naissance des peuples actuels, et non pas seulement des Juifs, apparus plus tard. Après la sortie d’Egypte, dans le 5ème livre de Moïse (Deutéronome 14, 3-21) d’autres détails y sont encore adjoints. Apparemment, après le Déluge, il fut permis de manger de tout, sauf les nourritures les plus inappropriées.** Dans certains passages, certains critères nutritionnels ont pu être dégagés, ailleurs, on fait mention de la signification de certaines plantes, sans que ces dernières soient prescrites à tous (voir Daniel 1, 8).*

Une relation semble se profiler par rapport aux multiples prescriptions qui entouraient les offrandes d’animaux et la consommation de leur viande. Le prophète Osée, (6.6), disait déjà: « Je préfère l’amour à la place des offrandes de boucherie, et connaissance de Dieu, à la place d’offrandes de feu ». Jésus dit, se rattachant à cela : « C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Matthieu 9, 13 et 12, 7). Par rapport à Luc 22, 11, où Jésus demande où il pourrait manger l’agneau de Pâque, qui n’est pas mentionné du tout lors de la dernière cène, il existe des écrits apocryphes, comme, par exemple, par exemple l’Evangile Ebionéen, qui n’ont pas été inclus dans le canon biblique, autour de l’an 400. On y lit à peu près ce qui suit: « Est-ce que moi je désire manger avec vous l’agneau en cette Fête de la Pâque? » La langue araméenne utilisait moins de mots pour les phrases et permet plusieurs interprétations, lorsque la tonalité n’accompagne plus l’écrit. Ceci a donné lieu à diverses traductions/interprétations, très pratiques pour se critiquer les uns les autres. (Les communautés pratiquement disparues, comme p.ex. celles qui ont été islamisées ou les juives-chrétiennes, faisaient partie de la chrétienté des débuts, même si, selon divers points de vue dans l’exemple mentionné, elles différaient des autres Eglises en développement).

Les Actes des apôtres 15, 19 nous disent que l’enseignant de la communauté, Jacques, déclare qu’ « il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu. Qu’on leur mande seulement de s’abstenir de ce qui a été souillé par les idoles, des unions illégitimes, des chairs étouffées et du sang ». D’après le premier historien de l’Eglise, Eusébius, dans les actes apocryphes, il apparaît que Jésus, Jean, Pierre, Jacques, etc. ne mangeaient pas de viande. Mattieu 15, 11-20 /Marc 7, 17-21) montrent que pour Jésus, « ce qui ressort de la bouche » était plus important que ce qui y rentre, en se référant aux questions des Pharisiens concernant le lavage des mains avant les repas. C’est le même type d’admonestation que celle qui parle de la brindille et de la poutre dans l’œil : commencer par soi, au lieu d’avoir peur des influences extérieures. Par contre, nous ne trouvons nulle part de prescription biblique selon laquelle il faudrait manger de la viande.

Dans Luc 10, 8, Jésus conseille à ses disciples de manger ce que leurs hôtes leur offraient, durant leurs déplacements. Il en subsiste encore quelques éléments, sous forme des règles de l’hospitalité, surtout du monde Arabe, où il est très mal vu (et cela peut mener à toutes sortes de réactions) que l’invité refuse certains mets ou boissons, s’il ne le fait pas d’une manière très adroite. Les disciples reçurent également la faculté de ne pas être atteints par des substances nocives (Marc 16, 18 : « …s’ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal … »). Il n’est donc pas logique de sortir ces phrases du contexte et de les généraliser sans aucune distinction.

Dans une plus grande mesure encore que du point de vue de la nourriture, le carême ou le jeûne religieux représente un nettoyage du corps, qui permet une plus grande ouverture envers des expériences profondes et spirituelles. Cette pratique était courante dans l’Eglise catholique, les vendredis, en référence au vendredi Saint, et le temps de carême entre le mardi gras et Pâques. Mais aussi en dehors de cette Eglise, le jeûne a repris une importance qu’il avait perdue. C’est une manière de pratiquer volontairement une certaine retenue, de pratiquer la faculté au renoncement. C’est aussi une solidarité envers tous ceux qui souffrent de la faim dans le monde. Cette attitude peut mener bien plus loin, comme nous le démontrent certains mystiques du Moyen-Âge et contemporains, qui ont cessé de s’alimenter (inedia), ce qui dépasse le loin les quelques semaines d’abstinence de nourriture. Les motivations peuvent être diverses, chrétiennes ou autres. Aujourd’hui, on appelle cette pratique « alimentation de Lumière » et c’est une indication que l’esprit domine la matière plus que ce que l’on croyait. La condition est que la personne qui se sent appelée se sente « guidée » par Dieu, ou qu’elle soit guidée de manière compétente afin de minimiser les dangers (il ne faut pas comprendre ceci comme un encouragement à pratiquer cette voie !)

Le corps est un instrument, et en tant que tel, il a besoin d’un usage responsable.
Par ailleurs, les animaux sont également des êtres créés par Dieu, des êtres vivants et sensibles, donc pas des « choses » que nous pouvons traiter à notre guise. Ils ne méritent pas le traitement que nous leur accordons en partie encore aujourd’hui (heureusement quelque peu modéré par les lois de protection des animaux).
La nourriture appropriée à chacun est du ressort et de la décision personnelle et individuelle.

*) (...) Pour des raisons de santé, éthiques, environnementales et autres, qui sont le fruit d’une conscience plus évoluée, on remarque de nos jours des pratiques nutritionnelles plus saines. Ces dernières se sont clairement développées durant ce siècle précédent, notamment grâce aux recommandations de conseillers en matière de nutrition et de santé. (Consommation de produits à base de céréales complètes, si possible de provenance bio, produits frais de proximité, d’huiles non raffinées, etc.)

**) Ces lignes directrices sont toujours suivies de nos jours, par exemple par les juifs dévots, lorsqu’il s’agit de consommer des produits kascher (pas de porc ni de de sang, rituels spéciaux pour l’abattage d’autres animaux). De manière similaire, les produits „halal" de l’islam proscrivent la viande de porc en particulier.

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Jésus Christ et la guérison – hier et aujourd’hui

Jésus, ses disciples et autres accompagnants étaient autrefois perçus comme une sorte de « Mouvement pour la guérison du corps et de l’âme ». Pourquoi aujourd’hui ce n’est plus autant le cas ? Nous allons examiner cet aspect plus en profondeur.

La volonté de guérison

Jésus posait tout d’abord une question importante : « Désires-tu guérir ? » (Jean 5, 6). Jésus parlait à l’âme. Le malade décrivait ses déboires externes et sa recherche de guérison. Mais cette question le plaçait devant le choix : est-ce qu’il voulait vraiment guérir ? Le désir sincère de guérir est donc la première condition d’une guérison bien comprise. Tant que le subconscient bloque le chemin vers la guérison, peu importe pour quelles raisons, il est difficile d’accepter de l’aide pour guérir. Il est possible d’intervenir par des mesures de premiers secours médicaux, ou d’influencer des symptômes. Mais la véritable guérison va bien plus loin que le symptôme et elle ne fonctionne que lorsque le malade peut se connecter à ses propres forces de guérison. C’est ce que constatent les naturopathes et autres thérapeutes qui sont d’accord de travailler avec le patient, les véritables « guérisseurs », les proches et les personnes qui soutiennent la guérison par leurs prières, grâce à la foi.

La conviction de la foi

Matthieu 9, 22 nous raconte comment une malade touche simplement l’habit de Jésus et elle est guérie. Jésus dit : « Tout est possible à celui qui croit ». Celui qui possède cette force de conviction de la foi sait qu’elle est un élément bien réel dans sa relation avec Dieu, à inclure dans le processus de la guérison. L’effet placebo de la médecine démontre également à un certain niveau la force de la conviction des êtres humains (placebo : une pastille qui ne contient pas de substance médicamenteuse donne le même effet que le médicament). Mais l’inversion des processus malsains qui a lieu est beaucoup moins profonde et puissante que lors de la guérison par la foi.

Jésus est aussi un archétype, l’exemple même d’un être sain, dans le sens corporel, spirituel et de l’âme, un modèle que l’on peut suivre.

Extraits du chapitre « la question sur les miracles » de notre texte principal*) : En matière de guérison, Jésus Christ ne mentionne pas seulement l’énergie cosmique, comme le font la plupart des guérisseurs actuels, qui décrivent qu’elle circule à travers eux. Il se réfère à la foi, la foi en la possibilité d’une guérison à travers lui, et par extension, à travers Dieu, grâce la personne visible de Jésus. Encore aujourd’hui, il y a des guérisons comme celles qui sont décrites par les disciples de Jésus, grâce à la prière et au lien avec le Soi intérieur, lié au Christ, ce Soi qui désire la perfection de l’être humain et de l’organisme et qui dit perfection, dit santé, donc, guérison. Cet être (intérieur) qui, d’après les paroles de Jésus, sera capable de plus grands faits encore que lui-même (Jean 14, 12-13).

La guérison spirituelle elle-même et les progrès psychiques et spirituels qui y sont liés restent une grâce qu’on ne peut pas contraindre, quoi que l’homme fasse pour s’y préparer.

Les guérisons étaient souvent des « signes », des actes à petite échelle représentatifs de quelque chose de plus vaste. Pour prendre l’exemple de l’aveugle lors du Sabbat, Jésus lui répondit qu’il ne s’agissait pas tellement de voir ses péchés comme une source possible de ses maux, mais plutôt de « manifester les grandes œuvres de Dieu à travers lui » (Jean 5, 6-9 ; Jean 6 ; Jean 9, 3 et autres).

Aujourd’hui, à travers de nombreuses expériences et découvertes des domaines para-scientifiques et d’avant-garde, il n’est plus tout à fait impossible d’imaginer que Jésus possédait effectivement le pouvoir d’influencer les forces de la nature. Il est important d’être capable d’inclure cette possibilité dans notre vision du monde, pour obtenir une image plus contrastée et complète, qui inclut la guérison holistique ou christique.

L’imposition des mains

Souvent, mais pas toujours, Jésus et ses disciples imposaient les mains pour guérir quelqu’un. Cette pratique perdure encore de nos jours. La personne qui pose ses mains sur les épaules ou la tête du malade dit une prière, parfois accompagnée d’un groupe de prière. Cette attitude fortifie l’empathie et la conscience d’être un canal pour l’aide divine. On peut comprendre ceci de manière symbolique. Mais à travers les connaissances des guérisseurs spirituels, parmi lesquels on trouve de nombreux Chrétiens, on peut devenir conscients qu’il s’agit d’une réalité qui était déjà utilisée par la Chrétienté ancienne. On parlait alors de transmission du « pneuma », le souffle vital ou l’Esprit Saint *). Cette pratique était utilisée tant pour la bénédiction, comme pour les demandes d’intercession et la guérison (lire p.ex. Matthieu 19, 13, Marc 8, 23, et 10, 16 (bénédiction d’enfants), Actes des Apôtres 6, 6, 19, 12 et 28, 8).

Une intercession de guérison n’est pas nécessairement dépendante d’une imposition des mains, elle fonctionne également à distance, bien que cela puisse parfois paraître plus difficile.

Maladies liées à l’âme

La guérison psychique et la guérison du corps sont étroitement liées. Un bon conseil de vie peut exercer une influence bénéfique sur les maux psychosomatiques, pour autant que les conseils (liés au bon sens) soient suivis, au lieu de persister dans une voie erronée.

Extraits du chapitre « le zèle saint et … les émotions » du texte principal *) : Jésus vivait constamment dans la contemplation de Dieu et dans la compassion des autres. Chez l’être humain, les émotions sont normalement mélangées avec réactions subconscientes par rapport à des stimuli qui provoquent des réactions; elles seront différentes et se manifesteront différemment, selon l’histoire de chacun, mais à la base, leur structure est relativement similaire. Etre capable d’observer ces mécanismes avec un certain détachement, de les débusquer en observant nos propres réactions, de les accepter plutôt que de les refouler, permet d’arriver à les maîtriser, respectivement, de les offrir à Dieu, mais c’est un lent processus d’apprentissage.

Il est relativement insensé que de vouloir travailler des « amas » entiers de problèmes. Il est plus efficace d’examiner consciemment d’abord certaines expériences vécues, pour distinguer s’il s’agit d’une « poutre dans notre œil » ou d’une « poussière dans celle de notre prochain » (Matthieu 7, 1-5). Certaines écoles chrétiennes mettraient à l’avant-plan nos propres torts, sachant qu’il est plus difficile de constater nos erreurs, et que cela doit d’abord être appris. L’avantage est de pouvoir y apporter soi-même des corrections. Dans le cabinet du psychologue, en revanche, on place plutôt à l’avant-plan la perspective de la victime. Mais finalement, on s’aperçoit que les deux approches sont plus ou moins en jeu.

Une façon de procéder, qui est facilement applicable est la suivante :
1) contempler intérieurement l’émotion ou la sensation qu’on a ressenti comme négative (par exemple, la colère, la peur, la haine, l’indifférence, la supériorité, les doutes exagérés…) et 2) au lieu de cogiter là-dessus, attendre calmement un certain laps de temps puis devenir le plus conscients possibles de quoi il en retourne. 3) d’offrir à Dieu **), dans la prière, le problème qui est devenu pratiquement un ressenti corporel, et 4) attendre calmement jusqu’à ce que la sensation de soulagement se manifeste.

La pratique de la méditation ***) peut amener des résultats surprenants, comme par exemple des sensations de flux d’une énergie revitalisante et un regain de forces vives. Il est également possible d’utiliser le souffle, pour « expirer » des problèmes qu’on remet entre les mains de Dieu, et avec l’inspiration, nous laissons entrer en nous la grâce et la bénédiction de Dieu (il s’agit d’une modification de la prière continuelle des moines du Mont Athos, déjà décrite dans le chapitre « Le silence dans le désert » dans le texte principal).

Problèmes mentaux

Extrait du chapitre « la transfiguration » du texte principal *) : il existe une « pensée positive » et des « affirmations (phrases) positives ». Si elles sont pratiquées sans égoïsme, sans mégalomanie et sans manipulations techniques, elles sont en mesure de rapprocher la pensée d’un état plus réceptif à ce qui peut provenir de Dieu. Malheureusement, les descriptions des « techniques de la pensée positive » et ses corollaires ne mentionnent souvent pas les précautions nécessaires, ce qui fait qu’on peut se tromper et « se faire manipuler » par soi-même.

Problèmes liés au « destin »

On a pu constater, dans les cercles de guérison spirituelle, qu’il peut y avoir des circonstances pouvant laisser croire qu’une guérison n’est pas (encore) possible, voire pas permise. En fait, c’est quelque chose comme un niveau de programmation. Il se pourrait, par exemple, qu’un malade ait encore quelque chose à apprendre de sa maladie ; mais même dans ce cas-là, à travers et avec Dieu, il peut encore trouver une solution. Nous vous proposons de relire ou de consulter le texte concernant « la volonté de guérison ».

Questions juridiques et légales

Une guérison chrétienne, y compris la prière ou l’imposition des mains, est protégée, en Allemagne, par la liberté fondamentale d’exercice de sa croyance religieuse. Les personnes qui désirent proposer leurs services à d’autres, en dehors de cercles privés ou ecclésiastiques, devraient tout d’abord s’informer sur la situation légale dans leur pays. Si l’exercice de ces activités mène à ce qu’on peut considérer comme un diagnostic ou des actes thérapeutiques directs, même si la personne propose la gratuité de ses services ou qu’elle agit sur une base de donations, cette personne devrait disposer d’un diplôme de « naturopathie » (Heilpraktiker, du moins en Allemagne) ou être un médecin. (Les guérisseurs spirituels, dont les pratiques diffèrent de la guérison chrétienne classique, mais chez lesquels on retrouve parfois des ressemblances, peuvent souvent détecter des maladies avec leurs mains). Même s’il serait souhaitable que la législation tienne compte ces activités un peu particulières en les traitant de manière non bureaucratique, il est recommandé de s’inscrire à l’organisation faîtière de guérison spirituelle****) et de passer un examen comme guérisseur. Théoriquement, lorsque seule la consultation psychologique ou la guérison spirituelle est pratiquée, il s’agit d’une version abrégée ou simplifiée de praticien en naturopathie. Reste à découvrir si cette activité peut être pratiquée sans entraves, partout. En Angleterre, par exemple, les « guérisseurs spirituels » sont acceptés de tous et ils ont également accès aux hôpitaux et cliniques.

Indépengamment des questions juridiques, celui qui recherche la guérison ferait bien d’utiliser les possibilités à sa disposition telles qu’une alimentation saine, un régime, de la gymnastique thérapeutique, suffisamment de sommeil et la prière.*****

*) Le texte principal traite ce point et d’autres à partir d’une vision plus inclusive, c’est-à-dire, les possibilités du développement humain dans son ensemble, qui dépassent le cadre purement de la « guérison » au sens étroit.

**) Pour la meilleure attitude intérieure accompagnant la prière, lire également notre texte « Prière pour la paix ».

***) Voir la page « Méditation Chrétienne ».

****) World Federation of Healing, qui compte de nombreux groupes à travers le monde. http:/www.wfh.org.uk. Nous n’en connaissons aucune association qui rassemble uniquement les guérisseurs Chrétiens, ce qui était compréhensible, du moment que les traditions chrétiennes avaient été largement oubliées ou négligées, devient une absurdité de nos jours. Par-ci, par-là, une pratique biblique de prière intense d’intercession fait son apparition, surtout dans les Eglises libérales comme les Baptistes ou les Eglises Pentecôtistes et également dans certains haut lieux de pèlerinage Catholiques tels que Lourdes, où de nombreuses guérisons spirituelles ont lieu à travers la prière et la foi. (Nous rappelons que CheminsduChrist.net n’a pas la prétention d’être responsable po d’autres sites Web et ne soutient pas automatiquement leurs contenus changeants).

 *****) (...) Les connaissances actuelles sur les systèmes de régulation au sein du corps (au-delà des perspectives réductrices de la biologie moléculaire) sont essentielles pour la compréhension quant aux effets de la naturopathie et aux guérisons spirituelles. Si on en tenait compte davantage, elles faciliteraient la collaboration entre divers courants médicaux.

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La bénédiction chrétienne

En tant que Chrétien et croyant, vous pouvez tout bénir, dans la mesure où vous sentez que c’est en accord avec votre croyance et dans la mesure où vous êtes aligné avec Dieu pour cela. Il n’y a pas que la bénédiction du prêtre ou du curé , lire Moïse 4, 6 :23-7 :1.

VOUS pouvez distribuer autour de vous les bénédictions, même si vous êtes un laïc. Pour cela, vous n’avez besoin d’aucune formule particulière prononcée à haute voix. En fait, c’est votre attitude intérieure qui est déterminante : pensez et sentez intérieurement : « Que la paix du Seigneur soit avec vous », et Dieu répondra à cette bénédiction. Cette coutume est malheureusement tombée un peu en désuétude, et pourtant, elle peut s’avérer très bénéfique et utile.

Il existe des nombreuses citations bibliques sur le thème de la bénédiction. En voici certaines qui illustrent divers aspects de la bénédiction : Zacharie 8 :13 ; Histoire des apôtres 3 :26 ; Ephésiens 1 :3 ; Pierre 3,9-12 ; Hébreux 6 :7 ; Matthieu 5, 44 et Luc 6 :28 ; Romains 12 :14 ; 1. Moèise (Genèse) 9 :1 ; 5. Moise (Deutéronome) 11 ;26 ; Psaumes 115 :13 ; Proverbes 11 :25.

 *) Il va de soi que certaines « bénédictions », notamment celle des armes, peuvent être problématiques pour les anges…

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Se lamenter - une possible composante de la pratique chrétienne ?

Dans certains cercles chrétiens, particulièrement ceux qui sont très stricts, on peut avoir l’impression que les Chrétiens devraient accepter leur destin et ne pas critiquer de manière trop engagée les faits du monde. Ils peuvent prier pour améliorer la situation ou intervenir d’autres manières, mais il est rare qu’on les entende encore ouvertement « se plaindre » auprès de Dieu, contrairement aux Lamentations dans l’Ancien Testament – sauf sous forme littéraire (Don Camille et Peppone). L’Eglise, en tout cas, n’enseigne pas officiellement cette pratique. Mais dans la prière personnelle, plaintes et lamentations sont courantes. Si l’on rajoute à cela la pratique juive devant le Mur des Lamentations à Jérusalem – sans vouloir encourager les Chrétiens à suivre cet exemple, il devient clair que nous sommes en présence, néanmoins, d’un aspect très important, lié à la croyance.

Lorsque les valeurs spécifiquement chrétiennes et les Béatitudes (Sermon sur la Montagne 5 :5) « heureux les doux car ils possèderont la terre » peuvent être antagonistes du développement dominant, on pourrait penser que les Chrétiens sont peut-être incapables de comprendre ce genre d’annonciations. Ces Béatitudes ne sont pas des grâces qui vont ou viennent, qui peuvent se réaliser ou pas : ce sont des promesses. Quant à l’époque où elles se réaliseront, elle dépendra aussi de l’état et du degré de maturité de l’humanité ou du « rapprochement » dans le sens de la descente, que la prière permettra ou amènera.
(« …Le Royaume des Cieux souffre violence » Mt. 11 :12.)

D’ailleurs, par rapport à qui ou à quoi devrions-nous nous plaindre ? D’autres êtres humains ? Ou bien sur les forces démoniaques (niées par certains théologiens) qui peuvent avoir influencé le comportement des humains ? Tous ont leur part de responsabilité. Souvent, l’intuition nous indique que telle ou telle chose a été permise (issue de la pensée humaine). Mais quelle est la Régie qui veille sur les règles du jeu du Seigneur – est-ce le Tout-Puissant Lui-même? Une certaine myopie fait qu’on aimerait bien attribuer à Dieu lui-même tout le mal sur Terre ou dans le Monde, en le rendant responsable d’une sorte de « permissibilité ». Durant les premiers siècles, les Pères de l’Eglise respectés ont transmis l’enseignement des Hiérarchies Angéliques qui se tiennent entre Dieu et l’Homme. Les Gnostiques parlaient, eux, d’Archontes déchus aux qualités douteuses. D’autres cultures, également, ont repris ces enseignements à leur façon, p.ex. le Livre Tibétain des Morts, qui contient de nombreuses recommandations et rites pour l’accompagnement et le passage d’une âme après la mort. En ce qui concerne les éléments basiques, il faut dépasser les reproches mesquins de l’être humain, il pourrait un jour être confirmé qu’une « Régie », pas totalement exempte d’erreurs, une Hiérarchie sous le Tout-Puissant, puisse jouer également de manière significative au niveau du Christ. Comparées à l’être humain ou bien aux forces négatives, cette hiérarche et leurs forces positives seraient particulièrement « élevées ». Cette approche est également une contribution à l’ancienne question philosophique et théologique classique de la « théodicée », (« la justification ») c’est-à-dire de la relation de Dieu et du Mal dans ce monde et la « justification » de l’existence d’un tel Dieu.

Bilan : il est possible de se plaindre auprès de Dieu, car il reste le partenaire de dialogue juste, mais cela n’a pas de sens de se plaindre de Lui. Lors de ces « lamentations », l’on peut également remettre à Dieu ses propres intuitions, accompagnées de nos émotions humaines, même si ces émotions sont teintées par du ressentiment par rapport à des injustices (Mt. 5 :6). Etant donné que la solution est remise entre les mains de Dieu, cette forme d’approche est une autre manière de prier intensément. Comme l’amour et le respect envers Dieu et le Christ sont inclus, cela nous confère une protection et nous évite de tomber dans la négativité totale, qui nous éloignerait alors de Dieu.

Un autre chemin est celui de laisser d’abord se calmer les sentiments, jusqu’au moment où une prière pure, classique, devienne possible, où l’on pourra remercier et demander à Dieu. Il s’agit certainement d’une attitude équilibrée envers Dieu. Mais il n’est pas interdit de se plaindre si cela nous paraît nécessaire et si c’est honnête (authentique).

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Un chemin chrétien pour surmonter les événements difficiles dans la vie.

Celle et celui qui cherche à faire évoluer sa personnalité et son caractère imparfaits vers de plus grandes qualités, avec Jésus comme exemple et compagnon à ses côtés, (consulter aussi la rubrique « éthique », ne pas nuire) devrait d’abord devenir conscient de ses propres imperfections de caractère, des erreurs commises et des manques, plutôt que d’en rendre responsable, soit les circonstances, soit les problèmes, soit les autres. (Matt. 7:1 Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés, 7:2 car du jugement dont vous jugez on vous jugera, et de la mesure dont vous mesuresz on mesurera pour vous. 7.3. Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas !)
Dès que cela est possible, avec autant de calme intérieur que possible, aussi sincèrement que possible, comme s’il s’agissait d’un produit à fabriquer, tout est noté sur papier (voir chapitre du texte principal „Le silence dans le désert"), et examiné en vue d’améliorations possibles et de succès atteints. C’est-à-dire que le travail personnel est indispensable. Il peut s’agir de prières, selon la croyance de chacun, qui pourra apporter de l’aide. Grâce à une pratique sincère et complète, donc holistique, grâce à des corrections de nos formes-pensées, de nos attitudes et réactions, allain de pair avec a surveillance des sentiments négatifs, nous arriverons à changer nos comportements. C’est d’autant plus simple que l’on s’applique quotidiennement à surveiller tous nos comportements, de plus en plus subtilement, et à tout remettre à Dieu, dans la prière (voir également le chapitre « la foi sacrée et considérations par rapports aux émotions »).
Ce sont justement les habitudes profondément ancrées qui sont difficiles à modifier, car elles sont fixées dans les couches inconscientes de la personnalité. Il faut souvent une bonne dose d’expérience dans la reconnaissance des origines inconscientes des comportements, même s’il est possible de les modifier durablement par une décision subite et irrévocable, comme par exemple la décision d’arrêter de fumer.(lire le chapitre « La transfiguration du Christ »).
Ce « visionnement » conscient, avec l’aide de la prière, est déjà en soi un chemin spirituel qui peut nous accompagner et nous mener très loin, tout au long de notre vie, et dont la pratique intensive peut amener de rapides progrès en peu de temps. Les couches plus profondes des affaires « à régler » peuvent s’améliorer grandement, même si elles restent encore à régler durablement.

Il est dès lors possible de tenir compte de „l’esquille" dans l’oeil de l’autre, ou de ce que nous avons subi, et de les surmonter.
Lorsqu’une évaluation semble nécessaire quant à nos propres actions ou celles de quelqu’un d’autre, il ne faudrait pas l’entreprendre en se basant sur les apparences mais sur ce qui est „juste" et „correct" – c’est à dire, de manière différenciée et constructive (Cf Jn 7:24)
(...)

Des suggestions se manifesteront également, venant de notre conscience (voir Matthieu 5,5 et 5,9…).

(Cette pratique est surtout applicable lorsqu’il s’agit d’améliorer nos comportements, qui doivent s’inscrire dans un cadre de normalité. Lorsqu’il s’agit d’améliorer des états considérés comme pathologiques, il serait d’autant plus nécessaire d’avoir à nos côtés une ou des personnes disposant de l’expérience professionnelle et psychologique nécessaires pour nous accompagner activement, car l’indépendance par rapport à nos propres problèmes est encore plus réduite qu’elle ne l’est déjà en général lorsqu’il s’agit d’examiner nos propres faiblesses. De plus, s’agissant d’une personne à tel point handicapée que l’accompagnement et le soutien ne suffiraient pas à donner un résultat, il reste toujours la possibilité, pour l’accompagnant ou l’accompagnatrice de prier pour elle, en complément à une thérapie adéquate. La condition est qu’il y ait une demande, une volonté d’aide, comme l’indique une importante question de Jésus: « veux-tu guérir? » (voir également notre page "...guérison".)

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Points de vue chrétiens sur l’économie et les questions sociales

En premier lieu, il s’est avéré, d’après les plus récentes recherches économiques, *) que l’être humain n’est pas un être exclusivement égoïste, contrairement à la représentation qu’en faisaient les croyances des théories libérales des sciences sociales. Seule une minorité d’êtres agissait uniquement à la base de leurs propres intérêts, alors que pour les autres, des valeurs comme la collaboration mutuelle jouait un rôle tout aussi important et souvent, déterminant. Cet « altruisme mutuel » ne mène pas automatiquement à une amélioration des conditions sociales (ni, bien sûr, l’égoïsme). Le danger, c’est qu’il devienne une sorte d’élitisme social, de « clique ». Seules des décisions éthiques conscientes et conséquentes peuvent y remédier.

C’est ici que des points de vue psychologiques et éthico-religieux peuvent amorcer leur action. L’être humain est autant un individu, qu’un être social. Une saine estime de soi, sans supériorité et une attitude solidaire envers les autres sont des valeurs qu’on peut acquérir, grâce à une ouverture d’esprit suffisante. Là où prévalent les aspects égoïstes, le côté altruiste n’est pas très développé ou bien, il s’est parfois atrophié à cause d’une attitude trop dure de ce qu’on appelle l’éducation de la société occidentale. Les sociétés socialistes, pour leur part, mettaient l’accent sur la solidarité, mais elles négligeaient par ailleurs les aspects individualistes et la soif de liberté – et par là, elles ne correspondaient pas non plus à ce qui est le propre de l’Homme. Si les êtres humains se trouvent dans des circonstances déséquilibrées, dans leur milieu social, tôt ou tard, cela ressortira sous forme de critiques, etc. Soit la société apprend à temps par ses erreurs, ou bien elle déclinera. Ceci s’applique également aux normes économiques actuellement en vigueur, caractérisées par les agissements des grandes entreprises multinationales globalisantes. Jésus rappelait qu’il valait mieux d’abord régler les problèmes « internes » (Matthieu 7).

Bien que les valeurs du Sermon sur la montagne (Matthieu 5-7) ** etc. ne soient pas directement traduisibles en actions sociales, il serait intéressant de transposer leurs principes éthiques dans la société, au lieu de vivre dans une sorte de schizophrénie permanente. Il est impossible d’aimer notre prochain dans la vie privée, tout en agissant impitoyablement dans notre vie professionnelle. Une véritable éthique *** doit se manifester à tous les niveaux et être valable au niveau mondial. Prenons l’exemple de la valeur de la compassion, que Jésus manifestait en abondance envers les pauvres. Au-delà des pratiques religieuses et des services sociaux, c’est une qualité indispensable pour la société et ses membres, comme au sein des entreprises, pour le respect des individus.

Matthieu 22, 21 propose également des actes pratiques : à part la compassion, il mentionne aussi la dîme volontaire, confirmée par Jésus. Il s’agissait d’une donation de 10% en faveur de buts religieux ou d’utilité sociale, qui existait parallèlement à l’impôt romain. La volonté de rendre service dans le sens de Jésus est basée sur des décisions volontaires, de notre propre gré. Il n’est pas possible d’en déduire des concepts de redistribution forcée. Ce sont les commandements 9 et 10 qui priment : « Tu ne convoiteras pas… les biens de ton voisin ». Même avec les tentatives d’améliorer la situation sociale d’un grand nombre, les destins individuels continuent à se trouver entre les mains de Dieu.

La parabole dans Matthieu 25, 14-30 / Luc 19 évoque de situations connues. Les parallèles (chez Luc, par exemple l’attitude éthique d’un douanier, chez Matthieu, la parabole sur la force de la foi des vierges) illustrent des aspects qui vont au-delà de l’accroissements des biens matériels ou des finances. Chez Luc 12 / 33, c’est plus évident encore, où les valeurs spirituelles sont placées au-dessus des valeurs terrestres. Quoi qu’il en soit, notre responsabilité se trouve engagée au niveau du traitement des biens qui nous sont confiés, des choses matérielles. Là où la Bible nous exhorte à soutenir les pauvres et les deshérités, ce soutien peut fort bien se concevoir sous forme de contribution matérielle ou financière. Ce qui est matériel n’est ni dévalorisé, ni traité avec mépris. Il faut apprendre à distinguer si l’argent est un moyen pour quelque chose d’utile, ou si son accumulation et sa possession deviennent un but en soi. Matthieu 6, 24  évoquel’impossibilité à servir en même temps le dieu argent (Mammon) et Dieu. Mensonges, escroqueries, mobbing (harcèlement) envers les autres, et élaboration de projets dont le bien-fondé et l’innocuité pour les non-criminels et les autres créatures ne sont pas prouvés, etc. sont totalement contraires à une véritable responsabilité de nos actions envers les autres. Jésus, lui, démontrait sa responsabilité à chaque pas dans sa vie et il nous a enseigné également à ne pas céder devant les soi-disant « contraintes» ou « obligations».

Du point de vue de l’islam, l’interdiction de prélever des intérêts sur un prêt est connue. Les Juifs et les Chrétiens peuvent trouver des conseils similaires, sur ce thème, dans la Bible (dans l’Ancien Testament il s’agit même d’interdictions). 
Ezéchiel 18 :8 et 9 :
«ne prête pas avec usure, ne prend pas d’intérêt, détourne sa main du mal, rend un jugement véridique entre les hommes, se conduit selon mes lois et observe mes coutumes en agissant selon la vérité, un tel homme est juste, il vivra, oracle du Seigneur Yahvé»
Lire aussi Esdras 7 :24 (« On vous informe encore qu’il est interdit de percevoir impôt, contribution ou droit de passage… ») par rapport à certains corps de métier. 
Proverbes 28 :8 : « qui accroît son bien par usure et par intérêt c’est pour qui en gratifiera les pauvres qu’il amasse » , ce qui a parfois été interprété trop commodément comme quoi l’argent des riches finit par bénéficier aux pauvres. De nos jours, l’argent est souvent utilisé à l’encontre des plus faibles, économiquement parlant, et les conditions de cette citation ne sont donc pas remplies. C’est le but dans lequel l’argent est utilisé, justement, qui est déterminant. Dans le Nouveau Testament, lire Matth. 23 :23 et 17 :24.
Dans cette version, ce qui nous intéresse et qui nous paraît important pour la réflexion, c’est de quitter le cadre de référence de l’Ancien Testament, c’est pourquoi nous n’entrons pas dans le détail du Deutéronome 23,20.

La Bible nous conseille de ne pas faire de dettes non nécessaires (Proverbes 22:7) et de planifier avec prévoyance (Prov. 21:5), de croître constamment en sagesse et en raison (Prov. 4:5-8) et de mettre de côté. La « dîme » devait être mise de côté chaque année, pour pouvoir se rendre aux Fêtes religieuses et y faire les dons (5. Moïse 14:22-27). Paul exhortait les Chrétiens à mettre un peu de côté chaque semaine pour avoir de quoi aider d’autres chrétiens en situation de détresse (1er Cor. 16:1,2) et d’avoir une attitude modérée dans l’utilisation des biens terrestres (1er Tim. 6:8). Jésus partait du principe qu’il fallait calculer d’abord s’il y avait suffisamment d’argent avant de commencer par exemple un projet de construction (Luc 14:28). Il serait urgent, de nos jours, d’appliquer ces principes à une économie durable, comme thérapie et prévention : le surendettement privé et économique des Etats est la cause d’instabilité financière à niveau mondial. Le site internet les Chemins du Christ ne poursuit pas de buts politiques, il ne donne ici que des points de vue généraux.

*) Selon Ernst Fehr, directeur de l’Institut pour la recherche économique empirique de l’Université de Zurich ; interview de mars 2002 « Spectre de la science », « Altruisme réciproque… »
**) Dans une approche plus spirituelle, ces valeurs sont explicitées davantage dans le chapitre « le Sermon sur la Montagne » dans le texte principal, 1ère partie de CheminsduChrist.net
***) Lire également le chapitre « Les fondements de l’éthique ».

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Points de vue chrétiens généraux : société et politique *)

Matth. 22, 21, Marc 12, 13-17, Luc 20, 20-26 : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». C’est une attitude réaliste concernant le paiement des impôts aux Romains. On y distingue clairement entre fonctions religieuses et étatiques, sans aucune attitude de soumission envers les autorités. Actes des Apôtres 5, 29 : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Jésus ne justifie pas automatiquement chaque échec avec des contraintes ou obligations.

Bien que l’échelle des valeurs du Sermon sur la Montagne (Matth. 5-7) ne soit pas directement transposable à la société, cela ne va certainement dans le sens de Jésus que de chercher à agir, dans notre vie privée, selon les principes de l’amour envers notre prochain, et d’avoir une attitude à l’opposée, dans les associations ou fonctions politiques. Une éthique sérieuse **) doit s’imposer à tous les niveaux et doit également être valable pour le monde.

Aux yeux de la justice et de la responsabilité que Jésus démontrait, il est contraire, par exemple, d’utiliser des méthodes malhonnêtes contre les concurrents, d’escroquer, de tromper et de flouer le public, de décider sans consulter les autres, de mettre en route des projets dangereux et criminels, sans s’assurer auparavant de leur innocuité pour les innocents et les autres créatures. Un engagement chrétien peut exiger une pensée indépendante, dépassant les formes-pensées d’opposition „droite/gauche".

Mt. 7:3-5 « Pourquoi donc regardes-tu la paille qui est l’œil de ton frère, mais ne considères-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? » ne constitue pas une injonction à réduire l’individu complètement et subjectivement à ses faiblesses, ce que certains cercles chrétiens pourraient impliquer. Il s’agit plutôt d’utiliser cette parole comme pratique de vie : toujours commencer par soi-même. Par la suite, nous sommes plus libres et nous avons moins tendance à attribuer nos problèmes à d’autres ou à les critiquer indûment. Cela s’applique au cercle individuel comme aux politiciens !

Un conseil prophétique se trouve chez Jérémie 29, 7 : « Recherchez la paix pour la ville où je vous ai déportés ; priez Yahvé en sa faveur, car de sa paix dépend la vôtre ». Ces paroles indiquent une décision en faveur de la collectivité, au sens le plus large. Nous retrouvons aussi chez Matthieu 5, 13 et 13, 33 ss un conseil aux Chrétiens : de s’intéresser à la société, et d’être le « sel de la terre ». Néanmoins, il peut y avoir certaines situations dans lesquelles un Chrétien doit se distancer et montrer son désaccord par rapport aux abus de la société : Apocalypse 18, 4 : « Puis j’entendis une autre voix qui disait, du Ciel : Sortez, ô mon peuple, quittez-la (Babylone), de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! »

*) Le site Web CheminsduChrist.net ne poursuit aucun but politique. Ce sont des conseils d’ordre général qui sont donnés par rapport à cette thématique.
**) voir également notre chapitre « Fondements de l’éthique » et « Points de vue Chrétiens concernant l’économie et les questions sociales ».

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Christianisme et philosophie. Le discours de J. Habermas « Foi et Savoir» *)

Le philosophe Prof. Dr. Jürgen Habermas, considéré jusqu’ici comme non-religieux, a reconnu l’importance de l’imaginaire religieux comme étant à la racine des valeurs et de la cohésion du tissu social d’une société mondiale. La similitude de l’homme avec Dieu, créé avec la capacité et le droit à la liberté, peut également s’adresser à celui qui est «religieux non-musical », comme il se désigne lui-même. Mais le monde reste dépendant de la réconciliation et du pardon, donc des valeurs qui sont issues de la religion. Il se réfère à la « souffrance des innocents torturés, dégradés et assassinés, qui dépasse toute possibilité de réparation par l’être humain ». « L’espoir perdu de la résurrection laisse des traces sensibles et un vide que rien ne peut combler » (dans la société séculaire).

. Chez le Chrétien éclairé, Habermas trouve des comportements précurseurs, pour ainsi dire, que les penseurs séculaires auraient à fournir vis-à-vis des Chrétiens : la conscience religieuse devrait arriver à intégrer les rencontres « dissonantes » entre confessions et religions diverses. Note : En Occident, on trouve au moins une certaine amélioration du code de conduite, devenu plus civil, mais cela reste dans certaines limites. Les points de vue qui pourraient s’avérer essentiels pour un dialogue œcuménique, voire inter-religieux, se trouvent disséminés à travers nos textes et dans certaines pages spéciales, par exemple celle des Eglises et celles concernant l’éthique.

- La conscience religieuse devrait prêter davantage d’attention et plus de confiance aux « autorités scientifiques »… Note : du point de vue de cette page Web, le courant général scientifique (majoritaire) n’est plus toujours aux premières loges des dernières découvertes, contrairement à ce qu’il aime prétendre, ou bien il ne les prend pas vraiment en compte, ceci pour diverses raisons. Cette sorte d’ « autorité » est devenue douteuse, et par là, elle est remise en cause. Les sciences, également, pêchent par leur manque d’ouverture inter-disciplinaire et de pluralisme, surtout en ce qui touche à l’image de l’être humain et aux questions de base, par exemple, dans la technologie génique (dont la problématique est mentionnée par Habermas) et aussi dans les autres domaines scientifiques. Ce problème est soulevé à plusieurs reprises dans notre texte principal des Evangiles. Il est vrai qu’un dialogue entre les religions et la science est nécessaire. Mais selon notre expérience, il ne peut être fructueux que s’il inclut les sciences dites « parallèles », « alternatives » ou « d’avant-garde » **), c’est-à-dire des découvertes d’outsiders qui dévient des normes établies. De la part des religions, ce dialogue doit également inclure les expériences intérieures profondes, vécues consciemment, au lieu de se borner à de grands échafaudages mentaux théologiques. C’est la condition de base pour ne pas persister dans un dialogue de sourds, comme cela a été le cas jusqu’ici, basé sur des paradigmes scientifiques anciens dépassés (conditions de base, vision du monde…) et des points de vue tronqués du Christianisme. Les sciences de l’esprit pourront également profiter d’un tel processus d’intégration, grâce auquel l’être humain redevient être humain, et son âme, une âme, au lieu de se limiter à un processus purement biochimique du cerveau.

- La conscience religieuse devrait s’insérer sur les bases des prémisses d’un Etat Constitutionnel… Habermas met en garde par rapport à la destructivité qui peut provenir du manque d’engagement dans le domaine religieux. Note : cette adaptation des Chrétiens modernes aux valeurs de la liberté est un pas partiel en direction des racines de la amalgamation du Christianisme avec des pouvoirs étatiques de contrainte, qui durent depuis l’an 325 après J.C.

- Pendant que les cercles Chrétiens ou religieux s’adaptaient en majorité à l’utilisation et au langage des institutions séculaires, d’après Habermas, on devrait voir se développer la contrepartie : des cercles au penser et au parler purement mondains devraient s’adapter à un dialogue avec les Chrétiens ou avec les êtres religieux et leur forme de pensée, au lieu de purement et simplement « éliminer ce qui fut, autrefois ». Les majorités séculaires ne devraient pas recevoir la permission de prendre des décisions majoritaires, sans avoir préalablement tenu compte de ce qu’elles pourraient apprendre d’une objection venant de l’autre bord. Note : laissons donc les scientifiques et les politiciens, etc. se focaliser enfin véritablement sur ce quelque chose d’impalpable qui sous-tend les termes tels que « Sauvegarde de la Création », « Créature », et même « Etre humain », par rapport à d’autres grands concepts comme cosmos, biosphère, écologie, être vivant, homo sapiens…

- Habermas mise sur une troisième instance médiatrice entre Religion et Science, un « Bon sens démocratique et éclairé » dans une société « post-séculaire », qui s’adapterait à la continuité et au maintien des groupes religieux. Note : en Allemagne, cela ne fonctionne pas très bien, ou seulement lorsque les grandes Eglises doivent être inclues dans les processus de discussion. Aux USA, par exemple, l’expression religieuse individuelle jouit d’une grande reconnaissance et attention, mais par contre, les valeurs religieuses s’expriment dans la société séculaire sous une forme pratiquement méconnaissable.

*) FAZ/SZ 15.10.2001 ou texte Internet allemand ;
**) Voir également notre page « Sciences et Foi ».

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Points de vue chrétiens généraux concernant les questions écologiques *)

Genèse 1:26-28 « Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. »** Cette phrase n’équivaut pas à dire que l’homme peut se permettre de traiter la nature dans son ensemble de manière irresponsable, comme cela a été pratiqué jusqu’à maintenant. Il s’agit plutôt d’une vision originelle de l’homme en tant que dernier venu, plus accompli, avec des attributs ou caractéristiques proches de Dieu. De cette autorité naturelle de l’homme découlait qu’il pouvait « nommer » d’autres créatures, et il pouvait fort bien les traiter de manière responsable. Genèse 2 :15 nous indique cette responsabilité comme suit : Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Ce gardiennage se rapporte à une création vivante, qui continue à se déployer, à se développer. L’homme s’est écarté, par la suite, de cette unité divine et d’avec sa création et il est devenu égoïste (lire également l’histoire du Paradis).

Comme cette base lui a été retirée, l’homme est obligé de rebâtir toutes les bases spirituelles, sans pouvoir se prévaloir d’une quelconque procuration divine de pleins pouvoirs paradisiaques.

Le Nouveau Testament prend la Création tout aussi sérieusement : l’épître aux Romains 1:20 nous dit « ce qu’il a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité. Romains 8 :19 « car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu » (dans une autre traduction : en attente de l’homme délivré, c’est-à-dire, l’homme devenu parfait). Romains 8 :22 « Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement ». L’Evangile de Marc 16 :15  « Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création » (voir sous Colossiens 1 :23).

Jésus Christ apporte son aide, mais il n’ôte pas la responsabilité de l’homme envers ses semblables et toutes les créatures de la terre, Jésus aide les hommes à devenir « parfaits, comme le Père au ciel est parfait »Matthieu 5:48, c’est à dire, pleinement responsables envers la création.**** Ce n’est qu’à cette condition que la Création redevient Une, unifiée. Par contre, la condition est que nous acceptions l’aide de Jésus Christ. Une continuation de l’homme sans Dieu est même décrite comme étant inexcusable (Romains 1:20). La Révélation de Saint Jean (quant à son contenu, voir la 2ème partie du texte principal), mentionne, entre autres, des développements catastrophiques, qui peuvent toucher l’humanité ou du moins, une partie de l’humanité, ainsi que la nature. Mais nulle part il est fait mention que ces « effets secondaires » correcteurs divins seraient bénéfiques, ou qu’ils seraient les véritables buts divins. Nulle part, non plus, d’excuses pour les hommes qui causent des catastrophes ou qui contribuent à l’extinction des espèces, et nulle part, ils ne sont encouragés à y concourir. ***). Au contraire : cette civilisation superficielle, qui prend tout à la légère, est regardée d’un oeil critique.

L’Apocalypse ne change pas la vision positive de l’ensemble du Nouveau Testament, par exemple Le Sermon sur la Montagne (Matt. 5 « … les doux possèderont la terre »).

Par rapport au « créationnisme », particulièrement répandu dans les régions anglophones : notre page ne défend aucun type d’ « ismes ». La création du monde et de l’être humain semble effectivement plutôt lié à la sagesse divine, plutôt qu’à une série de purs hasards. Lisez également à ce sujet nos textes « Sciences et foi en Dieu ». Les doutes quant aux datations de la Terre sont permis. Par contre, ceux qui comprennent les 7 jours de la création de la Genèse comme 7 jours à 24 heures, devraient comprendre qu’il s’agit d’une interprétation, d’une image. La foi ne devrait pas dépendre de cela. Les jours actuels présupposent une Terre créée, terminée, avec sa rotation actuelle, ce qui n’existait pas au début. Déjà la Bible constate que « pour Dieu, 1000 ans sont comme un seul jour ». Il est fort probable que 7 jours représentent une réalité, mais plutôt en termes d’éons, de cycles de création, et non pas de durée limitée indiquée. Penser que la création, l’un des processus les plus complexes, soit la plus courte ne tient pas la route, ni par rapport aux récentes découvertes, ni par rapport aux anciens calculs archéologiques. Dans la Bible, il est mentionné de manière claire que Dieu pouvait déjà se manifester aux Hommes avant Moïse, Enoch et Noé. Notre histoire de la création se base en toute probabilité sur une tradition orale, plus tard écrite, basée sur de vrais événements, dont certaines autres cultures ont également gardé le souvenir partiel. Ce qui est connu par les recherches est, pour ne citer qu’un exemple, un certain nombre de ressemblances avec l’épopée sumérienne de Gilgamesh. Ce qui ne veut pas dire que la Genèse ait été copiée de cette épopée mais elle nous rappelle qu’Abraham était originaire de la Mésopotamie.

*) Ce site Web n’est pas politiquement engagé. Les discussions portent seulement sur des aspects généraux, il ne s’agit pas d’instructions d’actions pour des questions politiques de l’actualité. Les chrétiens de différents courants abordent certains points relatifs à la préservation de la création, tels que par exemple le droit de la vie à naître, les abus de l’ingénierie génétique et de l’énergie nucléaire.

**) Ceci pourrait être considéré comme une forme particulière d’une vision pan-en-théiste (« Dieu est aussi présent dans Sa Création »), à ne pas confondre avec le panthéisme (« Dieu est tout »). La relation la plus directe de Dieu avec Sa Création trouve son expression grâce à l’aide de l’être humain (voir Jean 14:21, 14:23, 15). Et cette relation ne se forge que au fur à mesure de la prise de conscience de l’être humain et qu’il devient de plus en plus ressemblant (apparenté) au Christ. La joie de la création (se réjouir de la création) peut également mener à Dieu, mais avec une mystique de la création de ce genre, il y a également des tendances à la dérive, le risque étant que Dieu n’est plus qu’un mot pour nos propres affaires matériels et nos désirs.

***) Ceci peut paraître comme allant de soi, dans les régions géographiques germanophones, mais aux USA, par exemple, cela ne semble pas être clair pour tous.

****) Les possibilités existantes pour l’évolution de la conscience, sur la base des étapes de la vie de Jésus, sont présentées dans notre texte principal partie 1. L’homme peut aujourd’hui apprendre consciemment, contrairement à la méthodologie plus instinctive d’autrefois, à distinguer les rapports dans son entourage, dans son environnement et avec la Terre. Il peut également accéder à une pensée „en réseau" (un concept qui a été utilisé dans un autre contexte par Frederic Vester), ou à la pensée „multifactorielle" (terme utilisé par Dörner pour l’étude des inter-relations complexes écologiques au lieu de la pensée „linéaire" ou „ monocausale" = 1 cause = 1 effet. Voir aussi notre page „Conscience, recherche du cerveau et libre arbitre" et les pages „Fondements des valeurs éthiques", „Points de vue chrétiens sur l’économie et les questions sociales", „Points de vue généraux Chrétiens sur la société et la politique", „Christianisme et philosophie..."

 Nous vous proposons également de visiter notre chapitre « Valeurs étiques de base »

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La début de la vie *

Le début de la vie humaine:
Les conservateurs et les Chrétiens critiques ont en commun le point de vue comme quoi la vie humaine commence déjà au moment de la procréation. La Bible montre de diverses façons que la vie humaine est un tout, une unité, qui provient du divin, qui s’exprime dans le don de la vie, à travers les générations, à travers les diverses phases de la vie (enfance, adolescence, maturité, vieillesse) et les diverses étapes de développement de chaque individu. Il n’y a dans la Bible aucune indication d’une vie qui serait « sans valeur » ou sans dignité dans une période prénatale ou bien dans n’importe quelle autre situation d’âge ou de maladie.

Le prof. Böckle cite dans son ouvrage sur  « l’éthique chrétienne » certains théologiens qui prennent comme point de départ de la vie la période de la nidification de l’ovule dans l’utérus, au lieu de la fécondation elle-même.

La science moderne se dit objective et les recherches démontrent qu’il existe un passage « fluide » d’un état à l’autre, un processus qui mène de la fécondation de l’ovule et aboutit finalement un être humain adulte. Nous voyons donc que là où la société indique qu’il existerait un seuil, une frontière, une limite à partir de laquelle la vie commencerait à exister, ces limites sont imposées, sont volontaires. L’embryologue Erich Blechschmidt, par exemple, nous explique que la soi-disant « loi biogénétique », autrefois supposée par Haeckel, selon laquelle l’embryon reproduisait durant son développement certaines étapes embryonnaires du développement de l’animal, est aujourd’hui caduque, invalidée. Chaque organe se développe selon un plan, un plan qui vise à la constitution d’un être humain. Les réactions de l’embryon peuvent être rendues visibles par les ultrasons, actuellement. Le généticien Prof. L. Lejeune nous rappelle que les gènes de l’ovule fécondé contiennent déjà le plan de construction complet d’un organisme adulte, nous pourrions donc dire qu’ils représentent la contrepartie physique de ce plan. Les autres disciplines, telles que la recherche sur le cerveau, la neurologie, la psychologie, arrivent aux mêmes conclusions. Les processus cognitifs et ceux de la mémoire peuvent être étudiés de plus en plus tôt, durant leur développement, en utilisant la recherche holistique. Cette opinion s’étend au-delà du cercle des croyances et des religions et les influence.

Comment traiter dans la pratique de telles croyances ?

Le commandement « Tue ne tueras point » - Exode 20 –, était interprété, au temps de l’Ancien Testament, comme tu ne commettras pas de meurtre; Les définitions de meurtrier ou d’assassin ont changé au cours des âges. L’échelle de valeur qui est appliquée est celle de la vie humaine en général et sans exception, et les végétariens l’étendent même au royaume animal. L’amorce moderne d’un « ethos planétaire » **et inter-religieux se fonde sur une culture du respect de la vie et dont c’est une valeur de base.

Quoi qu’il en soit, dans les consultations gynécologiques en cas de grossesse, même si la mère est encouragée à porter l’enfant à terme, et même si des aides existent, il faut prendre au sérieux la situation individuelle de la personne concernée, ses peurs, ses conflits de conscience, ses difficultés, etc. plutôt que de condamner en bloc tous ceux et celles qui pensent à l’avortement. Pour une femme, c’est une décision extrêmement difficile à prendre, la plupart des temps. Il ne faut pas oublier la responsabilité de l’homme et inclure également les circonstances et le milieu, au lieu de reporter unilatéralement le problème sur la femme.

Dans les situations où il s’agit d’interrompre une grossesse avec le moins de risques possibles, il est nécessaire, au-delà de la situation individuelle, de reconsidérer les comportement de la société envers les enfants et de faciliter une vie avec des enfants : ce sont souvent des problèmes qui sont à la base d’un certain pourcentage d’avortements, et qu’il s’agit de surmonter, au lieu de surcharger les plus faibles de la société, socialement parlant.

Questions juridiques:

Jésus Christ conseilla une attitude et un comportement conscient, éthique et moral, plutôt que sur l’utilisation de pressions extérieures venant de la norme de la société, comme c’était le cas dans l’Ancien Testament. Malgré cela, les normes légales peuvent fournir un cadre, dans les questions éthiques, comme, d’ailleurs, dans tous les domaines de la vie. Des lois pénales telle que la loi allemande, §218, qu’elles soient libérales ou restrictives, n’ont qu’un impact très faible sur le nombre d’avortements, comparé au niveau international. Il est donc nécessaire, pour aborder ce problème, de trouver d’autres approches.

La relation avec la technique génique et la procréation médicalement assistée :

La recherche scientifique et les fécondations in vitro utilisent également des « embryons », à niveau international, que la loi sur la protection des embryons tente de réglementer. Actuellement, le diagnostic pré-implantatoire et prénatal « offre » des raisons supplémentaires pour avorter.

Quelles sont les conséquences dans d’autres domaines ?

Là où il s’agit de la protection de la vie, il faudrait également mentionner les dangers auxquels les nouveaux-nés sont exposés, tout particulièrement durant leur vie intra-utérine, avant la naissance. Il s’agit des dangers que représentent les substances chimiques et radioactives, des polluants de l’environnement, qui sont néfastes pour la mère et l’embryon, ce dernier étant encore plus sensible qu’un adulte. Malheureusement, ce fait est trop souvent oublié par ceux qui militent en faveur de la vie. Inversement, bien des écologistes, qui s’engagent en faveur de l’environnement, oublient d’inclure le problème de l’avortement, comme le regrettait déjà par exemple Franz Alt en 1985.

*) « Les Chemins du Christ » est un site Web qui n’est pas politiquement engagé. Les discussions portent seulement sur des aspects généraux, il ne s’agit pas d’instructions d’actions pour des questions politiques de l’actualité.

**) voir, entre autres, notre page spéciale « fondements des valeurs éthiques ».

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4ème partie: l' Ancien Testament; et des contributions au dialogue avec les autres religions:

L’Ancien Testament, la religion juive (le judaïsme) et Jesus Christ

Cette page complémentaire est une contribution en vue d’une meilleure compréhension de l’Ancien Testament et qui oeuvre en faveur du dialogue inter-religieux. Nous n’avons pas la prétention traiter les écrits de l’Ancien Testament de manière étendue, comme le font, par exemple, dans ce site Internet, le texte sur les Evangiles et l’histoire des Apôtres (événement de la Pentecôte).

Jésus Christ et ses disciples se référaient souvent aux Ecritures qui étaient connues de leurs auditeurs. Tout d’abord, il s’agit de l’Ancien Testament. Il contient une histoire de la création, des livres sur l’histoire du peuple Juif, des lois, des écrits prophétiques, des psaumes, des apocryphes, etc. Jésus et ses disciples démontrent que leur travail n’abolit pas le contenu de ces anciennes révélations, mais qu’ils ne sont pas venus en premier lieu en tant qu’« interprètes » de ces anciennes écritures. Il s’agit surtout de vivre sa vie en établissant un contact immédiat avec Dieu et avec le Christ (voir notamment « fondements des valeurs éthiques » et le texte principal). De nouvelles façons de voir se manifestent alors, par rapport à l’Ancien Testament.

Dans le Nouveau Testament, on trouve également de nombreuses références à d’autres croyances de cette époque ancienne. L’Evangile de Jean s’adresse à ceux qui connaissaient les enseignements de sagesse gnostiques, pour illustrer en quelque sorte ce qui est spécifiquement chrétien et qui dévie de la trame des diverses croyances gnostiques. Un exemple simple est la définition « Il était la véritable Lumière… » dans Jean 1 (en parlant de Jésus). Certaines épîtres de Paul tiennent compte de l’état des connaissances de ceux qui appartenaient au cercle des anciens cultes des mystères, plutôt que de ce qui provenait de la tradition juive, mais quelqu’un qui ne connaît pas ces traditions ne remarquera rien. Dans ce type de textes du Nouveau Testament, on ne trouve pas de jugements de « damnation » globaux envers d’autres Ecritures anciennes non-juives. On trouve des jugements uniquement dans les passages qui mentionnent des abus concrets, de la part de certains cultes dégénérés, dans le but d’avertir les êtres humains du danger qui consiste à emprunter ces chemins. L’ancienne voie, celle de la mission, plus conforme à la loi, demandait d’aller vers les êtres humains et de les prendre tels qu’ils sont, au lieu d’exiger d’eux qu’ils changent et qu’ils fassent abstraction de toute leur biographie, une attitude qui serait plutôt créatrice de ruptures de conscience, au lieu d’apporter la délivrance qui guérit les fractures. On n’exigeait pas de la part des personnes culturellement différentes qu’elles absorbent d’abord la totalité de la culture juive. Ces personnes étaient considérées égales aux Juifs, ce qui n’a pas manqué de créer bien des différends d’opinion entre les disciples, qui subsistent encore à ce jour.

*L’œuvre de Jésus, dans cette forme, n’a pu s’accomplir que sur l’arrière-plan de la foi en Dieu et des espoirs de changements profonds et fondamentaux qui concernaient également le reste du monde, comme cela avait été prédit pour Israël par les prophètes. Depuis lors, il est possible d’extrapoler les aspects chrétiens et de les appliquer à d’autres traditions religieuses, plutôt qu’à l’Ancien Testament. C’est ce qu’a tenté de faire Mani, le fondateur du Manichéisme, largement répandu en Asie et poursuivi par l’Eglise à tel point qu’aujourd’hui, il a pratiquement disparu. Pour Mani, le point de départ se trouvait dans la religion monothéiste de Zoroastre en Perse. Cependant, nous n’entrerons pas dans les détails pour examiner jusqu’à quel point il a réussi ou non à évaluer et à présenter correctement le rôle de Jésus, dans ses enseignements (qui contiennent p.ex. certains aspects trop unilatéraux), malgré leur haut niveau et leur valeur.

La religion juive (le judaïsme) a produit d’autres Ecritures, après la Bible hébraïque, tels que les fondements du droit (Mischna) et les commentaires (Gemara) sur le Talmud, dans les versions de Babylone et de Jérusalem, ainsi que des œuvres de fond d’une certaine orientation, tout particulièrement les écritures mystiques-ésotériques cabbalistiques : Le Zohar (Sohar) / Sepher Jetzirah. Ces derniers sont attribués au 13ème siècle, mais devraient se baser sur des traditions encore plus anciennes. Certains passages font même penser à l’Egypte ancienne. Encore aujourd’hui, il existe une branche mystique du judaïsme appelée Chassidim.

Les concepts et représentations de Dieu

« Le Dieu d’Abraham » était vécu comme un Dieu personnel, de la famille, celui de la tribu, celui du peuple ; d’autre part, il était également le Dieu de l’univers. Cette croyance ne s’est propagée que petit à petit sous forme de monothéisme strict, auquel les prophètes s’adressaient.* Dans l’Ancien Testament, Dieu* est appelé « Elohim », c’est-à-dire, « Esprits divins créateurs » (pluriel) et non pas des extraterrestres expérimentateurs génétiques, comme certains auteurs spéculent. Dans la mesure où de telles influences problématiques ont été présentes sur Terre, elles sont venues se rajouter. Les désignations „Elohim" (sémite) et „Allah" (Dieu pour l’islam) ont certainement la même origine.

Le nom Yahvéh / Jéhovah / YHWH n’apparaît que plus tardivement, dans l’Ancien Testament. D’après des sources mystiques comme Lorber ou Steiner, au cours du rapprochement progressif de Dieu, à travers les temps et les époques, serait apparue l’expérience de Dieu en tant que Jéhovah. Seules les traductions continuaient malheureusement à utiliser toujours un seul et même terme, là où l’original mentionnait plusieurs noms divins. C’est ainsi que la relation à Dieu, à travers les diverses époques, a été modifiée par omission, par les hommes, et probablement pervertie, ce qui fait que même des entités négatives peuvent avoir induit en erreur les humains remplis de haine et dont la spiritualité était émoussée. Par conséquent, pas toutes les histoires de l’Ancien Testament ne doivent pas forcément refléter le même « Yahvé » ni le « YHWH » dans le sens des explications de J.J. Hurtak. Ceci ne nous permet pas non plus de passer chaque histoire de l’Ancien Testament au crible de la logique humaine de notre société actuelle. Dieu sait mieux que nous ce qu’Il fait et pourquoi, et ce qu’Il veut de l’homme et pourquoi.

La croyance du Messie et le Christ

Le Christos » figure déjà dansla Septuaginta, la traduction juive de la Bible, faite au 3ème/2ème siècle avant J.C. vers le grec, pour les Juifs, sous « Meschiach », le Messie prédit par les prophéties. Il ne s’agit donc nullement d’une invention de Paul, comme le pensent certains écrivains modernes. Les parchemins trouvés dans les grottes autour de la Mer Morte (Qumrân) démontrent que des Juifs profondément pieux attendaient justement une ère messianique de paix, dans les décénnies et les siècles précédant la venue du Christ, comme le décrit Isaïe 11. Mais déjà à cette époque existaient diverses interprétations sur l’être du Messie, tout comme les disciples de Jésus ont eu de la peine à comprendre que le « Nouveau Royaume » des prédictions ne passait pas par une révolte nationale « extérieure » contre les Romains, mais qu’il s’agissait un développement spirituel intérieur de l’être, qui transformait tout, un « Royaume des Cieux ».

La communauté de Qumrân est souvent assimilée à celle des Esséniens, strictement croyante, la troisième école en importance du Judaïsme existant à cette époque, à côté de celle des Pharisiens et des Sadducéens. Strictement parlant, il s’agit plutôt d’une communauté indépendante qui était proche des Esséniens et qui entretenait des contacts avec d’autres courants religieux du Judaïsme, notamment également avec les Zélotes militants et les Pharisiens à Jérusalem (ces derniers ont même confié, en désespoir de cause, des descriptions sur le trésor du Temple à cette communauté, ce qui indique que, malgré ses vues divergentes, elle avait la réputation qu’on pouvait absolument lui faire confiance). La règle communautaire 1QS contenait des indications sur l’attente du Messie. Elle mentionnait même deux Messies et deux lignées de descendance pour un tel Messie, qui pourraient s’appliquer, d’après les lois d’autrefois, à Jésus : par Joseph, de la maison de David, et par Marie, de la lignée des prêtres d’Aaron (Carsten Peter Thiede, par exemple, mentionne également ce fait, qui a été délégué par le département des Antiquités d’Israël pour s’occuper des manuscrits de la Mer Morte).

Cette prophétie de Michée 5.1, d’après laquelle le Messie proviendrait de Bethlehem, ne semble pas avoir eu d’importance dans les cercles des communautés qui attendaient un Messie. Malgré cela, l’Evangéliste Matthieu se base sur elle, ce qui est considéré par certains comme son invention, puisque Jésus venait de Nazareth. *

Une place du prophète Daniel 9:25 a souvent attiré l'attention sur Jésus: De la directive au bâtiment du 2. Jérusalem (Nehemia 2:18); env. 445 av. J.-C., jusqu' à la mort du 2. "oindré" passeraient env. 69 " semaines ". ("semaines d'ans", 7 ans; comparez les "ans de sabbat"), c'est le temps approximative de la crucifixion.

(...) *Updates English/ Deutsch.
– Il existe également des juifs messianiques, qui acceptent Jésus en tant que leur Messie.

La suggestion de R. Steiner, de concevoir le Christ comme une Entité fort bien connue de certains êtres supérieurs, dans les temps pré-chrétiens, et qui s’est exprimé dans le Vishwa Karman des Hindous, dans l’Ahura Mazda des Parses, dans l’être-Soleil Osiris des Egyptiens et dans le Belemis des Celtes = Baldur, Apollon, pourrait s’avérer une piste intéressante, bien qu’elle soit d’un usage difficile pour une théologie établie sur la base du Christianisme en tant que communauté religieuse. Elle pourrait être d’autant plus intéressante pour d’autres cercles culturels, voir également dans ce contexte le chapitre « Au début était le Verbe… ». Ou bien p.ex. Rudolf Steiner et la collection de ses conférences « les entités spirituelles dans les corps célestes », 1912, « précurseurs de Golgotha », 1913, 1914, « de Jésus au Christ » et « Christologie ».

Par la suite, il y a environ 2000 ans, nous voyons le Christ incorporé, devenu chair, servant de poids et de mesure à un point charnière de l’histoire du développement de l’humanité sur Terre. Il prend sur lui, ou en quelque sorte absorbe à lui, cette humanité dans sa vie. Même si les anciens cultes ont dégénéré, et que le Christianisme a perdu plus tard de sa profondeur, une recherche dans ces domaines aurait malgré tout son importance. Le Christ se révélerait sous l’aspect du « Nouvel Adam » du Golgotha, un être qui représente ce qui est humain et qui vient d’être renouvelé, un rôle qui dépasse largement celui qu’on a voulu attribuer à Jésus comme garant de la puissance d’une communauté religieuse en particulier.

Concernant les temps d’avant le déluge et les temps du Nouveau Testament, lire p.ex. les Ecritures à travers le « Verbe Intérieur » selon Jakob Lorber (www.lorber-verlag.de) et Rudolf Steiner. Les prises de conscience de la mystique et ses points de vue peuvent même amener certains à prétendre que le Jésus historique n’aurait jamais existé, ou bien qu’il n’aurait été qu’un prédicateur itinérant.

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Zarathoustra

L’enseignement originel de Zarathoustra ou Zoroastre est encore présent de nos jours, chez les Parses, dans leur Livre sacré, le Zend Avesta. Des chercheurs de cette religion en Inde ont démontré qu’elle est antérieure à que ce que les chercheurs occidentaux supposaient, ce qui donne raison aux dires des historiens de l’antiquité. De plus, ils ont trouvé que dans cette religion, on ne concevait pas seulement des batailles cosmiques entre l’obscurité et la lumière, des concepts qui ont influencé ultérieurement les croyances gnostiques, mais qu’un Dieu personnel, nommé Ahura Mazda, était situé au-dessus de cette mêlée de forces opposées, en tant que « Super-Bien ». Cet aspect impersonnel de Dieu était nommé « Ahu » (une adresse de contact concernant la version la plus spirituelle de cette religion est la suivante : Mazdayasnie Monasterie, Mustafa Bldg. Sir Pherozeshah Mehta Road, Bombay 400001, Inde). D’autres chercheurs ont trouvé que les transcriptions iraniennes mentionnaient Noé / Nuakh, en concordance avec l’histoire biblique. Notre opinion est que le Zend Avesta possède en tout cas de nombreuses similitudes avec une sorte de « Révélation Ancienne » de l’histoire de l’humanité d’avant le déluge en Asie Mineure. Il contient la plus ancienne croyance en Dieu, auquel Noé resta fidèle, même au sein de cette culture en déclin. Abraham ne fut pas le premier à adorer un seul Dieu. D’autres sources bibliographiques mentionnent une forme écrite plus précoce de cette religion, avant le déluge, soit environ 3500 ans A.C. Il est tout à fait possible qu’ils réapparaissent un jour… Lorber appelle ces parchemins perdus « Seanthiast Elli ». Dieu serait apparu avant le déluge en tant que « Abedam », comme il agit plus tard à travers le Melchisédek biblique.

Les Parses sont comptés par de nombreux représentants religieux Iraniens du Coran, comme faisant partie des « hommes de l’Ecriture ». De la même manière, les Chrétiens et les Juifs ne sont pas considérés comme « infidèles » puisqu’ils qui croient en un seul et même Dieu, dont les prophètes sont venus leur rappeler l’existence à de nombreuses reprises. Le zoroastrisme aussi a perdu une partie de sa profondeur originale, tout comme les autres religions, et ces aspects profonds doivent à nouveau être explorés et cultivés.

Pour Mani, le point de départ se trouvait dans la religion monothéiste de Zoroastre en Perse.  Consulter la page anglaise "parsism".

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Informations concernant Jésus et l’Islam.

Ce texte représente une contribution pour une meilleure compréhension entre les religions et pour le dialogue inter-religieux, tel qu’il a lieu depuis bon nombre d’années.**** Ces commentaires n’ont pas la prétention de caractériser l’Islam dans son ensemble, étant donné qu’il existe aussi diverses écoles dans l’islam.

Le Coran *) et les autres religions.

Islam signifie "soumission (à la volonté de Dieu)", et aussi dévouement, "don (à Dieu)".

Le livre sacré de l’Islam, le Coran est considéré comme inspiration transmise au prophète Mohammed par Dieu, respectivement par l’ange Gibril – qui peut être identifié comme l’archange Gabriel, également connu dans le Christianisme. Ce qui est certain, c’est que le Coran possède une signification centrale. Pour son interprétation, d’autres traditions (Sunna : littéralement « habitude »), qui nous viennent du temps des prophètes (Hadith) jouent également un rôle. Un prophète, lui aussi, est un être humain, dans son comportement, pas un dieu. Il faut également tenir compte du fait que, tout comme chez les Chrétiens, de nombreux Musulmans ne connaissent pas avec exactitude leur livre sacré.

Les Chrétiens, respectivement les Juifs, sont appelés entre autres, dans le Coran « Gens du Livre» (p.ex. Sourate 4:171*) et « enfants d’Israël ». Par conséquent, ils peuvent également étudier le Saint Coran*) - même si, en règle générale, ils ne le font pas. Quelle que soit la situation, la science des religions s’occupe de l’étude de toutes les Ecritures saintes de toutes les religions et recherche, entre autres, l’histoire et le développement de leur interprétation. Les écritures sacrées doivent être étudiées avec le respect qui leur est dû. Une partie des commentateurs Musulmans du Coran a écrit qu’il existe une forme inchangée du Coran, qui est conservée par Dieu, qui n’est accessible qu’aux anges purs et aux délégués humains purs. Une autre faction interprète cela différemment : le lecteur qui lit le Coran dans sa version actuelle doit se trouver dans un état de pureté.

Le prophète aurait été envoyé pour un temps ou "temps intermédiaire"; autre traduction: après un certain temps (Sourate 5, 19*). Le Coran distingue les croyants, dans le sens des enseignements de Mohammed ou « Gens du Livre » (lettrés), et les « incroyants ». Les « Gens du Livre » sont entre autres les Juifs et les Chrétiens, qui, en dehors des Musulmans, qui se fondent sur la même tradition, parfois aussi les Zoroastriens (Sourate 22, 17*). Car le Coran reconnaît aussi une lignée de prophètes qui ont tous transmis unanimement l’enseignement d’un Dieu unique, du jugement dans l’au-delà et de la prière pour leurs peuples et pour leur époque (p.ex. Sourate 6, 83-92 ; Sourate 7, Sourate 4, 136*). Dans la mesure où les fidèles de ces autres religions croient en un même fondement commun, ils ne sont pas considérés comme infidèles (Sourate 5, 48* et autres). Dans les premiers siècles de l’Islam, les Chrétiens et les Juifs n’ont pas été soumis à des contraintes pour se convertir à l’Islam (selon l’enseignement dans le Coran, « dans la religion, il n’y a pas de contrainte », voir Sourate 2, 256*). Abraham compte comme l’un des « Hanifes », ces individus isolés qui ont trouvé la voie de la véritable foi en un Dieu unique.

L’appellation Allah ou al-ilah, préislamique, en ancien arabe, possède certainement la même racine que « Elohim », un nom divin mentionné dans les livres hébraïques de Moïse.

Les « infidèles » - littéralement on peut traduire ce terme à peu près par « les dissimulateurs », du temps de Mohammed, étaient au sens étroit  les polythéistes ou idolâtres qu’il a combattu en Arabie, contre lesquels la Bible des Juifs et des Chrétiens étalement mettent en garde. Au sens plus étendu, dans l’Islam d’aujourd’hui, sont considérés incroyants ceux qui ne croient pas en un Dieu unique ni au Jugement. Parfois, ce terme est appliqué sans discrimination à tous les non-Musulmans, parfois même à d’autres musulmans d’autres tendances.

Jésus Christ

Jésus est mentionné, tout comme la Bible, dans le Coran (7e siècle après JC.), avec certaines ressemblances et certaines différences. A plusieurs endroits dans le Coran, Jésus Christ est mentionné comme prophète envoyé par Dieu, également en tant que « Mot » de Dieu sans explications plus détaillées sur cette signification, reconnu aussi comme un Esprit de Dieu (Sourate 4, 171*), « créé comme Adam » (Sourates 2, 3, 5,…). Nous voyons déjà que Jésus est bien davantage, dans l’Islam éclairé, que pour certains théologiens modernes qui n’ont laissé subsister de lui que le rôle de réformateur social ! C’est le concept de la filiation de Jésus avec Dieu, considérée sous un angle très terrestre, du temps de Mohammed, qui n’a pas été accepté par le Coran, dans le cadre de l’enseignement trinitaire, survenu plus tardivement. Des Chrétiens qui auraient pu expliquer la teneur originale de cet enseignement de manière aussi authentique que possible afin que d’autres y accèdent également n’existaient alors presque plus (p. ex. Sourate 6, 101*). Dans l’épître aux Romains 1.4, il est dit de Jésus « … qui avec puissance a été déclaré Fils de Dieu selon l’esprit de sainteté » donc, qu’il n’est pas né. La conviction musulmane que Dieu est « incréé » (non-né) et que Jésus n’est pas né, mais qu’il a été créé par Dieu devrait trouver un certain terrain consensuel chez les Chrétiens. En outre, le terme grec « Logos », qui représente dans la Bible la provenance divine de l’envoyé de Dieu, Jésus Christ, est également traduit dans les Evangiles en tant que « Le Verbe/ Le Mot », un terme utilisé aussi pour Jésus dans le Coran. Les inspirations qui ont donné naissance au Coran contiendraient-elles des mystères encore inconnus, qui n’ont pas été totalement compris, ni par les Musulmans, ni par les Chrétiens ? Seraient-ils en train de se perdre en stériles controverses et disputes sur des concepts terminologiques ? Même là où les Chrétiens présentent cet enseignement comme une sorte de polythéisme, cela ne correspond pas à la manière dont Jésus a enseigné : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne » (« en mon nom », c’est-à-dire, intérieurement reliés à Jésus) Evangile selon St. Jean, 15 :16. Tout, dans la vie de Jésus, tournait autour de ce Dieu unique, auquel il était étroitement relié et vers lequel il amenait les autres êtres.

Le concept de « Logos » (Grec ; selon l’Evangile de Saint Jean 1, « Le Verbe de Dieu » est une dénomination liée au Christ dans cette Ecriture) est mentionné dans l’adaptation allemande du Coran de Parets indépendamment de Jésus. Néanmoins, dans d’autres versions du Coran, ce terme est compris comme étant une « affaire » de Dieu, respectivement un « ordre » de Dieu (Sourates 13.2 et 13.11*).

Le Coran considère Jésus « créé comme Adam », que Dieu créa de la Terre (Sourate 3, 59*) et parle d’un « envoyé de Dieu » de l’Esprit Divin, qui a été le médiateur de la naissance virginale de Jésus (Sourate 19, 17-22). Dans la version Chrétienne, l’ange du Seigneur annonce la naissance de Jésus par l’Esprit Saint. Il est également écrit dans le Coran que Jésus a été raffermi par le Saint Esprit / l’Esprit de la Sainteté l’a soutenu (Sourate 5, 110*).

Selon le Coran, le jeune Jésus a annoncé sa résurrection (Sourate 19, 33*), mais il se pourrait qu’il fasse allusion à son retour lors du Jugement dernier (le jugement avec la résurrection des fidèles lors du « Dernier Jour », souvent mentionnée dans le Coran (Sourate 4, 159*). Le Coran dit aussi que Jésus est monté vivant au Ciel (Sourate 4, 157-159, et 3, 55).
Les Musulmans et les Chrétiens ne sont pas d’accord si Jésus a été crucifié avant son Ascension, puis est mort et resusscité par la grâce de Dieu - selon l’Evangile des Chrétiens, ou bien si Jésus a été élevé au ciel, vivant, sans avoir été crucifié, selon la croyance des Musulmans. Le point commun, cependant, est la croyance qu’au moment où Jésus est monté au ciel, il n’était pas mort mais bien « vivant » et qu’il continuait même, par exemple, à enseigner. Dans la Sourate 3 :55* et 5 :48* il est dit : « … c’est vers Moi que sera votre retour et Je jugerai entre vous ce sur quoi vous vous opposiez » et « …C’est vers Moi (Allah) que sera votre retour à tous ; alors Je vous informerai de ce en quoi vous divergiez entre vous dans votre vie (terrestre) ce qui était sujet de discorde ». Chrétiens et Musulmans pourraient donc fort bien attendre pacifiquement la solution de certains mystères à ce jour encore non élucidés, au lieu de se disputer et d’être dans la discorde !

Le Coran contient lui aussi des passages concernant la résurrection des croyants au moment du Dernier Jugement (Sourate 36, 77, Sourate 69, 13 et Sourates 75, 99 * etc). Jésus reviendra alors et sera le juge des croyants lettrés (Sourage 4, 159 ; comparer Sourate 16, 89*). Ceux qui croient en Dieu et au Jugement Dernier (non-Musulmans inclus) et qui « font ce qui est juste » n’auront pas à craindre le Jugement, selon le Coran (Sourate 2, 62 ; Sourate 4, 123-124 ; Sourate 7, 170*). Le Jugement, dans le Coran, comme dans la Bible, est sans équivoque l’affaire de Dieu et non pas celle des hommes, peu importe qu’ils soient Chrétiens, Musulmans ou juifs. (De telles comparaisons entre religions ne sont pas destinées à mettre en doute l’indépendance du Coran).  Update English/ Deutsch.

Fondements éthiques

Les fondements éthiques des 3 religions « abrahamiques » sont en étroite corrélation. Des commandements existent également dans l’Islam, bien qu’ils ne figurent pas sous forme de liste, notamment dans la Sourate 17, 22-39 ; Sourate 5, 38-40 ; Sourate 2, 188 ; Sourate 4, 135 ; Sourate 2, 195 et Sourate 17, 70* (dignité humaine). Le Coran interdit par exemple strictement et sans exception de tuer des innocents (Sourate 5, 27-32*). Le terme de « Jihad » ne signifie littéralement que "Le combat" ; la signification « Guerre sainte » ne provient pas du Coran, dans cette acception, mais des paroles de Mohammed et des écoles de droit coranique.*** Le travail intérieur spirituel et moral sur nos propres tendances imparfaites et nos passions éloignées du divin est considéré comme « le Grand Jihad », et il revêt plus d’importance que toutes les autres « guerres » et combats extérieurs (comparez le message de Jésus de « voir d’abord la poutre dans notre œil plutôt que la brindille dans l’œil du voisin » - de nombreux conflits perdraient leur fondement, avec l’application de ce précepte.) Le « Jihad de la parole » est une représentation pacifique de la foi. Le « Jihad de la main » est l’exemple actif par lequel le croyant enseigne. Le « Jihad de l’épée », également nommé « petit Jihad » n’est permis qu’en cas d’attaque envers les croyants et « sans infractions » (voir Sourate 2, 190*). La « Force » des échanges avec d’autres croyances religieuses est également indiquée dans le Coran (Sourate 48, 29*, Sourate 47, 4*); de tels passages "violents" peuvent être comparés à d'autres endroits, où ils atteignent leurs limites (comme "dans la religion, il n'y a pas d'obligation", Sourate 2, 256).

Les règles traditionnelles qui définissent les comportements entre les deux sexes, sont nombreuses, y inclus, par exemple, l’interdiction de conclure un mariage avec des personnes qui sont parentes ou des croyants d’autres religions, etc.

La pratique de l’Islam inclut
- le témoignage « qu’Allah est Unique, il n’y a pas d’autre Dieu que Lui, et Mohammed est son prophète » 
- les prières prescrites, qui doivent être exécutées quotidiennement (Sourate 2, 177*) ;
- Le jeûne annuel durant le mois de Ramadan (Sourate 2, 185*) ;
- Le pèlerinage, dans la mesure du possible au moins une fois dans sa vie (Sourate 2, 196*) ;
- Le paiement du Zakkat (une contribution à des buts sociaux) (Sourate 2, 177*).

Dans l’Islam actuel, il n’y pas de lieu / autorité centrale qui décide en matière de questions religieuses et éthiques. Il est probable que des opinions et points de vue, qui seraient partagées par une grande majorité des érudits en Droit et respectés de tous, seraient probablement très largement acceptés.

Des informations à propos d'aspects mystiques et philosophiques dans  l'histoire de l' Islam 
iranien:  Henri Corbin, "En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques" I, II, III. Paris. (Des livres cités dans «Les Chemins du Christ» ne reflètent pas automatiquement notre accord en ce qui concerne leur contenu et les opinions des auteurs.)

*) Nous avons utilisé, entre autres, la traduction du Coran (allemande) de Rudi Paret, aux éditions Kohlhammer, dont la transmission répond aux critères scientifiques en distinguant clairement entre traductions littérales et insertions, pour une meilleure compréhension. Elle utilise la numérotation égyptienne qui est la plus usitée dans l’Islam. D’autres traductions peuvent utiliser une des deux autres numérotations possibles des versets; vous trouverez la citation peu avant ou après le numéro du verset de la Sourate citée. La difficulté de la traduction du Coran n’entre pas autant en ligne pour les passages très clairs, comme ceux qui sont mentionnés. La signification des citations du Coran a également été comparée avec « Le Coran, traduit et commenté par Adel Theodor Khoury, 2007 (allemand)», dont l’interprétation a trouvé acceptation auprès des érudits Musulmans du Coran, et dont les commentaires tiennent compte des interprétations traditionnelles des écoles coraniques islamiques. Voir « la version francophone du Coran récitée par A.M. Al Matroud».

***)Même les « Croisades » des Chrétiens, d’ailleurs, étaient dénuées de fondement biblique. Elles sont des actes commis par des êtres humains, et ont, par ailleurs très mauvaise réputation auprès de nombreux Chrétiens européens, à notre époque.

****) Sourate 164:125

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Informations concernant Jésus et le Bouddhisme

Cette partie examine les similarités et les différences entre les croyances bouddhistes et un christianisme conscient (à nouveau) de sa propre profondeur spirituelle. Le but n’est pas de présenter de manière détaillée *) la vie et les enseignements de Bouddha (500 avant J.C.). Ce sont plutôt certains points centraux qui sont examinés de manière plus précise.

« Pas de Moi » et « Moi »

Le point focal de l’enseignement du Bouddha, tel qu’il a encore cours dans le bouddhisme « Hinayana » est la libération de l’homme, de tout ce qui n’appartient pas à son vrai centre, au noyau de son être. Le désir des sens, intérieur et extérieur, qui mène à la souffrance, doit être reconnu comme « non-Soi » (anatta), à travers un chemin de vie et d’enseignement correspondant, incluant la méditation etc. A la fin, ces désirs s’éteignent et cessent et l’état de Nirvâna peut être atteint. La voie bouddhiste du « Mahajana », survenue plus tard, a souvent mal compris cet aspect. Néanmoins, elle a aussi apporté des progrès p.ex. à travers une compassion plus marquée envers toutes les créatures, au lieu d’un retrait (fuite) du monde. Cette école du Bouddhisme a interprété le terme de non-Soi, qui revenait toujours, comme si aucun Soi ne subsistait après que les tendances de l’ego aient été dépassées. Elle a tendance à voir le Nirvana comme « Rien ». Pourtant, le Bouddha lui-même en parlait lors de la description de ses plus profondes expériences : « et je dépassai… avec le temps aussi la misère de la région du non-percevoir et du non-être-perçu, et j’obtins la clarté là-dessus, et j’accédai au bonheur de la cessation du percevoir et des sensations, et je les goûtai… Et ainsi, après la complète cessation percevoir et du non percevoir, je restai dans cet état où les influences, après que j’aie reconnu toute cette sagesse, sont arrivées à leur cessation » (Suttam du Anguttara Nikaya 9, No 41).

On peut reconnaître que le Christ nous enjoint également à la purification des qualités humaines et qu’il enjoint de commencer par soi, plutôt que de critiquer les autres (voir aussi le texte principal de CheminsduChrist.net). Il ne s’identifie pas, ni ses disciples, avec le monde, ni avec aucune autre action mondaine, il se décrit et les décrit plutôt comme n’étant pas de ce monde - plus clairement que le bouddhisme à l’origine - mais y vivant et y agissant (Jean 17) et transformant ce monde en étant comme la pâte à levain.

Dans les enseignements de Jésus et du Bouddha, concernant les questions de la vie, on retrouve de très nombreuses correspondances, à tel point que depuis quelques décennies, certaines personnes vont jusqu’à croire que Jésus aurait enseigné le bouddhisme. Mais ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas besoin d’explications venant de sources extérieures quant à ces ressemblances, comme certains chercheurs l’imaginent, même s’il est possible que certains contacts puissent avoir eu lieu. On pourrait tout aussi bien dire que Jésus a enseigné cet enseignement ou un autre. Dans notre texte principal, nous expliquons que ce genre de similitudes est basée sur les réalités spirituelles, qui sont logiquement accessibles à tous ceux qui examinent ces vérités, de la même manière, sans copier les uns des autres. 
L’inspiration, de fait , si elle est authentique, provient de la Source éternelle, sans laquelle il n’y a ni « rien » ni « quelque chose » ni la possibilité de s’en libérer. La libération, d’ailleurs, n’aurait aucun sens, sinon. Sous-tendant le Tout, caché au fond de Tout et en même temps hors du tout: ce qui est non manifesté, contient déjà le tout et pourtant, à la fin de la Création, il y en aura plus qu’au début. Sur le plan terrestre, ceci est plutôt contradictroire, à prendre comme un koan zen... On ne peut pas le comprendre par une approche théorique ni intellectuelle, même si l’esprit humain, lentement, peut devenir petit à petit assez flexible pour accepter des points de vue et des tentatives de compréhension plus indirects et ce, pour pouvoir comprendre et interpréter les visions ou intuitions intérieures que l’esprit peut avoir.
C’est justement la force que les Religions partagent entre elles, par rapport à une société matérialiste et égocentrique, et qu’elles n’exploitent pas suffisamment. Même les ressemblances et les contacts entre les diverses Religions ne changent rien au fait qu’elles ont malgré tout chacune leur propre chemin, différents les uns des autres.

Parmi les mystiques chrétiens, le travail de maître Eckhart est le plus proche de l’impersonnalité orientale. Parmi les différentes écoles du bouddhisme, les enseignements de Nichiren pourraient représenter une passerelle. Parmi les philosophes indiens, Sri Aurobindo (et sa partenaire, « La Mère ») sont ceux qui se rapprochent le plus de la vision européenne de la personification ou de l’inné. Il a fait l’expérience du Nirvâna et il a reconnu – à l’instar de certains mystiques chrétiens – que c’est autre chose que le vide ou le « néant ». Il parle du « Suprême » et il veut ramener certains aspects de ce « Suprême » sur Terre. Il y a certains qui voient en Sri Aurobindo le pont qui nous relie à nouveau au christianisme, mais à la véritable essence du christianisme, celle qui inclut la stature de « disciple Chrétien véritable » qui s’accompagne même parfois des pouvoirs que Jésus a manifestés dans sa résurrection.

La « réalité ultime » et la question de Dieu.

Pour les religions Juives et Chrétiennes, les qualités humaines qu’il s’agit de purifier, sont en outre amalgamées avec la notion de péché envers Dieu. Tout d’abord, il s’agit de respecter certaines normes religieuses et éthiques, et surtout de surpasser toutes les imperfections qui nous séparent de Dieu. En règle générale, la plupart des bouddhistes eux-mêmes ont l’intime conviction qu’il n’y pas de Dieu. Dans les expressions communes concernant l’éthique, les différentes Religions ne parlent que d’une « ultime Réalité » agréée par toutes, au-delà de la vie matérielle. Ceci n’est pas tout à fait correct. Le Bouddha n’a jamais prétendu qu’il n’y avait pas de Dieu. Il se bornait à transmettre ses expériences sur le chemin humain. Bouddha répondait aux questions des prêtres hindous sur Brahma, l’aspect de Dieu créateur, en disant : « Brahma, je le connais, et le monde brahmanique, et le chemin qui mène au monde brahmanique, lui aussi, je le connais » (Digha Nikaya 13 – discours, se référant aux expériences spirituelles, non pas à la connaissance littéraire hindouiste). Le Brahma des Hindous n’est pas totalement égal au « Dieu le Père » de Jésus Christ. Il est plutôt une personnification d’un attribut divin, qui vit le jour avec les différentes cultures de cette époque. Mais en aucun cas il n’est une description de forces négatives.
Pour celui qui parle d’une origine plus élevée et des Dieux qui étaient autrefois vénérés, de quoi parle-t-il? Pour Bouddha, le commencement et la fin résidaient dans le non-manifesté. Cette réalité « non-manifestée » n’est pas égale à « Rien ». Elle réside à l’extérieur du Tout, duquel l’être humain, par son esprit, ses facultés psychiques ou mentales, peut se faire une idée, une image.  
Et c’est là que nous trouvons soudain des parallèles intéressantes, dans le christianisme, le judaïsme et même l’islam. Dans toutes ces religions, il existe l’intuition qu’il ne sert à rien, voire que c’est interdit, de se faire une image de Dieu, même si les raisons ont été oubliées depuis longtemps. Rappelons que dans le judaïsme, il était même interdit de prononcer directement le nom de Dieu. Consultez aussi notre page „La religion en tant que reconnexion de l’homme avec Dieu" et la note 2) spécifique sur les archétypes.

(...)

Les Evangiles et l’Apocalypse décrivent le « Père » comme Celui de qui provient la Création et dans la perfection Duquel elle aboutit (Alpha et Oméga), Celui qui est au-dessus d’elle et qui n’était pas totalement atteignable avant le Christ. Des mystiques Chrétiens comme Jakob Böhme ont clairement décrit, sur la base de leurs expériences spirituelles authentiques, que ce Dieu n’est pas seulement au-dessus de la création terrestre, mais aussi au-delà et au-dessus des mondes célestes **). On ne va pas loin, dans la comparaison des Religions dans la littérature scientifique, en faisant abstraction de ceux qui ont eu ces expériences mystiques très profondes. Sans eux, on ne peut même pas avoir accès à une terminologie compréhensible des deux côtés.

Le chemin Bouddhiste mène à l’accès du Nirvana, donc l’au-delà de l’au-delà, un lieu qui est aussi éloigné, pour la plupart des bouddhistes, que l’union mystique avec Dieu l’était pour la plupart des Chrétiens.**** Le Bouddha enseignait aussi la possibilité qu’un Boddhisattwa, un être normalement libéré des cycles de la réincarnation, pouvait redescendre volontairement sur Terre, pour aider le restant de l’humanité. Le Christ est remonté vers son Père (« Et le tombeau était vide », Résurrection et Ascension), pour revenir ensuite. A notre époque, chacun peut, avec le Christ, accéder à une plus profonde pénétration, allant des hauteurs divines jusqu’aux profondeurs terrestres.

On pourrait nommer encore en ce point Rudolf Steiner, d’après lequel le Bouddha aurait apporté un enseignement de sagesse de l’Amour, alors que le Christ aurait apporté ensuite la force de cet Amour. Le pouvoir de l’amour reconnecte tout et ramène tout à la perfection divine. « Demandez au Père en Mon nom », c’est à dire, en accord avec Lui, à travers Lui, le chemin du Christ mène à l’Unité, à l’Un. Le Bouddha est vu ici en quelque sorte comme un précurseur et éclaireur, préparant le chemin. 

Pour savoir ce qu’il en est exactement, chacun devrait avancer sur son propre chemin et demander la réponse au Christ et au Bouddha eux-mêmes.

Le Bouddha a dit dans le « Kalama Sûtra » : « ne vous laisser pas séduire… par l’ouï-dire…, par les traditions…, les opinions du jour…, les autorités des écritures sacrées…, par la raison seule et les conclusions logiques, les théories fictives et les opinions préférées, ou les impressions d’avantages personnels,… l’autorité d’un maître. Si vous atteignez votre propre réalisation… » (la foi véritable est plus proche de la reconnaissance et de la conviction que d’un concept intellectuel.)

*) les enseignements transmis par le Bouddha se retrouvent dans la traduction très complète de K.E. Neumann : « Les Discours du Bouddha : collection moyenne », et aussi dans la « collection plus longue ».

**) Pour des personnes à terminologie théosophique, le Nirvana (ou Atman) se situe en dessous des niveaux divins du « paranirvana » et « logoïque », dans le sens théosophique.

***) Le mystique chrétien Maître Eckhart a décrit son expérience ainsi : même sans la notion de Nirvâna, la ressemblance à l’expérience du Nirvâna est reconnaissable, tout comme les différences, dans le sens que pour lui, cette expérience est liée à une rencontre avec Dieu.

****) Le retour à Dieu avec l’essence de toutes les expériences du passage de la vie est un retour à la Source, d’une part, à ce qui était toujours là ; et pourtant, c’est aussi quelque chose de complémentaire, qui n’était pas là avant, comme p.ex. deux triangles superposés. Ce paradoxe n’est compréhensible que par une expérience mystique profonde.

*****) Il y a également des aspects philosophiques. Dans le Bouddhisme Mahajana, Nagarjuna décrit dans ses commentaires généraux sur le Prajnaparamita, qu’une chose peut être considérée comme: vraie, pas vraie, vraie et pas vraie, ni vraie, ni pas vraie, donc sous forme de quatre catégories (tetralemme) au lieu de la vision purement dualiste: soit l’un, soit l’autre. Etant donné que la raison ne peut pas à elle seule comprendre ceci pleinement, cela peut la mener, comme dans le Bouddhisme zen et ses koan paradoxaux, à dépasser la dualité et à atteindre une forme d’illumination et ainsi une vision plus élevée. Dans la philosophie européenne, il existe d’autres voies pour dépasser cette ancienne pensée dualiste: la Dialectique de Hegel sur la thèse et l’antithèse se réfère à la synthèse qui peut en être extraite. Elle peut également entraîner la raison à s’élever jusqu’à un point de vue supérieur synthétique dépassant les apparents contraires et à nous ouvrir à la vérité supérieure de l’Esprit de Dieu. Notre projet chrétien a développé une dynamique indépendante qui va dans le même sens: différents points de vue sont compatibles avec une perspective holistique, s’interpénètrent et se fécondent (dépassement des apparentes contradictions et dichotomies).

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Informations concernant Jésus-Christ et l’hindouisme

Les pages complémentaires au site Internet « Chemins du Christ » concernant diverses autres religions représentent une contribution pour une meilleure compréhension de ces dernières, et pour le dialogue inter-religieux. Ici, nous examinons des similarités et des différences entre divers courants hindouistes et le christianisme. Nous ne prétendons pas fournir un tableau complet, mais seulement présenter des points-clefs de manière plus complète.

Jésus-Christ

Dans les enseignements d’origine hindouiste, il existe le concept des Avatars de divers « degrés ». Le mot avatar veut dire des êtres humains, qui ne sont pas venus sur Terre pour leur propre avancement, mais qui sont venus volontairement, pour contribuer à l’avancement d’un peuple, voire de l’humanité toute entière, comme des « gouttes issues de la perfection de Dieu ». Les différences entre ces Avatars successifs et les religions sont relativement floues, dans cette philosophie, alors que les religions judéo-chrétiennes, mettent l’accent sur le Dieu historique, sur l’aspect du développement de soi,et surtout, sur le rôle de l’envoyé de Dieu, le Messie dans ce contexte (extrait du chapitre « Au début était le Verbe…  du texte principal *).

Du point de vue de la pensée indienne, il s’agit malgré tout d’un rapprochement à la pensée chrétienne, démontrant une compréhension de la tâche de Jésus-Christ. C’est la raison pour laquelle les maîtres hindous de yoga attribuent souvent un rôle plus vaste à Jésus que ne le font certains théologiens chrétiens modernes, qui ne voient en Jésus que l’être humain normal, ou alors la facette du réformateur social. Il existe également des hindous qui voient en Jésus tout simplement un maître, un enseignant. Il faut tenir compte du fait que la profondeur spirituelle du christianisme a été en grande partie perdue, et qu’il faut d’abord la redécouvrir et la rendre accessible à nouveau, de manière à permettre un dialogue sensé avec d’autres religions. (c’est à cela que s’emploie ce site, avec ses textes étendus *).

Les voies du Yoga** et le christianisme

Selon les paroles « Soyez parfaits, comme votre Père aux Cieux est parfait » (Matth. 5, 48), la question la plus intéressante par rapport à chaque religion est : où mènent les chemins spirituels, pratiquement parlant ? Dans le cas de l’hindouisme, il s’agit des nombreux chemins du yoga. Dans la pratique du yoga, on vise à maîtriser notre nature intérieure et extérieure, et d’amener ainsi l’âme à sa perfection divine.

Dans ce contexte, il existe en Europe des enseignements qui peuvent inclure des éléments de yoga (on parlera p.ex. de centres nerveux, de centres de conscience, de chakras…). Il ne s’agit pas automatiquement, comme l’Eglise le pense, de tendances « non chrétiennes ». Cette « anatomie occulte » de l’être humain était déjà connue, notamment par les théosophes du Moyen-Age (Johann Georg Gichtel), et c’est une structure dont on sait, à présent, qu’elle existe dans chaque individu sous forme de grille énergétique. De même, les points d’acupuncture, connus surtout en Chine, ne sont pas automatiquement « taoïstes ». Dernièrement, des instruments scientifiques ont été capables de les démontrer dans les tissus humains, au moyen d’appareils et de coupes histologiques, et d’en confirmer ainsi l’existence. (Extrait du  « zèle sacré » du texte principal). Comparer également Albrecht Frenz « Yoga chrétien – fondements chrétiens d’une méthode de méditation indienne », où l’on part du principe que le christianisme et les méthodes pratiques du yoga sont compatibles.

Ce qui est déterminant pour le Chrétien, c’est son attitude spirituelle. A savoir : est-ce que ses pratiques sont comprises essentiellement comme une préparation de son être tout entier pour l’action de Dieu, ou bien est-ce que c’est la pensée suivante qui prédomine, à tort : que la perfection en Dieu peut forcément être obtenue par des techniques (corporelles, du souffle, chant de mantras, exercices de concentration, méditation et contemplation…) ?

Une autre distinction à faire, pour le Chrétien, est la suivante : lorsque, par exemple, dans le yoga, certains termes comme « force christique » surgissent, est-ce que le pratiquant se rend compte que la force guérisseuse du Christ est une partie de son propre être, qui de plus, travaille sur la totalité de sa personne, ou bien est-ce qu’il ne la conçoit que comme une force cosmique isolée ? Si quelqu’un ne s’aligne pas et ne s’oriente pas directement sur le Christ, comment peut-il savoir que ce qu’il vit a effectivement un lien avec le Christ ? (en relation avec « La question sur les miracles », dans le texte principal ) *

Quoi qu’il en soit, le christianisme possède ses propres chemins originaux, qu’on peut emprunter à la place de méthodes provenant d’autres sources et qui ont été adaptées par la suite au christianisme. Mais ces méthodes sont en cours de redécouverte et de réadaptation. On pourrait citer par exemple la méthode des moines orthodoxes du Mont Athos qui chantent le Kyrie-Eleison (Seigneur, aie pitié de nous) et qui serait l’équivalent, en terminologie hindoue, d’une pratique basée sur le souffle et les mantras (comparer « Le silence du désert » du texte principal ») *. Il existe aussi la méditation des Evangiles, spécifiquement chrétienne, qui est à la base de notre enseignement dans notre texte principal et décrite aussi dans notre page spéciale sur la méditation chrétienne *.

**Le terme Indien Yoga signifie littéralement « Mettre sous le joug », c’est-à-dire, relier avec la source, ce qui est très proche de la terminologie littérale du mot latin Re-ligio. Méthodes d’entraînement d’origine hindouistes pour le corps, l’âme et l’esprit.

Types de mystique chrétienne et indienne

Revivre la crucifixion, c’est-à-dire la nuit profonde de l’âme, la « mort mystique », la traversée qui passe par l’abandon de tout ce à quoi l’être humain peut s’accrocher, tous les mystiques ont connu cette expérience, d’une manière ou d’une autre (p.ex. Maître Eckhard), et elle possède certaines ressemblances avec l’expérience culminante du yoga, appelée le Nirvikalpa Samadhi., qui est l’expérience de la vacuité du « Nirvana ». La mystique chrétienne montrait que, derrière cette apparente vacuité, existait quelque chose : le Christ ou Dieu. Sri Aurobindo a prouvé que la même expérience de cet au-delà du Nirvana est possible en pratiquant le chemin du yoga. Le chemin chrétien peut faire ressentir une parcelle de cette immense plénitude pénétrant tout, dès les premiers instants du cheminement, parce que la présence de l’être du Christ, qui en a imprégné toute la Terre, représente un pont, un lien.

Lorsqu’un être comme Aurobindo est confronté à des forces qui font ressortir des correspondances et des similitudes, en chemin, par rapport au développement du Christ, mais sans avoir le background chrétien, c’est comme une difficile escalade en haute montagne. Mais ce n’est pas impossible, comme le démontre le cas d’un jeune garçon hindou, qui ne connaissait rien du Christianisme mais qui, par sa quête intense de Dieu, a soudain vécu une expérience christique, qu’il a plus tard écrite dans son livre (Editeur Friso Melzer, "Sadhu Sundar Singh"). Les exercices tantriques hindouistes, eux aussi, pouvaient générer une vision soudaine du Christ, à la place des divinités hindoues avec lesquelles l’aspirant était familiarisé. (« L’esprit souffle, où il veut…).

Difficilement compatible pour le christianisme en tant que communauté religieuse, mais d’autant plus intéressante à bien d’autres points de vue et pour d’autres cultures est la suggestion de Rudolf Steiner, qui propose de considérer le Christ comme une entité solaire, qui aurait été connue dans les temps pré-christiques, par certains sages d’autres cultures. (extrait du chapitre « La Crucifixion… » du texte principal *) Par rapport à l’Inde, Rudolf Steiner fit aussi la remarque concernant Vishwa Karman, un grand « Architecte du Monde ». Les Rishis ou sages hindous pouvaient directement se relier au travail de ce grand Architecte du Monde, en ayant accès, directement derrière la dimension actuelle, à une autre dimension.

En ce qui concerne les nombreuses divinités hindoues, il faut se souvenir que d’après les nouvelles connaissances, tout comme ce fut le cas pour d’autres cultures soi-disant polythéistes, il s’agissait de divers aspects de la divinité Une (pour autant qu’il ne s’agisse pas tout simplement d’êtres humains élevés au rang de dieux ou de dieux tribaux), qui furent ensuite vénérés en tant que dieux à part entière, indépendants, en quelque sorte. Les termes tels que polythéisme ne veulent donc rien dire par eux-mêmes. Les juifs ont utilisé également plusieurs noms pour Dieu et ses divers attributs, dans le texte original en hébreu. Mais ils n’ont pas emprunté le chemin de la vénération de ces aspects sous forme de divers dieux. Les zoroastriens restèrent également dans le monothéisme. Dans l’hindouisme, l’école des adeptes de Vishnou, par exemple, peut être considérée comme monothéiste.

Il est intéressant de noter, dans ce contexte, que de nouveaux courants existent, qui ne partagent plus les vues généralisées et automatiques de la mortalité du corps, concept que le Christ a démontré dans sa résurrection. Par exemple le philosophe et yogi Sri Aurobindo et sa compagne spirituelle, « Mère » Mira Alfassa, cherchèrent dans cette direction (…). (extraits de « La résurrection » du texte principal).

Les enseignements sur Dieu et le « Karma »

Une grande partie de l’œuvre sociale et de la compassion qu’on découvre dans les chemins chrétiens serait appelée en Inde « Karma-Yoga » (le yoga du destin ), ou « Bhakti-Yoga » (yoga de la dévotion), tandis qu’un chemin orienté vers l’expérience serait comparé plutôt à l’ « Inana Yoga ».

Ce qui peut être vécu comme une réalité est que, lorsque l’on aligne et que l’on oriente sa vie par rapport au Christ et à Dieu dont il est le médiateur, la vie s’écoule de manière plus « organique », plus fluide, que si l’on applique la notion d’une loi mécanique agissant sur le destin = karma = loi de la compensation. Le Christ lui-même a parlé du travail « au centime près », mais il n’a pas dit que cela doive se faire « œil pour œil, dent pour dent », comme dans l’Ancien Testament. La nouvelle mission de l’être humain qui est au premier plan est que ce qui porte fruit, pour lui et pour son environnement, est extrait du contexte et appliqué à ses possibilités. La notion du travail sur le passé, en tant que but en soi ou en tant que motif de développement, n’est plus de mise. On peut observer une aide « d’en haut » lors de l’interaction des différentes possibilités de l’être humain, actuellement. (extrait du chapitre « La Crucifixion » du texte principal, il existe également une page spéciale sur le karma et la réincarnation ) *.

Valeurs éthiques

L’éthique est l’élément qui, dans la plupart des différentes religions, leur est commune, et où le dialogue est le plus avancé. Par exemple, si nous prenons le chemin classique du Yoga, selon Patanjali, nous y trouvons, à la base d’un succès, au début, « yama »: ne pas nuire à un être vivant par des pensées, des paroles ou des faits ; ne pas être avare ; être vrai; être pur sexuellement; ne pas accepter de cadeaux (être indépendant). La deuxième étape est « niyama » : purification et clarification intérieure et extérieure, se contenter de peu, être humble, l’ascèse, le sacrifice ; l’étude et la vénération de la divinité, foi et ferveur. Les Yogis enseignent que même le champ de bataille de la Bhagavâd Gîta doit être interprété comme un champ de bataille intérieur qui doit servir au progrès et à la purification. Il est évident, tant pour les chrétiens que pour les hindous, qu’on y découvre des parallèles avec les commandements et les enseignements de Jésus, et bien des religions ont contribué à porter et à façonner le projet d’une éthique mondiale.

Ecritures saintes

Les fondements religieux les plus anciens sont les Vedas, des écrits qui sont attribués aux sages ou « rishis » de l’Age d’Or. Par la suite vint l’épopée du Mahabharata, avec ses descriptions historiques très anciennes, notamment des guerres, qui ont souvent été considérées comme des mythes. Il s’agit donc d’une époque qui ne correspond plus à l’âge d’or précédent. La littérature sacrée des upanisads a emboîté le pas au mahabharata. La Bhagavad Gita est l’un des textes hindouistes sacrés les plus importants, qui combinent les connaissances des Vedas, plus anciens, avec la philosophie des Upanishads et la sagesse du yoga, et qui fait partie du Mahabharata. Krishna, le héros de ce poème, possède une valeur didactique. Il est considéré comme l’Être suprême se manifestant sous forme humaine : un avatar (voir ci-dessus).

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Informations concernant Jésus Christ et le taoïsme & le confucianisme.

Les pages complémentaires au projet Internet « Chemins du Christ » concernant diverses autres religions représentent une contribution pour une meilleure compréhension de ces dernières et pour le dialogue inter-religieux. Dans ce texte complémentaire, nous examinerons les similarités et les différences entre taoïsme/confucianisme et christianisme – un christianisme (re)devenu conscient de sa propre profondeur. Nous n’avons pas la prétention de décrire la vie et les traditions de Lao-Tseu ou de Confucius de manière complète, mais les points-clefs y seront traités de manière précise.

Dans la spiritualité chinoise traditionnelle, plusieurs sources apparentées se sont rejointes et ont apporté leur contribution:

1. L’enseignement du principe le plus élevé.

L’enseignement originel du principe le plus élevé, Tao /Tai-dji « sur lequel rien ne peut être exprimé » représente également l’unité de toute chose du début, donc avant la division dans les polarités yin et yang *) et ensuite dans les « cinq éléments » **). De nos jours, cette unité originelle est à la base des formes de manifestation et du cosmos.

Certains missionnaires chrétiens, par exemple les jésuites, virent dans ce principe originel ultime quelque chose de ressemblant à Dieu, tandis que d’autres, tels les moines franciscains et les bénédictins, et finalement le pape, les contredirent.

Le « Tao » ne correspond pas à la nouvelle forme d’expérience de Dieu comme un « père » avec lequel on peut dialoguer, tel que Jésus l’enseignait. D’autre part, nous ne pouvons pas exclure qu’il s’agisse d’une forme d’expérience ou de recherche de Dieu plus ancienne, telle qu’elle fut possible au temps des anciens Chinois.

*) le yin est le principe « féminin » d’extension (centrifuge), par exemple le nerf sympathique, et le « yang », le principe masculin de contraction, (centripète) par exemple, le nerf para-sympathique, qui travaillent en alternance et en collaboration.

**) les cinq éléments : terre, eau, bois, feu, métal, correspondent à la subdivision des quatre formes de manifestation ou de qualités : « Terre », « Eau », « Air », « Feu » = « chaleur », comme dans l’alchimie occidentale et l’hérmétisme d’autres cultures (il y avait également des alchimistes chrétiens). Le cinquième élément chinois, le « métal », a été surnommé parfois en Europe « la matière première » ou « prima materia » (comparer avec la physique moderne des particules) ou « éthér », connu par exemple en Inde ou mentionné dans les sources anthroposophiques, dont on disait qu’il contient d’autres sous-couches, qui seraient au nombre total de 7 états d’aggrégation. Ce genre de connaissances anciennes ne seraient actuellement plus attribuées à la religion, mais pas non plus à la philosophie purement spéculative. Ce sont des éléments d’une ancienne cosmologie avancée, à caractère scientifique – même si les méthodes de recherche de l’époque sont différentes de celles de nos jours.

Cela ne change rien au fait que les pratiques des maîtres de la Chine ancienne, et plus tard les maîtres taoïstes, ont un caractère spirituel. Les résultats des études sur le rôle des « éléments » ou forces dans l’être humain étaient prises en compte parce qu’il est incontournable de s’élever au-dessus de l’imperfection terrestre, s’agissant d’atteindre la perfection spirituelle. Ce serait une forme de spiritualité qui n’essaie pas de s’évader du terrestre, contrairement à certaines autres traditions spirituelles. La tendance vers la perfection en tant que telle n’est pas en opposition avec l’enseignement chrétien de la rédemption de l’Homme. On oublie souvent que Jésus a dit  « devenez parfaits comme votre Père au ciel est parfait  (Matth. 5, 48), mais les méthodes diffèrent. Pour les chrétiens originels etc. il était clair que l’être humain doit se préparer activement et peut s’ouvrir à l’action de Dieu. Mais il était tout aussi clair pour le christianisme qu’il est impossible de « forcer » ou d’obliger la grâce de Dieu à se manifester, à travers ces pratiques, car Dieu aussi est libre.

Entre ce qui se passe dans les cieux, en chinois « T’ien », la Terre et l’être humain – qui proviennent tous de la même unité originelle, on trouvait partout des correspondances (un peu comme dans les « sept arts libéraux » des hautes écoles du Moyen-Age occidental). Toutes les pratiques et tous les agissements visaient à harmoniser la vie humaine avec le « Ciel » - en tant que plus haute instance – et la Terre. Ceci démontre, à côté du caractère spirituel, le caractère religieux de la quête. Re-ligion (du Latin) signifie « Re-lier », « re-connexion », se reconnecter à l’origine des choses. Dans la vision chrétienne, c’est le Dieu créateur qui peut être contacté, il est le début et la fin de toute chose et Jésus-Christ est comme un lien qui nous aide à nous reconnecter avec Dieu.

Au fil du temps, plusieurs dieux séparés furent vénérés en Chine : le ciel, les dieux de la terre, des esprits locaux et des saints. Le terme de « polythéisme » habituellement utilisé pour ce genre de religions ne convient pas, dans ce cas, car ces « dieux » étaient des émanations ou manifestations du principe originel, comme dans certaines autres religions (sauf les saints, qui sont pour leur part également vénérés dans certaines églises chrétiennes et qui ne devraient pas être inconnus…).

Ce chemin où toutes choses sont divisées en Yin et Yang pourrait pousser l’esprit à rester enfermé dans la polarité; avec l’aspiration nécessaire, il peut également mener à son dépassement et à atteindre un état d’esprit mystique.

2. Le taoïsme.

Ce qui précède représente la base commune des écoles plus tardives de Lao-Tseu et de Kon-Fou-Tseu (que les historiens situent autour de 500 B.C.)

Le Taoïsme (Lao-Tseu : son livre Tao-Te-King) était axé sur le « faire » à partir d’une attitude méditative du « non-faire » (wu-wei). Le faire provenait alors des instincts naturels, des couches profondes et du noyau naturellement bon de l’être humain, qui est en connexion avec la nature. Cela aboutissait à une sorte d’éthique naturelle modeste et altruiste.

Mais le bon grain n’est pas automatiquement identique avec Jésus, qui a pris forme dans l’Homme dans le sens de Jean 15, et qui agit en fructifiant (« restez en moi et je resterai en vous »). Les théologiens actuels ne peuvent pas contester qu’il existe un bon noyau chez les autres croyants – surtout au vu de l’éthique souvent très similaire des religions, montre que « le bon » a pris racine plus ou moins partout. Même l’esprit saint souffle où il veut … (Jean 3).

Les taoïstes furent avant tout des praticiens, pas des théoriciens. Le taoïsme fait appel à :.

- L’ascèse, qui figure dans toutes les religions. Il existe aussi des pratiques pour la sublimation et la transformation de la sexualité (pl.ex. Mantak Chia, « Tao Yoga » et « Le Tao de l’Art d’Aimer ». Bien souvent, les chemins orientaux anciens vont de « bas en haut », tandis que les chemins occidentaux aujourd’hui seraient plutôt dirigés de« haut en bas » (c’est-à-dire depuis la conscience).

- Des pratiques du souffle, corporelles et de concentration pour éveiller et diriger l’énergie vitale, le « chi ». Que cette énergie est une réalité a été établi notamment par les recherches d’acupuncture et d’électro-acupuncture, même si, scientifiquement, elle n’est pas encore pleinement comprise. Les méridiens d’acupuncture ont même été démontrés histologiquement (dans les tissus) sous forme de « canaux vides ». La force de vie n’est donc pas taoïste, comme le pensaient certains chrétiens, mais universelle. En Grèce, anciennement, on désignait cette force sous le terme de « pneuma », qui désigne le souffle, l’énergie de vie que Dieu insuffle à ses créatures, et aussi le Saint Esprit. Le Saint-Esprit, pour sa part, est en relation avec Jésus Christ. Si donc quelqu’un ne se relie pas avec Jésus Christ, comment saurait-il que ce qu’il vit est identique avec l’esprit Saint, comme Jésus l’a annoncé ?

- En outre, le Taoïsme connaissait également (tout comme le yoga indien) la pratique de la méditation profonde, pour dépasser les limitations de la vie en se plongeant dans le grand tout. La recherche alchimique de l’immortalité jouait également un rôle.

3. Le confucianisme.

Kon-Fou-Tseu (Confucius) recommanda, lui aussi, un rattachement de l’être humain à la « loi morale-cosmique ». Au lieu du chemin plus individualisé des taoïstes, il mit en place un système d’éducation pour la société dans son ensemble. On travaillait de manière consciente à la cultivation et au développement du noyau de bonté de l’être humain, par l’habitude et les exemples à suivre : il partait du principe que si, dans une famille, on enseigne l’amour, le respect et la vénération, alors la société entière sera une société éthique.

- Depuis la nuit des temps, le vol, la prostitution, le culte d’images et le meurtre étaient interdits, en Chine ;

- Comme pratiquement toutes les religions mondiales, Kon-Fou-Tseu enseignait l’amour du prochain. Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui…

- Pour ce faire, il y a besoin des vertus telles que l’auto-contrôle, l’humanité, la bonté ou bénévolence, la droiture, un comportement adéquatement respectueux (aussi vis-à-vis des ancêtres), la générosité, la sagesse, l’honnêteté.

- Des vertus appariées, d’après le livre Shi-Djing, sont: aimable et digne, doux et ferme, droit et poli, ordonné et respectueux, docile d’esprit et audacieux, honnête et doux, fort et consciencieux, courageux et juste, indulgent et modéré.

- Une attitude de contentement, au-delà de la colère, de la tristesse et du plaisir, était recherchée.

Dans les anciens enseignements, nous trouvons d’une part des valeurs immuables, et d’autre part, des valeurs éphémères liées à l’empire d’autrefois.

4. Entre ces écoles, il y avait de nombreux points communs, mais aussi des points de dissention. Malgré cela, elles furent vécues plutôt comme des écoles complémentaires, que comme opposées. C’est le cas même pour le bouddhisme, importé d’Inde plus tard, avec son enseignement basé sur le dépassement de la souffrance terrestre.

Dans les temples chinois modernes, par exemple à Hong Kong, on a souvent l’impression d’une recherche un peu simplifiée d’oracles ou de rites en vue d’atteindre le bonheur dans la vie. On s’aperçoit donc que comme pour la plupart des religions, la profondeur spirituelle originelle s’est perdue.

Il faut également mentionner des ouvrages issus de la tradition chinoise et qui ne sont pas « directement » religieux, tels que : le livre des Oracles Yi Ching, les horoscopes chinois, la variante chinoise de la géomantie ou géo-biologie appelée Feng Shui, et la médecine naturelle chinoise déjà mentionnée.

 * page d’accueil avec mention des textes étendus existant en d’autres langues…

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Considérations générales concernant les religions animistes.

Les pages complémentaires au projet Internet « Chemins du Christ » concernant diverses autres religions représentent une contribution pour une meilleure compréhension de ces dernières et pour le dialogue inter-religieux. Des recherches chrétiennes indépendantes, qui visent à retrouver la profondeur originelle du christianisme, et des recherches modernes de la conscience, ne fournissent pas un tableau complet, mais présentent seulement certains points importants en ce qui concerne les religions animistes.

Le shintoïsme japonais fait également partie, à l’origine, des religions animistes, qui sont plus anciennes que le bouddhisme et le christianisme. Les origines des pratiques animistes datent d’une époque où la conscience humaine était très différente de celle d’aujourd’hui, dominée par l’intellect. Jean Gebser, auteur du livre « Origine et présent » (« Ursprung und Gegenwart, allemand), nommerait cette étape de conscience « la conscience mythologique ». Le chercheur Julian Jaynes, auteur du livre « l’origine de la conscience » (Der Ursprung des Bewusstseins », allemand, anglais) décrit cette conscience comme une conscience dans laquelle les deux hémisphères cérébraux communiquaient encore plus directement qu’aujourd’hui. *) L’hémisphère droit permettait de percevoir la nature de manière globale, notamment comme un être à part entière, et l’hémisphère gauche pouvait traiter les informations de telle manière, qu’il pouvait en percevoir la « voix ». Les mythes européens sur des êtres de la nature, des élémentaux (elfes, sylphides, gnomes, et autres êtres de fables), proviennent de là, et ne sont donc pas imaginés. Ce genre de perception, un phénomène répandu dans la société européenne jusqu’en l’an 500 B.C. environ, se perdit progressivement, au fur et à mesure que la lecture et l’écriture prenaient le pas sur la tradition orale. Durant cette époque mythique, on vénérait également des ancêtres et des dieux tribaux et locaux. Le mélange des cultures contribua à ce que cette forme plus ancienne de conscience ne fonctionne plus aussi bien qu’au début. Les erreurs d’appréciation plus fréquentes de cette ancienne forme de perception firent que le processus s’accéléra. Il ne serait pas correct de comprendre ces formes de l’ancienne conscience comme inférieures aux nouvelles. De nouvelles facultés sont effectivement venues, mais d’autres ont été perdues, et l’intellect ne peut pas les remplacer à lui tout seul. Cependant, il est possible de réactiver consciemment les facultés plus anciennes et « exilées » de la visualisation et de la synthèse, tout en conservant la pensée analytique, par exemple, dans la méditation. Une conscience intégrée peut ainsi naître, qui utilise les deux hémisphères cérébraux de manière équilibrée. L’intellect et la conscience intellectuelle est arrivée aux limites de ses performances, bien souvent. Il est évident qu’avec l’intellect seul, il n’est pas possible de comprendre la complexité des problèmes écologiques et de les résoudre à temps. Dörner parle d’une conscience multi-factorielle, nécessaire à l’appréhension des processus écologiques, et qui est pratiquement inexistante chez ses étudiants. L’humanité actuelle peut fort bien s’inspirer encore aujourd’hui des anciennes traditions orales – c’est ce qui fait d’ailleurs la valeur des contes pour enfants. Ils contribuent à maintenir en activité l’hémisphère droit du cerveau, qui, sans cela, s’étiolerait complètement.

Dans le christianisme originel, les « dons du Saint Esprit » avaient un rôle important (e.a. Jean 16 ; Cor. 12, 7-11 ; actes deds apôtres 2, 17-20). Consultez également la page « Pentecôte » dans le texte principal du site web, et d’autres langues. Le Saint Esprit est une force divine, qui inspire la créativité de l’être humain et le fait se dépasser lui-même. Il n’est pas une simple activité de l’hémisphère droit du cerveau, mais il utilise cette partie du cerveau. Mais : L’esprit saint est en relation avec Jésus Christ. Même si Jésus disait à ses disciples que « l’esprit va où il veut », comment peut-on être sûr que les expériences vécues proviennent véritablement de lui et vont dans le sens du Christ, si on ne se relie pas d’abord au Christ ?

Contrairement à ce que nous avons trouvé auprès d’autres religions en apparence polythéistes, qui font état d’une source unique divine avec des « attributs  vénérés plus tard sous des aspects / dieux différents, une origine unifiée de cette sorte n’est pas identifiable dans une série de religions animistes.

Tandis que les mythes de la création de certaines peuplades commencent avec la création du ciel et de la terre (et d’un monde souterrain), le mythe créateur ancien du Japon présuppose la création du Ciel et de la Terre. Les dieux apparaissent spontanément, dans ce tableau, et habitent les 3 mondes, tandis que la Terre est habitée par les humains, le monde souterrain par les morts et les démons. Certains ancêtres ont également été attribués au panthéon des dieux à vénérer.

La vénération se manifeste sous différents aspects, soit par des prières pré-établies (remerciements et demandes), et par des offrandes en nature ou symboliques.

Tandis que dans les religions animistes, les chamanes ou hommes-médecine possèdent des facultés particulières et médiales et jouent un rôle central, dans le shintoïsme, ce sont les prêtres qui dirigent le culte.

Enseignements éthiques : dans le shintoïsme, il existait un registre des péchés. Au contact avec d’autres religions, des principes éthiques furent élaborés, comme on les trouve pratiquement dans toutes les grandes religions.

*) en anglais : « bicameral mind ». Cependant, James lui-même a donné l’impression que ces anciennes manières de fonctionner du cerveau fournissent à elles seules l’explication des expériences avec le divin ou les forces (sur)naturelles. D’après nos recherches, c’est tout simplement faux. Ces rapports ne disent strictement rien sur la nature de ces entités. Ni Dieu au singulier, ni des dieux, pluriel, ne se trouvent dans le cerveau. Il s’agit d’une dimension de réalité particulière, que le cerveau ne peut qu’interpréter d’une manière ou d’une autre. Cette forme d’appréhension et de ressenti plus ancienne, qui est décrite, est difficilement capable de produire de tels « êtres » imaginaires ou des formes d’images, comme la conscience moderne le pourrait. De même, les rêves spirituels ou les expériences méditatives reflètent en partie quelque chose de totalement autre que purement des processus visant à « digérer » les expériences psychiques quotidiennes.

**) En Europe, par exemple, le temps des épopées d’Homère faisait encore partie de l’époque mythique, alors que plus tard, la philosophie grecque antique se reliait déjà au niveau de la conscience intellectuelle.

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Anciennes religions amérindiennes, le candrier Maya et le christianisme.

Des pages nouvelles en anglais ou allemand:
Evaluation de la religion grecque
Annotation sur la religion romaine ancienne
Religion germanique ancienne
Religion celte
Religion slave ancienne
Religion balte ancienne
Religion basque ancienne
Religion finnoise ancienne.

La Religion1) en tant que « relation » de l’homme avec Dieu – sur les Chemins de Jésus Christ.

1) le mot religion vient du latin re-ligio, relier à nouveau à Dieu, qui prend forme en nous, dans notre for intérieur le plus secret. On peut le comparer à un hologramme, où chaque parcelle manifeste le Tout.

Reconnaître les profonds problèmes dans la vie de l’Homme

Comme pour une guérison par la prière, toute autre « mutation » dans l’être humain doit commencer par la question de Jésus : « Veux-tu guérir ? » (Jean 5,6). Autrement dit : « Sais-tu quelles sont tes inadéquations, tes manques, qui doivent être transformés, si tu veux progresser sur ton chemin vers Dieu ? » Un fil d’Ariane sous-tend tous les événements, si l’on cherche bien, même ceux qui semblent anodins ou ne sont pas considérés comme religieux. Lorsqu’un enfant grandit, qu’il passe par la jeunesse pour atteindre l’âge adulte, il acquiert constamment de nouvelles facultés, parfois au détriment de celles dont il avait hérité, qui finissent dans l’oubli. Plus tard, grâce à sa mémoire et à la prière, l’être humain peut tenter de redécouvrir et d’accéder à nouveau à ce potentiel enfoui. Les facultés acquises lui restent acquises, alors que les « durcissements » de l’être doivent être assouplis ou dissous. La scission, résultat de ruptures psycho-spirituelles dans le camp de l’intellect et des pulsions autonomes, et entre-deux, un peu de « cœur » intégré, peut être réunie et guérie. On peut ainsi reconnaître que « le Fruit de l’arbre de la Connaissance », dans le mythe du Paradis, se réfère à cette scission, à cette coupure. « Si vous ne vous convertissez pas, et que vous ne devenez pas comme des enfants, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume des Cieux » : cette phrase de Jésus fait allusion à la possibilité de la conversion. (Matthieu 18,1-3 ; Marc 10,15 ; Luc 18,17.) Il ne s’agit pas seulement de l’innocence de l’enfant mais des fondements du développement, qui sont pratiquement archétypiques 2) , des gabarits ou chablons préimprimés qui représentent une partie du « manuel d’utilisation » de l’être. Ce chemin peut mener au-delà et en dehors des limitations de la conscience intellectuelle. 

2) Archétypes : un concept issu de la psychologie des profondeurs utilisé par Jung etc. Des modèles de base de l’existence humaine, reconnaissables et représentés sous des formes différentes. Les "archétypes" véhiculent des informations mixtes et parfois trompeuses. „Dieu" est présenté comme un vieil homme et les références au „ciel" et à „l’enfer" font partie de ces symboles archétypiques d’un inconscient collectif. Jung ne savait pas exactement ce que c’était. Il semblerait qu’au moins un noyau de cette conscience-là existe dans tous les êtres, avec des images et des idées correspondantes inscrites en chacun de nous. Ainsi, une sorte de mémoire primaire émerge qui vient des temps anciens de l’histoire de l’humanité, précédant même les périodes de la „conscience mythique", présentée dans notre chapitre „La conscience, la recherche sur le cerveau et le libre arbitre". Ce niveau de conscience contient aussi des contrastes (plus ou moins apparents), comme nous le décrivons dans notre page „Une attitude chrétienne ... une troisième voie". Une vue plus détaillée révèle que cette notion de Dieu est une caricature très problématique. C’est pourquoi, par exemple, le Livre des Morts Tibétain (Bardo Thodol) pour lequel C.G. Jung a écrit la préface, met en garde les vivants de ne pas se laisser prendre au jeu des divinités et les démons qui veulent nous tromper, à ce niveau après notre mort. Des enseignements similaires se retrouvent en Egypte ancienne. Même les chrétiens gnostiques avaient un point de vue critique sur ces entités, certainement rencontrées au cours des rêves ou des méditations. Les contes de fées ont tenté d’interagir avec ce monde des symboles de manière créative, ce qui peut d’ailleurs être fort utile pour les enfants. Mais les adultes devraient aller au-delà des symboles qui se sont approprié divers aspects humains. Le véritable défi est de rechercher Dieu sans intermédiaires, directement, plutôt qu’à travers ces concepts faussés de Dieu.

Cela ne veut pas dire que l’homme y arrive tout seul, par ses propres forces et moyens. Jésus propose au chercheur de vérité un chemin réel, ainsi que la force et la grâce pour le maîtriser. Des chercheurs chrétiens, des mystiques et des alchimistes ont déjà emprunté de tels chemins de perfectionnement (comparer Matth. 5, 48 ; Jean 10,34…). D’autres Chrétiens ont fait des expériences personnelles sur ce chemin, indépendamment du fait qu’il soit plutôt intérieur ou qu’il exprime leur foi à l’extérieur, ou encore, qu’il allie les deux pôles, un chemin que nous nommerons « le Christianisme complet ». Depuis des millénaires, l’Homme cherche la voie du dépassement des scissions et de la séparation, dans pratiquement toutes les cultures. La recherche des alchimistes taoïstes, de diverses formes du yoga etc. en sont les témoins3).

3) Le mot Indien Yoga, littéralement : « mettre sous le joug », signifie également la recherche de la liaison avec l’Origine. (Ça ne signifie pas, que tous les chemins mènent au but même.)

L’Homme-Dieu ou l’Homme envoyé par Dieu, Jésus Christ, le « Nouvel Adam », représente le signal pour la reconquête du potentiel inné de l’être humain. Le temps est venu pour redresser ces éléments qui sont à présent gravement déséquilibrés et dangereusement perturbés, et pour acquérir de nouvelles facultés. Par sa liaison avec la source originelle, avec la conscience la plus élevée, Jésus fut capable de rassembler en lui suffisamment de forces pour dépasser celles de la dégénération. Même s’il était différent des autres êtres, il était aussi l’homme qui a marché devant nous, nous montrant le chemin. Même pour ceux qui ne connaissent rien au Jésus historique, sa vie – et sa résurrection - n’est pas sans impact sur eux – en analogie à ces singes sur leur île qui ont intégré à distance une faculté que d’autres singes de la même espèce ont apprise, par le biais d’une sorte de champ commun de force, (morphogénétique), comme Rupert Sheldrake l’a si bien décrit.

Une relation intérieure de l’Homme à Jésus et à Dieu est également possible sans intermédiaire aucun, même si une communauté chrétienne peut être une aide. Les théologies contradictoires, qui ont scindé l’être complet de Jésus en un réformateur social et un « directeur de conscience » ne tiennent pas compte de sa vaste réalité, même si elles peuvent aider quelques personnes, surtout celles qui connaissent plusieurs théologies. Chacun et chacune peut se mettre en syntonie avec Jésus : que ce soit chez soi, dans son intimité, ou au milieu de la foule sur la place du marché. Nous pouvons y arriver en nous souvenant des facultés transmises (Evangiles), ou bien, si nous sommes ouverts, percevoir le Christ même après sa mort (de nombreux témoignages parlent de la survivance de la conscience après la mort) comme agissant, aujourd’hui encore. Il est possible de le sentir, « en son nom », comme « grand Frère », et de prier avec lui Dieu le Père qui nous entoure et nous soutient tous (Jean 15,16 ; Matthieu 6, 7-15 ; Matthieu 18, 19-20).

Par exemple par la prière suivante :
 

Dieu, ma Source, mon Aide et mon Espérance!
Uni avec Jésus Christ*, je Te remercie pour tout ce qui vient de Toi.
Pardonne-moi ce qui m’éloigne de Toi**;
Rends-moi créatif à travers ton Esprit***;
Rapproche-moi de Toi sur Ton Chemin.

*) Celui qui le désire peut également inclure Marie. Les deux aspects masculins et féminins de l’être humain sont ainsi élevés.

**) Premièrement, contempler intérieurement chaque sentiment perçu comme négatif (peur, haine, indifférence, supériorité, doutes persistants…), ou un problème, même s’il ne s’agit que d’une pensée ou de mots (voir Matthieu 5,22). Deuxièmement: au lieu de ressasser tout cela, attendre paisiblement quelques instants et être le plus conscient possible. Troisièmement, par la prière, remettre entre les mains de Dieu cette charge, ces poids morts ressentis presque physiquement. Ensuite, attendre jusqu’à ce que la sensation de soulagement se fasse sentir, ou bien qu’une réponse se présente à notre conscience.

***) Dans le silence, les affaires quotidiennes peuvent « sédimenter » et se calmer, permettant ainsi un meilleur accès par la prière et un meilleur travail sur elles. Après cela, davantage d’ouverture se manifeste pour tout ce qui est nouveau..

La signification de l’éthique sur ce chemin

Sur le chemin, nous avons l’Amour pour Dieu, qui est au-dessus de tout, et l’amour pour notre prochain, comme pour nous-mêmes (Matthieu 19,19). S’aimer soi-même fait partie des tâches qui nous permettent de reconnaître quelle est notre voie dans notre entourage. L’amour, principal attribut de Jésus, peut nous relier au Christ, lié à la sagesse. La bonne action, l’action juste, dans l’esprit du Christ, rendent plus compréhensibles les valeurs du chemin chrétien. Jésus a gardé les règles éthiques de base, car l’Homme « récolte (normalement) ce qu’il sème » (Gal. 6,7). Mais il a mis davantage l’accent sur la responsabilité individuelle, plutôt que sur la loi extérieure. Il existe quelque chose, à l’intérieur de l’être humain, même si cela ne peut être ressenti qu’au niveau de la conscience, qui est en accord avec le Christ, d’où une « nouvelle naissance » devient possible (Jean 3). Au fil du temps, l’être humain se syntonise de plus en plus avec l’Esprit, comme Jésus l’a vécu. Ce point de départ à l’intérieur peut être vécu dans l’âme ou dans l’esprit, c’est différent selon les individus. Peu importe de quelle manière l’individu ressent les forces christiques, cela vaut la peine de se les remémorer consciemment aussi souvent que possible, pour qu’un contact direct puisse s’établir sur cette base, même si aucun effet extraordinairement puissant ne se fait sentir au début.

Avec la force qui se développe à l’intérieur, cadeau de la grâce, tout être humain peut se relier aux forces de guérison universelles divines et christiques externes qui se rapprochent de nous. Là aussi, individuellement, le ressenti sera différent, mais il y aura des retombées visibles pour et dans l’environnement. Ces forces expansives étaient autrefois réservées au petit nombre, aux mystiques et aux saints, alors que dans les temps « apocalyptiques » que nous vivons, elles peuvent également se manifester en chacun, dans les personnes simples et modestes, les personnes du peuple, et il faut mentionner ce fait parce que la portée n’en est pas toujours reconnue. Ces effets universels « extérieurs » ont deux formes de manifestation: soit, il y a acceptation et accueil, ou dans le second cas, conflit et « collision », synonymes de douleur, à cause des barricades érigées par ceux et celles qui n’ont pas développé en leur intérieur des éléments en harmonie et en résonance avec ces forces – qui pourront alors être ressenties comme punitives ou de « jugement ».
 

Guide-moi de façon à ce que je ne nuise à personne sur leur chemin vers Toi ;
Guide-moi à aider les autres, dans Ton sens et Ton esprit ;
Protège-moi sur mon chemin.*)
Aide-moi à être en plus grande harmonie avec Ton Amour.

*) Ici, on peut inclure d’autres

Un vaste développement culturel parallèle, depuis les temps immémoriaux

Comme pour les étapes de développement chez l’enfant jusqu’à l’adulte, le développement de la conscience s’applique également aux diverses cultures de l’humanité. Ces étapes ont amené des nouvelles capacités (une volonté, un ressenti et une pensée plus libres), mais nous ont aussi éloigné des connaissances qui nous liaient à notre milieu, et par là, nous ont aliéné de notre environnement et de toute la Création, ce qui s’exprime par de nombreux problèmes qui se cumulent et se chevauchent. (Selon Jean Gebser, par exemple, dans  « Origines et Actualité »,  la conscience archaïque, magique, mythique, et intellectuelle s’est développée, dans cet ordre, et une conscience plus intégrative peut se développer à partir de ce dernier maillon, qu’on pourrait appeler « conscience de la raison) »). Des puissants modèles archaïques ont également contribué à ces étapes de transformation, en grand, du moins dans les développements culturels, et ceci, malgré toutes les résistances et les pertes de vies. Il est clair qu’actuellement, l’humanité dans son ensemble, et tous ses peuples, sont devant le défi historique de leur destin, qui est d’évoluer par « bonds quantiques », petits et grands, s’ils veulent survivre 4). Ces étapes sont là en germe, depuis 2000 ans, et il n’est plus nécessaire que le développement se fasse au détriment des facultés acquises ni de l’intellect. Si suffisamment d’individus développent une conscience rationnelle (ou de sagesse) et se relient à la Source divine 1), la course qui nous mène droits aux catastrophes apocalyptiques peut encore être gagnée, avec l’aide d’en Haut. Ceci inclut une relation ou un engagement avec les mouvements des activistes, tels ceux qui oeuvrent pour la paix etc. Tous les êtres de bonne volonté ont nécessairement leur place dans ce « jeu » d’envergure cosmique. De nombreuses personnes recherchent visiblement des nouvelles tendances, se mettent en porte-à-faux avec les courants religieux, ce sont les éclaireurs du futur qui avancent et nous aident à mieux « digérer » notre passé, même s’il y a encore beaucoup de médiocrité… C’est la question de la poule et de l’œuf, de décider si un « sauvetage » extérieur est le but, ou plutôt le développement et le progrès de la conscience existentielle de l’Homme. Les échelles de valeurs doivent être transformées sans tarder, car l’être humain s’imagine fort bien où le mènent la continuation du paradigme périmé et dépassé qui a encore cours actuellement. Tout fait partie du Tout, et chaque bonne action s’incère dans le cadre du Tout.

4) La vision pessimiste dans le dernier livre de Herbert Gruhl « Ascension vers le Néant » (Himmelfahrt ins Nichts) ne tient pas compte d’une source de force et de développement, qui représente une opportunité et une inspiration: Dieu.
Inspire tous les êtres à remettre entre Tes mains les décisions de leur vie et de leur mort*) ;
Soutiens et aide ceux qui oeuvrent en faveur de Ta Création ;
Guide notre monde et dirige-le vers l’accomplissement des Temps Nouveaux que Tu as annoncés.**)

*) On peut inclure des particularités, ou travailler sur des éléments après la méditation, par exemple, des thèmes comme: Comment rompre le cycle de la violence qui engendre la violence, Comment résoudre des problèmes liés à la violence, Comment instaurer un dialogue pacifique entre les Religions et les hommes de bonne volonté... etc.
**) Luc 11:2; 21:31. Apocalypse 11:16. Dieu peut répandre l’amour qui lui est donné.

 

Un retour vers Dieu (en petit et en grand) est imminent

Il ne s’agit pas d’impressions concernant la foi, en premier lieu, c’est-à-dire de pensées humaines au sujet de la religion, mais plutôt de la relation réellement vécue entre l’homme et Dieu.

Jean 16,12-13: J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent. Mais quand il viendra, lui, l’esprit de vérité, il vous guidera dans la vérité tout entière; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et il vous expliquera les choses à venir.

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Aide

Pour l’auto-contrôle en travaillant avec les textes principaux des „Chemins du Christ"
- à l’intérieur comme à l’extérieur, en application quotidienne

Généralités :

Est-ce que j’ai lu l’„introduction aux objectifs et à l’utilisation de ce texte"? (Si ce n’est pas le cas: il faudrait rattraper cela maintenant, surtout en cas de doutes et de besoin de clarté général.)

Est-ce que j’ai étudié les chapitres de ce commentaire dans l’ordre, jusqu’à maintenant? (Si ce n’est pas le cas et que vous avez un sincère intérêt à suivre les chemins de Jésus, étudiez également les chapitres précédents).

Est-ce que j’ai étudié jusqu’ici sans avoir la sensation anxieuse que j’ai survolé un passage sans le comprendre véritablement? (Sinon, considérer ce passage à nouveau, calmement et si possible, sans préconçus).

Ai-je lu et tenté d’appliquer, autant que possible, les „Conseils méthodiques, méditation chrétienne..." comme outils pour une expérience plus profonde et pour mieux en comprendre la teneur?

Est-ce que j’ai une idée générale de mes capacités, caractéristiques, habitudes de vie actuelles? (Si non: y réfléchir et faire des notes. Si oui: y a-t-il une certaine qualité, en relation avec le texte que je viens d’étudier, pour laquelle je veux prier avec urgence et que je veux améliorer?

Ai-je pensé à appliquer dans ma vie quotidienne ce que j’avais réalisé ? 

Est-ce que je me laisse déjà guider par ma conscience?  

Est-ce que j’ai aspiré ou atteint l’objectif de me laisser guider sur mon chemin directement par Dieu, à travers Jésus Christ?

Où en suis-je alors avec ma relation avec Dieu?

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Auteur: Projet Chemins du Christ (Christuswege/ Ways of Christ™).

Editeur: Helmut Ziegler.

Traduit d' Isabella Heim.

Le site Internet « Les Chemins du Christ » est un projet de recherche et d’information. Son orientation est œcuménique : il est indépendant des Eglises ou autres communautés religieuses, mais il n’est dirigé contre aucune d’entre elles. La substance de la foi subsiste, sans procéder de manière dogmatique ni fondamentaliste. Il n’est pas sectaire, ne s’adonne pas au prosélytisme et ne recrute pas de membres. La page Web « Les Chemins du Christ » est un projet à but non lucratif, et il n’ambitionne pas d’influence politique.

Le champ d’activité inclut tous les thèmes liés au christianisme, ainsi que le dialogue entre les religions. La description des côtés spirituels du christianisme, qui ont en partie été négligés, est approfondie et subtile. Les autres thèmes chrétiens, touchant au domaine social, sont néanmoins considérés comme tout aussi importants. Voir aussi l’introduction du texte principal et les références méthodiques.

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Editeur et détenteur du Copyright de la version imprimée: Boehm, "Bewusst", Im Dorfe 21F, D-24146 Kiel parution juillet 2001.